Le roi Charles III, l’Afrique et les « péchés de l’empire »

Depuis que le roi Charles III a succédé à sa mère charismatique, la reine Elizabeth II, sur le trône d’Angleterre, il y a eu une clameur croissante, en particulier dans les pays africains colonisés par la Grande-Bretagne, pour que le nouveau monarque reconnaisse les « péchés de l’empire ».Alors que sa mère sera enterrée après une cérémonie funéraire à Londres lundi 19 septembre 2022, les Africains s’interrogent sur le nouveau roi par rapport à la politique passée de la couronne en Afrique.

Malgré les cérémonies pleines de larmes et de chagrin, les remerciements et les bons souvenirs nés d’un amour sincère pour la reine décédée le 9 septembre 2022 à l’âge de 96 ans, une chose n’a cessé de faire surface : l’occasion manquée de s’excuser pour les atrocités commises au nom de l’empire britannique.

Les Africains refusent d’oublier aussi facilement les torts inextricablement liés au projet colonial en Afrique et les souffrances indicibles subies par de nombreux sujets aux mains de ceux qui représentaient la couronne en tant que fantassins sur le terrain.

Bien qu’elle ait été qualifiée par beaucoup de « Reine de la décolonisation » en raison de la rapidité avec laquelle les pays du continent se sont libérés du joug colonial dans les années 1960 pour devenir des nations indépendantes au sein du Commonwealth, qui était à l’origine une association souple de nations ayant des liens coloniaux avec la Grande-Bretagne, elle n’a jamais présenté d’excuses pour les atrocités commises au nom de l’empire britannique en Afrique.

Dans la mort comme dans la vie, Elisabeth II aura toujours un grand nombre de sympathisants à travers l’Afrique, mais sa position non apologétique constitue une tâche dans son héritage avec les Africains, selon certains historiens du continent.

L’homme politique sud-africain, Julius Malema, du parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), a parfaitement saisi l’état d’esprit des citoyens de son pays lorsqu’il a publié une déclaration affirmant catégoriquement qu’il serait déplacé de pleurer la reine, qui symbolisait tout de l’esbroufe monarchique britannique à l’étranger pendant la colonisation.

M. Malema faisait écho au sentiment de nombreux Sud-Africains et, par extension, d’autres Africains, lorsqu’il s’est référé à l’histoire pour dépoussiérer les faits concernant la violence débridée qui a accompagné l’assujettissement de ce qui s’est finalement avéré être des colonies britanniques comme l’Afrique du Sud.

Des centaines de milliers d’Africains sont morts en luttant contre les tentatives britanniques de s’emparer de leurs royaumes et empires, les faits historiques établissant que les conquérants avaient le sang des conquis jusqu’aux genoux dans la dernière décennie du 19e siècle.

D’autres atrocités ont suivi après que la Grande-Bretagne a assujetti des pays tels que le Nigeria, l’Ouganda et le Kenya, où le début du règne de la reine a été marqué par une violente guerre d’indépendance menée par les Mau Mau dans les années 1950.

Les historiens nigérians ont régulièrement rappelé le carnage des troupes britanniques qui ont massacré les résistants anticolonialistes dans ce qui est aujourd’hui l’État du Bénin, ainsi que les violences qui ont résulté de l’émeute d’Aba de 1929, lorsque les femmes sont descendues dans la rue dans la ville d’Iloko, dans l’Est du Nigeria, pour réclamer davantage de droits.

Pa Samba Jow, originaire de Gambie, dernière possession coloniale des Britanniques, qui a obtenu le statut d’État en 1965, estime qu’il est tout à fait naturel que les Africains réagissent de manière critique à l’égard de la reine, car elle a dirigé un empire « qui a commis beaucoup d’atrocités ».

Jow, qui vit aux États-Unis, ajoute que « sa mort suscitera certainement des questions sur son règne » et que si certains Africains ont le droit de la pleurer, d’autres devraient également être autorisés à exprimer publiquement leurs sentiments à son égard, car elle n’était pas une sainte.

« Oui, elle était toujours bien habillée et élégante, mais cela ne suffit pas à blanchir les méfaits de son royaume envers ses sujets », souligne-t-il.

Lorsque le roi Charles III prendra le relais, poursuivra-t-il sur la lancée de sa défunte mère de ne pas exprimer publiquement de remords pour les abus de l’empire britannique en Afrique ou empruntera-t-il une toute nouvelle voie avec le continent ?

Il y a d’ores et déjà des raisons d’espérer pour cette dernière option, étant donné que le penchant du nouveau roi à agir en dehors de la tradition en exprimant son opinion sur des questions autrement sensibles qui ne s’accordent pas nécessairement avec la tradition monarchique est bien connu et documenté.

Lors d’une visite au Ghana en 2018, Charles III avait choqué l’establishment monarchique en qualifiant d’atroces et de honteux les maux de la traite transatlantique des esclaves à laquelle la Grande-Bretagne était un protagoniste principal.

Les observateurs de la monarchie ont admis que la reine Elizabeth ne se serait jamais aventurée sur ce terrain à l’apothéose de son règne.

Avant de participer au sommet des 56 membres du Commonwealth à Kigali, au Rwanda, où il devait représenter sa mère alors malade, il n’a pas ménagé ses efforts pour critiquer la décision controversée de la Grande-Bretagne de décharger littéralement les demandeurs d’asile au Rwanda, avec lequel un accord avait été conclu à cet effet.

En prononçant cette phrase, Charles a dérogé à la tradition sacrée des rois britanniques de rester neutres dans les questions politiques liées au gouvernement.

Reflétant peut-être le chemin parcouru par le Commonwealth, le sommet de Kigali s’était ouvert sur une déclaration de Charles exprimant des remords pour ce qui s’est passé pendant l’esclavage et la soumission politique et économique des nations africaines qui en ont résulté.

Le symbolisme de cette position n’a pas échappé aux participants au sommet, où ce nouvel esprit a parlé d’une vision neuve du monde qui devrait commencer par la redéfinition du rôle du Commonwealth, qui comprend désormais non seulement les pays de l’ancien empire britannique, mais aussi quelques autres pays d’Afrique comme le Gabon, le Togo, le Rwanda et le Mozambique, qui n’ont jamais été colonisés par la Grande-Bretagne.

Flux financiers illicites: l’Afrique mise sur l’entraide judiciaire

Le continent noir perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an à cause des Flux Financiers Illicites (FFI).L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) estime que 1600 milliards de dollars américains sont perdus chaque année en raison des Flux Financiers Illicites (FFI) provenant notamment de la criminalité transnationale organisée.

Le continent noir, avec des pays majoritairement en développement, perd jusqu’à 50 milliards de dollars par an dans les FFI selon le Rapport du Groupe de haut niveau sur les flux financiers illicites (FFI) en provenance de l’Afrique. De nombreux pays  sont ainsi privés de ressources qui auraient pu servir à financer les services sociaux de base tels que la santé, l’éducation…

« Il est clair donc que l’atteinte de nos objectifs de développement durable, passe inéluctablement par notre obligation de lutter contre les flux financiers illicites d’origine très souvent criminelle aussi bien par la prise de mesures préventives que par la répression des faits constitutifs d’infractions notamment de corruption, de trafics de tout genre, d’évasion fiscale, de blanchiment d’argent et surtout la confiscation des avoirs y résultant ou leur recouvrement », a déclaré la Secrétaire général du ministère sénégalais de la Justice, Aissé Gassama Tall.

Mme Tall présidait l’ouverture de l’atelier sur la collaboration des parties prenantes pour la mise en œuvre de la Position africaine commune sur le recouvrement des avoirs (Capar, sigle anglais) qui se tient à Dakar du 19 au 22 septembre 2022.

Face à l’ampleur du phénomène et les dégâts qu’il engendre, la magistrate a souligné la nécessité de mettre en place des institutions efficaces, de structures nationales, régionales et internationales.

Ainsi, a-t-elle indiqué, les actions de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme à travers la mise en œuvre des normes du Groupe d’Action Financière (Gafi), peuvent, à défaut de les juguler, être de puissants leviers pour les atténuer considérablement.

Par ailleurs, pour lutter contre l’évasion fiscale, l’échange d’informations entre pays est crucial, a relevé Mme Tall. « Si des efforts fort remarquables sont en train d’être faits dans le cadre du Forum mondial sur la transparence et l’échange de renseignements à des fins fiscales, ils devraient être renforcés davantage dans le sens de rendre systématiques ces échanges », a-t-elle dit.

De même, a plaidé la SG du département de la Justice, la répression de la corruption internationale devrait être accentuée et les pays ne disposant pas d’un arsenal juridique ou institutionnel dans ce sens, devraient, sans délai, s’y investir.

Poursuivant, Aissé Gassama Tall a fait savoir que les pays ayant déjà été évalués par rapport à l’application de la Convention des Nations unies contre la Corruption, devraient instamment mettre en œuvre les recommandations issues de cette évaluation. Et ceux, n’ayant pas encore fait l’évaluation, se soumettre à un tel exercice et le cas échéant, se conformer à cette Convention.

Toutes ces actions devraient permettre, selon elle, le recouvrement d’avoirs illicites y compris leur rapatriement dans leurs juridictions d’origine afin de contribuer à la lutte contre la criminalité transnationale organisée et générer des ressources additionnelles aux pays en voie de développement.

La nécessaire collaboration judiciaire  

Le phénomène des FFI est une problématique mondiale. Aucun pays ne peut le combattre tout seul, d’où le recours à l’entraide judiciaire qui peine cependant à se matérialiser. « Sur la foi des informations qui nous sont parvenues, relativement à notre juridiction, les échanges d’information à travers le Réseau ARIN WEST AFRICA sont quasi-inexistantes au plan sous-régional et international et ce, malgré l’identification de la plupart des points focaux des pays qui le composent », a regretté l’ancien Agent Judiciaire de l’Etat.  

Or, a-t-elle soutenu, l’accès direct aux fichiers centralisés et le pouvoir de communication constituent la pierre angulaire d’un système efficace de facilitation du dépistage et la saisie des avoirs criminels.

C’est pourquoi, en plus des demandes d’entraide pénale internationale classiques qui sont des canaux puissants de neutralisation des avoirs issus de la criminalité transnationale organisée, Mme Tall a invité les procureurs à se rapprocher de plus en plus en signant par exemple des Memorandums of Understanding (MoU) ou en développant une plateforme d’échanges d’informations entre eux.

Congrès mondial des médias : le programme complet connu

Le Congrès mondial des médias (GMC) prévu du 15 au 17 novembre 2022 à Abu Dhabi, la capitale des Emirats arabes unis, promet de faire salle comble grâce à une « avalanche d’inscriptions » de la part de capitaines d’industrie.Quelque 1200 délégués devraient côtoyer environ 200 PDG de médias et plus de conférenciers de renommée mondiale pour animer une série de séances de réflexion et de débats, dont la ministre zimbabwéenne de l’Information, de la Publicité et de la Radiodiffusion, Monica Mutsvangwa ; Mohammed Jalal Alrayssi, Directeur général de l’Agence de presse émiratie (WAM), et Naji Gouiaa, PDG de MediaCity Mauritius.

Il s’agira également d’une plateforme permettant de présenter des produits indispensables à l’évolution des médias mondiaux, tels que des technologies de pointe, du matériel d’équipement et des outils de médias sociaux.

Au centre des préparatifs frénétiques, son programme laisse déjà entrevoir une série d’événements bien remplis, à commencer par une cérémonie d’ouverture au cours de laquelle seront prononcés des discours qui interrogeront l’état actuel de la scène médiatique mondiale en vue de façonner son paysage futur.

Les organisateurs ont délibérément prévu de faire en sorte que l’événement se déroule sur une plateforme multilingue, ce qui signifie que les discours seront prononcés dans toutes les principales langues du monde, augmentant ainsi son attrait pour un public mondial sans précédent dans l’histoire de l’organisation du congrès.

Il y aura également du temps pour une exposition d’ouverture, des discours principaux expliquant le pouvoir de transformation des médias contemporains, une interface de panel ministériel, une session d’interrogation sur la question de savoir si les médias numériques offrent des possibilités d’investissements futurs, suivie d’autres présentations examinant les tendances d’investissement dans le secteur et la manière dont elles affecteront son paysage, les avantages pour les entreprises et la question de savoir si les grandes entreprises technologiques en Europe devraient être obligées de payer pour le contenu.

Une session mettant l’accent sur l’Amérique du Nord se penchera sur la question de savoir si les régulateurs peuvent suivre le rythme de l’évolution des médias physiques vers les médias virtuels, tandis qu’une présentation sur l’avenir des actualités et des analyses sur la façon dont l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique et l’automatisation transformeront les actualités vont couronner la première journée du congrès.

La deuxième journée s’ouvrira sur l’étude par les participants de l’évolution des défis liés à l’exploitation des innovations technologiques pour lutter contre la diffusion de fausses informations et encourager l’unité sous la bannière de la Journée mondiale de la tolérance.

Les sessions suivantes aborderont les questions relatives à la dynamique des groupes de réflexion sur les médias à l’ère de l’information numérique, et examineront les médias sociaux et la consommation au Moyen-Orient et en Afrique, en faisant le point sur la façon dont ils ont transformé le paysage médiatique dans cette région.

Les discussions porteront également sur la manière dont l’essor des capsules a modifié le secteur des médias, sur l’Asie et sur la question de savoir si les services de streaming constituent un marché encombré ou s’il y a encore de la place pour d’autres.

Au cours de la deuxième journée, les participants échangeront leurs points de vue sur l’économie des créateurs, sa genèse, qui la finance et qui contrôle sa production.

Il y aura également une présentation sur le ESport avant que la journée ne se termine par un panel sur les Objectifs de développement durable (OMD) en référence aux médias mondiaux.

La troisième et dernière journée, le 17 novembre 2022, s’ouvrira par un discours-programme soulignant l’importance d’un design inclusif et le rôle des préjugés cognitifs dans la conception des médias sociaux, qui sera suivi d’une présentation sur la diversité et l’inclusion à l’ère numérique : « Les femmes dans les médias ».

La conférence mettra également l’accent sur la psychologie des consommateurs en examinant les tendances les plus récentes et les prévisions futures en matière de consommation de médias, en se focalisant sur l’Amérique latine, avant un débat sur la grande déperdition dans le secteur des médias, sur la question de savoir si les entreprises de médias devraient être responsables des commentaires sur les réseaux sociaux et sur les présentations visant à séduire les consommateurs dans un monde aux choix infinis.

« Le journalisme d’influence : Une nécessité ou de l’autopromotion ? » sera le thème d’une table ronde, qui sera suivie par une session de clôture sur le thème « Amplifier les voix minoritaires à travers le monde pour une narration précise ».

La formation au cœur d’une réunion des IGE d’Afrique à Abidjan

Le Forum des Inspections générales d’Etat et institutions assimilées d’Afrique (FIGE) table sur la « redynamisation » de l’Institut de formation de l’organisation qui sera débattue en Assemblée générale du 17 au 19 octobre 2022 à Brazzaville.Le vice-président ivoirien, M. Tiémoko Meyliet Koné, a procédé lundi à l’auditorium de la Primature, à l’ouverture d’une réunion extraordinaire du Comité directeur du FIGE qui se déroule du 19 au 20 septembre 2022 à Abidjan sur l’enjeu de la formation.   

Les réflexions devraient permettre une impulsion d’un nouveau souffle de l’Institut de formation du FIGE. Selon M. Théophile Ahoua N’Doli, Inspecteur général d’Etat (IGE) de Côte d’Ivoire, l’institut fonctionne depuis 2016 mais « a quelques difficultés ».

Pour ce faire, le FIGE, conformément aux conclusions de la 12ème Réunion du Comité directeur, tenue à Djibouti du 07 au 09 juin 2022, a décidé d’examiner les problèmes rencontrés par l’Institut de formation afin de proposer des mesures à son opérationnalisation à sa prochaine Assemblée générale.  

« Nous avons des inspections, on fait des audits, mais c’est des éléments très spécialisés. Donc, il faut des hommes compétents (…) des spécialistes en audit, en investigation, en inspection et en contrôle interne », a dit l’inspecteur général d’Etat de la Côte d’Ivoire, M. Ahoua N’Doli.  

Le secrétaire exécutif du FIGE, le Djiboutien Hassan Issa Sultan, a indiqué que cette réunion vise à faire « le bilan des 10 années d’existence de l’Institut de formation et voir comment on peut encore améliorer et surmonter les nouveaux défis qu’il rencontre ».     

Le Comité directeur, rappellera-t-il, avait chargé le Comité technique de réfléchir à la question et les membres y ont travaillé pendant trois mois. Durant cette réunion, le Comité directeur « examinera les travaux et approuvera les résolutions proposées par le Comité technique ».

Le Mauritanien Zein El Hassan, le président du Comité directeur du FIGE, a fait observer qu’en raison de la Covid-19 « beaucoup de formations n’ont pas pu avoir lieu en présentiel » et l’organisation n’était « pas forcément très préparée pour les faire en ligne ».

De ce fait, « nous avons décidé de revoir toute la stratégie du FIGE pour l’adapter à nos besoins et à nos moyens. Il ne s’agit pas d’avoir un institut de formation qu’on ne peut pas financer et qui ne répond pas à nos besoins », a-t-il soutenu.

M. Zein El Hassan a fait savoir que les recommandations de ces assises seront analysées en Assemblée générale à Brazzaville en vue de la mise en place d’« un plan de réorganisation du FIGE » pour qu’il puisse répondre aux besoins de toutes les inspections générales d’Etat et institutions assimilées.

Le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, Tiémoko Meyliet Koné a insisté que l’Institut, « cet important instrument de formation et de renforcement des capacités des acteurs de l’inspection et de contrôle interne, doit rester un de vos atouts forts de promotion de la bonne gouvernance ».

La Côte d’Ivoire est un membre fondateur de cet Institut créé au cours de l’Assemblée générale de 2012, à Luanda, en Angola, mais le pays a accueilli le lancement officiel de ses activités en mars 2015, avec un démarrage effectif de celles-ci en 2016 par les premières formations.

Le pays abrite le siège de l’Institut de formation du Forum des Inspections générales d’Etat et institutions assimilées d’Afrique (IFIGE) qui est installé dans les locaux prêtés par l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INHP-HB) à Yamoussoukro (centre), la capitale politique ivoirienne.

Mali : Comment l’Etat islamique au Sahel a piégé ses adversaires à Talataye

Pour gagner la bataille de Talataye du 6 septembre, l’Etat islamique au Sahel s’est joué de ses rivaux, dont la branche locale d’Al-Qaïda.Du 6 au 8 septembre 2022, l’Etat islamique au Sahel (EIS), anciennement appelé Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) a occupé Talataye, un village du cercle d’Ansongo, à 1283 kilomètres au nord-est de Bamako.

Cette occupation éphémère fait suite à de violents combats qui ont opposé ce groupe jihadiste à son rival lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) ainsi que des mouvements touaregs pro-gouvernementaux à l’Est et à l’Ouest de cette localité de la région de Gao, dans le nord du Mali.

Dans le numéro 356 de sa revue hebdomadaire « Al Naba » (La Nouvelle, en arabe) paru la semaine dernière, l’Etat islamique est revenu sur cet assaut. Il décrit « une bataille féroce ayant éclaté de midi jusqu’au soir » entre les « soldats du Califat » et la « milice Al-Qaïda au Maghreb islamique à l’Ouest du village » et les « milices azawadiennes à l’Est ».

L’hebdomadaire de propagande affirme que plus de 60 membres « des milices d’Al-Qaïda au Maghreb Islamique et de l’Azawad » ont été tués durant cette offensive. Un butin de guerre constitué d’armes et de munitions a été également exposé par le groupe jihadiste à la page 5 de sa revue.

Cette opération est une preuve de la détérioration de la situation sécuritaire dans le Nord du Mali, confronté depuis une dizaine d’années à une insurrection jihadiste.

Ces derniers mois, la filiale de l’Etat islamique au Sahel qui était censé être affaiblie après l’élimination de son fondateur, Adnan Abou Walid al-Sahraoui et plusieurs de ses lieutenants ainsi que la capture de certains de ses cadres par l’Opération de l’armée française Barkhane dans la région de Ménaka, reprend de l’influence sur le terrain.

Début 2022, le groupe jihadiste a mené des attaques dans cette région, tuant plusieurs centaines de civils.

Dans sa note trimestrielle du 1er janvier au 31 mars 2022, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) fait état d’affrontements armés entre des éléments du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) et du Groupe d’Autodéfense Imaghad et Alliés (Gatia) ou d’attaques contre les populations civiles dans plusieurs cercles d’Andéramboukane.

Suivant cette logique, l’EIS a attiré ses « frères ennemis » du GSIM avec lesquels il est en conflit depuis plusieurs mois dans la zone sahélienne, dans un traquenard lors de la bataille du 6 septembre dernier. Selon les informations d’APA, l’EIS a mis en place une stratégie de « désagrégement » du GSIM qui semblait en force depuis le dernier affrontement des deux groupes à Talataye. « Ils ont attiré le GSIM vers le nord-est de Ménaka, l’obligeant à envoyer une partie de son dispositif de Talataye constitué uniquement de locaux (des Touaregs daoussahak) vers cette zone », confie une source sécuritaire à APA. Selon la même source, c’est ce qui explique les affrontements du 26 août dernier entre les deux groupes armés à Tadjadod, au nord-est de Ménaka.

Après cet affrontement au nord-est de Ménaka, poursuit notre source, l’EI a fait croire au GSIM qu’il se vengerait en attaquant Tidarmène et Tejerert. Les jihadistes affiliés à Aqmi sont tombés dans le panneau en déployant du personnel du nord-est de Ménaka vers Emis-Emis.

Dans le même temps, l’EIS avait déjà décidé de rassembler ses hommes à Indélimane, un peu plus au sud de Talataye, où depuis le 4 septembre, une stratégie d’attaque a été arrêtée.

Quarante-huit heures après, l’assaut est lancé au Sud, à l’Est et à l’Ouest de Talataye tenus par le GSIM, le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA-D, tendance daoussahak). Les revers enregistrés par ces différents mouvements face à l’EIS s’expliquent par le fait qu’ils ne combattaient pas ensemble.

L’armée malienne, elle, s’est contentée de vol de reconnaissance effectué par un SU-25 récemment acquis dans le cadre de sa coopération avec la Russie.

Deux jours après avoir occupé le village de Talataye, les jihadistes de l’EIS qui ont perdu une vingtaine de combattants, se sont repliés à Indélimane, laissant derrière eux un village fantôme.

Tanger abrite la 4ème édition de la Semaine du cinéma ivoirien au Maroc

La 4ème édition de la Semaine du cinéma ivoirien au Maroc, placée sous le signe de la commémoration du soixantenaire de l’établissement des relations diplomatiques entre le Royaume et la Côte d’Ivoire, a démarré dimanche soir à Tanger.Cette manifestation culturelle, organisée par le Centre cinématographique marocain (CCM) en partenariat avec l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (ONAC-CI) et placée sous l’égide du ministère de la Culture et de la Communication et de l’ambassade de Côte d’Ivoire à Rabat, s’inscrit dans le cadre de l’accord de coproduction et d’échanges cinématographiques entre les deux pays qui vise à renforcer et consolider les relations bilatérales dans le domaine cinématographique.

La cérémonie d’ouverture de cette édition, qui se tient à la Cinémathèque de Tanger jusqu’au 28 septembre, a été rehaussée par la présence notamment de l’ambassadeur de Côte d’Ivoire au Maroc, Idrissa Traoré, de la directrice générale de l’ONAC-CI, Diomande Lison Fall Johnson, du directeur par intérim du CCM, Khalid Saidi et d’une délégation de professionnels du cinéma ivoirien.

Dans une allocution à cette occasion, M. Traoré a affirmé que « les relations maroco-ivoiriennes ont toujours été privilégiées comme en témoignent les liens d’amitié et de fraternité liant les deux pays et la diversité des échanges en matière culturelle ».

« Loin d’être une activité spontanée, la semaine du film ivoirien au Maroc est le fruit d’une action de coopération cinématographique entre la Côte d’ivoire et le Maroc », a-t-il indiqué, ajoutant que les deux pays prêtent au secteur cinématographique une attention particulière.

L’ouverture de cette édition a été marquée par la projection du long-métrage « Les trois Lascars » de son réalisateur Boubakar Diallo. Ce film de 96 minutes raconte l’histoire de trois amis qui organisent une virée extraconjugale hors de Ouagadougou. A peine arrivés, leur euphorie retombe lorsqu’ils apprennent que l’avion qu’ils devaient prendre s’est crashé.

Au programme de cette édition figure également la projection d’une série de films ivoiriens, notamment « La nuit des rois » de Philippe Lacôte, « Jusqu’au bout » et « Djagassa » d’Hyacinthe Hounsou, « Le gendarme d’Abobo » d’Anton Vassil, « Le ticket à tout prix » d’Alain Guikou et « Samory » d’Abel Kouame.

Selon les organisateurs, la tenue de cet évènement durant la même période que le Festival national du film permettra aux festivaliers et aux ressortissants africains résidant à Tanger, notamment la communauté ivoirienne, de suivre la production cinématographique ivoirienne récente, et sera aussi une opportunité pour les professionnels ivoiriens et marocains de se rencontrer et de discuter de futurs projets de coopération et de coproduction.

Cancer du col de l’utérus: le vaccin anti-HPV intègre le calendrier vaccinal

Le Maroc a décidé d’intégrer le vaccin contre le Papillomavirus virus (HPV), considéré comme le plus grand facteur de risque des cancers, du col utérin, dans le calendrier de vaccination à partir d’octobre 2022.Une campagne sera ainsi lancée contre le HPV, virus qui peut provoquer le développement des lésions précancéreuses susceptibles d’évoluer en cancer du col utérin, selon une circulaire conjointe des ministères de la Santé et de la Protection sociale et de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, adressée le mercredi 14 septembre dernier aux responsables des deux départements.

La vaccination contre les HPV, qui se fera gratuitement selon un schéma à deux doses séparées de six mois, est recommandée pour toutes les filles âgées de 11 ans et plus, particulièrement celles poursuivant leurs études dans les deux secteurs, public et privé, ainsi que dans les missions étrangères, précise la circulaire.

Pour rappel, le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes, avec environ 604.000 nouveaux cas en 2020, d’après les dernières statistiques de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Sur les quelque 342.000 décès dus au cancer du col de l’utérus en 2020, environ 90% surviennent dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Au Maroc, près de 52.000 femmes sont atteintes de cette maladie et 2.000 femmes en meurent chaque année.

Le prince Moulay Rachid représente le Roi Mohammed VI aux funérailles de la reine Elizabeth II

Le prince Moulay Rachid a représenté, lundi 19 septembre 2022, le roi Mohammed VI aux funérailles d’Etat de la reine Elizabeth II, qui se sont déroulées à l’abbaye de Westminster à Londres.Après la cérémonie funèbre, les invités présents, se sont rendus à Church House pour prendre part à une réception offerte par le ministre des Affaires étrangères britannique.

Le Roi Mohammed VI avait adressé un message de condoléances et de compassion au roi Charles III, suite au décès de la reine Elizabeth II, le 8 septembre 2022.

Dans ce message, le Souverain marocain avait exprimé, en son nom, et en celui de la famille royale et du peuple marocain, au roi Charles III, à l’ensemble des membres de l’auguste famille royale et au peuple britannique, ses sincères condoléances et sa profonde sympathie.

Avec la disparition de la reine Elizabeth II, le Royaume du Maroc a perdu une «grande amie spéciale qui était profondément respectée», avait souligné le Roi, ajoutant que la Reine «tenait particulièrement à renforcer l’amitié de longue date entre nos deux monarchies séculaires».

Dans ces circonstances les plus difficiles, le Souverain s’est remémoré, avec beaucoup d’estime, «les qualités et les mérites de cette illustre Reine qui se tenait, invariablement, comme un symbole de la grandeur du Royaume-Uni, consacrant sa vie entière aux services de son pays».

«Sous le règne de cette Monarque exceptionnelle, le Royaume-Uni a réalisé beaucoup de progrès et prospérité et acquis une grande stature aussi bien sur le plan régional qu’international», écrivait le Roi dans ce message.

Gabon : la ministre de l’éducation annonce le retour des cours à l’ENI

Camelia Ntoutoume Leclercq, a annoncé la reprise des cours pour la formation des instituteurs de l’école normale et a évoqué de nombreuses résolutions dans leur institution.

 

Après avoir passé sept ans d’inactivité, l’école normale des instituteurs entend reprendre ses cours. En effet, pour permettre la bonne marche de cette institution, la ministre Camelia Ntoutoume a rencontré le syndicat gabonais des enseignants et formateurs (Sygef), où elle a examiné leurs différentes doléances.

Au terme de ces échanges, le ministre de l’Éducation nationale a promis que le gouvernement prendrait en compte les problèmes liés au plan de carrière des enseignants formateurs et leur renouvellement, les budgets, les problèmes structurels, et biens d’autres afin de permettre le bon fonctionnement de cet institut.

Rappelons que, la reprise des cours à l’ENI, va permettre de relancer la formation des enseignants de l’école primaire qui, depuis plusieurs années est observé par un déficit de personnels depuis le gel des recrutements par l’État.

Afrique du Sud : le trône déchire le peuple zoulou

La querelle de succession du roi Goodwill Zwelithini, mort en mars 2021 après 50 ans de règne, a coûté la vie à Dumisani Khumalo, le conseiller de l’héritier contesté.Le trône du royaume zoulou attise toutes les convoitises. À un mois de la cérémonie d’officialisation du nouveau roi Misuzulu Zulu au stade de Durban, par le président Cyril Ramaphosa, la contestation se radicalise.

Dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 septembre, Dumisani Khumalo a été assassiné devant sa maison par plusieurs hommes armés. Il revenait de la danse des roseaux. Une fête traditionnelle célébrant la virginité des jeunes femmes à Nongoma, dans la province du KwaZulu-Natal. C’était la première grande sortie publique du roi Misuzulu Zulu depuis son couronnement en fin août.

Les responsables provinciaux du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC, sigle anglais), ont dénoncé un acte de lâcheté et déploré la mort d’un pilier de la famille royale. Dumisani Khumalo a servi l’actuel monarque zoulou et son père comme conseiller.