Burkina Faso : pluie de condamnations après le putsch

La communauté internationale a réprouvé le coup d’État militaire survenu au pays des Hommes intègres.Des États-Unis à la France, en passant par les Nations Unies, l’Union africaine ou la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), la posture est la même. Le coup d’Etat perpétré ce lundi 24 janvier au Burkina Faso, avec l’arrestation du président Roch Marc Christian Kaboré et plusieurs autres dirigeants, a entraîné une pluie de condamnations de la part de pays et organes internationaux.

Dans un communiqué diffusé ce mardi, la Cédéao « condamne fermement ce coup de force des militaires qui marque un recul démocratique majeur pour le Burkina Faso. » Elle annonce qu’elle tiendra un sommet extraordinaire dans les prochains jours pour examiner cette situation.

« Très clairement, comme toujours, nous sommes au côté de l’organisation régionale qu’est la Cédéao pour condamner ce coup d’État militaire », a déclaré de son côté le président français, Emmanuel Macron.

L’ONU, les États-Unis et l’Union européenne leur ont emboité le pas et demandé la « libération immédiate » du président Roch Marc Christian Kaboré. Le sort du président renversé reste en effet très confus. Depuis l’avènement du putsch, il n’a pas réapparu et ne s’est pas exprimé en public.

Sa vie ne serait cependant pas en danger et il serait sous la protection des militaires dans un lieu tenu secret. Et comme son ami guinéen, Alpha Condé renversé lui aussi par un coup d’Etat le 05 septembre dernier, il n’aurait pas l’envie de sortir du pays.

Par ailleurs, des doutes subsistent sur sa démission. La lettre manuscrite, signée en son nom et diffusée sur les antennes de la télévision nationale n’a pas été authentifiée.

Can Total Energies 2021 : voici les points majeurs de la conférence de presse du président Patrice Motsepe

Le président de la Confédération Africaine de Football, Patrice Motsepe vient de tenir un point de presse au stade Omnisport de Yaoundé. Le patron de la CAF est revenu sur l’incident d’hier qui s’est produit à l’entrée du stade Olembé au début de la rencontre Cameroun – Comores comptant pous les huitièmes de finale.

 

 

Ce 25 janvier, à 13h30, Patrice Motsepe a tenu un point de presse au stade Omnisport de Yaoundé. Il est revenu sur l’incident du 24 janvier au stade Olembé qui a causé la mort de 08 personnes.

Le président de la CAF après avoir fait ses condoléances aux familles touchées par les disparitions de leurs proches, a ainsi déclaré :

  1. Les responsabilités de cet incident restent partagées. Aussi bien par la CAF, que le gouvernement camerounais, nous sommes tous responsables de ces pertes en vie humaines. C’est un incident malheureux qui entache la compétition et nous prendrons des mesures par rapport à tout ce qui s’est passé.
  2. Le prochain match qui devait se jouer au stade Olembe ne se jouera plus dans ce stade. Nous allons le délocaliser, probablement vers le stade Omnisport. Et jusqu’à nouvel ordre, aucun match ne devrait se jouer dans ce stade.
  3. Une enquête a été ouverte pour comprendre tout ce qui s’est réellement passé le soir du 24 janvier.
  4. Motsepe a tenu à préciser que ce genre d’incident ne se reproduira plus jamais tout au long de cette compétition. Il a également avancé que même les plus grands stades, avec les plus grandes infrastructures et technologies ne sont pas à l’abri de ce genre d’incident. « Nous ferons tout pour que la suite de la compétition se passe bien. Je me charge d’organiser un meeting avec le reste du comité d’organisation demain pour prendre des mesures. ».
  5. Concernant les tests Covid-19 querellés depuis que les Comores ont eu 12 joueurs testés positifs, la CAF rassure l’opinion publique. « Au CHAN, on a constaté que les tests Covid-19 de certaines équipes posaient déjà problème. On a donc décidé de faire appel à un laboratoire indépendant et fiable pour effectuer tous les tests covid de cette compétition. Ce laboratoire a eu à travailler lors de l’Euro et lors de la Fifa World Cup. Ils ont leur propre matériel, ce qui inclut l’impartialité des résultats. Nous remercions les autorités camerounaises qui ont eu à accepter ce deal. »
  6. Le nouveau règlement concernant les joueurs détectés positifs au Coronavirus : Après avoir obtenu un test covid-19 positif, le joueur doit refaire son test pour être sûr que ce dernier est négatif. Et là il doit observer une période d’observation de 05 jours, pour cette fois faire un test cardio-vasculaire pour pouvoir rejouer en toute sécurité. La mesure a été prise il y a juste quelques jours.

 

Côte d’Ivoire: des étudiants instruits sur le rôle d’appui de la FAO à l’Etat

Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour la Côte d’Ivoire, Samy Gaiji, a partagé mercredi dernier sa vision et le rôle d’appui de l’institution avec des étudiants, à Abidjan.

M. Samy Gaiji a échangé notamment avec les étudiants de l’Institut Universitaire d’Abidjan (IUA) sur le rôle d’appui de la FAO à la Côte d’Ivoire en réponse aux besoins prioritaires dans le domaine agricole. 

Quel est le mandat de la FAO ? Comment cette agence spécialisée des Nations Unies accompagne-t-elle le gouvernement ivoirien à résoudre les besoins prioritaires agricoles formulés dans le Cadre de programmation pays (CPP), telles étaient les questions abordées.   

En outre, le représentant de la FAO a indiqué comment l’organisation contribue-t-elle, à travers les projets qu’elle met en œuvre, à répondre aux défis auxquels fait face l’Etat sur la question de la souveraineté alimentaire et particulièrement sur les produits de grande consommation comme le riz et le tilapia.

Il avait à ses côtés une équipe d’experts de la représentation de la FAO en Côte d’Ivoire pour apporter les éléments de réponses à ces étudiants, inscrits en Master santé et Master étude de développement de l’Institut Universitaire d’Abidjan (IUA).

Cette séance d’échange sollicitée par les responsables de cette Université s’inscrit dans le cadre d’un séminaire portant sur la coordination des activités pour le développement et les organisations du Système des Nations Unies en Côte d’Ivoire. 

Elle a permis d’instruire les étudiants sur l’évolution de l’organisation des Nations Unies, le rôle et les missions des agences dont la FAO et leurs engagements en Côte d’Ivoire, dans le cadre de la récente réforme du Système des Nations Unies pour le Développement (SNUD).

Les représentants de l’institution ont présenté les domaines prioritaires du secteur agricole en Côte d’Ivoire formulés dans le Cadre de la programmation pays et pour lesquels la FAO apporte son appui.  

Le CPP se veut un document stratégique qui a pour but d’identifier les domaines de collaboration entre le gouvernement de Côte d’Ivoire et la FAO et qui définit la manière dont l’institution peut aider au mieux à réaliser les priorités nationales de développement agricole à moyen terme. 

Mme Anne Marie N’Da Kouassi, la chargée de programme, M. Pascal Cuny, chargé du projet Promire, et David Solano, chargé de la mobilisation des ressources et Dr Bonny Stéphane, responsable du volet nutrition ont partagé avec les étudiants, les différents projets mis en œuvre par la FAO en Côte d’Ivoire.

Dans une approche participative, plusieurs thématiques ont été développées avec un accent sur les projets mis en œuvre par la FAO. Ce sont, entre autres, la sécurité alimentaire, la nutrition, l’agroforesterie, le cacao durable et surtout la question de la souveraineté alimentaire. 

« La Côte d’Ivoire dépend fortement des importations de tilapia. Cette importation coûte à l’Etat environ 350 milliards de francs par an. Cette tendance est aussi observée au niveau du riz et d’autres filières », a fait savoir M. Samy Gaiji. 

Pourtant, fera-t-il observer, la Côte d’Ivoire bénéficie de nombreux atouts non négligeable qui devraient lui permettre d’être plutôt exportateur de ces produits. Pour la FAO, il s’agit d’apporter un appui technique et des conseils au gouvernement en vue d’inverser la tendance. 

« Nous pensons que cela est possible », a-t-il déclaré, rappelant qu’il y a quelques années, la Côte d’Ivoire importait du poulet, mais aujourd’hui, avec les efforts du gouvernement, la production nationale parvient à couvrir en majeur partie la demande intérieure. 

Selon lui, la transformation de l’économie agricole ivoirienne doit se faire sur le socle d’une production durable et répondant aux priorités nationales comme l’autosuffisance dans le secteur de l’aquaculture ou de la riziculture. 

« C’est un objectif atteignable et la Côte d’Ivoire dispose de nombreux atouts pour y parvenir », a insisté M. Samy Gaiji, le représentant de la FAO en Côte d’Ivoire.

Au terme de la rencontre, les étudiants de l’IUA ont été impressionnés par le travail remarquable de la FAO. Diane Carine Gnago, étudiante en Master 1 santé, a avoué ne pas savoir ce que la FAO mettait en œuvre comme projets en vue d’éradiquer la faim particulièrement dans son pays. 

« Cette conférence a été riche en enseignement pour moi et j’envisage plus tard faire carrière avec les Nations Unies », a ajouté Diane. 

Pour sa part, Yéo Kassoum, étudiant en Master 2 santé qui est par ailleurs membre d’une ONG exerçant dans le domaine agricole, ambitionne écrire des projets à soumettre à la FAO dans le cadre de l’autosuffisance de la Côte d’Ivoire en riz. 

« Notre pays a de nombreux atouts. Avec de la volonté, nous pourrons assurer notre indépendance alimentaire », a-t-il laissé entendre

Ouganda : le chef du renseignement militaire limogé

Le président ougandais, Yoweri Museveni, a limogé son chef des services d’espionnage militaire, le général de division Abel Kandiho.Le général de division, James Burungi, est le nouveau Directeur du renseignement militaire (CMI, sigle anglais). Son prédécesseur, Abel Kandiho est nommé ambassadeur au Soudan du Sud voisin.

Ce changement à la tête de la Direction du renseignement militaire intervient quelques jours après que le fils aîné du président Museveni, qui est également commandant des forces terrestres, le lieutenant-général Muhoozi Kainerugaba, a rencontré le président rwandais, Paul Kagamé le week-end dernier, pour discuter d’un large éventail de sujets, notamment des relations entre les deux pays.

Selon des analystes, les discussions entre Kagamé et Keinerugaba pourraient avoir conduit au limogeage de Kandiho de son prestigieux poste de chef d’espionnage en Ouganda.

Cette visite est intervenue à un moment où le Rwanda et l’Ouganda sont toujours à couteaux tirés après près de quatre ans de relations tendues, malgré les efforts diplomatiques déployés pour résoudre leurs différends.

Un tweet de la présidence rwandaise informe que Kagamé et son hôte ont eu « des discussions cordiales, productives et tournées vers l’avenir sur les préoccupations du Rwanda et les mesures pratiques nécessaires pour rétablir ses relations avec son voisin, l’Ouganda ».

Pour sa part, Kainerugaba a tweeté : « Nous avons eu des discussions très cordiales et approfondies sur les voies et moyens d’améliorer nos relations bilatérales ».

Malawi : dissolution du gouvernement sur fond de corruption

La formation d’un nouveau gouvernement est attendue d’ici à mercredi à Lilongwe.Le président du Malawi, Lazarus Chakwera, a dissous son gouvernement secoué par un scandale de corruption impliquant un de ses ministres. Dans dans une allocution télévisée à la nation, lundi soir, le chef de l’État a annoncé que la nouvelle équipe gouvernementale sera connue dans 48 heures.

« J’ai dissous l’ensemble de mon gouvernement avec effet immédiat, et toutes les fonctions du Cabinet reviennent à mon Bureau jusqu’à ce que j’annonce un Cabinet reconfiguré dans deux jours », a-t-il déclaré.

Le dirigeant malawite a indiqué que l’actuel ministre des Terres, Kezzie Msukwa, qui fait l’objet d’accusations de corruption sera exclu du nouveau gouvernement. M. Msukwa est également accusé d’abus de pouvoir criminel, en acceptant des pots-de-vin d’un homme d’affaires influent en échange de l’attribution de terres.

Msukwa devient le troisième ministre à être limogé par Chakwera, après les ministres du Travail, Ken Kandodo, et de l’Energie, Newton Kambala, accusés aussi de corruption.

Somalie : la sécheresse accentue le déplacement des populations

La sécheresse généralisée qui sévit dans la Corne de l’Afrique touche aussi la Somalie, poussant le gouvernement à déclarer l’état d’urgence en novembre 2021.L’exacerbation des conditions de sécheresse en Somalie pourrait entraîner le déplacement de plus d’un million de personnes d’ici au mois d’avril prochain si des mesures urgentes ne sont pas prises, selon la dernière analyse de la matrice de suivi des déplacements (DTM, sigle anglais) de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Dans certaines régions du pays, la pénurie d’eau est la pire depuis 40 ans et les puits sont à sec. Le bétail meurt et les prix des denrées alimentaires de base ne sont pas abordables pour la plupart des habitants.

Plus de 3,2 millions de personnes sont touchées, dont près de 245.000 ont été contraintes d’abandonner leur foyer à la recherche de nourriture, d’eau et de pâturages, notamment dans les régions du centre et du sud du pays. Les conditions vont probablement s’aggraver, car la Somalie risque de connaître une quatrième saison consécutive de pluies insuffisantes et inégalement réparties entre avril et juin 2022.

Sur la base de la gravité actuelle de la sécheresse et d’une analyse des données antérieures liées à la sécheresse de 2017, le rapport DTM prévoit deux scénarii de déplacement de personnes.

Le premier estime que 1.415.000 personnes pourraient être déplacées au cours des six prochains mois, tandis que le second note le déplacement de 1.036.000 personnes sur la même période.

Les communautés touchées ont besoin d’une aide urgente, en particulier les personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI). Les migrants continuent de faire face à des conditions de vie précaires et à un manque de services dans les sites et établissements informels à travers le pays.

« Si nous agissons maintenant, nous pouvons atténuer les déplacements supplémentaires », a déclaré Mohamed Abdelazim, le Coordonnateur des urgences de l’OIM en Somalie, soulignant qu’une action immédiate est essentielle pour sauver des vies.

Burkina : Qui est Paul-Henri Sandaogo Damiba, l’homme fort des putschistes

Agé de 41 ans, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est emparé du pouvoir au Burkina Faso en déposant le président Roch Kaboré.En septembre 2015, cet officier supérieur d’infanterie des Forces armées burkinabè s’était opposé à la tentative de coup d’Etat avortée contre le gouvernement de Michel Kafando. Sept ans plus tard, Paul-Henri Sandaogo Damiba passe à l’acte en renversant le président Roch Marc Christian Kaboré réélu pour un second mandat en novembre 2020.

Qu’est-ce qui a bien pu motiver ce loyaliste à prendre le pouvoir par la force ? Selon un groupe de militaires apparus à la télévision publique, la « détérioration du contexte sécuritaire » et « l’incapacité manifeste du pouvoir » à y faire face, constituent autant de facteurs qui menacent « les fondements de la nation ». 

Portés par des manifestants qui avaient brûlé dans la journée de samedi le siège du parti au pouvoir le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), la junte dit n’avoir pas eu d’autre choix que de prendre ses « responsabilités » en mettant fin lundi en début d’après-midi, « aux fonctions du président de la république ». Un nouveau putsch dans cet Etat du Sahel, secoué depuis 2015 par une crise sécuritaire en lien avec la menace jihadiste qui se répand au Sahel.

Le nouvel homme fort de Ouagadougou a pris le pouvoir le 24 janvier au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Un coup d’Etat parachevé après un week-end agité marqué par l’arrestation du chef de l’exécutif dans la nuit du dimanche à lundi. Le président déchu a démissionné dans une lettre manuscrite relayée par la télévision publique pour dit-il préserver « l’intérêt supérieur de la nation ».

La colère au sein des troupes était perceptible depuis la sanglante attaque d’Inata en novembre par des jihadistes qui avait une cinquantaine de morts dans les rangs des militaires. Les soldats dénoncent l’incapacité du pouvoir à faire face à la menace jihadiste. Dimanche, quelques heures avant leur prise du pouvoir, ils exigeaient le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » pour lutter efficacement contre les groupes jihadistes dans la bande du Sahel.

Paul-Henri Sandaogo Damiba à la tête de ce coup d’Etat, est diplômé de l’école militaire de Paris. Le lieutenant-colonel figure parmi les officiers étrangers diplômés de la 24ème promotion de l’école de guerre de Paris en 2017. Il est aussi titulaire d’un Master 2 en sciences criminelles du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) de Paris et d’une certification d’expert de la Défense en management, commandement et stratégie.

Un parcours riche qui facilite sa montée en puissance au sein de l’armée. Il atterrit en 2011 au Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la garde prétorienne de l’ex président Blaise Compaoré finalement dissoute en 2015 après la tentative de coup d’Etat avortée contre Michel Kafando. Un échec que le président de la transition entre juillet 2014 et novembre 2015, doit en grande partie au nouveau chef des putschistes et d’autres officiers qui s’étaient démarqués pour empêcher le coup de force du général Gilbert Diendéré, proche de Blaise de Compaoré et patron historique du régiment de sécurité présidentielle (RSP), actuellement en prison.

Début décembre, le président Kaboré chamboule la hiérarchie militaire et confie au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le poste stratégique du responsable du dispositif antiterroriste du pays. Une décision prise après l’attaque d’Inata en novembre qui avait fait 57 morts, dont 53 gendarmes. Spécialiste des questions terroristes, il est l’auteur d’un livre, un « essai sur le terrorisme » publié en juin dernier et intitulé Armées ouest-africaines et terrorisme : Réponses incertaines ?, dans lequel il analyse les stratégies antiterroristes au Sahel et leurs limites.

Ses nombreuses casquettes de commandant de la troisième région militaire du pays, responsable du dispositif antiterroriste et chef de la sécurité à Ouagadougou, suffiront-elles à sortir le Burkina Faso de cette crise politique et sécuritaire ?

L’Afrique du Sud condamne le putsch au Burkina Faso

Le ministre sud-africain des Relations internationales et de la Coopération, Naledi Pandor, s’est dit « choqué » mardi par la prise du pouvoir par les militaires du Burkina Faso.Le diplomate juge la situation « extrêmement préoccupante car l’Afrique de l’Ouest a connu un certain nombre de coups d’Etat » en l’espace de huit mois. « J’ai été choqué hier par ce qui se passait au Burkina Faso et on est très inquiet que cette région ne devienne pas une région de coups d’Etat », a déclaré le ministre.

La réaction du ministre est intervenue après que les militaires burkinabés ont annoncé dans une déclaration télévisée qu’ils avaient arrêté le président Roch Kaboré lundi dans la capitale, Ouagadougou, mettant ainsi fin à son second mandat.

Les militaires ont également annoncé la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et l’Assemblée nationale et fermeture des terrestres et aériennes lors d’une discours à la télévision publique.

L’armée a déclaré que la prise de contrôle avait été effectuée sans violence et que les personnes détenues y compris le président Roch Marc Christian Kaboré se trouvaient dans un lieu sûr, ajoutant qu’elle avait été faite au nom du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).

« Le MPSR, qui comprend toutes les sections de l’armée, a décidé de mettre fin au mandat du président Kaboré aujourd’hui », a déclaré le communiqué lundi. Le MPSR a indiqué qu’il proposerait un calendrier pour un retour à l’ordre constitutionnel « dans un délai raisonnable, après consultation des différentes composantes de la nation ». Anciennement Haute-Volta, le Burkina Faso est un producteur d’or et a connu de nombreux coups d’Etat depuis son indépendance de la France en 1960.

Les militaires ont renversé des gouvernements au cours des 18 derniers mois au Mali et en Guinée, et ont pris le pouvoir au Tchad l’année dernière après que le président Idriss Deby soit mort en combattant des rebelles sur le champ de bataille dans le nord du pays, selon des rapports de presse. M. Pandor a toutefois conservé un optimisme prudent quant à la possibilité que le prochain sommet de l’Union africaine se concentre sur la paix et la sécurité dans la région.

« Je pense que nous devons avoir le souci de soutenir la démocratie et de faire taire les armes sur le continent africain et j’espère que nous consacrerons beaucoup de temps à l’UA pour discuter de la manière dont nous assurons la paix et la sécurité ».

La presse sénégalaise analyse la défaite du pouvoir aux Locales

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA examinent les résultats jugés « catastrophiques » de la coalition Benno Bokk Yakaar (ensemble pour un même espoir en wolof) aux élections locales de dimanche dernier.Le Quotidien analyse la défaite de la coalition au pouvoir et relève de « déroutantes ambigüités ». Pour le journal, Macky Sall « s’est perdu pour n’avoir pas été clair sur certains sujets ».

Après le raz de marée de l’opposition, L’Observateur place « Macky face à ses choix ». « Sale temps pour BBY (Benno Bokk Yakaar, pouvoir) », indique Libération. Walf Quotidien donne les « raisons d’une débâcle » même si la coalition « Benno revendique la victoire » pour ce scrutin.

« Malgré sa bérézina à Dakar, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor », « Benno refuse de mourir », d’après Sud Quotidien. Pour Elhadji Hamidou Kassé, ministre-conseiller auprès du chef de l’Etat, la coalition présidentielle a gagné 32 sur 43 départements. « Et les tendances dans 7 autres départements nous sont largement favorables », ajoute-t-il.

« BBY crie victoire dans 10 régions sur les 14 », souligne L’AS tandis que Vox Pop reprend la majorité présidentielle qui monte au front au lendemain du scrutin : « Nous avons massivement gagné ».

En revanche, Le Soleil livre les « clés et leçons d’un scrutin ». Pour le quotidien national, la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi symbolise « l’alliance du baroudeur et du stratège » alors qu’il faut une « urgente reprise en main » pour Benno Bokk Yakaar. Wallu Sénégal est de son côté « sur les décombres du PDS » de l’ex-président Abdoulaye Wade.

EnQuête fait focus sur « les +Battus+ de la République ». Il s’agit d’Abdoulaye Diouf Sarr, « le mal aimé des Dakarois », d’Amadou Hott, un technocrate qui voit son « ascension brisée » et d’Oumar Guèye devenu « un porte-parole désormais sans attache ».

Sur un autre sujet, Stades titre sur le huitième de finale du Sénégal contre le Cap-Vert de cet après-midi (16 h GMT). Le quotidien sportif espère que les Lions vont « se réveiller pour continuer à rêver du titre » de la CAN 2021.

Pour Le Soleil, c’est « le moment de sortir le grand jeu » alors que Vox Pop indique que les Lions sont obligés de « vaincre les +Requins Bleus+ ou périr ».

Sécurité sociale: la CPPF du Gabon s’inspire de l’expérience de l’IPS-CGRAE de Côte d’Ivoire

La Caisse des pensions et des prestations familiales des agents de l’Etat (CPPF) du Gabon s’inspire de l’expérience de l’Institution de prévoyance sociale-Caisse générale des retraités et agents de l’Etat (IPS-CGRAE) de Côte d’Ivoire en vue d’une mise en œuvre de réformes « profondes » de l’institution gabonaise.

Dans cette optique, une délégation de la CPPF effectue une deuxième visite de travail au sein de l’IPS-CGRAE de Côte d’Ivoire, du lundi 24 au vendredi 28 janvier 2022. Et ce, après celle de juin 2021. 

Recevant la délégation de la CPPF du Gabon, M. Abdrahamane Berté, le directeur général de l’IPS-CGRAE, a exprimé le traditionnel « akwaba (bienvenue) » à la délégation, composée en plus de la CPPF, de l’Assemblée nationale, de la Primature et des présidents des deux principaux syndicats du Gabon.  

La délégation comprenait des conseillers du Premier ministre ainsi que le conseiller du ministre du Budget et des comptes publics, la présidente exécutive de l’Association nationale des retraités du Gabon et le président de la Machette syndicale des travailleurs gabonais.

Elle a été instruite sur la mise en œuvre de la réforme de 2012 de l’Institut de prévoyance sociale-Caisse générale des retraités et agents de l’Etat (IPS-CGRAE) et la mise en place du régime de retraite complémentaire par capitalisation.

Pour M. Abdrahamane Berté, « c’est toujours un honneur et un grand enrichissement pour l’IPS-CGRAE de mener ces activités de coopération inter-caisses, fortement recommandées par la Confédération interafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES) ».

Cela, dira-t-il, garantit un partage d’expériences concrètes tenant compte du contexte africain. Un état d’esprit qui devrait « guider et motiver tous en tant qu’hommes et femmes au service d’une institution investie d’une mission de service public à vocation sociale ». 

« Les systèmes de pension sont des instruments de justice sociale, de précieux outils de préservation de la dignité humaine et, bien souvent, l’ultime rempart contre la pauvreté. C’est pourquoi, il est crucial de les mettre régulièrement à niveau », a-t-il ajouté.  

Ensuite, faudrait-il « les maintenir sous surveillance constante, notamment grâce à la réalisation d’études actuarielles qui permettent d’en déceler à temps les risques et insuffisances afin d’opérer les réformes et ajustements nécessaires », a-t-il poursuivi. 

« Mais, les réformes, dès lors qu’elles ont été identifiées et reconnues indispensables, imposent pour leur adoption et leur mise en œuvre réussies, un parcours bien souvent long et complexe », a conseillé le directeur général de l’IPS-CGRAE.

Le directeur général de la CPPF du Gabon, Hugues Sorel Ongollo Nembe  a fait savoir que le gouvernement gabonais a commandé auprès du Cabinet FINAFTU International un outil actuariel visant une « profonde réforme du système de retraite du secteur public ».

Le rapport de cet audit vient d’être remis à Mme le Premier ministre gabonais,  qui a à cœur de faire participer l’ensemble des tributaires des régimes à la définition d’une nouvelle trajectoire de succès au système de protection sociale des agents de l’Etat sur le long terme, a-t-il souligné. 

« Nous avons entrepris de faire partager à nos partenaires sociaux des expériences abouties des autres caisses du réseau CIPRES dans la réforme de leurs systèmes de retraite », a-t-il relevé, saluant « les succès engrangés » par la CGRAE qui ont motivé cette mission. 

« Sur quoi a porté la réforme? En quoi elle a été inclusive? Quels sont aujourd’hui les bénéfices pour l’ensemble des tributaires ainsi que la mise en place du régime de retraite complémentaire par capitalisation? Ce sont là les centres d’intérêts de la partie gabonaise », a-t-il mentionné.

Le directeur général de la CPPF du Gabon s’est dit « convaincu » que ses collaborateurs et les acteurs syndicaux qui ont joué un rôle déterminant dans les réformes menées, sauront apporter des réponses édifiantes à ces questions.