Les FACI : une armée de plus en plus professionnelle

Les 46 soldats ivoiriens arrêtés en juillet à Bamako sont toujours en détention au Mali. L’autorité de transition malienne persiste à les présenter comme des mercenaires. Une assertion qui remet publiquement en cause le professionnalisme de l’armée ivoirienne. Analyse d’une des armées les plus prometteuses d’Afrique de l’Ouest.Les Forces armées de Côte-d’Ivoire (FACI) ne sont pas inconnues en Afrique, surtout au Mali. En 2021, une interview par l’ONU d’un officier supérieur du bataillon ivoirien installé dans ce pays voisin insistait sur l’action et les sacrifices consentis par les soldats des FACI au service de la population malienne. Depuis 2017, un contingent y est en permanence projeté. Au fil des années, ce contingent s’est densifié et professionnalisé pour passer de 150 soldats en 2017, à 650 en 2022. Au mois d’août, en pleine crise bilatérale entre Abidjan et Bamako, l’armée ivoirienne poursuivait ses rotations au sein de la Minusma. Une preuve supplémentaire de la bonne intégration des forces d’Abidjan au sein des instances internationales.

Ces capacités ne sont pas fortuites. Elles sont le fruit d’une politique volontaire de l’État ivoirien, et notamment du Président Alassane Ouattara, destinée à professionnaliser ses forces armées. Entamée dès 2011, la réforme du secteur de la sécurité (RSS), s’est accélérée à partir de 2017. En une décennie, les forces ivoiriennes sont passées d’une entité politisée et peu efficace, à une force de cohérente en perpétuelle progression. Raison pour laquelle ces forces sont éligibles aujourd’hui à des projections dans des zones de conflits comme le Mali.

Une armée qui monte en puissance

Les FACI sont encore en phase de reconstruction. Depuis 2017, des efforts importants ont été consentis par le gouvernement ivoirien pour rationaliser la chaîne de commandement, dépolitiser la troupe et fournir de meilleures conditions de vies et d’entraînement aux soldats. Comme le soulignait, en 2021, le Military Balance (de l’International Institute for Strategic Studies), une base de données militaires internationales de référence : « Les forces armées [ivoiriennes, ndlr] continuent de se régénérer et les initiatives de RSS se poursuivent ».

Ces efforts se sont matériellement traduits par une hausse tendancielle des budgets alloués aux armées. Entre 2014 et 2021, ceux-ci ont quasiment doublé pour atteindre plus de 600 millions de dollars. Un des plus importants d’Afrique de l’Ouest. Ils ont permis la construction de nombreuses infrastructures, mais aussi l’achat d’équipements et de capacités technologiques (drones, blindés, etc). Peu de forces armées ouest-africaines peuvent se prévaloir d’une telle dynamique (Bénin, Mauritanie, Niger, Tchad, etc)

Les armées ivoiriennes profitent également d’un partenariat de défense resserré avec la France : une des armées parmi les plus puissantes et expérimentées du monde. L’Armée française fournit chaque année de nombreuses formations aux soldats et pilotes ivoiriens : formations fondamentales, stages d’aguerrissement, exercices et manœuvres, etc.

Ce partenariat opérationnel a encore prouvé sa solidité récemment. Après un premier voyage en juin, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, s’est déplacé une nouvelle fois en France, le 12 juillet, pour participer à une réunion de financement de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme de Jacqueville (AILCT). Inaugurée en juin 2021, cette académie est un centre d’entrainement dédié au contre-terrorisme. Elle doit aussi participer à la création d’une culture africaine commune de contre-terrorisme. Son installation en Côte d’Ivoire est une preuve de la maturité militaire du pays.

Quelques jours plus tard, c’est le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, accompagné du Chef d’état-major français des armées, le Général Burkhard, qui faisait le déplacement afin de constater la solidité des relations de défense franco-ivoiriennes.

Augmentation de la cadence opérationnelle

Parallèlement à leur régénération, les FACI engrangent des résultats concrets sur le terrain. Dès 2018, les FACI participent avec succès à des opérations multinationales de contre-terrorisme, telle que Koudalgou II, avec le Burkina-Faso et le Ghana. Cette opération est menée dans le cadre de l’Initiative d’Accra, un forum de coopération militaire créé en 2017 qui regroupe Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger et Togo.

En 2020, la Côte d’Ivoire s’illustre aussi lors de l’opération Comoé. Elle est menée avec le Burkina-Faso, afin de débusquer les points d’appui des groupes armés terroristes sur la frontière nord du pays. Par ailleurs, les FACI, déployées dans le nord du pays, ont su à plusieurs reprises repousser des attaques menées par les groupes armés terroristes (GAT). Le lancement de l’AILCT devrait renforcer, d’ici à quelques années, ces capacités intra-africaines d’opération en coalition, avec la Côte d’Ivoire comme nation cadre.

Le déploiement du 1er BPP au sein de la Minusma, depuis 2017, est aussi un signal de la mise en conformité croissante des armées ivoiriennes avec les standards internationaux d’opérabilité. Inversement, l’engagement au sein de la Minusma, participe à la montée en puissance des FACI via les formations dédiées – généralement prodiguées par des sociétés militaires privées – en amont des déploiements. En aval, les forces profitent des retours d’expériences (Retex) des personnels déployés. Un cercle vertueux qui permet de donner une expertise précieuse aux personnels des FACI en rotation au sein du bataillon.

Même si le processus de modernisation des forces ivoiriennes est toujours en cours, ces dernières peuvent désormais être considérées comme professionnelles. Les récentes opérations témoignent factuellement d’un noyau de plus en plus élargi d’opérateurs et de personnels bien formés. Pour le reste, le suivi des réformes est inspecté de près par le gouvernement et les récents progrès permettent de se montrer optimiste.

Gabon : Ali Bongo Ondimba en visite à Port-Gentil

Le chef de l’Etat effectue depuis le 27 septembre 2022, une visite dans la ville de Port-Gentil.

 

Accueilli par une grande foule sous la pluie, à Port-Gentil, le chef de l’État a échangé avec les populations pour s’imprégner de leur quotidien. Arrivée à Port-Gentil, Ali Bongo a pu voir l’avancée des grands chantiers inscrits dans le Plan d’investissement triennal dans cette province sur la période 2022-2025.

Il s’est ainsi rendu à la Base navale, en sa qualité de Chef suprême des Forces de défense et de sécurité, où il a échangé avec les responsables de la Marine nationale. Puis, il a effectué une visite du Centre multisectoriel de formation et d’enseignement professionnel de Ntchengue qui, comme ceux de Nkok et de Mvengue, accueillera prochainement de jeunes Gabonais pour des formations dans divers corps de métiers.

En compagnie du ministre de la Santé et des Affaires sociales, Dr Guy Patrick Obiang, Ali Bongo a, en outre, visité le Centre hospitalier régional de Port-Gentil, principalement le service abritant la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) où s’est entretenu avec les représentants de ladite structure. Aussi, le chef de l’État s’est rendu au Centre d’hémodialyse de la ville du pétrole afin de s’assurer de la prise en charge optimale des patients.

Rappelons que c’est une visite de 48h. la première visite du chef de l’État à Port-Gentil était prévue pour le 24 juin 2022. Mais elle a été annulée à la dernière minute du fait de la montée des cas de Covid-14 dans le pays.

Burkina : lourd bilan après l’attaque d’un convoi à Djibo

Au lendemain de l’attaque d’un convoi d’approvisionnement à destination de Djibo, le gouvernement dresse un lourd bilan.La réaction des autorités burkinabè suite à l’attaque, lundi 26 septembre, d’un convoi de ravitaillement à destination de la ville de Djibo, à plus de 200 kilomètres au nord de Ouagadougou, est intervenue vingt-quatre heures après l’incident.

Selon un communiqué signé par le porte-parole du gouvernement de transition, Wendkouni Joël Lionel Bilgo, « le convoi a été attaqué par des terroristes près de la localité de Gaskindé (province du Soum, région du Sahel) ce 26 septembre ».

Le bilan provisoire officiel fait état de 11 morts parmi les militaires et 28 blessés dont 20 militaires, 1 VDP (Volontaire pour la Défense de la Patrie) et 7 civils. « Une cinquantaine de civils sont aussi portés disparus et les recherches se poursuivent », ajoute le communiqué.

« L’embuscade a également causé d’importants dégâts matériels », souligne le Gouvernement, réaffirmant « son engagement et celui de l’ensemble des forces patriotiques en lutte contre le terrorisme à tenir le serment de défendre et de libérer notre peuple de l’emprise des forces obscurantistes qui veulent l’asservir par la violence aveugle et la terreur ».

Pour reprendre l’ascendant face aux groupes jihadistes qui déstabilisent cet Etat du Sahel, le président de la transition, le lieutenant-colonel Paul Henri Damiba, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat contre le président de la République Roch Marc Christian Kaboré en janvier 2022, multiplie les initiatives.

 Le chef de l’Etat burkinabé a institué un cadre de dialogue avec les jihadistes burkinabé désirant déposer les armes. Face à la nation au début du mois de septembre pour faire le bilan de l’opération baptisée « reconquête de notre pays », il a affirmé avoir renforcé les moyens de l’armée.

A l’Assemblée générale des Nations unies, le lieutenant-colonel Damiba a appelé la communauté internationale à l’aide. Dans cette dynamique, le président burkinabé a rencontré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov en vue du renforcement de la coopération de son pays avec Moscou.

Economie et enseignement supérieur au menu des quotidiens marocains

L’avis du Conseil de la concurrence sur le marché des carburants et les enjeux du recrutement dans le secteur de l’enseignement supérieur sont les principaux sujets traités par les quotidiens parus ce mardi.Evoquant l’avis rendu par le Conseil de la concurrence sur le marché des carburants, +L’Opinion+ écrit que ce rapport, qui couvre la période entre 2018 et 2022, révèle que les pétroliers ont profité de la libéralisation pour faire exploser leurs marges.

Cette situation pourrait s’expliquer par le niveau de rentabilité financière très élevé que cette activité permet de générer et qui n’incite pas les opérateurs à une rivalité concurrentielle par les prix sur ces marchés, du moment qu’ils sont assurés, ou presque, de la réalisation de résultats positifs quels que soient la conjoncture ou le nombre d’opérateurs, déplore la journal.

Cela pourrait s’apparenter à une configuration de situation de rente, puisqu’ils ont la garantie qu’aucun nouvel entrant n’aura la taille ni les capacités financières pour venir les bousculer, ajoute-t-il.

C’est pourquoi, une réforme profonde du cadre légal et réglementaire régissant le marché des hydrocarbures devient nécessaire, d’autant plus que les activités économiques liées aux marchés du gasoil et de l’essence, sont toujours régies par des textes désuets, voire obsolètes, qui datent des années 70 du siècle dernier, et ce, malgré les bouleversements qui ont marqué les marchés de ces produits, soutient-t-il.

+Aujourd’hui le Maroc+, quant à lui, estime que l’avis du Conseil a plus particulièrement établi deux faits majeurs, entre autres conclusions.

Le premier est que, contrairement aux fausses vérités, le niveau et volume des marges dégagées par l’ensemble des distributeurs n’est finalement pas celui que les réseaux sociaux ont martelé des mois durant.

Le second constat est qu’il n’y a strictement aucune ombre d’entente entre opérateurs sur les prix de vente, explique le quotidien.

Les sages et experts de ce Conseil n’ont rien inventé, mais seulement collecté, compilé et analysé des données auprès des opérateurs et des acteurs du secteur, relève-t-il.

Il s’agit là de la réponse la plus institutionnelle qui soit, émanant de la seule autorité habilitée constitutionnellement à rendre de tels verdicts, ajoute-t-il.

+L’Economiste+, qui s’attarde sur le secteur de l’enseignement supérieur, écrit que la rentrée universitaire est marquée par deux grandes nouvelles: un record de 2.350 recrutements pour les universités en 2023, et la fin des postes dits « transformés ».

Instaurée il y a quelques années, l’expérience des postes “transformés”, c’est à dire, récupérer des docteurs d’autres départements ministériels et les affecter à l’enseignement et à la recherche pour trouver une solution au déficit d’enseignants, a montré ses limites, constate l’éditorialiste.

L’Enseignement supérieur ayant subi les conséquences du sous-investissement chronique en capital humain, cet effort en recrutement, lié à la volonté du gouvernement de renforcer la formation en santé et en sciences de l’éducation, devrait être maintenu, voire augmenté, plaide-t-il.

Inflation : les Sénégalais pour « une application rigoureuse » des mesures

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur les réactions des populations à propos de la promesse de réduction de la vie chère par le président Macky Sall.Sud Quotidien interroge experts et politiques sur la réduction des prix promise par le chef de l’Etat pour soulager les ménages et recueille « orientations et rejets ». « Macky Sall ne peut pas réduire la hausse des prix à sa plus simple expression », indique l’opposant et économiste Mamadou Lamine Diallo. Son homologue Thierno Thioune recommande « aux autorités de s’attaquer aux causes structurelles » alors que Moustapha Tall, importateur de riz, note que « l’Etat doit rapidement réguler la filière riz ».

Sur les mesures présidentielles contre la vie chère, L’AS indique que « les Sénégalais exigent une application rigoureuse ». « Il faut qu’il y ait un suivi, car le gouvernement a pris beaucoup de mesures de ce genre qui n’ont abouti à rien », note Aïssata Sy, une Sénégalaise de 30 ans. « L’Etat doit mettre les bouchées doubles pour gagner le combat contre la cherté des denrées alimentaires. Il doit renforcer les contrôles dans les boutiques, mais surtout sanctionner tous ceux qui ne respectent pas les instructions du chef de l’Etat », préconise Moussa, habitant de la banlieue dakaroise.

Toutefois, L’Observateur note que « les femmes +conjurent+ le mâle » dans cette situation de morosité économique, citant un rapport de l’Agence nationale de la statistique et la démographie (ANSD). En effet, l’apport colossal de l’entreprenariat et du leadership féminins à la création de richesses au Sénégal se chiffre à hauteur de « 2681 milliards FCFA ». Les femmes sont également « leaders dans le secteur tertiaire » même si la construction et les transports leur « résistent encore ».

Cheffe de la diplomatie sénégalaise, Aissata Tall Sall s’illustre aussi dans le domaine de l’économie. Selon Le Soleil, elle a représenté son pays à la troisième réunion de la commission mixte Sénégal-Arabie Saoudite. « Riyad et Dakar prennent le virage économique » par la mise en place d’un Conseil d’affaires sénégalo-saoudien, note le quotidien national. Déjà, le Fonds saoudien a débloqué 42 milliards FCFA pour participer au financement de la construction de l’autoroute Dakar-Tivaouane-Saint-Louis.

Toujours sur l’actualité économique, Le Quotidien se fait l’écho d’une affaire de trafic de devises à Rosso, à la frontière sénégalo-mauritanienne, soulignant que les services douaniers sénégalais ont réalisé le « jackpot » en procédant à la saisie de 1,2 milliard. « Les deux présumés trafiquants convoyaient l’argent vers la Mauritanie », précise le journal.

Maroc: Le 15ème Festival du Film de Femmes de Salé célèbre le cinéma africain

La 15ème édition du Festival International du Film de Femmes de Salé (FIFFS), dont le coup d’envoi a été donné lundi soir, célèbre cette année le cinéma africain dans le sillage du choix de la ville de Rabat en tant que capitale de la culture africaine.Cette édition, marquée par une programmation «spéciale Afrique », avec le Sénégal comme invité d’honneur, connait la participation de dix films au titre de la compétition officielle dans la catégorie des films de long métrage, dont neuf films réalisés par des femmes, représentant 19 pays d’Europe, d’Amérique du Sud, d’Afrique, d’Asie et d’Océanie.

Le festival compte aussi une compétition officielle dans la catégorie des films documentaires qui abordent le combat des femmes pour l’égalité et contre toutes les formes de discrimination, avec la participation de cinq films arabes, africains et européens, en plus du prix jeune public pour les films de court et long métrages.

Outre un séminaire sous le thème “L’amour du cinéma au Maroc : de la cinéphilie à la critique”, cette édition se distingue par la tenue du “dialogue des cinéastes”, une rencontre ouverte autour du livre “L’image de la femme dans le cinéma arabe”, une séance dite “carte blanche”, la présentation d’ouvrages en relation avec le thème du festival et la réalité du cinéma au Maroc, ainsi que deux ateliers autour de “l’éducation à l’image” et l’écriture cinématographique (créateur de film/séquence).

Dans une allocution de circonstance, le présidente de l’Association Bouregreg, Noureddine Chemaou, a indiqué que cette manifestation artistique « est devenue l’un des plus importants festivals dédiés aux femmes », relevant que le FIFFS « met constamment en lumière les parcours de femmes ayant brillé dans le domaine cinématographique à l’échelle nationale, arabe et africain.»

« Le FIFFS constitue un trait d’union entre les cultures et les valeurs humaines qui font du cinéma un moyen incontournable d’expression et de communication », a-t-il ajouté.

Lors de la cérémonie d’ouverture, un hommage a été rendu à plusieurs figures féminines ayant marqué de leur empreinte le monde du cinéma, à l’instar de la réalisatrice française et pionnière du cinéma africain, Sarah Maldoro, la réalisatrice franco-marocaine d’origine juive, Simon Bitton, et la star du cinéma égyptien, Laila Elwi.

En outre, le festival a vu la projection du film « Atlantique » (Sénégal, 2019) de la réalisatrice sénégalaise Maty Diop.

Massacre 28-Septembre, les Guinéens se souviennent avant le procès

La Guinée s’apprête à vivre un procès historique à partir de mercredi 28 septembre, treize ans jour pour jour après le massacre de plus de 150 personnes à Conakry.Le 28 septembre est souvent une date mémorable pour les Guinéens. En 1958, Sékou Touré votait « non » au référendum instituant une « communauté » franco-africaine proposée par le général de Gaulle. Ce refus du premier président guinéen avait permis à la Guinée de devenir le premier pays d’Afrique subsaharienne d’être indépendant de la France.

A la même date, en 2009, le stade de la capitale, Conakry, nommé d’après la date du référendum sur l’indépendance, a été transformé en une scène de crime immense. Plus de 150 personnes y étaient tuées, une centaine de femmes violées et 1400 blessés par les soldats de la junte d’alors, selon le rapport d’une commission d’enquête des Nations unies, publié trois mois après les faits.

C’est le procès de cette tuerie sans commune mesure qui s’ouvre ce mercredi à Conakry. Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte militaire de décembre 2008 à janvier 2010, figure parmi les onze personnes citées pour comparaître devant le tribunal. Il est rentré dimanche de Ouagadougou, la capitale burkinabè, où il était en exil depuis sa perte du pouvoir, « pour répondre à sa convocation liée au procès du 28 septembre », selon Pépé Antoine Lamah, l’un de ses avocats.

Le 28 septembre 2009 réveille encore des frissons et un traumatisme pour Fatoumata Dramé, Guinéenne de 55 ans, victime de sévices sexuels après son enlèvement du stade de Conakry par des soldats. « Même évoquer le nom du stade du 28-Septembre me donne des vertiges », raconte cette mère de cinq enfants sur TV5 Monde. Elle relate que les forces de l’ordre l’avaient kidnappée aux abords du stade livré depuis deux heures au chaos et à la panique. Ils l’avaient emmenée et séquestrée seule pendant deux semaines au cours desquelles quatre soldats ont assouvi leurs pulsions.

Une opportunité politique pour Doumbouya ?

« C’était comme dans une jungle. Ça courait partout, les enfants, les jeunes sautaient par-dessus les murs tandis que les militaires leur tiraient dessus. Les plus chanceux parvenaient à s’échapper, même blessés, alors que d’autres retombaient du mauvais côté avant d’être achevés », se souvient le journaliste Mouctar Bah, correspondant de l’AFP et de RFI.

Après la mort du général Lansana Conté, resté chef de l’Etat de la Guinée durant 24 ans, un groupe d’officiers, avec à leur tête le capitaine Moussa Dadis Camara, instaurait une « transition » par la force. Après neuf mois d’exercice, le chef de la junte militaire est soupçonné par l’opposition de vouloir se maintenir au pouvoir. Elle dénonce son éventuelle candidature à l’élection présidentielle de janvier 2010 et appelle à un rassemblement « pacifique », le 28 septembre 2009, au grand stade de Conakry. Des dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées alors au stade pour démontrer la force de l’opposition et dissuader le capitaine Moussa Dadis Camara.

Les autorités militaires avaient interdit la manifestation et annoncé la fermeture du stade. Mais la foule a quand même convergé et forcé les portes du stade. Après une atmosphère festive jusqu’à midi, d’après les témoins, les soldats ont commencé à tirer, de l’extérieur, des lacrymogènes dans l’enceinte. Ils ont par la suite bloqué les accès du stade avant d’ouvrir le feu sur la foule. Les témoins rapportent que des personnes ont trouvé la mort en sautant des tribunes alors que d’autres ont été piétinées dans la bousculade.

Si l’instruction des magistrats guinéens est close depuis fin 2017, il manquait cependant une volonté politique du régime d’Alpha Condé (2010-2021) pour vider ce lourd dossier judiciaire. Selon certains observateurs, l’ex-chef de l’Etat, renversé le 5 septembre 2021, ne voulait pas se mettre à dos un certain nombre d’officiers qui s’étaient mis à son service après son élection. Son coup d’Etat a donc permis l’ouverture du procès qui constitue une opportunité politique pour le chef de la junte militaire, Mamadi Doumbouya, dont le régime s’est pourtant raidi.

Sénégal : lancement officiel de la Communauté Lionstech Invest

Lionstech ambitionne de sélectionner les entreprises innovantes sénégalaises à fort potentiel pour soutenir leur accélération et les connecter plus facilement à des investisseurs et des partenaires stratégiques.Les investisseurs locaux et internationaux font de plus en plus confiance aux jeunes entrepreneurs africains. De janvier à mai 2022, les start-ups du continent noir ont réalisé une levée de fonds record pour un total de 2,7 milliards de dollars contre un total d’environ 1,2 milliard de dollars sur la même période en 2021. Cela représente une croissance de plus de 100 % dans le volume de financement enregistré depuis le début de l’année.

Cette manne financière est cependant inégalement répartie. Les jeunes pousses anglophones se taillent ainsi la part du lion au détriment des start-ups francophones. Partant de ce constat, la Délégation générale à l’entreprenariat rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), en partenariat avec l’Ambassade de France ainsi que d’autres acteurs de l’écosystème numérique, a officiellement lancé la communauté Lionstech Invest.

Celle-ci ambitionne de sélectionner les entreprises innovantes sénégalaises à fort potentiel au sein de l’écosystème pour soutenir leur accélération et les connecter plus facilement à des investisseurs et des partenaires stratégiques.

La communauté Lionstech Invest s’appuiera ainsi sur 4 grands piliers. Le premier est une enveloppe de 2 millions d’euros portée par la DER/FJ et l’Ambassade de France au Sénégal, en plus des opportunités de co-investissement, pour des financements directs aux start-ups/PME innovantes à fort potentiel de croissance et d’impacts.

Le deuxième pilier concerne des programmes d’accélération et des ressources d’experts proposées par les partenaires pour accompagner la montée en puissance de l’écosystème, notamment sur le sujet de l’investissement.

La plateforme digitale Euroquity de Bpifrance et ses services sur mesure est le troisième pilier de ce projet. Elle vise à faciliter les mises en relation entre les start-ups et les écosystèmes en Europe et en Afrique, notamment avec les investisseurs locaux et internationaux.

Le quatrième et dernier pilier consistera à des évènements premium au Sénégal et des délégations Lionstech Invest à l’international pour mettre en visibilité les pépites de l’écosystème, réseauter, s’informer et rester à l’affût des tendances.

Militaires ivoiriens détenus au Mali : « soutien total » de Paris à Abidjan

Le ministre français de l’Intérieur M. Gérald Darmanin, a traduit mardi à Abidjan le « soutien total » de son pays à la Côte d’Ivoire, à l’issue d’une audience avec Alassane Ouattara.M. Gérald Darmanin a dit être venu apporter un message de salutation amical de la part de Emmanuel Macron, le président de la République française, au chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara. Ils ont ensuite évoqué la question de la stabilité régionale.   

Le ministre français de l’Intérieur a indiqué avoir parlé de « la situation difficile qui se déroule aujourd’hui sur le Mali », avant de déclarer que « notre soutien est total auprès du gouvernement de la Côte d’Ivoire pour ces soldats qui sont aujourd’hui emprisonnés ».   

Il a visité ce même jour l’Académie de lutte contre le terrorisme à Jacqueville (Sud), pour lequel « la Côte d’Ivoire et la France sont très engagés et pour lequel (les deux pays veulent) continuer à aider évidemment pour la stabilité de l’Afrique » et de la région ouest-africaine. 

Après avoir relevé l’excellence et la qualité des relations d’amitié entre Paris et Abidjan, il a souligné que sa visite à Abidjan et celles de bien d’autres autorités françaises avant lui, visent notamment à consolider chaque jour davantage cette coopération. 

Le ministre français de l’Intérieur a rencontré dans l’après-midi le ministre d’Etat, ministre de la Défense, M. Téné Birahima Ouattara, à son Cabinet. A sa sortie d’audience, il n’a fait aucune déclaration à la presse. En dépit des appels de l’ONU et de la Cedeao à libérer les 46 soldats ivoiriens, Bamako soutient qu’ils sont des  « mercenaires », ce qu’Abidjan réfute.  

Football : la Côte d’Ivoire étrille la Guinée en amical (3-1)

Les Eléphants de Côte d’Ivoire se sont imposés mardi face à la sélection de la Guinée sur le score de (3-1), lors d’un match amical international au stade de la Licorne, en France.En battant le Syli national de Guinée, les Eléphants réussissent leur deuxième match amical de la fenêtre FIFA. La Côte d’Ivoire a ouvert le score avec Ibrahim Sangaré à la 30e minute. Le second but a été marqué par Souleymane Doumbia à la 41e minute et le 3e but (45+1′) par Seko Fofana.

La Guinée perd ses moyens face à un système de jeu des Eléphants plus structuré qui montait en puissance et gagnait en intensité. Mais, dans la seconde partie de la rencontre, le défenseur guinéen Mouctar Diakhaby trouve la faille et réduit le score à la 52e minute.  

Dans les dernières minutes de jeu, les joueurs Guinéens, visiblement entreprenants, vont davantage mener l’offensive pour égaliser et créer la différence. Cependant, les pachydermes qui ne cèdent pas, font un repli pour créer une masse défensive, ce qui leur réussit jusqu’au sifflet final.