Cacao: les producteurs ivoiriens menacent de « boycotter » le programme de durabilité de certains industriels

Les producteurs de cacao en Côte d’Ivoire, qui reprochent à des industriels de « contourner » le Différentiel de revenu décent (DRD) visant à accroître les gains des paysans, menacent de « boycotter » leur programme de durabilité et de certification.Cette décision a été prise, jeudi, à la mairie de Yamoussoukro, à la  suite d’une session d’explication du mécanisme du Différentiel de revenu décent (DRD) par le Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière. 

Selon le président du Conseil café-cacao, Yves Brahima Koné, il y a des industriels, des chocolatiers et des négociants qui ont « commencé à faire un jeu » et user de « stratégies » pour ne pas payer le Différentiel de revenu décent.   

Les producteurs invitent de façon « pressante » les industriels, les chocolatiers et les négociants « au respect de leur engagement à payer le DRD », a déclaré leur porte-parole Dinard Yao N’Zi qui a lu le communiqué final de la session.  

Au cours de cette session « on a parlé du boycott du programme de durabilité des exportateurs au cas où ils n’arrivent pas à appliquer le paiement du DRD », a dit M. Dinard Yao à APA, en marge de la rencontre. 

« On se réserve le droit de boycotter toutes leurs actions sur le terrain allant jusqu’à interdire certains exportateurs d’exercer », a-t-il poursuivi. 

Ensuite, lancera-t-il, « nous suspendons notre collaboration autour des programmes de durabilité et de certification avec les industriels, les chocolatiers et les négociants qui s’opposeront au paiement du DRD ».

Pour les faîtières de la filière cacao « le Différentiel de revenu décent touche 100% des producteurs ivoiriens et ghanéen contrairement au programme de durabilité et de certification » auquel s’accrochent les industriels.  

« Aujourd’hui, le salut des producteurs de cacao se trouve dans l’application du Différentiel de revenu décent qui permet à ceux-ci de gagner 400 dollars sur chaque tonne de cacao vendue », a soutenu M. Dinard Yao.  

Cette mesure intervient, surtout, après une « réticence de certains chocolatiers, industriels et négociants de mettre en oeuvre le Différentiel de revenu décent », soutenus par la Côte d’Ivoire et le Ghana, deux pays voisins qui cumulent plus de 60% de la production mondiale de cacao.

Ils estiment en outre que les moins payés de la chaîne d’approvisionnement mondial du cacao, sont les producteurs. Et, sur 100 milliards de dollars que génère la filière, seul 6% revient aux producteurs. Pire, un producteur de cacao vit aujourd’hui avec 0,78 dollars par jour.

Quatre faîtières ont pris part à cette décision notamment le FOPCC (Fédération des organisations des producteurs de café-cacao) et l’ANACACI  (Association nationale des Coopératives agricoles de Côte d’Ivoire). 

 L’Association des producteurs et organisations professionnelles agricoles de l’Ouest (APROPAM ) et la Fédération nationale des femmes producteurs de café-cacao  (FNFPCC) ont aussi participé à la session.

Toutes ces organisations de la filière cacao en Côte d’Ivoire, premier producteur mondial avec près de 2 millions de tonnes, demandent  « la mise en place dans les prochaines semaines d’un Comité de suivi du DRD pour les producteurs ivoiriens et ghanéens ». 

Présentation à Abidjan d’une loi sur la protection du littoral ivoirien

La loi N°378 du 02 juin 2017 relative à l’aménagement, à la protection et à la gestion intégrée du littoral ivoirien, un dispositif visant la préservation des zones côtières en Côte d’Ivoire, a été présenté jeudi à Abidjan à des journalistes en vue de les exhorter à sa vulgarisation.Cet atelier d’information et d’échanges, organisé par le Programme de gestion du littoral ouest africain (WACA) avait pour objectif d’emmener les journalistes  à comprendre cette loi sur le littoral ivoirien afin de mieux la promouvoir.

 Selon Séa Rosina Franchesca, une juriste environnementaliste qui a présenté cette loi sur le littoral ivoirien, elle (la loi) permettra de mieux réglementer les activités pour une gestion durable du littoral.

Poursuivant, elle a fait savoir que cette loi sur le littoral ivoirien, a entre autres pour objectifs de lutter contre l’érosion côtière et de définir les grands principes qui gouvernent la gestion du littoral ivoirien.

Cette loi sur le littoral, a également souligné Mme Séa, interdit plusieurs activités aux citoyens. Il s’agit entre autres, de ne pas procéder à l’extraction de matériaux ou à des travaux de dragage sur le littoral sans autorisation des administrations compétentes, de ne pas déverser de déchets de toute nature sur l’espace littoral et de ne pas détériorer les espaces protégés, c’est-à-dire les zones renfermant des espèces locales. 

« La Côte d’Ivoire, à l’instar de plusieurs autres pays, souffre des effets néfastes de l’érosion côtière aggravés par les changements climatiques. Si rien n’est fait, cela entraînera une perte accrue des richesses de notre pays », s’est inquiété auparavant, Pr Ochou Delfin, le coordonateur du projet WACA en Côte d’Ivoire.

De son avis, le littoral est un énorme atout économique pour la Côte d’Ivoire.  « Pour une gestion durable de l’environnement côtier, une appropriation de cette loi s’avère indispensable », a estimé Pr Ochou.

Dans le même élan, Pr Éric Valère Djagoua, le coordonnateur adjoint du projet WACA en Côte d’Ivoire, a soutenu qu’avec cette loi, c’est un vide juridique qui vient d’être comblé dans le pays. Une quarantaine de journalistes issus des médias locaux et internationaux ont pris part à cet atelier d’information.

Le programme de gestion du littoral ouest-africain (WACA) a été mis sur pieds par la Banque mondiale dans six pays dont la Côte d’Ivoire pour sa première phase ( 2018-2023).

Ce programme a pour objectif de renforcer la résilience des communautés face à l’érosion côtière et à aider ces pays à mieux gérer les risques naturels et les risques causés par l’activité humaine qui touchent les populations côtières.

Maroc : l’état d’urgence sanitaire prolongé jusqu’au 10 janvier 2021

Le gouvernement marocain, réuni jeudi à Rabat, a décidé de prolonger l’état d’urgence sanitaire pour un mois supplémentaire, soit jusqu’au 10 janvier 2021, et ce, dans le cadre des efforts déployés pour enrayer la propagation de pandémie de la COVID-19.Le projet de décret sur la prolongation de l’état d’urgence sanitaire habilite l’autorité gouvernementale chargée de l’Intérieur à prendre, à la lumière de la situation épidémique, toutes les mesures adéquates à l’échelle nationale.

Aussi, les gouverneurs des préfectures et des provinces sont en mesure de prendre toutes les mesures exécutives nécessaires pour maintenir l’ordre public sanitaire.

Cette prolongation de l’état d’urgence sanitaire intervient à un moment où le Maroc se prépare pour le lancement d’une opération massive de vaccination contre le coronavirus, qui continue de faire ravage dans la population avec 364.190 cas confirmés et 5.985 décès à la date du 2 décembre 2020.

Vaccin anti Covid-19 : les Africains à la traîne

Alors que le monde entier se prépare à des campagnes de vaccination contre la Covid-19, l’Afrique ne serait pas encore prête.L’organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme. L’Afrique n’affiche à ce jour qu’un score moyen de préparation pour le déploiement du vaccin contre le nouveau coronavirus dont la mise en circulation est imminente dans plusieurs régions du monde. Avec un score de 33% seulement, le continent noir reste très loin du niveau de référence qui est de 80%. 

Hormis le Maroc, aucun autre pays africain ne dispose de capacités de production du précieux liquide. Le Royaume chérifien peut industriellement mettre en flacons la matière première du vaccin et produire des millions de seringues pré-remplies. 

Face à cette situation, la directrice régionale de l’OMS, Matshidiso Moeti, a invité les autres gouvernements africains à « urgemment intensifier leur préparation ». Elle prévient que « la planification et la préparation seront décisives pour cette tâche sans précédent » dans l’histoire sanitaire de l’Afrique. 

S’exprimant lors d’une conférence de presse virtuelle sur la situation épidémiologique du continent, Mme Moeti a noté que les pays africains et les partenaires de son organisation ont besoin « de plans de coordination nationale solides et complets, ainsi que des systèmes en place ». Selon elle, les Africaine ont «besoin d’un leadership actif et d’engagement aux plus hauts niveaux des gouvernements ». 

Les 47 pays africains couverts par l’OMS-Afrique ont reçu l’outil d’évaluation qui prépare à l’introduction du vaccin contre la Covid-19. Mais des défis liés au manque de financement, d’instruments de mesure et de communication avec les populations sont à relever. Pour atteindre ces objectifs, « la solidarité internationale sera impérative », estime Mme Moeti. 

Coût et accès 

En dehors de l’aspect préparatoire et du déploiement, l’accès au vaccin constitue l’autre défi majeur à relever. L’OMS évalue le coût du déploiement en Afrique vers les populations prioritaires à environ 5,7 milliards de dollars, soit plus de 3000 milliards FCFA. 

Ce montant n’inclut pas les coûts supplémentaires de 15 à 20% pour le matériel d’injection et la livraison des vaccins, nécessitant des personnels de santé formés, une chaîne d’approvisionnement et la mobilisation des communautés. Il est calculé à partir de l’hypothèse d’un prix moyen du vaccin de 10,55 dollars par dose, sachant que deux doses seront nécessaires. 

D’ailleurs, l’OMS collabore avec des partenaires comme « Gavi, l’Alliance du vaccin » pour garantir un accès équitable aux vaccins sur le continent. Cette organisation est membre de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (Covax). Celle-ci est en fait le mécanisme mondial de partage des risques pour l’achat groupé et la distribution équitable de futurs vaccins contre la Covid-19. 

Selon l’anthropologue sénégalais, Ibrahim Niang, interrogé par APA, l’Afrique devrait toutefois rester sur ses gardes. « Il ne faudrait pas que les relations d’inégalités au niveau international affectent l’appropriation et la circulation des vaccins et que nous soyons pris dans le piège des relations internationales économiques et politiques qui nous dépassent », prévient le chercheur.

 Déjà, « il faudrait que l’Afrique commence à parler d’une seule voix pour avoir une réponse cohérente et adaptée à nos différents contextes », recommande-t-il. 

Selon l’analyse faite par l’OMS, seuls 12% des pays détiennent des plans pour communiquer avec les communautés afin de bâtir la confiance et susciter une demande de vaccination. Cette situation témoigne une fois de plus du travail qu’il reste à faire. Parce que « développer un vaccin sûr et efficace n’est que la première étape d’un déploiement réussi », fait remarquer Dr Moeti.

 Rôle des communautés 

Il n’y a pas de doute que « si les communautés ne sont pas associées et convaincues que le vaccin protégera leur santé, nous ferons peu de progrès », a-t-elle fait savoir, appelant d’ores et déjà les autorités à s’adresser aux communautés et à être « attentives à leurs préoccupations ».

Le sénégalais Ibrahim Niang a beaucoup travaillé dans ce domaine de la communication quand l’épidémie à virus Ebola est apparue il y a quelques années en Guinée. Pour lui, « s’il y a eu des résistances en Afrique par rapport aux vaccins, c’est parce que depuis le siècle passé, il y a eu énormément de tests qui ont été faits sur les populations africaines, particulièrement noires, sans le respect des considérations éthiques ». L’anthropologue juge donc le sentiment de peur « normal » à cause des « souvenirs violents ». 

Mais, relativise-t-il, « les vaccins sont acceptés par les communautés. Elles les utilisent et les réclament même parfois ». Tout dépendra en effet des réponses qui seront apportées aux questions suivantes : « Comment on en discute ? Quelle est la part d’appropriation des populations de ces vaccins ? Et comment les populations peuvent elles-mêmes contrôler leur efficacité et la sûreté du vaccin ? » 

Répondre à ces interrogations est pour lui la seule voie qui permettrait à la future campagne de vaccination contre la Covid-19 de ne pas être perçue comme « une réponse autoritaire ». 

Pour le sénégalais, les chercheurs en sciences sociales devraient être sollicités pour « aider à voir sur quel levier s’appuyer pour avoir une mobilisation communautaire autour de la question du vaccin et de la dynamique de l’épidémie ». 

L’OMS envisage de vacciner, d’ici à mars 2021, au moins 3% de la population africaine et espère atteindre 20% d’ici la fin de l’année prochaine.

Covid-19 : comment l’Afrique a déjoué les pronostics ?

L’Afrique peut jusque-là se targuer de bons résultats vu sa résilience face au nouveau coronavirus.Au début de la pandémie, l’OMS et plusieurs autres organisations internationales prédisaient le « pire » pour le continent. Mais dix mois après l’apparition du premier cas, précisément en Egypte, l’Afrique enregistre un peu plus de deux millions de patients et près de 52.000 décès. Le bilan mondial s’établit à 64 millions de cas et près de 1,5 million de morts.

Ces scores contrastent avec les systèmes de santé fragiles des pays d’Afrique subsaharienne. Ces derniers se réjouissent pourtant d’une tendance baissière des cas ces derniers mois. Au même moment, plusieurs pays européens sont entrés dans leur deuxième vague de contaminations, certains même ayant reconfiné leurs populations.

Expert en santé publique, le Sénégalais Pape Moussa Thior a longtemps défendu la théorie du « laisser le virus circuler » dans la société pour obtenir une « immunité collective ». Il croit aujourd’hui que ce phénomène s’installe progressivement dans cette partie du continent, d’où l’atténuation de la virulence de la Covid-19. 

« Probablement, les populations vivant dans ces zones de l’Afrique subsaharienne ont été pendant longtemps, et certainement bien avant l’arrivée du coronavirus, en contact avec des microbes ayant une parenté antigénique avec le coronavirus. Une situation qui favoriserait une immunité croisée qui a dû beaucoup contribuer à l’atteinte de cet état d’immunité collective », explique à APA l’ancien coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) du Sénégal dont les sorties ont soulevé dernièrement une armée de contradicteurs.

Plusieurs hypothèses

En plus de la présence miroitante sur le continent de maladies comme le paludisme et la tuberculose, l’existence en Afrique de familles de coronavirus pourraient constituer des éléments explicatifs de la résistance des Africains face à l’épidémie, selon le docteur Thior. Selon lui, la jeunesse de la population, le climat, l’ensoleillement et l’environnement peuvent également être des « éléments contributifs de cette faible virulence ».

Pour le praticien sénégalais, l’expérience africaine dans la gestion des épidémies a sans doute été déterminante dans la lutte contre la maladie. « Les techniciens et experts de l’Afrique sont constamment sollicités par les épidémies et situations d’urgence complexes. Ils ont de ce fait développé au fil du temps des compétences remarquables dans la gestion des épidémies », argumente t-il. 

Souleymane Mboup, éminent microbiologiste sénégalais et président de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef) prend toutefois le contre-pied de son collègue médecin. Pour lui, si le continent a été épargné par la première vague c’est parce qu’il « a bénéficié de l’expérience des pays d’Asie et d’Europe », en plus des stratégies mises en place par les Etats « qui ont bien fonctionné ».

Mais si plusieurs pays d’Afrique subsaharienne entrevoient l’espoir, d’autres en Afrique du nord sont toujours inquiets face à la progression du virus. Hormis l’Afrique du Sud qui a dénombré plus d’un tiers des décès (+21.000) sur le continent, le tableau montre que les pays maghrébins comptent le plus de cas et de morts dus à la pandémie. L’Algérie, l’Egypte, la Lybie, le Maroc et la Tunisie totalisent à eux seuls près de 740.000 contaminés et plus de 19.000 décès.

Contraste épidémiologique

L’explication, selon Dr Thior, est que ces pays de même que l’Afrique australe « n’appartiennent pas au même bloc épidémiologique que l’Afrique au sud du Sahara. Le climat y est très différent et certaines maladies tropicales comme le paludisme y sont beaucoup moins prévalentes. Cela dit, il faut aussi noter que le niveau d’infection de ces zones d’Afrique sont très loin de ceux observés en Europe et en Amérique », insiste t-il. 

Mais en dépit de la tendance baissière, la maladie rebondit légèrement dans certains pays à l’image du Sénégal. Ces derniers jours, ce pays d’Afrique de l’ouest enregistre entre 20 et 60 cas positifs quotidiens, contre une dizaine les dernières semaines. Cette situation inquiète le président Macky Sall, notant que l’arrivée d’une éventuelle seconde vague serait « insupportable pour l’économie » nationale. Malgré les résultats « appréciables » (16.000 cas sur plus de 330 décès), le chef d’Etat appelle à un meilleur respect des gestes barrières.

Pourtant obligatoire dans plusieurs endroits, le port du masque par exemple n’est pas respecté par une grande partie de la population. Le non-respect de la distanciation physique est venu s’ajouter au relâchement constaté dans les espaces qui accueillent du monde, notamment les transports en commun et les marchés. C’est d’ailleurs un facteur de l’augmentation des nouvelles contaminations dans le pays, nonobstant les conditions climatiques favorables, note Pr Oumar Faye, ancien directeur de la Santé du Sénégal.

Cette nouvelle situation épidémiologique a fait également réagir le patron de de l’Iressef, Souleymane Mboup, dont l’établissement est un des laboratoires choisis pour faire les tests virologiques. Invité samedi dernier à la télévision nationale RTS, l’épidémiologiste a déclaré que « le Sénégal doit se préparer sérieusement à une seconde vague », conseillant d’emblée à son pays de renforcer les mesures prises jusqu’ici pour mieux faire face à cette éventualité.

L’Afrique et la 2e vague

C’est une hypothèse qui ne doit pas être écartée pour lui. Il fonde son inquiétude, notamment,  sur le mouvement des populations qui arrivent parfois avec de « faux tests », la circulation du virus dans la sous-région et le début d’une seconde vague dans certains pays d’Afrique. La presse locale rapporte d’ailleurs que le contrôle sanitaire de l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD),

près de Dakar, a détecté le 28 novembre dernier « 23 faux tests sur des passagers de nationalités nigériane et ivoirienne ». Ils ont été par la suite interpellés par la police aéroportuaire.

Le docteur Thior, lui, « ne croit pas à l’avènement » d’une seconde vague, comme une grande partie des citoyens africains. Mais il conseille de « continuer à rester vigilant » et « renforcer la surveillance épidémiologique » vu qu’on peut assister à une mutation du coronavirus « qui remettrait en cause beaucoup de certitudes de nos jours ».

Lorsqu’au début de la pandémie des Etats africains avaient pris des mesures fortes comme la fermeture de leurs frontières, l’instauration d’un couvre-feu ou d’un confinement pour freiner la propagation de la Covid-19, le spécialiste sénégalais avait carrément marqué son opposition. Aujourd’hui, le mot d’ordre pour les pays africains doit être, selon lui, de tirer profit de leur avantage comparatif.

Ainsi, préconise-t-il, « l’économie ne doit en aucun cas souffrir plus que de raison de cette situation. La Covid-19 est déjà assez appauvrissante comme maladie. Si cette situation d’immunité collective se confirme, on n’aura pas besoin de se ruiner pour acheter des vaccins » dont le coût de l’acquisition est estimé par l’OMS à 5,7 milliards de dollars, soit plus de 3000 milliards FCFA.

La Belgique alloue 30 milliards f cfa au Sénégal

Sur la période 2019-2023, le Royaume de Belgique prévoit d’investir près de 30 milliards f cfa au Sénégal.L’annonce a été faite, ce jeudi à Dakar, par le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, à l’ouverture des travaux de la réunion du Comité mixte paritaire de concertation sur la mise en œuvre du programme de coopération bilatérale 2019-2023 entre les deux pays.

« Le programme de coopération 2019-2023 a été adopté par nos deux gouvernements lors de la 13ème réunion technique mixte de coopération tenue le 23 juin 2018. Son exécution a été rendue effective par la signature, en juillet 2019, de la convention spécifique. Ce programme porte sur un montant de 45 millions d’euros, soit environ 29,5 milliards de FCFA, sous forme de dons. Il couvre les régions du centre du Sénégal que sont Kaolack, Fatick, Kaffrine et Diourbel », a notamment indiqué le ministre Hott.

Dans son discours dont APA a obtenu copie, le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération a souligné que cette aide belge vise à contribuer au développement socio-économique durable et à la création d’emplois décents dans ces régions à travers quatre domaines d’intervention, en parfaite cohérence avec le Plan d’Actions Prioritaires accéléré et ajusté (PAP2A) pour la relance de l’économie.

« Le PAP 2A, a-t-il poursuivi,  accorde une place importante aux agropoles qui doivent jouer un rôle majeur dans la transformation industrielle et l’émergence des chaines de valeur agricoles locales et régionales. C’est pourquoi, je me réjouis de la forte implication d’ENABEL (Agence de coopération belge) dans la maturation de l’Agropole Centre ». 

Il a encouragé les acteurs impliqués dans la réalisation du programme de coopération 2019-2023 entre le Sénégal et le Royaume de Belgique « à ne ménager aucun effort pour mener à terme les activités avec une implication des bénéficiaires nationaux dans tout le processus en vue d’une pérennisation des acquis ».

« J’en profite pour féliciter tous les acteurs qui œuvrent de manière constante à l’amélioration de la qualité de cette coopération. Leurs efforts n’ont pas été vains vu le montant de l’aide publique au développement reçue de la Belgique s’élevant sur la période 1990-2019, à 333 millions d’euros, soit 218 milliards f cfa », a indiqué Amadou Hott.

De son côté, Meryame Kitir, ministre de la Coopération au développement du Royaume de Belgique, a rappelé que « depuis 1968, nos pays collaborent pour rendre le monde plus juste, et pour donner à la population sénégalaise les opportunités d’un développement social et économique équitable ». 

« La lutte contre les inégalités sociales et l’extrême pauvreté occupe une place centrale dans le cadre de la solidarité internationale que nous défendons à travers nos partenariats. Je l’ai encore clairement confirmé il y a deux semaines à notre Parlement lors de la présentation de ma note de politique générale. S’assurer que les populations les plus vulnérables, dans nos pays, ne soient pas laissées pour compte est un objectif qu’on partage », a dit Mme Kitir.

UA : Le Maroc appelle à lutter contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre

Le Maroc a appelé à lutter contre la circulation illicite des armes légères et de petit calibre en renforçant les systèmes nationaux de traçabilité et l’échange d’informations entre les services et les Etats voisins concernés.« Nous devons donc agir de manière pragmatique, réaliste et concertée pour atteindre des objectifs palpables pour faire taire les armes avant de proposer trois axes majeurs pour renforcer l’action de l’Union africaine face à la circulation illicite des armes légères et de petit calibre et à la résurgence des conflits », a insisté le ministre délégué marocain aux Affaires étrangères, Mohcine Jazouli lors de son intervention à la session extraordinaire du Conseil exécutif de l’Union Africaine (UA), tenue jeudi par visioconférence, sous le thème « Faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2022 ».

Il a aussi plaidé pour l’élaboration d’une « politique claire et précise des opérations de soutien de la paix de l’Union africaine », appelant à stopper la montée en puissance du terrorisme en luttant contre le radicalisme en mettant en œuvre le triptyque « prévention, éducation et développement ».

Le ministre délégué a aussi rappelé que « l’Afrique est un continent qui cristallise tous les espoirs et tous les défis » et « pour réussir, l’Afrique a besoin de la convergence de tous les efforts pour faire face aux menaces communes ».

En ce sens, le Maroc est résolument engagé pour participer au succès des objectifs de paix et de sécurité en Afrique, a-t-il affirmé.

Cette session extraordinaire du Conseil exécutif de l’UA se tient suite à la présentation par le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, du rapport et de la feuille de route pour atteindre l’un des objectifs phares de l’Agenda 2063, à savoir « Faire taire les armes en Afrique à l’horizon 2022 ».

Ngozi Okonjo-Iweala, Personnalité de l’année (Forbes Africa)

L’ancienne ministre des Finances du Nigeria et candidate au poste de Directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Dr Ngozi Okonjo-Iweala, est désignée Personnalité de l’année 2020 par Forbes Africa.Forbes Africa a fait l’annonce mardi dernier sur son compte Twitter. Le prix Forbes Africa est la dernière récompense décernée à l’économiste du développement de renommée mondiale, faisant d’elle la première femme nigériane à recevoir cette distinction.

Okonjo-Iweala a exprimé son plaisir de recevoir ce prix sur le compte Twitter du Magazine économique. Elle dédie ce prix à « ses compatriotes africains confrontés à l’impact socio-économique de la pandémie Covid-19. L’énergie et la résilience des Africains m’inspirent ».

Elle a ajouté qu’Okonjo-Iweala était ravie d’être honorée de suivre les traces de ses frères Paul Kagamé du Rwanda et Akinwumi Adesina du Nigeria.

Okonjo-Iweala dirige aussi le conseil d’administration de Gavi, l’Alliance du vaccin, une collaboration publique-privée mondiale en santé qui a vacciné 760 millions d’enfants dans les pays en développement et sauvé 13 millions de personnes.

Cinq soldats botswanais survivent à un crash d’hélicoptère

Cinq membres des forces de défense du Botswana ont échappé mercredi à la mort lorsque leur hélicoptère s’est écrasé au décollage au cours d’une opération anti-braconnage dans le nord du pays, a déclaré jeudi le porte-parole de l’Armée, Tebo Dikole.Selon lui, l’incident s’est produit près de Mombo à Chiefs Island, dans la réserve de chasse de Moremo, lorsque l’hélicoptère de marque Ecureuil AS-350 a raté son décollage.

« Les cinq membres du BDF à bord de l’hélicoptère ont survécu à l’accident et reçoivent actuellement des soins médicaux », a rassuré Dikole.

Les soldats étaient en patrouille dans la réserve de chasse située dans le delta de l’Okavango.

Le Botswana a intensifié les patrouilles le long de ses zones frontalières à la suite d’une recrudescence des activités de braconnage.

L’une des rencontres entre l’armée et des braconniers présumés avait causé une fusillade au cours de laquelle cinq ressortissants namibiens avaient été tués le mois dernier.

Mozambique: la corruption vide les caisses du fisc

La corruption est devenue un casse-tête pour le gouvernement mozambicain, suite à des révélations selon lesquelles les fuites du système sont en forte hausse et coûtent des millions de dollars au fisc.Le chef du Bureau central de lutte contre la corruption, Miguel Candido, a confié jeudi aux médias locaux que l’Etat a perdu plus de 1,2 milliard de meticais (environ 16 millions de dollars) au cours des six premiers mois de 2020, contre 500 millions de meticais enregistrés pendant toute l’année 2019.

« Rien qu’au premier semestre, environ 340 cas de corruption ont été enregistrés et le montant qui a été soustrait des caisses de l’Etat est d’environ 1,2 milliard de meticais », a déclaré Candido.

Au total, 764 cas de corruption ont été enregistrés en 2019. Les principaux programmes de déjudiciarisation comprennent le détournement de fonds et l’abus de pouvoir.

Il s’agit notamment de cas impliquant des membres de l’agence de recouvrement des recettes du pays.