Coronavirus: l’Iran annonce 63 nouveaux décès, portant le total à 354 morts

L’Iran a annoncé mercredi la mort de 63 personnes supplémentaires infectées par le nouveau coronavirus, portant le total à 354 morts dans ce pays, l’un des plus touchés au monde.

« Malheureusement, au cours des dernières 24 heures, nous avons rapporté 63 décès et au total 354 personnes ont perdu la vie », a dit le porte-parole du ministère de la Santé, Kianouche Jahanpour.

Les autorités ont également recensé, selon M. Jahanpour, 958 nouveaux cas de contamination, portant à quelque 9.000 le nombre de personnes infectées en Iran.

La propagation du nouveau coronavirus est l’une des plus meurtrières en dehors de la Chine, où la maladie est apparue.

Téhéran, la capitale, a connu 256 nouveaux cas de contamination suivie par la province d’Ispahan (centre), avec 170.

L’Iran a annoncé son premier décès de coronavirus, dans la ville sainte chiite de Qom, le 19 février.

Il n’a pas encore imposé officiellement de quarantaines, mais les autorités ont appelé à plusieurs reprises les habitants à s’abstenir de voyager. Ils ont fermé des écoles et les universités et ont eu recours à la fermeture d’hôtels et d’autres logements touristiques pour décourager les voyages.

Dans ce contexte, le président Hassan Rohani a lancé mercredi un nouvel appel aux Iraniens, les invitant à limiter leurs mouvements afin de contenir le virus.

– 44 morts par intoxication –

« Les mouvements doivent être réduits au minimum », a déclaré M. Rohani lors d’une réunion du gouvernement, flanqué de ministres arborant tous un masque.

« Tout le monde doit être prudent afin que la propagation du virus puisse être contenue », a-t-il ajouté.

Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a annulé le discours qu’il tient chaque année à Machhad (nord-est de l’Iran) pour le Nouvel An persan, à cause du nouveau coronavirus, a annoncé lundi son bureau.

Outre les décès directs, 84 personnes sont mortes d’une intoxication au méthanol en Iran après des rumeurs selon lesquelles boire de l’alcool pouvait aider à guérir ou à protéger contre le virus.

Un dernier bilan sur ces intoxications faisait état mardi de 44 décès.

Dans certaines provinces comme le sud-ouest du Khouzestan, le nombre de décès dus à l’intoxication est plus élevé que celui du coronavirus.

Depuis l’apparition du nouveau coronavirus en décembre, 119.711 cas d’infection ont été recensés dans 110 pays et territoires, causant la mort de 4.351 personnes, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles mercredi à 09H00 GMT.

La Chine continentale, où toutes les personnes arrivant de l’étranger à Pékin sont désormais placées 14 jours en quarantaine, dénombre 80.778 cas, dont 3.158 décès et 61.475 personnes aujourd’hui guéries.

Les pays les plus touchés après la Chine sont l’Italie (10.149 cas, 631 décès), l’Iran (9.000 cas, 354 décès), la Corée du Sud (7.755 cas, 60 décès) et la France (1.784 cas, 33 décès).

La gestion du nouveau coronavirus s’est par ailleurs invitée dans la polémique entre l’Iran et les Etats-Unis: face à la menace de cette épidémie, les Etats-Unis ont appelé mardi l’Iran à « libérer immédiatement » tous les ressortissants américains « injustement détenus ».

Téhéran a accusé pour sa part Washington de « prendre en otages des prisonniers iraniens » et s’est dit inquiet pour leur santé en raison de ce qu’il a appelé la mauvaise gestion par le président Donald Trump du nouveau coronavirus.

Algérie: Karim Tabbou, figure de la contestation, condamné à six mois de prison ferme

Karim Tabbou, une figure de proue du mouvement de contestation en Algérie, a été condamné mercredi à un an de prison dont six mois ferme, a indiqué à l’AFP Saïdi Salhi, vice-président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH).

« Il s’agit d’une condamnation, cela s’inscrit dans la logique de durcissement de la justice. Le verdict est lourd », a estimé M. Salhi, en précisant que M. Tabbou serait « libéré le 26 mars ».

Placé en détention une première fois le 12 septembre après avoir été inculpé « d’atteinte au moral de l’armée » par un tribunal de Tipaza, à l’ouest d’Alger, il avait été remis en liberté le 25 septembre. A nouveau arrêté dès le lendemain, il avait été inculpé cette fois d' »incitation à la violence » et une nouvelle fois incarcéré.

Chef d’un petit parti d’opposition non enregistré, l’Union démocratique et sociale (UDS), M. Tabbou, 46 ans, est « accusé d’incitation à la violence » et est en détention provisoire depuis fin septembre.

Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent.

Après avoir obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, le « Hirak » exige le changement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962.

Indépendante depuis 30 ans, la Lituanie lutte encore contre les traumatismes du passé

Fière d’avoir été, il y a trente ans, la première république soviétique à proclamer son indépendance, et d’avoir déclenché la désintégration de l’URSS, la Lituanie cherche toujours à dépasser les traumatismes du passé et à rendre justice aux victimes.

Auksute Ramanauskaite Skokauskiene a passé son enfance sous un autre nom pour éviter que les autorités soviétiques ne retrouvent son père qui a dirigé la résistance armée contre le régime communiste après la Seconde Guerre mondiale.

Capturé en 1956 et exécuté l’année suivante, Adolfas Ramanauskas n’a eu des obsèques nationales qu’en 2018, après que son corps avait été identifié dans une fosse commune.

« J’ai toujours été très troublée par le fait que les Soviétiques ont calomnié mon père et d’autres combattants pour la liberté. Pour moi, il était toujours très important que j’aie une tombe où je puisse me recueillir », a déclaré à l’AFP Ramanauskaite Skokauskiene, ancienne députée et ingénieure à la retraite.

Le retour à l’indépendance de la Lituanie de l’URSS le 11 mars 1990 a déclenché une année de troubles qui ont contribué à l’effondrement de l’Union soviétique en décembre 1991.

Alors que les Lituaniens ont depuis connu une croissance économique impressionnante, notamment après leur adhésion à l’UE et à l’OTAN en 2004, la nation balte de 2,8 millions de personnes est aux prises avec des taux de suicide, d’alcoolisme et d’émigration parmi les plus élevés d’Europe.

Certains critiques attribuent ces maux à la pauvreté et aux fortes disparités des revenus. Mais d’autres y voient également des symptômes d’un traumatisme intergénérationnel causé par un « passé non digéré ».

« Se pourrait-il que notre société soit malade et que le nom de la maladie ne soit pas coronavirus? L’une des raisons pour lesquelles les Lituaniens sont déprimés pourrait être notre histoire difficile et compliquée », a déclaré Laimonas Talat Kelpsa, haut responsable du ministère des Affaires étrangères lors d’une récente conférence à Vilnius ayant réuni psychothérapeutes et diplomates.

Des participants ont souligné que l’injustice historique et le fait d’ignorer les besoins des victimes ont un impact énorme sur les sociétés hantées par leur histoire.

Selon Simon Wessely, professeur de médecine psychologique au King’s College de Londres, reconnaître le passé est important à la fois pour l’individu et la collectivité.

« Parfois (le passé) est trop douloureux pour le reconnaître, mais il faut le faire », a déclaré Wessely.

– Histoire turbulente –

À l’instar des deux autres pays baltes, la Lettonie et l’Estonie, la Lituanie a été annexée par l’URSS pendant la Seconde Guerre mondiale, puis occupée par l’Allemagne nazie, reprise par l’URSS et enfin profondément marquée par les déportations de centaines de milliers de personnes en Sibérie et en Asie centrale dans les années 1940 et 1950.

Les trois pays sont restés sous la coupe de Moscou pendant des décennies. Puis des fissures sont apparues après l’arrivée de Mikhaïl Gorbatchev au Kremlin en 1985.

Le 11 mars 1990, les députés lituaniens, y compris les rebelles du Parti communiste, ont voté massivement pour l’indépendance.

Moscou ne l’a reconnue qu’après un coup d’État manqué des extrémistes communistes dans la capitale soviétique en août 1991.

L’URSS a été officiellement dissoute quatre mois plus tard.

Depuis, les États baltes entretiennent des relations difficiles avec Moscou. L’une des raisons sont des perceptions radicalement différentes de la Seconde Guerre mondiale et de l’époque soviétique.

En 2016, la Lituanie a déclaré un ancien responsable du KGB coupable de génocide pour son rôle dans l’arrestation d’Adolfas Ramanauskas. La Cour européenne des droits de l’homme l’a approuvé en appel.

L’année dernière, plus de 60 anciens responsables soviétiques ont été condamnés par contumace en Lituanie pour la répression en 1991 du mouvement indépendantiste ayant fait 14 morts et plus de 700 blessés.

La Russie refuse de reconnaître la prise de contrôle des États baltes par l’URSS comme une occupation.

La Lituanie n’a jamais obtenu ni excuses ni réparations.

– « La grande menace » –

La Lituanie et d’autres États d’Europe centrale autrefois dominés par les Soviétiques ont récemment critiqué la Russie pour ce qu’ils considèrent comme des tentatives de minimiser les crimes de l’époque communiste et de réécrire l’histoire à des fins politiques.

Le président lituanien Gitanas Nauseda considère la Russie comme la « plus grande menace à long terme » pour son pays et s’est engagé à « repousser toute tentative de fabriquer l’histoire ».

Mais la Lituanie a elle aussi été critiquée pour ne pas avoir suffisamment reconnu le rôle des collaborateurs locaux des nazis allemands à l’heure de l’Holocauste.

La reconnaissance des victimes et des bourreaux n’est qu’une première étape dans la guérison des traumatismes historiques, a dit Danute Gailiene, professeur de psychologie à l’Université de Vilnius.

« Nous ne pouvons pas dire que nous sommes une société saine et mature. Il y a un long chemin à parcourir, mais nous y sommes engagés », a-t-elle déclaré.

Biden loin devant, les démocrates attendent la décision de Sanders

Joe Biden voit se profiler un duel face à Donald Trump lors de la présidentielle américaine, mais le clan démocrate attend désormais avec fébrilité de savoir si son rival Bernie Sanders se retirera pour favoriser le rassemblement.

L’ancien vice-président de Barack Obama a remporté mardi lors des primaires une série de victoires convaincantes, dans le Mississippi, le Missouri, l’Idaho, mais surtout le Michigan, prise chargée en symboles.

Désormais archi-favori pour l’investiture, il pourrait, dans un scénario inimaginable il y a encore 15 jours, se retrouver bientôt seul en piste pour se préparer à affronter le milliardaire républicain le 3 novembre.

Mais « Bernie », qui a, comme il y a quatre ans, su électriser les foules autour de ses promesses d’assurance-maladie universelle et d’études gratuites, n’a pas encore dit un mot sur ses intentions.

Et les jours à venir s’annoncent périlleux pour le parti démocrate, hanté par le souvenir de 2016 où l’acrimonie entre ses équipes et celles d’Hillary Clinton lui avait coûté cher.

Bernie Sanders se retirera-t-il de la course avant le débat prévu dimanche pour amorcer un rapprochement? Joe Biden saura-t-il trouver les mots pour séduire les électeurs de Sanders – souvent jeunes – qui déplorent son manque d’audace ? Reprendra-t-il à son compte des mesures – fortes ou symboliques – mises en avant par le sénateur du Vermont ?

Pour Julian Zelizer, professeur d’histoire à l’université de Princeton, les deux septuagénaires devront faire un pas l’un vers l’autre.

« Oui, il sera crucial que Sanders mobilise sa base électorale derrière le candidat. Mais Biden devra faire un geste envers le mouvement enthousiaste de Sanders. Cela demandera des efforts réciproques », soulignait-il sur Twitter.

Certaines personnalités, telles que l’étoile montante démocrate Alexandria Ocasio-Cortez, soutien actif de « Bernie », pourraient jouer un rôle d’intermédiaire.

– Obama toujours silencieux –

« C’est plus qu’un +come-back+, selon moi », a affirmé Joe Biden mardi soir, « c’est un +come-back+ pour l’âme de la Nation », qu’il a promis de « restaurer » en l’emportant sur l’ancien homme d’affaires de New York.

Louant l' »énergie » et la « passion » des troupes du sénateur socialiste, il a tendu la main à ce dernier. « Nous avons le même but et ensemble, nous battrons Donald Trump, nous rassemblerons ce pays ».

L’ancien « VP » de Barack Obama a confirmé sa capacité à s’imposer très largement dans le Sud des Etats-Unis et auprès des Afro-Américains, un électorat-clé pour les démocrates.

Mais sa large avance dans un bastion industriel du Midwest comme le Michigan est aussi encourageante pour les démocrates qui espèrent s’y imposer en novembre face à Donald Trump pour retrouver la Maison Blanche.

Après plus de trente-cinq ans comme sénateur et huit ans comme bras droit de Barack Obama, « Joe », connu pour se gaffes à répétition et ses faux-pas, devra cependant faire taire les interrogations sur son état de santé. Car Donald Trump a déjà prévenu: il l’attaquera sans relâche sur ce thème.

Barack Obama reste, pour l’heure, très discret. Selon toute vraisemblance, il devrait attendre que sa famille politique ait désigné son champion pour sortir du bois et peser de tout son poids sur la prochaine échéance électorale.

Une autre inconnue pèse sur le long marathon électoral à venir: l’évolution de l’épidémie de coronavirus aux Etats-Unis.

Par mesure de précaution, Joe Biden et Bernie Sanders ont dû annuler leurs meetings prévus mardi soir dans l’Ohio.

L’équipe de Donald Trump, qui a jusqu’ici plutôt minimisé la menace, a de son côté annoncé un rassemblement le 19 mars dans le Wisconsin baptisé « Les catholiques avec Trump ».

Interrogé mardi sur ce thème, le vice-président Mike Pence est resté évasif: « Je suis convaincu que l’équipe de campagne prendra en compte toutes les informations disponibles et prendra les meilleures décisions possibles ».

De son côté, Anthony Fauci, directeur de l’Institut national des maladies infectieuses, a souligné combien il était impossible, face à une situation « qui évolue en permanence », de faire des recommandations pour les meetings de campagne des mois à venir.

Italie: la grande fuite des touristes

Ils sont les seuls touristes devant la majestueuse cathédrale de Florence: ce couple croulant sous les valises s’apprête à quitter l’Italie, où les mesures limitant sévèrement les déplacements ont accablé un secteur touristique déjà en berne.

« Tout est fermé, nous rentrons à la maison », soupire Alex Gross, un Allemand de 32 ans, pendant que sa fiancée vérifie nerveusement le statut de leur vol sur son portable. « Enfin, si notre vol n’est pas annulé! »

Beaucoup de vacanciers avaient déjà pris la poudre d’escampette au début de l’épidémie dans la péninsule, où le coronavirus a infecté à ce jour plus de 10.000 personnes et fait 631 morts, notamment dans le nord, son poumon économique.

Le ciel est bleu et le soleil brille des Alpes à la Sicile, mais les quelques touristes encore présents n’ont plus que deux options: rester dans leur hôtel et dévaliser le mini-bar, ou alors tout simplement rentrer chez eux.

« 90% de nos réservations ont été annulées », se désole Nicola, directeur d’un hôtel florentin qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.

Du Colisée à la Tour de Pise, le gouvernement a fermé les portes de tous les musées et monuments, ordonné la fermeture des bars et restaurants dès 18H00, et demandé aux 60 millions de quitter leur domicile seulement cas de strict nécessité, et ce jusqu’au 3 avril.

– « Etrangement calme » –

Une flopée de compagnies aériennes ont décidé de suspendre leurs liaisons avec l’Italie, dont Air France, Ryanair, Easyjet et British Airways, et de nombreux pays ont imposé des restrictions de voyage.

« Je ne sais pas si on peut partir de Milan. Personne ne semble vraiment comprendre ce qui se passe », se lamente Nick Manager, un Texan au regard perdu errant autour de l’immense gare centrale de la capitale lombarde.

Fini les foules sur la place Saint-Pierre à Rome, le long des canaux à Venise ou sur le site archéologique de Pompéi près de Naples.

Un silence pesant règne sur la place romaine Campo de’ Fiori, qui bourdonne habituellement du matin au soir avec son marché en plein air et ses bars fréquentés par les étudiants étrangers.

Stefano Ruggiero, 48 ans, qui gère une parfumerie près du Ponte Vecchio à Florence, est sous le choc: « Jamais la rue n’a été aussi calme » depuis l’ouverture de son établissement en 1911, dit-il. « Même après la terrible inondation de 1966, quand la boue (déposée par les eaux débordant du fleuve Arno) avait tout dévasté, il y avait plus de gens ».

Les musiciens de rue ont eux aussi plié bagage: « C’est étrangement calme ».

Selon l’Association professionnelle des hôteliers italiens Federalberghi, les réservations ont chuté de 80% au niveau national, soit une perte évaluée à 2,5 milliards d’euros.

Et ce chiffre n’inclut pas les pertes enregistrées dans les autres maillons du secteur touristique, qui englobe aussi les transports, les restaurants et les commerces.

Représentant 13% du PIB, ce secteur emploie environ un million de personnes, qui craignent désormais pour leur emploi.

– Sacrifices –

Le gouvernement a débloqué des milliards d’euros pour affronter l’impact de l’épidémie sur l’économie, mais le Premier ministre Giuseppe Conte a annoncé ce week-end à ses compatriotes qu’ils devraient faire de gros sacrifices pour endiguer le virus et empêcher l’effondrement du système sanitaire italien.

Pour Nicola, le directeur d’hôtel de Florence, cela signifie que la plupart des hôtels vont être contraints de fermer, « bien qu’il soit possible qu’on demande à certaines grosses structures comme la nôtre de rester ouverts au cas où on leur demande de pallier le manque de lits dans les hôpitaux ».

Agostino Ferrara, 52 ans, propriétaire du restaurant Spada dans le centre de Florence, explique qu’il a été contraint de mettre une grande partie de son personnel en chômage technique face à la chute du nombre quotidien de couverts de 140 à 20.

« Je n’ai jamais vu une situation pareille », confie-t-il, entouré de son personnel désoeuvré.

« Je reste quand même optimiste, parce qu’on sait que les gens ont tendance à oublier les choses horribles », ajoute-t-il en souriant. « J’espère qu’on va s’en sortir et que dans quelques semaines, dans quelques mois, les touristes reviendront en Italie, encore plus nombreux qu’avant. »

Japon: commémorations modestes pour le tsunami de 2011

Le Japon a sobrement commémoré mercredi le souvenir du grand tsunami du 11 mars 2011 qui a aussi entraîné la catastrophe nucléaire de Fukushima, l’épidémie de coronavirus ayant conduit à l’annulation des principaux hommages publics dans le pays.

« C’est le moment de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter la propagation du virus sur notre sol », a déclaré le Premier ministre Shinzo Abe lors d’une petite cérémonie dans ses bureaux à Tokyo.

Le Premier ministre a aussi exprimé ses condoléances aux victimes et renouvelé sa promesse de poursuivre la reconstruction des régions touchées par le désastre, toujours sinistrées neuf ans après.

La télévision japonaise a montré des images de familles venues se recueillir mercredi dans plusieurs endroits de la préfecture de Miyagi, particulièrement touchée par la catastrophe, qui a fait au total environ 18.500 morts et disparus dans le nord-est du Japon.

Comme chaque année, le pays a observé une minute de silence à 14H46 (05H46 GMT). Le moment exact où, il y a neuf ans jour pour jour, un terrible séisme sous-marin de magnitude 9,0 a secoué l’archipel avant qu’un gigantesque raz-de-marée ne s’abatte sur les côtes nord-est du pays.

Sous une pluie fine au parc Hibiya, dans le centre de Tokyo, des passants, pour la plupart arborant des masques chirurgicaux, se sont rassemblés pour prier en silence devant un autel entouré de fleurs de cerisiers.

Naoya Matsuoka, employé dans une entreprise financière, a jugé important de braver le coronavirus pour venir rendre hommage aux victimes. « Nous sommes confrontés à de nombreux problèmes et nous entendons beaucoup d’incitations à ne pas maintenir d’événements, mais la catastrophe (du 11 mars 2011) est quelque chose que nous ne devons pas oublier, donc c’est pour cela que je suis là », a-t-il expliqué.

En raison du coronavirus, le gouvernement japonais a annulé cette année la grande cérémonie nationale qui avait lieu tous les ans à Tokyo depuis 2012 en présence du Premier ministre, de membres de la famille impériale, d’élus locaux, de diplomates et de proches de victimes.

Le tsunami a entraîné la plus grave catastrophe nucléaire depuis celle de Tchernobyl en avril 1986 en URSS.

L’accident de la centrale nucléaire de Fukushima a forcé 160.000 personnes à fuir la région, face aux radiations.

« Plus de 40.000 résidents n’ont toujours pas pu retrouver leur foyer », a rappelé mercredi dans un communiqué le gouverneur de la préfecture de Fukushima, Masao Uchibori, exhortant la population du pays à maintenir son soutien aux sinistrés.

« Derrière l’intérêt faiblissant et les rumeurs nocives, il y a des enfants qui continuent de vivre des moments douloureux, et des résidents qui souffrent de solitude », a-t-il souligné.

Si le démantèlement complet de la centrale nucléaire n’est pas attendu avant quatre décennies, l’Etat espère mettre en avant lors des Jeux olympiques de Tokyo cet été les efforts de reconstruction accomplis jusqu’à maintenant.

Le relais de la flamme olympique au Japon doit notamment démarrer symboliquement le 26 mars de la région de Fukushima.

Russie: Poutine « pour toujours »? Soutiens et opposition se mobilisent

Les fidèles du Kremlin comme les opposants se mobilisaient mercredi après un nouveau coup de théâtre de Vladimir Poutine, qui a ouvert avec une réforme constitutionnelle la voie à son maintien à la présidence jusqu’en 2036.

Cet amendement à la loi fondamentale, ajouté mardi à la surprise générale à une réforme plus vaste, permettra à l’homme fort de Russie de « réinitialiser » son compteur de mandats présidentiels, afin de lui donner le droit de se représenter en 2024 mais aussi en 2030. La Cour constitutionnelle doit valider la manoeuvre, à la demande de M. Poutine.

Adoptée en troisième lecture mercredi par les députés, l’ensemble de la révision constitutionnelle, qui inclut aussi un renforcement des prérogatives présidentielles, des mesures sociales et des principes sociétaux conservateurs, doit être validé encore par la chambre haute du Parlement et un « vote populaire » le 22 avril.

Les alliés politiques du président se sont réjouis de la possibilité du maintien au pouvoir de M. Poutine, 67 ans, aux commandes de la Russie depuis 20 ans.

– Faire face aux ennemis –

Le loyal maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a estimé ainsi qu’interdire à M. Poutine de se représenter en 2024, du fait de l’actuel limite à deux mandats consécutifs, était « un facteur déstabilisateur » pour le pays.

Il a fait valoir la « stabilité » du pouvoir face aux ennemis « intérieurs et extérieurs » de la Russie, qui « tentent de saper notre indépendance et notre économie ».

Le président de la chambre basse du Parlement, Viatcheslav Volodine, a estimé que la réforme « renforcera le pays ». La présidente de la chambre haute, Valentina Matvienko, a assuré elle que les élections de 2024 n’étaient pas pour autant « jouées d’avance ».

Du côté des détracteurs du pouvoir, cette mesure surprise prouve que M. Poutine a l’intention de rester indéfiniment au pouvoir, même s’il avait assuré le contraire par le passé.

Certains ont aussi dénoncé la décision mardi de Sergueï Sobianine de bannir les rassemblements de plus de 5.000 personnes, officiellement pour cause d’épidémie de coronavirus.

Cette annonce est cependant intervenue juste après que l’opposition a annoncé son intention de manifester courant mars contre M. Poutine à Moscou, théâtre cet été de vastes manifestations qui avaient été réprimées.

« 1) Vous annoncez que vous allez rester au pouvoir pour toujours. 2) L’opposition veut organiser des protestations. 3) Sous prétexte de lutte contre le coronavirus, vous interdisez les rassemblement à Moscou », a ironisé le populaire blogueur StalinGulag.

– Un « putsch » –

La figure de proue des opposants, Alexeï Navalny, a lui dénoncé une réforme qui permet à Poutine de briguer un mandat « comme si c’était la première fois ».

« Techniquement, ce qui se passe aujourd’hui est un putsch », a lâché son bras doit, Leonid Volkov.

Dès le vote en deuxième lecture mardi par les députés, une centaine de personnes s’étaient rassemblées près des murs du Kremlin pour protester contre l' »impensable ».

Une nouvelle action de protestation a commencé mercredi devant le Parlement.

Justifiant les amendements à la Constitution, M. Poutine a jugé mardi qu’un « pouvoir présidentiel fort est absolument nécessaire à la Russie » et estimé que la « stabilité (…) devait être prioritaire ».

Vladimir Poutine avait déjà pris tout le monde de court en janvier en annonçant qu’il voulait lancer une révision constitutionnelle, la première depuis l’adoption de la Constitution russe en 1993. Cette initiative avait immédiatement été considérée comme une manière de préparer l’après-2024.

La révision concerne à la fois le système politique, renforçant notamment les pouvoir de l’exécutif, mais donne aussi des droits socio-économiques tels qu’un salaire minimum garanti et une indexation des retraites.

Elle entérine aussi le virage conservateur de la Russie, dotant la loi fondamentale de la mention de « foi en Dieu », de la nécessité de politiques publiques natalistes ainsi que du principe d’un mariage possible uniquement entre un homme et une femme.

Pour les Angolaises, la double peine du changement climatique

C’était la corvée qu’elle redoutait le plus. Chaque fois que sa mère lui ordonnait de chercher de l’eau pour arroser les récoltes familiales, là-haut dans les montagnes du sud de l’Angola, Tehandjila Quessale se raidissait imperceptiblement.

Quitter l’école. Trois heures de marche. Se glisser dans la file d’attente au point d’eau. Et puis attendre pour remplir son seau, souvent jusqu’à la nuit. Une épreuve.

Et pour Tehandjila, 16 ans, le plus dur restait encore à faire. Regagner son hameau des alentours de Lubango, la capitale de la province de Huila. « J’avais peur des attaques de garçons », se souvient l’adolescente. Au moins deux filles qu’elle connaît ont été violées au retour du puits.

Comme si la sécheresse qui fissure la terre et la faim qui serre les estomacs ne suffisaient pas, les femmes de la province de Huila vivent aussi dans la peur de l’agression.

Ces dernières semaines, les pluies torrentielles qui ont lessivé la campagne des alentours lui ont apporté un peu de répit. Tehandjila peut désormais trouver de l’eau à une source toute proche de la petite maison de pierres qu’elle partage avec sa mère et ses six frères et sœurs.

Mais la pluie a aussi détruit la récolte de la famille et fait ressurgir le spectre de la famine.

Elle menace aujourd’hui 45 millions de personnes dans toute l’Afrique australe, selon les dernières évaluations de l’ONU.

Dans la province de Huila, les égarements de la météo ont poussé la plupart des hommes hors de leurs villages pour aller chercher du travail à Lubango. Et laissé aux femmes la lourde responsabilité de nourrir les enfants.

« Le changement climatique a un impact considérable sur la vie des femmes », résume Florbela Fernandes, du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP).

– Hommes absents –

L’ONU estime qu’elles constituent jusqu’à 80% des bataillons des déplacés par le réchauffement de la planète.

« A chaque crise, on constate que les groupes déjà les plus vulnérables sont ceux qui souffrent le plus », poursuit la représentante du FNUAP en Angola, « ces situations les exposent encore plus à la violence et aux abus ».

Les ONG opérant dans la province de Huila ont recensé plusieurs cas de femmes ou jeunes filles contraintes à des relations sexuelles en échange d’argent ou de nourriture.

Les pressions de l’environnement ne sont pas seules en cause. « C’est aussi une question de culture », estime Florbela Fernandes, « dans la plupart des pays africains, ce sont les filles et les femmes qui assument l’essentiel du travail à la maison ».

Le père de Tehandjila a trouvé un emploi de gardien à Lubango, mais il n’en fait guère profiter sa famille.

« Quand il revient à la maison, il est confronté à la faim. Alors il fait ce qu’il veut et moi, je me débrouille », lâche son épouse Mousaka Fernanda, 47 ans, en désherbant, les pieds dans la boue, son petit lopin de maïs.

« Les enfants ne demandent rien à leur père », ajoute-t-elle, « c’est à leur mère qu’ils réclament de quoi manger ».

Et ce n’est pas une mince affaire. Depuis des années que la sécheresse frappe la région, Mousaka Fernanda s’en sort en troquant son « macau », une liqueur locale qu’elle fabrique avec du sorgho, contre un peu de nourriture. Un gros kilo de maïs pour deux coupes de « macau ».

De quoi calmer la faim de la famille quelques jours seulement.

– Bouches à nourrir –

Alors quand sa fille aînée, Domingas, a appris qu’elle était enceinte, sa mère l’a pressée d’épouser le père de son enfant pour aller vivre avec lui.

« Ma mère ne voulait pas d’une bouche en plus à nourrir », explique la jeune femme de 19 ans, « moi j’étais contre ».

Le compagnon de Domingas Quessala a depuis quitté le foyer pour prendre un emploi dans la fabrique de jus de fruits de la ville voisine de Humpata. Désormais seule, la jeune maman confie elle aussi subir le harcèlement et les « agressions » des garçons pendant ses corvées d’eau.

« Les filles sont les premières victimes des séparations familiales », constate Anaina Lourenço, de l’ONG World Vision International. « Elles finissent par être obligées d’aider leurs mères et, très souvent, arrêtent leurs études ».

Dans un petit village de l’autre côté de la vallée, Cristina Canaino, 14 ans, a ainsi déserté les bancs de son école en 2018, lorsque son père a quitté sa famille de cinq enfants.

« Il est parti à la ville chercher du travail à cause de la sécheresse », raconte son épouse Ceu Jacinta, 32 ans, « on ne l’a pas revu depuis ». Elle n’a eu d’autre choix que de faire travailler sa fille Cristina dans un champ pour une poignée de kwanzas.

Ici aussi, les pluies ont récemment détruit une partie des récoltes de la famille et le ciel ne semble pas vouloir s’éclaircir. « S’il continue à pleuvoir, on ne pourra même pas ramasser un peu de maïs », redoute Ceu Jacinta.

Comble d’infortune, l’humidité a fait s’écrouler le toit de chaume de leur hutte. « Si mon mari était resté là », se lamente la cheffe de famille, « je ne pense pas que tout ça serait arrivé ».

Israël: Gantz va être placé sous protection rapprochée après des menaces

Benny Gantz, le principal rival du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, va être placé sous protection rapprochée de l’Etat à la suite de menaces sur internet, a annoncé le Shin Beth, le service de sécurité intérieure.

« Le Premier ministre a approuvé la recommandation du Shin Beth d’assurer une protection rapprochée de M. Gantz », a indiqué mardi le service de sécurité.

Cette décision doit encore être entérinée par une commission sécuritaire indépendante.

La protection de M. Gantz, chef du parti centriste « Bleu-Blanc », est jusque-là assurée par le service de sécurité du Parlement et avait déjà été renforcée après qu’il eut été insulté et menacé pour avoir dit vouloir former un gouvernement avec le soutien des partis arabes israéliens.

M. Gantz a relayé samedi sur Twitter un message disant qu’il devait « être assassiné comme Rabin », en référence à l’assassinat du Premier ministre travailliste Yitzhak Rabin en 1995 par un extrémiste juif, après une campagne haineuse contre lui d’une partie de la droite israélienne, alors menée par M. Netanyahu.

Benjamin « Netanyahu, arrête cette incitation à la violence, ne dis pas que tu n’étais pas au courant » des menaces en ligne, a commenté M. Gantz sur Twitter.

En Israël, seules sept personnes, dont le chef de l’opposition, reçoivent automatiquement la protection du Shin Beth.

M. Gantz, dont le parti est arrivé deuxième aux législatives du 2 mars après le Likoud (droite) de M. Netanyahu, n’est pas chef de l’opposition car ce titre ne peut être attribué qu’après la formation d’un gouvernement.

Or, Israël est dirigé par un gouvernement de transition depuis plus d’un an, deux précédents scrutins n’ayant pas abouti à la formation d’un cabinet.

MM. Gantz et Netanyahu mènent actuellement des tractations pour tenter de rallier des députés à leurs blocs car ni l’un ni l’autre n’est parvenu à obtenir l’appui de 61 parlementaires, seuil requis pour la formation d’un gouvernement.

« Tout maintenant est mort ici »: la frustration des habitants à la frontière gréco-turque

Dans son champ d’abricotiers en fleurs, à quelques encablures de la frontière gréco-turque, Dimitris Boudikas se désole de la fermeture du poste frontalier de Kastanies, qui a mis un terme aux va-et-vient constants avec Edirne, attraction locale en Turquie voisine.

« C’est la première fois depuis des décennies que Kastanies ferme. Je crains que ça dure des mois », déplore ce septuagénaire, qui souligne « l’amitié » entre Edirne et Kastanies, à 7 km l’une de l’autre, de part et d’autre de la frontière.

Pour faire pression sur l’Europe dans le conflit en Syrie, la Turquie a décidé fin février d’ouvrir ses portes au passage des migrants, malgré la déclaration de 2016 entre Ankara et Bruxelles, qui avait endigué les flux migratoires.

Première victime de la politique d’Ankara, le village de Kastanies, dont le poste frontière (Pazarkule côté turc) a fermé, théâtre récemment d’incidents violents impliquant les forces policières turques et grecques ainsi que les milliers de migrants piégés.

A 500 mètres du verger de Dimitris Boudikas, la clôture et les barbelés du poste-frontière. A l’horizon, on aperçoit le minaret de la mosquée de la ville d’Edirne (Adrianoupolis en grec), qui attire habituellement des centaines de Grecs frontaliers avides de ses produits bon marché.

« Nous avions l’habitude d’y aller tout le temps, il y a un grand marché, j’avais des collègues jardiniers turcs, c’était notre quotidien », raconte Apostolos Lymperidis, qui tient une pépinière, en face de la ferme de Boudikas.

Sur la place du village de Kastanies, Mary Rossi, propriétaire d’un café, les yeux rivés sur le téléviseur, suit les nouvelles.

« La situation est grave, je ne crois pas que le problème va se régler rapidement », estime celle qui répond aux nombreux médias locaux et étrangers venus couvrir les incidents à la frontière.

Les Turcs d’Edirne « venaient ici pour boire ou manger, nous avions l’habitude d’aller souvent en face pour faire des courses, maintenant que la douane est fermée, tout est mort ici », déplore-t-elle.

Une théière orientale en bronze orne le comptoir de son café, « le cadeau d’une femme turque venue récemment visiter Kastanies avec sa famille », explique-t-elle.

– Cible « facile » –

A l’extrémité du nord-ouest de la Grèce, Kastanies, qui compte 600 habitants, reste l’un des villages les plus isolés du département frontalier d’Evros, bordé par le fleuve éponyme.

Du côté grec, seul centre urbain à attirer les villageois, la ville d’Orestiada de 18.000 habitants se trouve à 18 km.

Plus au sud, Kipi, le second poste frontalier entre la Grèce et la Turquie, est pourtant resté ouvert depuis le début de la crise. Pour Athènes, les migrants étaient « poussés » vers Kastanies par la Turquie.

Pour Dimitris Boudikas, c’était plus « facile pour la Turquie d’inciter les migrants à venir aux portes de Kastanies », car la fermeture de Kipi ou du poste-frontière turc avec la Bulgarie, « passages habituels des camions routiers, aurait causé l’écroulement du commerce turc » avec l’Europe.

Compte tenu des bonnes relations entre Ankara et Sofia, la Grèce, qui a des relations historiquement délicates avec la Turquie voisine, apparaît pour beaucoup comme une cible facile pour Ankara pour faire pression sur Bruxelles.

Il y a toujours eu des groupes de migrants qui traversaient la frontière et n’étaient que « de passage de Kastanies, à destination de Thessalonique (métropole du nord de la Grèce) puis d’Athènes pour aller ensuite en France ou en Allemagne », raconte Mary Rossi.

Dimitris Boudikas se rappelle d’une dizaine de personnes noyées dans le fleuve Evros il y a quelques années « en tentant de le traverser ».

Mais maintenant, la situation « est plus dangereuse », renchérit Mary Rossi. « On dit qu’il y a des milliers de migrants qui attendent de passer et on ne peut pas y faire face ».

Mais la commerçante dit se sentir « en sécurité »: « Heureusement, il y a plein de policiers et de militaires envoyés pour sécuriser les frontières ».