Sécurité sociale: des caisses sociales du Gabon s’inspirent de l’expérience de la CGRAE

Une mission conjointe de deux caisses sociales du Gabon séjournent à Abidjan où elles s’inspirent de l’expérience de l’Institution de prévoyance sociale-caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE) de Côte d’Ivoire dans le cadre de la coopération inter-caisses.

Cette mission de la Caisse des pensions et des prestations familiales des agents de l’Etat (CPPF) et de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) du Gabon prévue du 21 au 24 juin 2021 sera marquée par un partage d’expériences et de bons procédés dans divers domaines de la sécurité sociale entre les caisses-sœurs, conformément aux directives de la Conférence interafricaine de prévoyance sociale (CIPRES).

Dans un discours de bienvenue prononcé mardi, le directeur général de l’IPS-CGRAE, Abdrahamane Berté a relevé que « cette visite conjointe est une véritable expression de la solidarité qui unit les organismes de prévoyance sociale de l’espace de la CIPRES mais surtout un bel exemple de la coopération sud-sud qu’il faut vivement encourager entre nos différents pays dans le but d’accélérer une émergence économique adaptée à nos réalités ».

« C’est la raison pour laquelle l’IPS-CGRAE, très honorée d’avoir été choisie comme modèle de bonnes pratiques, a pris toutes les dispositions afin de vous garantir une mission fructueuse qui remplisse, voire dépasse les nobles objectifs recherchés », a-t-il ajouté.

C’est pour apprendre de la riche expérience de reconversion réussie de l’IPS-CGRAE suite à la réforme de 2012, que cette visite de travail a été sollicitée conjointement par les deux caisses sœurs du Gabon.  A l’instar de la Côte d’Ivoire, le Gabon s’apprête à franchir le cap des nécessaires réformes similaires.

Des échanges de bonnes pratiques sur la base du modèle ivoirien dans le secteur de la sécurité sociale ainsi qu’un partage d’expériences sur les points de réforme du système de réforme des pensions publiques et privées sont au menu des travaux.

Des séances de travail porteront également sur l’autonomie financière (recouvrement de cotisations et constitution des réserves techniques), la coordination des régimes pour les carrières alternées public/privé, la mise en place d’un régime complémentaire de retraite par capitalisation, l’extension des prestations au profit des fonctionnaires, et la refonte du système d’information et de transformation digitale.

Après les interminables périodes de confinement et autres restrictions imposées par la Covid-19, cette activité d’envergure dans le domaine de la coopération inter-caisses représente, pour l’IPS-CGRAE, la première du genre depuis plus d’un an, a conclu M. Berté.

L’IPS-CGRAE est une personne morale de droit privé, de type particulier chargée de gérer le recouvrement des cotisations sociales, de procéder au paiement des prestations sociales relatives aux régimes obligatoires de pensions civiles et militaires ainsi qu’aux régimes complémentaires ou spéciaux, obligatoires ou volontaires de pensions.

Mugefci: Zadi Gnagna dénonce un « tripatouillage du processus électoral »

Théodore Zadi Gnagna, tête de liste du groupe Maturité, Unité, Renaissance « MUR » pour la présidence de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l’Etat de Côte d’Ivoire (Mugefci), a dénoncé mardi un « tripatouillage du processus électoral ».

Au cours d’une conférence de presse, à Abidjan, il a appelé « à la vigilance des mutualistes et à leur mobilisation, pour faire barrage à cette volonté de tripatouillage du processus électoral », qui devrait permettre en septembre le renouvellement des instances de la Mugefci. 

Pour mettre en œuvre son programme « ambitieux », M. Zadi estime qu' »il importe que le processus électoral soit transparent, crédible et démocratique », ce qui devrait permettre de départager équitablement les candidats, au vote.  

Il a indexé un communiqué en date du 11 juin 2021, de l’actuel Conseil d’administration convoquant une Assemblée générale ordinaire portant « amendements, adoption du guide électoral » et « présentation du comité électoral national ». 

M. Zadi a soutenu qu’ il est « curieux qu’une Assemblé générale ordinaire d’une mutuelle sociale, où l’ordre du jour devrait porter exclusivement sur le bilan de gestion de l’année écoulée ou sur le bilan du mandat, statue sur un point aussi important qu’est la modification du guide électoral qui devrait faire l’objet d’une Assemblée générale extraordinaire ». 

La modification du guide électoral est du ressort de l’Assemblée générale, sur proposition du Conseil d’administration, cependant le groupe se dit opposé à ces amendements et à la désignation d’un comité électoral de « façon unilatérale » par le Conseil d’administration sortant. 

Évoquant la jurisprudence des élections de 2017, il a noté que par l’arrêté, le ministre de l’Emploi d’alors M. Jean Claude Kouassi avait nommé les membres du comité électoral des élections pour le mandat 2017 – 2021. 

« Pour parallélisme des formes, nous souhaitons que toutes les modifications et une quelconque nomination se fassent de concert avec le ministère en charge des affaires sociales et de la Mutualité dont le rôle de régulation est indéniable », a-t-il lancé.  

Le groupe MUR dénonce par ailleurs des tournées actuelles du président du Conseil d’administration qui constituent une « campagne déguisée avec les moyens de la Mugefci, pour présenter une candidate aux mutualistes ».

En outre, la mise en place par le Conseil d’administration d’un plan stratégique 2020 – 2022, soit un plan qui va au- delà de son mandat, « dénote de sa volonté de se maintenir envers et contre tous », a-t-il poursuivi. 

« Pour toutes ces raisons, le groupe Maturité, Unité, Renaissance (MUR) doute de la sincérité du Conseil d’administration actuel à mettre en place des mécanismes à même de garantir la libre expression et le secret du vote, comme le recommande l’article 43 du règlement 07/2009/CM/UEMOA portant réglementation de la mutualité sociale, au sein de l’UEMOA », a-t-il déclaré.  

« Nous mettons le Conseil d’administration actuel en garde contre toute modification unilatérale du guide électoral que nous ne reconnaîtrons pas (et) tiendrons le Conseil d’administration pour responsable de tous les troubles que leur entêtement pourrait engendrer », a-t-il prévenu. 

Par conséquent,  la liste MUR a invité « le gouvernement, à travers le ministère à charge des affaires sociales et de la Mutualité à prendre en main le processus électoral, à l’effet de préserver la paix sociale si chèrement acquise ».

Les élections pour le renouvellement des instances de la Mugefci sont prévues en septembre 2021. Dans ce cadre, le groupe «Maturité, Unité, renaissance » a fait sa sortie officielle, le mercredi 09 juin 2021, à la Maison de l’Entreprise, sise au Plateau.

Sénégal : le Japon soutient la relance économique

Les deux pays ont signé à Dakar deux accords d’un montant global de 4,65 milliards de francs CFA pour le projet de réhabilitation du Port de Dakar et le programme d’urgence en réponse à la crise du Covid-19, a appris APA mardi.Les accords ont été paraphés par le ministre sénégalais de l’Economie, du Plan et de la Coopération, Amadou Hott, et l’ambassadeur du Japon au Sénégal, Arai Tatsuo.

« Je dois relever avec satisfaction que le financement complémentaire de 2,80 milliards de francs CFA du projet de réhabilitation du môle 3 du Port de Dakar, portera la contribution totale du Japon 21,935 milliards de francs CFA », a dit M. Hott.

Selon lui, l’accord sur le projet de réhabilitation du môle 3 du Port de Dakar permettra de relancer les travaux suspendus, ajoutant que les impacts seront notables sur la compétitivité du port, surtout dans le contexte de la relance de l’économie post-Covid-19.

« Le port doit moderniser ses installations et accroître sa compétitivité pour augmenter son chiffre d’affaires, en vue de conforter le rôle qu’il joue dans le développement du commerce extérieur au Sénégal et dans la sous-région », a-t-il ajouté.

« Le projet de réhabilitation du môle 3 du port de Dakar constitue un projet phare du Sénégal dans le domaine des infrastructures de qualité », a indiqué de son côté l’ambassadeur du Japon au Sénégal.

A l’en croire, ce projet permettra d’élargir et de faciliter la logistique pour le Mali, tout en contribuant à la croissance durable du Sénégal et à renforcer la connectivité.

S’agissant du programme de soutien d’urgence en réponse à la crise de COVID, portant sur un montant de plus de 2 milliards de francs CFA, le ministre de l’Economie a souligné qu’il permettra de fournir des équipements liés à la chaîne de froid, à la construction d’entrepôts de vaccin, de produits pharmaceutiques etc.

M. Arai Tatsuo a par ailleurs soutenu que l’accord signé sur le programme d’urgence à la réponse à la crise de COVID-19, permet de rendre les vaccins disponibles partout à travers le territoire sénégalais.

Il a rappelé que les deux accords s’inscrivent dans la concrétisation des piliers de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), qui demeure « une économie à travers l’investissement dans les infrastructures de qualité. »

La Tanzanie refoule près de 10.000 réfugiés mozambicains

Les réfugiés mozambicains fuient l’instabilité dans le nord de leur pays, rapporte l’Organisation des Nations Unie.Dans une mise à jour de la situation humanitaire dans la province de Cabo Delgado, la plus septentrionale du Mozambique, le Bureau de l’ONU a déclaré que de nombreuses personnes touchées par l’insurrection ont tenté de demander l’asile en Tanzanie, « mais sont systématiquement renvoyées de force au Mozambique ». 

Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, près de 10.000 personnes ont été rapatriées après être entrées en Tanzanie cette année, la moitié d’entre elles depuis le mois de mai », a indiqué l’OCHA.

Environ 70.000 Mozambicains, indique OCHA, ont été contraints de quitter leur foyer depuis le 24 mars dernier, date à laquelle des insurgés liés à l’État islamique ont attaqué la ville côtière de Palma.

Selon l’agence onusienne, les organisations humanitaires ont intensifié leurs réponses à la crise, mais que celle-ci « ne correspond pas aux besoins en raison de l’insécurité, des difficultés d’accès et du manque de financement ».

« Les agences d’aide au Mozambique n’ont reçu qu’environ 11% des 254 millions de dollars américains nécessaires pour aider et protéger 1,1 million de personnes dans les régions de Cabo Delgado, Niassa et Nampula », poursuit-elle, demandant des fonds supplémentaires pour répondre aux besoins de la population toujours croissante de personnes déplacées au Mozambique.

Réflexion sur la gestion des ressources du Massif du Fouta Djallon

L’exploitation abusive des ressources du Massif du Fouta Djallon menace la biodiversité de cet espace et met en péril la survie de plusieurs grands fleuves ouest-africains qui y prennent source.La dégradation de l’écosystème du Massif du Fouta Djallon (MFD/Guinée) inquiète les autorités africaines. En effet, au cours des dernières décennies, un certain nombre de menaces se sont conjuguées pour mettre en danger les ressources naturelles du massif et ont contribué à un déclin de leur valeur comme source d’eau, de biodiversité endémique et de potentiel bio-productif de l’environnement.

Bien que les causes sous-jacentes soient nombreuses et différentes, les principaux motifs en sont : la pression démographique, des politiques limitées et inefficaces, et la faiblesse des institutions.

Pour remédier à cette situation, la capitale sénégalaise abrite, depuis ce mardi 22 juin 2021, le 5ème Comité de pilotage du projet de gestion intégrée des ressources naturelles du massif du Fouta Djallon. Objectif : relancer le Programme Régional d’Aménagement Intégré du Massif du Fouta Djallon (PRAI-MFD).

Ce dernier a été mis en place par l’Union africaine, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le Bureau des Nations Unies pour la Région Soudano Sahélienne (UNSO).

L’objectif du PRAI-MFD est de garantir la protection et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles du massif afin de contribuer à l’amélioration des niveaux de vie de la population vivant dans les hauts plateaux.

Il est financé par le Fonds de l’environnement mondial à hauteur de 11 millions de dollars à travers le programme des Nations unies pour l’environnement et concerne huit pays tributaires des eaux provenant du massif : la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et la Sierra Léone.

L’objectif de développement du projet est d’instaurer une gestion durable des ressources naturelles du MFD sur le moyen à long terme (2025) en vue de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des populations des régions directement ou indirectement tributaires du MFD.

Son objectif environnemental est d’atténuer les causes et les impacts négatifs de la dégradation des sols sur l’intégrité structurelle et fonctionnelle des écosystèmes du massif par l’établissement d’un cadre juridique et institutionnel régional et le renforcement des capacités institutionnelles en vue de favoriser la collaboration dans le domaine de l’aménagement du MFD.

Il s’agira aussi d’évaluer, à travers cet objectif environnemental, l’état des ressources naturelles et d’élaborer des modèles transposables de gestion durable des terres sur une base communautaire.

Le projet d’une durée de dix ans, sera divisé en deux tranches de quatre et six ans respectivement. La première tranche portera sur l’établissement d’un cadre institutionnel et juridique et le développement des capacités en vue d’instaurer un environnement favorable au renforcement de la collaboration régionale ainsi que sur la réalisation des activités de démonstration dans les sites pilotes et les hauts bassins fluviaux.

La deuxième tranche sera axée sur la consolidation et l’élargissement des modèles et des méthodes qui auront fait leur preuve et qui seront transposées dans les bassins fluviaux partagés et les zones transfrontières.

« La conduite de cet important projet demeure un exercice technique mais sa réussite dépend d’une large participation de toutes les parties prenantes. Comme on peut s’en rendre compte, la mise en œuvre de ce projet requiert la consultation, la communication et le renforcement des capacités de toutes les parties prenantes », a fait savoir la Conseillère technique n°1 du ministre sénégalais de l’Environnement et du Développement durable, Gogo Banel Ndiaye.

Af’Sud/Covid-19: reprise de la vaccination avec Johnson & Johnson

L’administration du vaccin Johnson & Johnson sera bientôt reprise en Afrique du Sud, a annoncé le président Cyril Ramaphosa.Le mois dernier, Pretoria a dû jeter deux millions de doses des 31 millions de vaccins fabriqués aux États-Unis qu’elle avait commandés à Johnson & Johnson, après avoir découvert que les vaccins avaient été contaminés dans son usine américaine de Baltimore avant d’être expédiés en Afrique du Sud.

S’exprimant lors de la séance d’ouverture du Forum économique virtuel du Qatar, lundi soir, M. Ramaphosa a déclaré que son pays poursuivrait son programme de vaccination en utilisant le vaccin unidose Johnson & Johnson.

« Dans l’état actuel des choses, le problème de la contamination a une incidence négative sur le déploiement du vaccin. Nous étions censés recevoir un certain nombre de vaccins, mais cette contamination a retardé les choses », a dit le président sud-africain.

Il a ajouté : « Mais nous sommes plutôt satisfaits que Johnson & Johnson ait accepté de remplacer les deux millions de vaccins que nous aurions dû recevoir, ceux qui ont dû être détruits ».

Le dirigeant sud-africain a estimé que la campagne de vaccination « se remettra en marche et, espérons-le, beaucoup plus rapidement ».

L’Afrique du Sud utilisait un autre vaccin à double dose de fabrication américaine, Pfizer, pour vacciner 40 millions de personnes afin d’atteindre une immunité collective parmi les 59 millions d’habitants du pays, qui subit une troisième vague de la pandémie de Covid-19.

Malgré le retard pris dans le programme de déploiement, le président Cyril Ramaphosa a déclaré que l’exercice de vaccination rattraperait bientôt son retard, avec la vaccination de 250.000 personnes par jour, contre 100.000 à 150.000 par jour actuellement.

Sénégal : inauguration du Data Center national

Le président Macky Sall a officiellement mis en service, ce mardi 22 juin 2021, le Centre de données du Sénégal type Tier 3 construit à Diamniadio, à la périphérie de Dakar.C’est une nouvelle ère qui s’ouvre au Sénégal. Grâce à un prêt de la Chine, ce pays a érigé sur une superficie d’un hectare un Data Center d’une capacité de 1000 Téra octets. Dans son discours à la nation, prononcé le 3 avril dernier, le chef de l’Etat avait déclaré que c’est « une grande révolution pour la souveraineté digitale » de son pays.

D’emblée, Macky Sall a expliqué sa présence à la cérémonie d’inauguration par « l’intérêt particulier » qu’il accorde à « cette réalisation majeure de la stratégie Sénégal numérique 2025 ». À travers celle-ci, le président sénégalais ambitionne de réaliser « le numérique pour tous et tous les usages ».

Persuadé que ce secteur est « l’avenir du monde », Macky Sall a déterminé quatre axes pour en tirer le meilleur profit : « l’accès ouvert et abordable au réseau et service numérique ; une administration connectée au service du citoyen et des entreprises ; la promotion d’une industrie du numérique innovante et créatrice de valeurs et la diffusion du numérique dans les secteurs économiques prioritaires ».

Dans son allocution, le chef de l’Etat a affirmé que le Centre de données de Diamniadio constitue une « formidable opportunité de création d’emplois et de services en faveur du secteur privé » à condition de créer « une synergie des actions ».

Auparavant, le Sénégal ne disposait que d’une capacité de stockage de 1500 Téra octets. La construction de ce Data Center participe de la volonté du gouvernement d’avoir une « souveraineté numérique ». C’est la raison pour laquelle, Macky Sall a instruit les services de l’Etat « à (y) faire héberger l’ensemble de (leurs) données » en procédant à une « migration rapide » des données sauvegardées à l’étranger et dans des structures nationales ne répondant pas aux normes de sécurité.

Le nouveau Centre de données est relié à la fibre optique de l’Etat. L’Agence de l’Informatique de l’Etat (ADIE), ayant piloté le projet, prévoit de le connecter au câble sous-marin international. Objectif, renforcer la capacité Internet du Sénégal.

En effet, selon Cheikh Bakhoum, le Directeur Général de l’ADIE, « plus de 100 Gigas seront disponibles d’ici fin 2021 ». Mieux, a-t-il dit, ce débit est extensible jusqu’à 16 Téra octets.  

Avec comme slogan « maître de nos données, maître de notre avenir », le patron de l’ADIE a soutenu que le Sénégal est dorénavant « autonome » dans ce domaine. L’infrastructure technologique, localisée dans la nouvelle ville voulue par Macky Sall, fait du Sénégal le premier de la classe en Afrique de l’Ouest. Elle se caractérise notamment par « presque 1000 m2 de salles techniques et 1,4 mégawatt de puissance énergétique ».

Pour sa part, Moulaye Guèye, le maire de Diamniadio, a souligné que les collectivités territoriales ont maintenant « une belle opportunité (pour) améliorer les services offerts aux citoyens souvent confrontés à la lenteur des procédures administratives ».

Un futur Data Center à Kaolack (Centre) devrait sortir de terre dans les prochaines années pour permettre au Sénégal de se positionner comme « un acteur incontournable » de l’hébergement des données sur le continent africain.

Au nom des start-ups sénégalaises, Magatte Sylla a indiqué que ces jeunes entreprises bénéficieront « d’un outil ultra performant pour le stockage et l’analyse des données » qu’elles produisent et recueillent dans le cadre de leurs activités.

Libreville: Coup d’Etat manqué du 7 janvier 2019 : Kelly Ondo Obiang a vomi une partie des secrets devant la barre

L’ONG SOS Prisonniers Gabon a retranscrit  ce qui s’est passé lundi au tribunal de Libreville lors de la seconde comparution publique du lieutenant Kelly Ondo Obiang, auteur du coup d’Etat manqué du 7 janvier 2019. 

Affaire du soulèvement manqué du 7 janvier 2019: Compte rendu du 2e jour d’audience, lundi 21 juin 2021 (9h30 à 18h)La salle d’audience abritant la Cour Spéciale Militaire a connu un décor nouveau, ce jour: on peut y avoir deux écrans plasma (53 pouces selon les spécialistes) et un lecteur DVD.

Les spéculations commencent: « ah aujourd’hui l’audience va être retransmise en direct comme avait demandé SOS Prisonniers Gabon ! Aussitôt une voisine assise à notre gauche va répondre, “non ce n’est pas diffusée en direct, les écrans sont là pour montrer le discours du lieutenant Kelly Ondo Obiang à la RTG.”

Puis quelques agents arrivent accompagnés d’un procureur. Ils font les réglages de dernière minute.

Tout semble prêt. La Cour prend place à 9h30. Le Président de la Cour tient à rappeler aux avocats que, pour la sérénité des débats, personne ne doit prendre la parole sans l’accord du Président. Il appelle donc au professionnalisme des uns et des autres.

Un moustique survole la salle. Son bruit retentit, preuve que la salle est calme. Le message du Président est passé comme une lettre à la poste.

Les hostilités peuvent enfin démarrer. Les 9 accusés qui sont présents au tribunal depuis 7h du matin sont appelés à la barre.

Me Moumbembé, un des avocats de la défense, se lève et va rejoindre ses clients au prétoire. Aussitôt, il demande la parole au Président, dès l’ouverture des débats. Le Président ignore totalement la mainlevée de Me Moumbembé. Il donne plutôt la parole au lieutenant Kelly Ondo Obiang pour relater les faits du 7 janvier 2019. Mais Kelly  Ondo Obiang  Va dire  » Monsieur  le Président  je donne  la parole  à mon avocat  » le Président  refuse et demande à  Kelly Ondo Obiang  de prendre la parole et exposer les faits, c’est le premier couac de l’ audience.

Kelly Ondo Obiang arrive, du haut de son 1m70. Ceux qui le connaissent depuis disent qu’il a beaucoup maigri.

Morceau choisi du lieutenant Kelly Ondo Obiang: “le 24 octobre 2018, suite à l’accident vasculaire cérébral du Président Ali Bongo Ondimba, le pays se retrouvait dans une instabilité. Et à cette période, j’étais commandant par intérim de la compagnie d’honneur de la Garde Républicaine (GR).  À ce titre j’assistais à toutes les réunions de l’Etat major. J’avais donc plusieurs informations, je suivais également toute l’actualité politique de mon pays avec la violation de l’article 13 de notre Constitution. Une guerre de clan était née à la Présidence de la République, dirigée par le Directeur de service de renseignement. Sur le plan sécuritaire, il avait  la présence des mercenaires sur notre territoire et j’avais constaté un mouvement d’armes. Le Directeur de service de renseignements était devenu tout-puissant. Tout le monde avait désormais peur de lui.

Fort de ma formation, j’ai donc tiré les conclusions que le frère du Président voulait prendre le pouvoir. J’ai pris la responsabilité de lancer une contre-attaque. » Le récit du jeune lieutenant émeut toute la salle.

Les membres de la Cour et les avocats sont captivés par les paroles du lieutenant Kelly Ondo Obiang. Il va ajouter: « j’ai pris mes responsabilités avec 3 frères d’armes. J’ai fait appel au peuple pour que le peuple gabonais puisse défendre sa souveraineté.

Monsieur le Président, on m’accuse d’association de malfaiteurs,  je me suis rapproché de mes hommes pour défendre la patrie, donc ce n’est pas une association de malfaiteurs mais une association de patriotes. »

Autre fait marquant, le lieutenant Kelly Ondo Obiang dit qu’il n’a pas volé les armes, il a pris les armes qui étaient à sa disposition à l’armoirie de la cité de la démocratie .

“Nous avons trouvé le sergent qui était de garde à l’armoirie en train de boire une Regab et j’ai demandé à mes gars de le bâillonner et d’enlever la bouteille de Regab sinon on devait aussi l’accuser de complicité. J’ai donc agi ainsi pour protéger cet agent.

Après avoir pris les armes, le commando va se rendre à la Radio télévision Gabonaise. Une fois à la RTG, le commando va neutraliser les gendarmes de garde à la RTG.

C’est à partir de 6h que les blindés de la Garde républicaine vont arriver.

De 6h30 à 9h30 c’était le statu quo entre les deux camps, jusqu’à ce que le sergent Ango Ralem nous a infiltré en disant qu’il est des nôtres,  puis il est reparti. C’est lui qui est parti dévoiler ma stratégie aux agents. Il a donné les informations capitales qui ont permis à la Garde républicaine de lancer l’assaut. Les mauvaises langues murmurent: « ah c’est lui la balance, un traître… »

Le jeune officier continue son récit, charge l’ancien parole du gouvernement de l’époque: « le porte-parole du gouvernement avait dit des contre-vérités sur mon arrestation. Je n’ai jamais été arrêté sous un lit, ou dans une maison.  Quand j’ai reçu les informations que le directeur de renseignement avait donné l’ordre que je ne dois pas sortir vivant de la RTG, je m’étais donc isolé à côté du transformateur de la RTG. Et de ma position, je voyais tous les faits et gestes des groupes d’intervention. J’avais toujours mon M16 et plusieurs chargeurs pleins. Je pouvais endommager l’hélicoptère qui survolait à basse altitude. C’est aux environs de 12h que je me suis dévoilé auprès d’un capitaine de la Police. Puis j’ai été conduit à la Présidence de la République. J’ai trouvé que tous les hauts officiers étaient en réunion. Le Directeur de service de renseignement et ses gars m’ont conduit après dans une pièce isolée. J’étais attaché et torturé pendant plus d’une heure. Ils voulaient que j’attribue la paternité de mon action à Brice Laccruche Alihanga et à la coalition de l’opposition. Il m’a même proposé des milliards et un voyage à l’étranger avec ma famille si j’acceptais de faire une fausse déclaration. Malgré les sévices, j’ai toujours dit que mon initiative est personnelle. Il m’a montré une seringue avec du sang à l’intérieur, il m’a dit que ce sang est contaminé du VIH et qu’il va m’inoculer si je ne parle pas. C’est ainsi que le Procureur de la République Olivier Nzaou a fait irruption dans la salle où j’étais torturé. Et il a dit aux gars que le monde entier sait qu’il a été arrêté vivant. C’est à ce moment que j’étais conduit au B2. Je rends grâce à Dieu si je suis encore vivant aujourd’hui, il a veillé sur moi”, va conclure Kelly Ondo Obiang.

Puis la parole est donnée à l’adjudant Dimitrie Nze. Me Moumbembé demande à nouveau la Parole, cependant, le Président semble punir l’avocat, car il lui refuse toujours la parole.

Quant à l’adjudant Dimitri Nze, il va reconnaître que c’est le lieutenant Kelly Ondo Obiang qui l’avait contacté et lui a dit qu’ils avaient une mission à faire par rapport à la situation du pays. Face à cela, Dimitrie Nze a accepté la mission. Il va également revenir sur leur condition de garde à vue au B2. Car, dit Dimitri, pendant deux semaines ils ont été torturés sur ordre et en présence du Procureur adjoint Wilfried Adjondo. Ils ont même été brûlés au dos. Dimitri dit même à la Cour qu’il a toujours les hématomes au dos. Ce récit de l’adjudant Dimitri donne froid au dos , cela arrache une larme à mon voisin. Comment un procureur de la République peut-il être l’instigateur des tortures ? S’interroge une jeune dame.

Les langues se délient, le 3e gars de la GR, Bidima Estimé, va dire à son tour que le lieutenant Kelly lui avait dit que le frère du Président veut prendre le pouvoir et par conséquent, qu’il faut contre-attaquer Frédéric Bongo.

À cet instant, une voix murmure « la demande de Me Moumbembé  de vendredi dernier qui souhaitait la comparution d’Ali Bongo comme  témoin de la défense vaut désormais tout son pesant d’or. »J’avais dit au lieutenant de me laisser 48h pour réfléchir. Après ces 48h, j’ai donné mon accord pour la mission. Précise Bidima Estimé

Avant que la Cour ne donne la parole au 4e accusé, Mes Moumbembé et Nzigou demandent encore la parole à la Cour. Mais toujours le même niet.

À 10h42, le Bâtonnier Me Lubin Ntoutoume va faire son entrée dans la salle d’audience. Les avocats de la défense se réjouissent de la présence du Bâtonnier, est un véritable soulagement pour la défense, car depuis le début de l’audience c’est comme si le Président de la Cour les brimait. Ils avaient donc besoin d’un renfort…

Le Président donne alors la parole à Ango Ralem. Celui que Kelly Ondo Obiang considère comme « l’infiltré  »  du groupe.

Kelly Ondo Obiang

Ango a simplement reconnu qu’alors qu’il n’était pas de service ce jour et qu’il allait à l’hôpital, il a appris ce qui se passait à la RTG, puis il s’est rendu sur les lieux. Ses frères d’armes lui ont donné une arme et des munitions, mais après quelques temps il est ressorti de l’enceinte de la RTG. C’est en allant vers chez « MACKJOSS » qu’il a été arrêté. Et il a commencé à répondre aux questions des agents qui ont permis de lancer l’assaut…

Le tour revient donc aux gendarmes. Bell Mfoumbi Wora va être le premier à s’exprimer comme il a été le premier gendarme à avoir été neutralisé par le Commando du lieutenant Kelly Ondo Obiang.

Plus d’une 1h d’auditions des accusés.

Le Président refuse toujours de donner la parole aux avocats de la défense. La défense   disciplinée  comme jamais , va souffrir en silence.

Le jeune gendarme va dire que c’est sous la contrainte du Sergent Bidima qu’il a pris une arme de type qu’il n’avait jamais touchée, car cette arme, le seul corps qui la possède est la GR. Il a juste tiré en l’air selon les instructions du Sergent Bidima.

Le Maréchal de logis Chef Major Armelle Ulrich Afana est appelé à  son tour. Mais Me Nzigou revient demander la parole. Cependant, le Président reste droit dans ses bottes. Il dicte sa loi. Personne ne prend la parole sans son accord.

Le jeune avocat insiste et prend la parole au forceps. Quelques minutes après, Me Moumbembé prend également la parole. Le président finit par lui donner la parole.

Me Moumbembé rappelle au président que, depuis le début de l’audience, il ne  cesse de demander la parole mais malheureusement sa main est restée en souffrance pendant plus d’une d’heure.

Il va  soulever l’exception d’inconstitutionnalité sur l’article 451 du code de procédure pénale.

Car selon l’avocat , la disposition « le pourvoi en cassation n’est pas suspensif » viole manifestement le Préambule de la Constitution gabonaise. Il ajoute que la question de la compétence d’une juridiction est d’ordre public, elle garantit les droits de la défense. Donc l’article précité est anticonstitutionnel.

À cela, Mes Meye François et  Anges Nzigou vont également soulever l’exception d’inconstitutionnalité de la loi N°7/73 du 20 décembre 1973, portant code de justice militaire.

En effet l’article 9 loi N°7/73 du 20 décembre 1973 portant Code de justice militaire précise que: “lorsque les militaires ou assimilés, poursuivis en temps de paix pour un crime ou un délit de la compétence des juridictions militaires, ont comme co-auteurs ou complices des personnes ne relevant pas de la Cour Spéciale Militaire, tous les inculpés sont traduits devant les juridictions de droit commun, sauf dans les circonstances expressément prévues par une disposition spéciale de la loi.”

La disposition spéciale de la loi n’étant pas expressément indiquée dans le cas d’espèce, cela lèse les droits de la défense du Lieutenant Kelly ONDO OBIANG, car l’un des coaccusés est un civil en la personne de Sieur Ballack OBAME. Par conséquent, les deux avocats demandent à la Cour de surseoir à statuer afin de transmettre le dossier au juge constitutionnel.

Le Ministère Public va faire ses observations suite aux exceptions soulevées par la défense.  Selon le Procureur ces demandes ne peuvent prospérer, car elles ont été faites tardivement. Il ajoute que la loi précise que les exceptions doivent être soulevées dès l’entame des débats.

L’avocat de l’Etat Me Homa Moussavou va également dire à la Cour de déclarer irrecevables lesdites demandes. Selon lui, les exceptions des avocats de la défense sont fantaisistes, il ne faut pas aller saturer le rôle de la Cour constitutionnelle.

Les avocats de la défense rappellent à la Cour qu’elle ne lui appartient pas de statuer sur la recevabilité de l’exception d’inconstitutionnalité, car l’article 90 alinéa 3 dispose que « la juridiction devant laquelle une exception d’inconstitutionnalité est soulevée saisit la Cour constitutionnelle par voie d’exception préjudicielle.  Elle sursoit à statuer. »

La Cour suspend l’audience à 12h. Elle reprend à 16h35.

La Cour va rejeter les exceptions d’inconstitutionnalité au motif que lesdites exceptions ont été soulevées tardivement. Aussitôt Me Moubembé reprend la parole en disant que dès l’entame de l’audience, il a demandé la parole pour plaider ses exceptions. Mais malheureusement la Cour a refusé de lui donner la parole.

Me Moumbembé, très remonté, va alors décider de sortir de la salle en invitant les avocats de la défense à le suivre, car la pilule est trop grosse elle ne peut passer. Les avocats vont quitter la salle ! C’est la cacophonie, la Justice gabonaise est encore discréditée par cet arrêt de la Cour Militaire.

Nous étions tous dans la salle d’audience quand Me Moumbembé a demandé la parole dès l’ouverture du procès. Mais le Président lui a refusé et il a tenu mordicus qu’il assure la police de l’audience.

L’audience ne pouvant se tenir sans avocat de la défense, l’affaire a été renvoyée, mais est-ce que les avocats vont repartir prendre part à ladite audience jeudi 24 juin 2021 ?

Source : SOS Prisonniers Gabon

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Burundi : l’Union européenne lève ses sanctions financières

L’UE à travers ses partenaires, a annoncé le retour de son aide financière au Burundi.L’UE explique cette mesure par les progrès réalisés par l’actuel président Evariste Ndayishimiye en termes de libertés d’expression et de bonne gouvernance.

L’ambassadeur délégué de l’UE Claude Bochu, a donné des gages au chef de l’Etat burundais en soutenant que les institutions judiciaires et financières vont procéder au retour de l’aide financière.

Dans cette perspective, l’Union européenne va financer la réhabilitation du port de Bujumbura en collaboration avec la Banque africaine de développement (Bad).

Bruxelles avait suspendu son aide financière en 2016 après la crise politique provoquée par le troisième mandat du défunt président Pierre Nkurunziza, décédé le 8 juin 2020 d’une crise cardiaque selon un communiqué de la présidence burundaise.

Une candidature controversée qui avait plongé le pays dans le chaos avec exécutions sommaires, des disparitions, des détentions arbitraires et des cas de tortures visant des activistes et des opposants.

Côte d’Ivoire : un taux national d’admission de 52,51% enregistré à la session 2021 du CEPE

Un taux national de réussite de 52,51% a été enregistré à la session 2021 du Certificat d’études primaires élémentaires (CEPE) contre 95,31% en 2020, soit une régression de 42 points 80, a annoncé mardi à Abidjan, Mariam Nimaga-Dosso, la directrice des examens et concours.«545 689 candidats effectivement présents dans les 2367 centres de composition ouverts, 286 534 ont été admis, soit un taux national d’admission de 52,51% pour cette session 2021 contre 95,31% en 2020 »», a déclaré  Mme Dosso qui proclamait officiellement  les résultats de cet examen. En 2019, le taux national d’admission était de 84,48%. 

« Rappelons toutefois que l’année dernière, la pandémie de la maladie à Covid-19 n’a pas permis la tenue des épreuves écrites de l’évaluation finale », a-t-elle précisé, ajoutant que « l’admission au CEPE a donc été prononcée sur la base des notes de contrôle continu ».

Selon Mme Dosso, « le taux national d’admission a donc régressé de 42 points 80 par rapport à celui de 2020.

Pris sous l’angle du genre, a-t-elle poursuivi, « les résultats de 2021 révèlent que 141 740 filles sur 266 790 présentes sont admises, soit un taux de réussite de 53,13%, et 144 794 garçons sur 278 899 présents sont également admis, soit un taux de réussite de 51,92% ».

« Les filles ont donc connu cette session un meilleur taux de réussite que les garçons », a ajouté Mme Dosso, concluant que ces résultats du CEPE 2021 seront proclamés dès 14h00 (heure locale et GMT) par chacune des 295 inspections de l’enseignement préscolaire et primaire.