Côte d’Ivoire: le Guémon abritera la Journée nationale de la paix

Le ministre ivoirien de la Réconciliation et de la cohésion nationale, Kouadio Konan Bertin « KKB » a annoncé l’organisation de la journée nationale de la paix, prévue chaque 15 novembre, dans la région du Guémon (Ouest).M. Kouadio Konan Bertin s’exprimait vendredi à l’occasion d’une rencontre avec les populations, les chefs coutumiers, les autorités politiques et administratives de la région du Guémon (Duékoué), se félicitant qu’ils soient « venus au rendez-vous de la paix, du pardon et de l’oubli ».   

L’année dernière, Yamoussoukro a accueilli la journée nationale de la paix. « Cette année, le 15 novembre, je vais proposer au président de la République qu’on vienne célébrer la fête de la paix ici dans le Guémon », a assuré le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale.   

Il a rappelé que chaque 15 novembre, le pays célèbre la journée nationale de la paix et c’est même leur fils Émile Constant Bombet, alors ministre de l’Intérieur qui a institué cette journée de la paix, et cela fait « la 25e année qu’elle a été célébrée ».   

« Cette fois, ce n’est pas la journée de la paix seulement, c’est la journée nationale de la paix, du pardon et du souvenir » qui sera célébrée,  a-t-il fait savoir, disant être venu écouter les populations sur ce que l’Etat doit faire pour apaiser les coeurs de ceux qui vivent dans la région.

Dans cette optique, il a relevé que durant une semaine, ses équipes sont venues pour les écouter afin de préparer ces festivités. De plus, il a passé une semaine pour également recueillir leurs besoins relatifs à une paix définitive. 

Rassurant avoir entendu et pris bonne de ce qu’ils ont sur le coeur, le ministre de la Réconciliation et de la cohésion nationale, a indiqué qu’il ira proposer au gouvernement des actions pour que la paix ait un ancrage fort dans le Guémon.  

Après cette rencontre avec les peuples Wê dans le Guémon, il a souligné qu’il envisageait d’écouter ceux dans la région du Cavally. En outre, il se rendra en France parce qu’il y a des Wê qui y sont et qui l’ont invité le 4 juin pour les écouter en vue d' »une réconciliation définitive ». 

Ici dans la région, « je n’ai pas de position à donner, mais j’ai remarqué qu’il y a trop de manipulation ici à Duekoué, trop de manipulation, et le premier mal qui ronge le Guémon, c’est la manipulation et tout le monde fait de la manipulation: on va mettre fin à cela », a-t-il déclaré. 

« Nous allons faire rejaillir la vérité ici à Duekoué, la vérité qui rassemble, la vérité qui unit, qui nous met ensemble », a-t-il poursuivi, faisant observer que c’est le respect mutuel qui envoie la cohésion, l’entente et la paix dans une région. 

Il n’a mas manqué de mentionner que ce sont les hommes politiques qui sont pour la plupart à l’origine de leurs divisions. C’est pourquoi, aux chefs, il a sans ambages, martelé qu' »un vrai chef d’un village, c’est celui qui est capable de dire la vérité à tous ses enfants ». 

« Quand quelqu’un est dans le faux, il faut le lui dire », a-t-il conseillé,  tout en invitant les cadres de la région à se réconcilier, car « on a fait l’expérience de la guerre, la guerre sème la désolation et la guerre n’apporte rien ».

Le destin de la Côte d’Ivoire,  c’est d’être une terre d’espérance, alors les Ivoiriens, lancera-t-il,  doivent s’apprêter à emprunter le train de la paix, parce que « la guerre a fait des veuves, des orphelins et des handicapés, mais ce n’est pas une fatalité ». 

« Je suis confiant qu’on va s’en sortir (…). Dans ce qui est arrivé, il ne faut pas chercher à accuser quelqu’un parce que nous sommes tous fautifs », a soutenu le ministre ivoirien, disant avoir beaucoup d’émotions face à ces femmes aussi jeunes, veuves du fait de la guerre. 

« Si nous voulons nous réconcilier et revivre encore ensemble, que chacun de nous oublie ce que nous avons vécu. Il faut donner l’occasion à chacun de dire ce qui est dans son ventre et apporter la réparation en reconnaissant les tors des uns et des autres », a-t-il estimé. 

La guerre a fait rage dans l’Ouest ivoirien lors de la grave crise postélectorale de 2010-2011 qui a fait selon les autorités plus de 3 000 morts dans le pays. M. Bertin Kouadio Konan a appelé les autochtones et les allogènes à ne jamais se détourner de la paix.   

« Les risques liés à l’usage abusif des drones armés » (Chercheure)

Chargée de recherche au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité, basé à Bruxelles, Solène Jomier a répondu aux questions de APA sur l’utilisation des drones dans les conflits armés.Les drones armés sont devenus monnaie courante dans l’arsenal de guerre de beaucoup de pays. Qu’est ce qui explique le recours à cette arme ?

Il faut relativiser cette notion de « monnaie courante ». Les drones sont présents parmi l’arsenal de nombreux pays, mais les drones équipés d’armes létales, dits « drones armés », n’en sont qu’une infime partie. Sur 193 pays reconnus à l’ONU, environ une vingtaine, 26 selon l’observatoire « Drone Wars », possèdent un ou plusieurs drones armés. Le nombre de pays capables de les produire est encore plus réduit. Ceux capables de les exporter sont une poignée. Il s’agit d’un marché appelé à connaitre une croissance significative dans les prochaines années.

Les forces armées recourent aux drones car ceux-ci apportent un avantage comparatif sur le terrain : ils sont plus discrets que des avions de chasse, peuvent être mobilisés plus rapidement et sur des plus longues périodes, et ne nécessitent pas de mettre en danger la vie de troupes au sol ou celle du pilote. Ils viennent donc apporter une capacité d’action différente à l’éventail d’options déjà à la disposition des militaires. En d’autres termes, ils ne sont pas plus ou moins décisifs que d’autres armes, ils proposent simplement des modalités d’action différente.

En Afrique, des pays s’intéressent de plus en plus à ce genre d’équipements militaires dans la guerre contre les nouvelles menaces, notamment jihadistes. A votre avis, peuvent-ils être décisifs ?

Les drones armés impliquent une dimension létale. C’est-à-dire qu’on élimine physiquement des personnes et on détruit des infrastructures.

Mais le terrorisme et le djihadisme en particulier s’inscrivent dans des dynamiques politiques et sociétales complexes qui nécessitent des réponses multidimensionnelles et transversales. On est donc loin de mettre fin à ces phénomènes en se confinant à l’outil militaire.

Par ailleurs, l’usage dont en font les forces militaires est ambivalent. Une frappe de drone peut viser des individus qui représentent des menaces directes pour les États et leurs populations. La menace terroriste (et djihadiste) est bien réelle et ne doit pas être minimisée ici. Mais la lutte contre le terrorisme est également utilisée par certains États comme une forme de répression contre toute forme d’opposition politique.

Une telle pratique remet en cause la légitimité des États à recourir à la violence et à justifier leurs actions. Elle crée un climat de défiance au sein des populations. Celles-ci peuvent craindre d’être visées à tout moment par ces armes furtives, puissantes et qui semblent frapper sans distinction. Paradoxalement, cet écueil peut nourrir la popularité des mouvements terroristes et djihadistes dans ces pays, où ils sont perçus comme une forme de résistance à un État oppresseur.

Quels sont les risques liés à l’usage abusif des drones armés?

Sans même parler d’abus, les drones armés facilitent le recours à la puissance de feu comme réponse à un problème sécuritaire donné. Il devient plus simple pour une force armée d’éliminer les menaces, plutôt que de mobiliser d’autres outils de terrain, comme l’interpellation par exemple.

La multiplication des appareils à la disposition des États et donc de leur recours soulève des questions majeures en termes de risques associés.

Tout d’abord, il faut souligner un risque majeur de tuer des civils et des personnes innocentes, quel que soit le contexte. Le recours aux drones armés participe à l’érosion de la protection des civils, portant atteinte à une valeur fondamentale du droit international. Dans son rapport sur l’« Utilisation de drones armés pour des assassinats ciblés » publié en 2020, Agnès Callamard, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les exécutions extrajudiciaires, pointait du doigt les lacunes majeures des États en matière d’identification des cibles des frappes de drones, ce qui conduit à une multiplication des risques d’erreurs et d’exécutions arbitraires. En d’autres termes, l’usage des drones armés est associé à des victimes collatérales. Leur proportion est régulièrement sous-évaluée par les États selon les ONGs.

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Cela interroge sur la proportionnalité de ces frappes : Tuer les suspects est-il la réponse la plus adaptée ? Le coût humain, en particulier en termes de victimes collatérales, est-il acceptable au regard des bénéfices sécuritaires ?

Il faut également rappeler l’opacité autour des frappes de drones. Beaucoup ne sont pas revendiquées ouvertement par les États les conduisant, ce qui complique l’enquête, l’examen des responsabilités, l’imputabilité des personnes commettant des exactions et limite l’accès à la justice pour les victimes et leurs familles. Par ailleurs, certains États conduisent des frappes de drones armés sur des territoires étrangers sans demander l’autorisation du pays où la frappe est menée. Ces frappes ont souvent lieu en dehors d’une situation de guerre ouverte, ce qui pose problème sur le plan du respect de la souveraineté nationale.

Pour plus d’informations sur les écueils en matière des respects des droits humains et de la transparence, vous pouvez consulter ma publication https://grip.org/wp-content/uploads/2021/04/NA_2021-05-19_FR_SJ-drones-armes-RW.pdf

En Afrique, quels pays mènent la danse dans ce marché et quels sont ses points forts par rapport aux autres ?

À ce stade, les pays africains éprouvent des difficultés significatives à structurer une chaine de production complète et autonome de drones armés opérationnels. Autrement dit, personne ne produit actuellement à grande échelle ses propres drones armés en Afrique. Il faut comprendre que l’armement de drones militaires est une étape extrêmement pointue qui demande une maitrise très avancée de ce type de technologie, ainsi qu’un fort investissement pécuniaire, pour des résultats qui ne sont pas toujours au rendez-vous. Nombreux sont les pays qui développent des prototypes mais ne peuvent pas pousser plus avant leurs efforts, faute de capacités techniques et financières suffisantes. Sur le continent africain, c’est le cas de l’Afrique du Sud et de l’Algérie.

L’Afrique du Sud a testé un prototype armé en 2013, il s’agissait d’une variation du drone de surveillance « Seeker 400 » (développé par Denel Dynamics) équipée d’armes létales. Cependant, le pays ne semble pas avoir donné suite à ces efforts, se concentrant sur le développement de drones militaires de reconnaissance et de surveillance.

L’Algérie a affirmé en 2018 avoir utilisé avec succès des drones armés algériens dits « Djazair 54 » contre des caches d’armes terroristes. L’incertitude plane autour de ces appareils. L’Algérie affirme avoir produit localement ces appareils et les avoir équipés d’armes létales. Toutefois, la presse a mis en doute cette version des faits, estimant que l’Algérie n’est pas capable d’une telle production. Il s’agirait non pas d’un appareil produit entièrement par les Algériens, mais plutôt d’un appareil dérivé d’un modèle émirati, le « Yabhon 40 » qui est initialement un drone de reconnaissance et qui a été modifié pour l’occasion. Son opérabilité semble également très limitée puisque l’Algérie n’a fait que peu voire pas mention de cet appareil ces dernières années. Il s’agissait donc probablement d’un prototype utilisé pour une démonstration. À noter que l’Algérie a depuis fait acquisition de drones armés chinois (CH-3 et Ch4) ce qui soutient sa probable incapacité à produire localement.

À ce stade, les acteurs africains restent dépendants de l’offre étrangère et risquent de le rester pour les prochaines années.

Comment l’expertise locale africaine peut-elle renverser la tendance actuelle dominée par l’offre étrangère ?

Pour l’heure, le marché international des drones armés reste largement structuré autour de l’offre américaine. Les américains sont les précurseurs de ce domaine et possède la technologie la plus avancée. La Chine et la Turquie sortent également leur épingle du jeu. Israël possède des technologies reconnues en la matière mais n’a pas initié de commerce international. Les drones armés produits dans le pays vont renforcer les capacités de l’armée nationale.  

D’autres pays ambitionnent de produire voire d’exporter leurs drones armés, comme la Russie, l’Iran, l’Indonésie, la Corée du Sud, ou bien encore des pays européens (via le projet commun EuroMALE).

Étant donné les couts élevés de pénétration de ce marché, ainsi que sa très haute technicité, il y a pour l’heure peu de perspectives d’avenir pour une offre africaine.

Maroc: Clap de début de la 22ème édition du festival du cinéma africain de Khouribga

Par Hicham Alaoui — La 22ème édition du festival du cinéma africain de Khouribga (FCAK) s’est ouverte, ce samedi 28 mai 2022, après deux ans de report dû à la pandémie Covid-19.Dans une ambiance bon enfant auréolée par des chants musicaux africains exécutés par une troupe de l’Afrique de l’Ouest, cette messe cinématographique réunira, six jours durant, les grandes figures du monde du cinéma.

Pour les organisateurs, le Festival se veut le cadre idoine d’échanges culturels entre les acteurs du domaine artistique et culturel.

« Nous devons veiller à la durabilité de ce Festival comme espace d’échanges permettant de faire entendre la voix de l’Afrique à travers l’innovation et l’art cinématographique », a souligné Habib El Malki, président de la Fondation du FCAK lors de la cérémonie d’ouverture.

Devant un parterre du monde artistique et cinématographique, El Malki a insisté sur la nécessité d’investir dans la culture comme levier de développement du continent africain. Pour le président du Festival, l’Afrique regorge de potentiels lui permettant de se positionner comme « le continent des industries cinématographiques ». « L’Afrique peut relever ce défi en misant sur la qualité de la production », a-t-il dit.

Côté programmation, 13 longs-métrages sont en lice en compétition officielle (Sélection fiction), au moment où 7 films vont concourir dans la catégorie Films documentaires. L’une des particularités de cette 22ème édition est que les prix portent les noms de grandes figures du milieu cinématographique, d’après le secrétaire général du ministère marocain de la Jeunesse.

Parmi ces grands ténors, Noureddine Sael, fondateur du Festival, décédé en décembre 2020. D’ailleurs, la cérémonie d’ouverture a été marquée par des discours émouvants sur ce précurseur de la scène culturelle et médiatique.

Dans ce même esprit, un hommage appuyé a été rendu à Soma Ardiouma, l’ancien délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) dont le pays (Burkina Faso) est l’invité d’honneur de cette 22ème édition du FICAK.

Le FICAK, dont la première édition remonte à 1977, est considéré comme l’un des festivals de cinéma les plus anciens au Maroc et le troisième festival du film africain à l’échelle du continent.

Foot : les derniers espoirs de ballon d’or s’envolent pour Sadio Mané

Le Sénégalais ne sera probablement pas le deuxième africain à remporter le Ballon d’or européen après la défaite de Liverpool, en finale de la Ligue des champions, à Paris, contre le Real Madrid (1-0).Le bouquet final de la saison de football en Europe s’est joué ce samedi à Saint-Denis (Paris). Si les Reds de Liverpool, emmenés par  leurs Africains Sadio Mané et l’Egyptien Mohamed Salah, partaient avec la faveur des pronostics, les Espagnols du Real Madrid ont faire preuve d’un froid réalisme pour soulever leur 14e titre dans cette prestigieuse compétition du Vieux Continent.

L’unique but de cette finale a été inscrit par le Brésilien Vinicius sur un centre au cordeau de Valverde (58′). Le Real Madrid avait déjà fait trembler les filets dans les ultimes minutes de la première période, mais le but de Karim Benzema a été refusé par l’arbitre Clément Turpin pour une position de hors jeu.

KB9, auteur d’une saison aboutie, a remporté la Liga espagnole en terminant meilleur buteur du championnat (27 buts). En Ligue des champions, il a porté à bout de bras son club, surtout dans les matchs à élimination directe, terminant meilleur buteur de la compétition avec 15 réalisations. Ce cinquième C1 fait du Français le grandissime favori  pour le prochain Ballon d’or qui sera attribué en octobre prochain.

Sadio Mané, qui pouvait lui contester cette suprématie dans la plus prestigieuse des distinctions individuelles chez les footballeurs, a perdu du terrain et voit ses rêves de succéder à Georges Weah (1995) réduits à néant.

L’actuel président de la République du Libéria avait été couronné, il y a 27 ans, pour sa brillante saison entamée sous les couleurs du Paris Saint-Germain avant d’être terminée au Milan AC.

Pourtant, ils étaient nombreux les Africains à croire à l’étoile de Sadio Mané. L’attaquant des Lions de la Teranga, en plus de qualifier son pays pour une troisième participation en Coupe du monde au Qatar, avait donné au Sénégal sa toute première Coupe d’Afrique des nations de son histoire, en février dernier au Cameroun. En club, il a gagné cette année la coupe de la Ligue anglaise et la coupe d’Angleterre.

Convoité par de nombreux clubs dont le Real Madrid et le Bayern Munich, Mané pourrait se consoler avec le Ballon d’or africain. Mais il devra se défaire du gardien de Chelsea FC, son compatriote Édouard Mendy, auteur d’une grande saison également. Il égalerait ainsi Elhadji Ousseynou Diouf, l’autre star du football national qui a remporté deux fois cette distinction continentale.

Nigeria : une trentaine de morts dans une bousculade

Au Nigeria, 31 personnes ont trouvé la mort ce samedi 28 mai à l’occasion d’une distribution de nourriture, a appris APA de sources médiatiques.Le drame s’est produit dans la ville de Port Harcourt, État de Rivers, dans le sud du pays. Selon plusieurs médias, citant la police locale, de nombreux individus assistaient à une distribution de nourriture organisée par une église. Une bousculade a éclaté par la suite occasionnant ces victimes.

Plus grande économie d’Afrique de l’Ouest et la troisième en Afrique, le Nigeria se caractérise par de nombreuses inégalités au sein de sa population de près de 200 millions d’habitants. En 2021, un rapport de la Banque mondiale renseignait que l’inflation a fait basculer sept millions de personnes dans la pauvreté.

Selon le même rapport, le pays le plus peuplé du continent est entré en 2020 en récession du fait de la pandémie de la Covid-19 et de la chute des prix du pétrole, sa principale ressource, avant de renouer avec une faible croissance début 2021. « Le Nigeria fait face à des défis tels que l’inflation, le manque d’emplois et l’insécurité », notait alors le directeur-pays de la Banque mondiale pour le Nigeria, Shubham Chaudhuri.

Maroc: interdiction d’une manifestation contre la vie chère et la normalisation avec Israël

Les autorités marocaines ont annoncé l’interdiction d’une manifestation prévue dimanche à Casablanca contre la cherté de la vie, les « restrictions aux libertés » et la normalisation avec Israël, ont affirmé vendredi les organisateurs dans un communiqué. »Les autorités locales nous ont notifié l’interdiction de la manifestation nationale en invoquant le maintien de l’ordre public », a souligné la coordination du Front social marocain, composée de partis de gauche et de syndicats.

Cette décision est également motivée par « le non-respect des exigences légales liées aux marches et manifestations publiques », a rapporté la presse locale, en citant la préfecture de Casablanca. 

Le Front social a dénoncé cette interdiction qui « montre que la réponse systématique (des autorités) est la répression et les restrictions aux droits et libertés ».

Maroc/France: l’exercice de coopération militaire « Mirage » touche à sa fin

Les armées de l’air française et marocaine ont achevé vendredi au Maroc un exercice d’entraînement de Mirage, pour la première fois depuis dix ans, visant à « renforcer la coopération aéronautique militaire » bilatérale, selon des sources diplomatiques et militaires.Baptisé « Marathon 2022 », cet exercice s’est déroulé à partir du 16 mai depuis la base aérienne des Forces Royales Air (FRA) de Sidi Slimane, près de Rabat.

Trois Mirage 2000D basés à Nancy (est de la France), ont été déployés, au sein d’un détachement rassemblant près de 80 personnes, et des Mirage F1-M marocains.

« Marathon 2022 » a été « l’occasion pour les pilotes tant marocains que français d’entraîner leur interopérabilité, notamment par le partage des expériences tactiques mais aussi techniques relatives à l’emploi de certaines armes et munitions », a précisé à la presse internationale l’ambassade de France au Maroc. Deux entraînements ont été conduits quotidiennement, partant de la préparation de missions conjointes (chasse air-air, bombardement en profondeur) à leur exécution, a indiqué la même source.

Le précédent exercice de l’armée de l’air française au Maroc –une campagne de tir– remonte à décembre 2012, selon le ministère français des Armées.

Sénégal : Macky Sall annonce un audit après la mort de 11 bébés

Deux jours après la mort tragique de onze bébés dans un hôpital de Tivaouane, le président Macky Sall déclare avoir ordonné un audit de tous les services de néonatologie.Le chef de l’Etat sénégalais est arrivé vendredi après-midi dans la cité religieuse. Il est rentré précipitamment de Malabo, en Guinée équatoriale, où se tenait un sommet de l’Union africaine. Outre l’ouverture d’une enquête annoncée par le gouvernement, des mesures plus fortes étaient attendues de sa part après le décès dans un incendie de onze nourrissons à l’hôpital Mame Abdoul Aziz Sy.

« J’ai ordonné que l’ensemble des services de néonatologie puissent être audités » par l’Inspection générale d’Etat (IGE), a annoncé Macky Sall, s’exprimant sur la télévision publique RTS. D’après lui, cette enquête doit porter sur la construction, l’installation et les équipements des services de néonatologie des hôpitaux publics dans le but d’éviter de tels drames à l’avenir.

« J’ai le cœur meurtri », a confié le chef de l’État, qui a présenté ses condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy. Dans sa déclaration d’une dizaine de minutes, il dit ne souhaiter revoir « plus jamais ça ».

« Je voudrais dire aux familles, aux parents, aux mamans en particulier, qu’elles ne seront pas seules dans le deuil. L’État restera à leur côté », a-t-il promis avant d’annoncer que l’hôpital de Tivaouane sera transformé en un établissement public de santé (EPS) de niveau 3.

Dans ce futur « hôpital à vocation nationale », les populations pourront recevoir « des soins spécialisés de haute technologie », a indiqué le chef de l’Etat, précisant que les travaux vont démarrer dans trois mois. Ainsi, les habitants de Tivaouane devraient bientôt assister à la concrétisation d’une vieille doléance puisque plusieurs notables de la ville avaient alerté sur l’état désastreux de l’hôpital, bien avant la survenue de cette tragédie.

Le Maroc élu au Conseil Exécutif de l’OMS pour la période 2022-2025

Le Maroc a été élu au Conseil Exécutif de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour la période 2022-2025, en tant que représentant du groupe des Etats de la Méditerranée Orientale (EMR), à l’occasion des travaux de la 75ème session de l’Assemblée Mondiale de la Santé, qui se tiennent à Genève du 22 au 28 mai 2022, indique vendredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.Candidat à l’un des deux sièges vacants au titre de la région EMR, le Maroc a pu engranger l’appui des Etats membres de l’Organisation grâce à la mobilisation de l’ensemble de l’appareil diplomatique du Royaume, en coordination étroite avec le ministère de la Santé et de la Protection Sociale, souligne la même source.

Le Maroc mettra à profit son mandat pour contribuer à la réalisation de l’objectif du « triple milliard », sur lequel est axé le plan stratégique quinquennal de l’OMS, à savoir protéger un milliard de personnes face aux situations d’urgence, faire bénéficier un milliard de personnes de la couverture sanitaire universelle et garantir un meilleur état de santé et un plus grand bien-être à un milliard de personnes d’ici 2023, indique le ministère.

Sahel : les drones peuvent-ils mettre fin au jihadisme ?

Le drone armé est devenu la nouvelle convoitise pour traquer les jihadistes au Sahel.Les 20 et 21 mai, un Iliouchine IL-76, immatriculé UR-FSE affrété par une compagnie ukrainienne a atterri à l’aéroport international de Niamey. Ce gros porteur avait à son bord un chargement bien particulier destiné au Niger.

Depuis novembre 2021, le président Mohamed Bazoum, arrivé au pouvoir sept mois plut tôt au pouvoir, a décidé de doter son armée de drones Bayraktar TB2 avant d’effectuer une visite de terrain à la firme Baykar au mois de mars 2022. Le Niger devient à cet effet, l’un des rares pays africains à accéder à cette nouvelle arme.

« Un système de drone armé se compose d’une console de contrôle au sol et d’un ou plusieurs appareils sans pilote (dits Unmaned Aerial vehicle – UAVs) équipés d’armes, le plus souvent de type missile ou bombe », décrit la chercheure Solène Jomier dans sa note d’analyse intitulée : « Le Marché international des drones armés : des ventes bourgeonnantes dominées par l’offre américaine », réalisée en novembre 2021 pour le Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP), basé à Bruxelles.

Destiné à « démocratiser les frappes aériennes à moindre coût », comme l’explique à Apa le fabricant d’armes, Serigne Mactar Bâ, le drone armé est néanmoins une denrée rare. « Sur 193 pays reconnus à l’Onu, environ une vingtaine, 26, selon l’observatoire « Drone Wars », possèdent un ou plusieurs drones armés », précise Solène Jomier, dans une interview avec Apa.

Dominé par les Etats-Unis, le marché des drones s’est ouvert ces dernières années aux chinois suivis des turcs qui se sont lancés dans ce créneau en ciblant une clientèle moins fortunée dont des pays africains. « L’intérêt de certains pays africains pour les drones Bayraktar TB2, c’est qu’ils sont beaucoup moins chers que les drones Reapers américains, beaucoup plus faciles à manier et ont besoin d’une infrastructure logistique moindre », argumente Wassim Nasr, journaliste à France24 et spécialiste des mouvements jihadistes.

Selon le journaliste Jean Dominique Merchet, spécialiste des questions militaires, « un lot de 16 Repears (du constructeur américain General Atomics) avec tous leurs équipements et la formation des personnels, coûterait 1,5 milliards de dollars, soit 1,5 milliards d’euros. Soit, 72 millions d’euros par appareil ».

Le Niger qui est devenu le 14e pays acquéreur de ce système turc, n’a pas communiqué sur les conditions d’achat du lot de 6 appareils reçus de Baykar mais on sait qu’en 2019, l’Ukraine a acheté six systèmes Bayraktar TB2 à 69 millions de dollars. Donc, accessibles pour des pays au portefeuille modeste et faisant face à des défis sécuritaires importants.

Depuis quelques années, cet Etat sahélien est en guerre contre des jihadistes affiliés à l’Etat islamique ou à Al Qaïda qui opèrent dans la partie sud de son territoire. Cette crise sécuritaire qui s’enlise, avec ses victimes militaires et civiles, met le président Mohamed Bazoum et son gouvernement dans une position de recherche de solutions pour inverser durablement la tendance.

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C’est dans cette logique que s’inscrit l’acquisition de drones armés qui ont la particularité d’être plus discrets que les avions de chasse en sus de leur capacité d’être mobilisés rapidement sur de longues périodes en préservant la vie de troupes au sol ou celle du pilote. Ces caractéristiques ont permis à ces nouveaux types d’armement de faire leur preuve dans beaucoup de combats récents. « C’est le cas en Ukraine, entre les ukrainiens et les russes. En Libye, le recours à ce même type de drones a permis au gouvernement de l’Ouest de contrer l’offensive du maréchal Khalifa Haftar pour prendre Tripoli », rappelle Wassim Nasr.

Dans la lutte contre les groupes jihadistes, les pays sahéliens comme le Niger peuvent-ils espérer le même résultat ? Wassim Nasr pense que les efforts visant à s’équiper en drones pour les armées locales, est un pas vers l’indépendance tactique. Cependant, il reste dubitatif quant à l’efficacité du Bakratar TB2 contre les groupes insurrectionnels de type jihadiste même s’il estime qu’ils peuvent être efficaces pour « cibler des colonnes ou déplacements de jihadistes en motos ».

Héni Nsaibia invite à moins d’engouement autour de ces aéronefs sans pilotes. « L’arrivée récente des drones et leur utilisation émergente par les forces locales dans la région du Sahel suscitent beaucoup d’attentes et de nombreuses personnes pensent qu’en acquérant ces moyens, forces de leurs pays pourront surveiller, détecter et détruire les ‘terroristes’ à tout moment et à tout lieu », tempère ce chercheur sénior à l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED). « Ce qui est plus important pour un drone, c’est de savoir où l’envoyer. C’est l’équivalent d’une lampe torche, armée ou pas, qui éclaire une cible précise », schématise l’auteur de l’ouvrage : « Etat islamique : le fait accompli ».

Ce préalable est important pour réduire le risque de bavures auquel s’expose ses utilisateurs. C’est d’autant plus nécessaire que des puissances militaires, malgré les nombreux succès enregistrés sur le terrain, n’ont pas toujours été exempts de reproche dans l’utilisation des drones contre des cibles présumées jihadistes au Sahel.

A titre illustratif, le 3 janvier 2021, la force française Barkhane, présente au Sahel depuis 2014, a mené une opération au village de Bounti, dans le centre du Mali, tuant 21 personnes qui assistaient à un mariage. Pour l’État-major des armées françaises, les individus neutralisés appartiennent à un groupe jihadiste. Une thèse affaiblie par l’enquête de la Division des droits de l’homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) qui n’a identifié que trois jihadistes appartenant à la Katiba Serma (JNIM) sur les 21 victimes. Dans cette opération, les renseignements ont été collectés par un drone Reaper MQ-9 alors que les frappes ont été l’œuvre de Mirages 2000.

Wassim Nasr cite l’exemple d’une frappe menée par les américains dans la foulée de leur retrait de l’Afghanistan en août 2021. Un individu supposé appartenir à l’Etat islamique, soupçonné de préparer un attentat a été ciblé par une frappe de drone qui a tué au passage des civils dont un enfant.

Ces épisodes mettent en évidence ce qu’Agnès Callamard relevait dans son rapport sur « l’utilisation de drones pour les drones armés pour des assassinats ciblés ». Selon Solène Jomier, ledit rapport « pointait du doigt les lacunes majeures des Etats en matière d’identification des cibles des frappes, ce qui peut conduire à une multiplication des risques d’erreurs et d’exécutions arbitraires. À cela s’ajoute « l’opacité autour des frappes de drone ». « Beaucoup ne sont pas revendiquées ouvertement par les Etats les conduisant, ce qui complique l’enquête, l’examen des responsabilités, l’imputabilité des personnes commettant des exactions et limite d’accès pour les victimes et leurs familles », soulève la chargée de recherche au GRIP.

Souvent au banc des accusés en termes d’exactions contre les civils, les armées africaines pourront-elles relever le défi de la transparence que nécessite l’usage des drones pour des résultats efficaces sur le terrain ? Rien n’est sûr.

Quoi qu’il en soit, Héni Nsaibia recommande de ne pas se fier « aux solutions-miracles pour mettre fin aux conflits qui durent depuis une décennie ». Le chercheur sénior à ACLED est plutôt favorable à une introspection sérieuse « impliquant une combinaison d’outils comprenant des opérations de contre-insurrection, des programmes de démobilisation et d’amnistie, le dialogue et le rétablissement du contrat social avec les populations ».