La présidente de l’ONG Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), Pulcherie Gbalet, qui bénéficie d’une liberté provisoire après un appel à manifester contre un troisième mandat de Alassane Ouattara, a invité vendredi face à la presse, les politiques et la société civile à « une véritable réconciliation ».
« Sachez que notre priorité réside dans votre bien-être à travers l’instauration d’un état de droit et une meilleure gouvernance de nos ressources. Pour vous, nous irons jusqu’au bout de ce combat », a déclaré Mme Pulcherie Gbalet, lors d’une conférence de presse.
Elle a ensuite appelé « tous les acteurs politiques et ceux de la société civile à oeuvrer pour une véritable réconciliation », soutenant que « la réconciliation est en principe un vaste programme qui inclue la libération de tous les prisonniers politiques ».
Pour elle, la réconciliation renferme « le retour sécurisé des exilés et le règlement courageux de plusieurs questions sensibles dont la nationalité, l’immigration, la gestion du foncier…Et cela ne peut se faire qu’à travers un dialogue inclusif ».
« Nous appelons de tous nos vœux depuis le début de notre lutte, pour un état de droit » et « demandons donc encore une fois ce dialogue inclusif après la libération de tous les prisonniers politiques et le retour de tous les exilés », a-t-elle ajouté.
La présidente de ACI, mise en liberté provisoire avec des proches collaborateurs, a exprimé sa gratitude « à l’endroit des chancelleries qui ont fait un travail de fond » et particulièrement Emmanuel Macron qui a « porté une attention particulière à notre libération », a-t-elle ajouté.
Mme Pulcherie Gbalet a aussi remercié le député français Michel Larive de la « France insoumise » qui « n’a ménagé aucun effort pour demander notre libération tant par une conférence de presse que par des courriers à toutes les autorités et juridictions ».
« Nos remerciements également à tous les leaders de l’opposition, avec à leur tête le Président Henri Konan Bédié, qui se sont mobilisés et qui ne nous ont jamais oubliés dans leurs discours et dans leurs négociations.
« Nous remercions les guides religieux qui sont connus pour agir efficacement dans l’ombre. Que le Seigneur vous rende vos démarches et vos prières en faveur de tous les prisonniers », a-t-elle poursuivi.
Selon elle, la plupart des personnes qui ont été « arrêtées dans le cadre de la désobéissance civile pour dire non au 3e mandat, n’ont pas été arrêtées régulièrement », car elles étaient d’abord enlevées et envoyées dans un lieu inconnu de leurs proches.
En dépit de morts, Pulcherie Gbalet « pense qu’il n’y a pas de regret à avoir, (car) dans toutes les luttes on laisse des plumes. C’est dommage qu’ il y ait eu des morts, ce n’était pas l’objectif ».
« Personnellement, on avait lancé un appel à des marches pacifiques et je ne pense pas que des marcheurs puissent s’auto-agresser. Nos marcheurs ont été agressés et ça c’est la justice qui peut nous le dire », a-t-elle laissé entendre.
« Dans tous les cas, le regret qu’ il y a, c’est un peu le manque de solidarité entre tous ceux qui défendent la même cause », a-t-elle souligné, assurant avoir un « moral très haut » et son expérience en prison lui a donné d’autres sujets, entre autres, les conditions de détention.
Arrêtée le 15 août 2020, Pulcherie Gbalet a été mise en liberté provisoire mercredi à 23h, un peu plus de huit mois après sa détention. Lundi, le juge lui signifiera les termes de sa liberté provisoire.