La rétrospective de l’année 2021et le phénomène de l’addiction chez les Marocains est les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce vendredi.+Aujourd’hui le Maroc+ écrit que malgré la pandémie, l’année 2021 fut une année de grands changements avec l’organisation réussie des élections, qui ont débouché sur une refonte du paysage politique du pays.
Sur le plan économique et en dépit de certains secteurs comme le tourisme et l’événementiel qui souffrent des effets de la crise sanitaire, tous les autres domaines s’en sortent plutôt pas mal, le pays affichant même l’une des plus importantes performances en termes de croissance économique dans toute la région, constate le journal.
Ceci montre une véritable résilience de l’économie nationale et une réelle volonté gouvernementale pour, très vite, revenir au rythme d’avant la crise de Covid-19, relève-t-il.
Si 2021 fût l’année des premiers préparatifs, 2022 va être sans nul doute l’année des déploiements effectifs des mesures promises sur le plan social, fait-il remarquer.
+L’Économiste+ écrit que l’exercice de la rétrospective est aisé, mais celui de la prospective est complexe face à une pandémie qui ne veut décidément pas nous lâcher, soulignant que l’année 2022 sera le crash-test: trouver le difficile équilibre entre la protection de la santé et de l’économie qui ne peut plus supporter les effets dévastateurs de la pandémie.
Qu’on le veuille ou non, c’est la performance économique d’ensemble qui va conditionner nos ambitions à concrétiser dans les années à venir, estime la publication.
Après avoir découvert nos failles, il a fallu aller « débusquer » la relance dans des « recoins insoupçonnés » d’innovation et de transformation de la société, et mettre en place toute une stratégie de relance et de grandes réformes, souligne-t-il, notant qu’aujourd’hui, tout l’enjeu sera de la mettre en action coordonnée et de « rebrancher tout ce qui a été déconnecté ».
+Assabah+ se fait l’écho d’une première enquête réalisée par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) sur le phénomène de l’addiction chez les Marocains. Le Conseil a émis un avis consécutif à une auto-saisine.
Selon le journal, ce sont aujourd’hui des millions de Marocains qui sont addicts à la cigarette et aux jeux de hasard, tandis que des milliers de personnes sont accros à l’héroïne et à la cocaïne. Le problème est que la lutte contre l’addiction se heurte à des obstacles économiques que les responsables n’arrivent pas à dépasser.
En effet, parmi les révélations de cette étude, l’économie de l’addiction a pris tellement d’ampleur au Maroc qu’elle représenterait aujourd’hui pas moins de 3% du PIB. Elle est même qualifiée désormais de phénomène structurel qui impacte toute l’économie nationale, y compris les finances publiques.
D’après la même source, les produits, activités et services non interdits, mais qui peuvent tout de même être sources d’addiction, génèrent un chiffre d’affaires de plus de 32 milliards de dirhams, soit l’équivalent de 9,1% des revenus fiscaux que dégage l’Etat chaque année.
Dans le détail, ajoute le quotidien, le tabac draine à lui seul des revenus de 17 milliards de dirhams, soit cinq fois plus que le budget que réserve chaque année le ministère de la Santé à l’investissement dans le secteur.
Face à l’ampleur de ces chiffres, générés pourtant par des activités purement formelles, le CESE recommande de réserver au moins 10% de ces revenus au financement des soins, à la recherche et à la prévention de l’addiction. L’objectif étant de réduire l’impact de l’économie de l’addiction sur les Marocains dont elle se nourrit.
Sur un autre registre, le quotidien fait un focus sur d’autres chiffres révélés par le Conseil. Ils concernent l’addiction chez les jeunes. Ainsi, est-il relevé, sur les 6 millions de fumeurs recensés au Maroc, plus d’un demi-million serait des mineurs âgés de moins de 18 ans, contre 5,4 millions d’adultes. Tous ces fumeurs consomment, chaque année, plus de 15 milliards de cigarettes, avec tous les méfaits que cela cause pour leur santé et celle de leurs proches.
Le même constat est dressé au niveau des jeux du hasard. Les estimations parlent aujourd’hui d’un nombre compris entre 2,8 et 3,3 millions de Marocains qui s’adonnent régulièrement aux paris. Au moins 40% d’entre eux seraient des personnes présentant des risques « d’excès » qui pourrait rendre ces jeux dangereux pour eux.