Un avion de chasse de la RDC touché par un missile rwandais

Le Rwanda, qui accuse la République démocratique du Congo (RD Congo) voisine de violer son espace aérien pour la troisième fois, a pris pour cible et touché un avion de chasse qui, selon Kigali, survolait son territoire.Est-ce la goutte d’eau de trop ? Les autorités rwandaises ont déclaré avoir abattu un Sukhoi-25 (SU-25) de la République démocratique du Congo (RD Congo) en guise de « mesures défensives », après que l’aéronef a violé l’espace aérien rwandais. Pour le moment, on ignore ce qu’il est advenu de l’appareil et de son équipage après qu’il a été touché par un missile rwandais.

Le Rwanda a mis en garde Kinshasa contre ce qu’il appelle des actes d’agression ouverts, alors que la tension continue de monter entre les deux voisins en raison de l’escalade du conflit dans l’est de la RD Congo.

Kinshasa a accusé à plusieurs reprises Kigali de soutenir les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) dans leur progression vers les villes de l’est du pays, une allégation que le Rwanda dément avec véhémence.

Le Rwanda affirme également que la RD Congo est de connivence avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), un mouvement rebelle dominé par les Hutus, soupçonné d’avoir participé au génocide rwandais de 1994.

En novembre dernier, la RD Congo a présenté ses excuses après qu’un de ses avions de chasse, qui n’était pas armé, se soit « égaré au Rwanda ».

Elle a déclaré que le survol était un accident et que l’avion était en mission de reconnaissance.

Un incident similaire impliquant un autre avion militaire congolais s’est produit quelques jours plus tard, suscitant de nouvelles protestations de Kigali.

Les autorités de Kinshasa n’avaient pas commenté l’affirmation de Kigali selon laquelle elle aurait tiré sur un avion de chasse étranger qui se serait égaré sur son territoire.

Cependant, le gouvernement de la RD Congo a fermement condamné, dans un communiqué du ministère de la Communication, l’attaque, ce mardi 24 janvier, de son avion de chasse par le Rwanda et « se réserve le droit légitime de défendre son territoire ».

Les relations entre Kigali et Kinshasa se sont détériorées à la suite de la résurgence du M23, composé d’anciens rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dans l’est de la RD Congo.

Sénégal : l’ex-PM Aminata Touré perd son mandat parlementaire

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur la déchéance du mandat de député d’Aminata Touré dite « Mimi », ex-baronne du régime de Macky Sall qui s’est retrouvée dans l’opposition depuis quatre mois.Walf Quotidien évoque la déchéance du mandat parlementaire de l’ex-Premier ministre Aminata Touré et explique « comment » les coalitions au pouvoir Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir) et de l’opposition Wallu Sénégal (sauver le Sénégal) « ont liquidé Mimi », le surnom de l’ex-proche de Macky Sall, le président qui marche « sur les pas de (son prédécesseur Abdoulaye) Wade ».

Toutefois, la concernée qui a fait du combat contre l’éventuelle troisième candidature à la présidentielle de 2024 de son ex-mentor son cheval de bataille, souligne dans le journal : « Cela ne me fera reculer d’un iota ».

Malgré tout, Le Quotidien constate que « le Touré joué » pour l’ancienne présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese), déchue de son mandat de député. « Je reste déterminée à poursuivre mon combat », a-t-elle réagi même si Bés Bi remarque que « Mimi siège dehors ».

Selon ce journal, Benno Bokk Yakaar « invoque les +jurisprudences+ Mbaye Ndiaye, Moustapha Cissé Lô, Issa Sall » pour déchoir Aminata Touré de son mandat parlementaire de concert avec des députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) d’Abdoulaye Wade. Ainsi, Bés Bi note que ce parti « se venge de Mimi », ministre de la Justice en 2016 lors de la condamnation de Karim Wade, ex-puissant ministre du régime libéral, pour enrichissement illicite.

Sud Quotidien souligne que l’« évincement de Mimi Touré par Benno » n’a pas été fait dans les règles de l’art puisque « le règlement intérieur de l’Assemblée nationale a été piétiné, la loi constitutionnelle tronquée ». Spécialiste en droit parlementaire, Alioune Souaré explique à L’Observateur que « le Bureau de l’Assemblée n’a pas cette prérogative » de « démackyller » Aminata Touré. Cette dernière assure toutefois qu’elle « saisira les voies de recours légal pour redresser cette forfaiture scandaleuse ».

Au demeurant, le journal, qui semble ne pas comprendre « le jeu trouble du PDS qui a fait pencher la balance » pour l’exclusion d’Aminata Touré du parlement, se pose des « questions sur l’avenir politique de l’ex-Premier ministre et sa place dans l’opposition ». Bés Bi rappelle que Mme Touré a été « citée dans un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) » et se demande dès lors si elle ne sera pas « livrée à la justice ».

Pendant ce temps, Le Soleil note un « intense ballet diplomatique » ce jour au Sénégal à l’occasion du Sommet sur la souveraineté alimentaire organisé à Dakar. En plus du président irlandais Michael Daniel Higgins reçu hier au palais de la République par son homologue sénégalais Macky Sall, dix-huit « chefs d’Etat et de gouvernement, trois vice-présidents, quatre Premiers ministres et vice-Premiers ministres, onze ministres et chefs de délégation et six dirigeants d’organisations internationales sont » présents dans la capitale sénégalaise pour cet événement.

En football, Stades affirme que les attaquants sénégalais Nicolas Jackson et Bamba Dieng sont « sur le point de changer d’air ». Pensionnaire de Villarreal (élite espagnole), le premier est ciblé par Bournemouth qui pourrait réaliser « un transfert record en Premier League » anglaise. Pour retrouver de la compétitivité, le joueur de l’Olympique de Marseille se dirige de son côté vers Lorient, toujours en Ligue 1 française, et son prix est « évalué à 3,2 milliards FCFA », selon le quotidien sportif.

A l’inverse, leur compatriote Alfred Gomis fait des « douloureuses confessions » à Walf Quotidien. « Snobé » par son club français Rennes depuis le début de la saison, le gardien numéro deux des Lions dit qu’il est « passé de tout à rien ». « Pour le club, je ne fais plus partie du projet », a regretté le portier sénégalais avant d’ajouter qu’un « retour en Série A (italienne) n’est pas exclu ».

Afrique : ouverture du Sommet Dakar 2 sur l’Agriculture

Co-organisé par le Sénégal et la Banque africaine de développement (Bad), cet événement vise à « libérer le potentiel de production alimentaire » du continent.Comment nourrir l’Afrique ? Durant trois jours, du 25 au 27 janvier 2023, une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement, accompagnés de plusieurs experts dans leurs délégations, tenteront de répondre à cette question, thème du Sommet Dakar 2 qui s’est ouvert mercredi matin au Centre international de conférences Abdou Diouf à Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de Dakar.

Au cours de rencontre axée sur l’action, ces dirigeants tiendront des réunions pour mobiliser et mettre en cohérence les ressources gouvernementales, les partenaires au développement et le financement du secteur privé pour libérer le potentiel alimentaire de l’Afrique, lit-on sur le site de la Banque africaine de développement (Bad), co-organisatrice de l’événement.

« Ce ne sera pas un sommet comme les autres », a promis la vice-présidente de la Bad pour l’agriculture, le développement humain et social, Beth Dunford, interrogée par RFI.

Les conséquences de la pandémie de la Covid-19 et de la guerre en Ukraine frappent de plein fouet les pays africains, obligés d’agir. « Nous savons que près de 250 millions d’Africains dorment chaque nuit en ayant faim, et c’est inacceptable. Nous savons aussi que les prix des denrées alimentaires augmentent, donc les populations ont plus de mal à nourrir leurs familles. Le coût des engrais augmente également, les agriculteurs ont des difficultés à produire plus. Donc c’est le moment de se mobiliser pour renforcer la souveraineté alimentaire et la sécurité alimentaire », plaide-t-elle.

Pour y arriver, la Bad compte sur la levée des obstacles au développement agricole et en l’accompagnant d’investissements nouveaux. Cela permettrait de porter la production agricole de l’Afrique de 280 milliards de dollars par an à mille milliards de dollars d’ici 2030.

Selon la Bad, investir dans l’augmentation de la productivité agricole, soutenir les infrastructures, les systèmes agricoles adaptés au climat, avec des investissements du secteur privé tout au long de la chaîne de valeur alimentaire, peuvent aider à faire de l’Afrique un grenier pour le monde.

Durant ce sommet, souligne la Banque africaine de développement, les acteurs du secteur privé s’engageront à développer des chaînes de valeur critiques. Les gouverneurs des banques centrales et les ministres des Finances s’engageront aussi à élaborer des dispositifs de financement pour la mise en œuvre des pactes pour l’alimentation et l’agriculture, en collaboration avec les ministres responsables de l’agriculture, ainsi qu’avec les acteurs du secteur privé, y compris les banques commerciales et les institutions financières.

Le programme du Sommet est axé sur les priorités suivantes : mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce pour mettre en œuvre des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour certains pays ; mobiliser et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires de développement et le financement du secteur privé autour des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour atteindre la sécurité alimentaire à grande échelle dans chaque pays.

Les discussions permettront également de partager les expériences réussies en matière d’alimentation et d’agriculture dans certains pays et des plateformes pour intensifier le soutien à l’agriculture.

Cela devrait permettre de doubler la productivité agricole grâce à des technologies de pointe, à l’élevage et à l’aquaculture et à des services consultatifs adaptés au climat. De même, il est attendu un soutien à la recherche et le développement pour un pipeline de technologies agricoles résilientes au climat.

Enfin, la rencontre devrait permettre de développer l’infrastructure et la logistique nécessaires avec les zones spéciales de transformation agro-industrielle pour construire des marchés et des chaînes de valeur alimentaires et agricoles compétitives.

Gabon : un gendarme recherché pour pratique de torture sur un élève

Le nommé Rodrigue Mohamed Body, après avoir séquestré et torturé un élève de terminale a réussi à quitter la ville.

 

Les faits remontent au vendredi 20 janvier 2023, lorsque selon le site Gabon Media Time, le jeune Dan Nzahou a été battu par un adjudant de la gendarmerie nationale, sous prétexte qu’il aurait une aventure avec sa sœur cadette. En effet, l’adjudant n’a pas digeré l’histoire selon laquelle sa sœur aurait passé une soirée d’étude avec son camarade. Il a donc appelé et menacé le jeune élève en lui demandant de venir le retrouver dans leur domicile.

Arrivé Dan Nzahou a été séquestré par le gendarme qui s’est mis à le torturer. Tout « en pointant son arme de service qu’il venait de charger sur lui. Ensuite il aurait demandé à sa propre petite sœur de se déshabiller, tels des esclaves les deux élèves auraient été promenés dans la ville jusque devant le domicile du préfet. Tout le long de ce parcours, l’adjudant Body se serait permis de les prendre en photos ».

Alerté le parquet de la république de Mouila a pris l’affaire à main, tout en rassurant que nul n’est au-dessus de la loi et qu’une procédure est en cours pour que le mis en cause réponde des faits qui lui sont reprochés. Révèle le site Gabon Media Time.

Gabon: Bilie By Nze présente les 12 points de son action gouvernementale

Le ministre Bilie By Nze, a présenté hier mardi 24 janvier 2023, son action gouvernementale aux députés.

 

Vous trouverez toute l’intégralité du discours du premier ministre relayé sur le site Gabon Actu:

 

DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE

DE MONSIEUR

Alain-Claude BILIE–BY–NZE

PREMIER MINISTRE, CHEF DU GOUVERNEMENT

Libreville, Palais Léon MBA, le 24 Janvier 2023

Mention spéciale : Seul le prononcé fait foi.

1

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables Membres du Bureau,

Honorables Présidents des groupes parlementaires, Honorables Députés, Mesdames et Messieurs,

Je me tiens devant vous ce mardi 24 janvier 2023, alors que l’équipe gouvernementale que j’ai l’honneur de diriger a vécu le drame de perdre l’un de ses membres les plus éminents en la personne de Michael MOUSSA ADAMO, dont le décès tragique nous a plongé dans la consternation, la tristesse et le deuil.

Michael MOUSSA ADAMO était un frère et un homme d’Etat engagé, connu pour son amour pour le Gabon.

Mes pensées se tournent vers Brigitte son épouse et vers toute sa famille biologique à qui je renouvelle ici les condoléances du Gouvernement.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

33 ans après le début de mon engagement politique, me voici devant vous, en qualité de Premier Ministre, Chef du Gouvernement, afin de me livrer à un exercice républicain prévu par les dispositions de l’article 28a de la Constitution qui dispose, je cite : « Dans un délai de 45 jours au plus, après sa nomination et après délibérations du Conseil des Ministres, le Premier Ministre  présente  devant  l’Assemblée  Nationale  son  programme  de politique générale qui donne lieu à un débat suivi d’un vote de confiance.» Fin de citation.

Je suis donc venu débattre avec vous et solliciter votre confiance, et à travers vous, la confiance du peuple gabonais, dont vous êtes ici les dignes représentants.

2

La  confiance,  Monsieur  le  Président  de  l’Assemblée  Nationale,  sera  le moteur et le socle sur lequel j’entends fixer l’action du Gouvernement que j’ai l’honneur de conduire sous la Haute Autorité  du Président de la République,  Chef  de  l’Etat,  Son  Excellence  Monsieur  Ali  BONGO ONDIMBA, au service du Gabon.

Je voudrais saisir l’opportunité de l’occasion solennelle qui m’ait offerte, pour lui traduire ma profonde gratitude, la reconnaissance de ma famille ainsi que celle de tous les miens.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Députés, Mesdames et Messieurs,

En   portant  son  choix  sur  ma  modeste   personne,  pour   diriger  le Gouvernement de la République à un moment si particulier de l’exercice du mandat  que  le  peuple  gabonais  lui  a  renouvelé  le  27  août  2016,  le Président de la République a démontré, une fois de plus, que tout enfant  du  Gabon,  quels  que  soient  son  origine,  son  rang  social,  ses convictions  religieuses,  peut  avoir  l’opportunité,  par  son  travail,  son engagement, son abnégation, de servir son pays au plus haut niveau des responsabilités gouvernementales.

Par le choix fait sur ma personne, le Président de la République réitère une position de principe traduite en un engagement politique, à savoir : L’EGALITE DES CHANCES. Ce concept qui signifie que, dans un état de droit démocratique, le mérite et l’effort doivent toujours être récompensés.

Me tenant devant vous ce 24 janvier 2023, je suis le visage de l’Egalité des Chances.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

3

Voilà bientôt 7 ans que nous sommes aux responsabilités dans le cadre du deuxième mandat que porte le Président Ali BONGO ONDIMBA.

Voilà bientôt 7 ans que des réformes structurelles ont été engagées, pour accentuer la diversification de notre économie afin de la rendre plus robuste et plus résiliente.

Voilà bientôt 7 ans que des efforts soutenus sont consentis, notamment dans la construction et la modernisation de nos infrastructures routières, portuaires, aéroportuaires, scolaires, hospitalières et j’en passe.

Voilà bientôt 7 ans que nous maintenons le cap pour la transformation du Gabon, tout en préservant notre vivre ensemble et la PAIX qui est notre héritage commun.

Et cependant, il reste encore tant de choses à faire. Et il en restera encore beaucoup à faire dans 10 ans, dans 30 ans, dans 50 ans, car la construction d’un pays est un processus long, qui peut avoir ses lenteurs, ses lourdeurs ou ses temps d’accélération.

Tout pays est en perpétuelle construction et en perpétuelle modernisation. Le Gabon, notre pays, n’y échappe pas.

Pour autant, parvenu à ce stade de notre mandat collectif, celui de la fin dans quelques mois du mandat présidentiel et de la législature en cours, il nous faut répondre à une double exigence.

D’une part, poursuivre la mise en œuvre des réformes et  des projets engagés, tout en recherchant les meilleures solutions de financement pour finaliser les chantiers qui peuvent l’être ; d’autre part, nous attaquer aux

urgences         sociales        auxquelles       nos        compatriotes        se                             trouvent

quotidiennement confrontés.

4

C’est donc sur cette double exigence, que dis-je, cette double mission, que j’entends   inscrire   l’action   de   mon   Gouvernement.   Continuité   et réorientation.

Pour avoir été de tous les Gouvernements depuis septembre 2016, je ne renie rien de ce qui a été fait et, en responsabilité, j’engage la continuité des choix stratégiques opérés, même si j’ai conscience que dans certains cas, nous aurions pu faire différemment.

C’est  le  lieu  pour  moi  de  rendre  hommage  à  l’action  de  tous  mes prédécesseurs.  Je  pense  en  particulier  à  Madame  Rose  Christiane OSSOUKA  RAPONDA,  première  femme  à  avoir  occupé  les  hautes fonctions  de  Premier  Ministre,  Chef  du  Gouvernement,  et,  désormais première femme à être promue à la prestigieuse fonction de Vice-Président de la République.

Une  nomination  qui  conforte  le  leadership  du  Président  Ali  BONGO ONDIMBA dans la promotion de la femme gabonaise.

Permettez-moi   d’avoir   également   une   pensée   toute   spéciale   pour Emmanuel ISSOZET NGONDET, premier fils de l’Ogooué-Ivindo à m’avoir précédé à cette haute et prestigieuse fonction de Premier Ministre, Chef du Gouvernement.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale

Honorables députés, Mesdames et Messieurs,

A côté de cette nécessaire continuité que j’assume, il me faut vous dire Honorables  Députés,  que  j’assume  totalement  l’orientation  sociale  que j’entends donner à l’action de mon Gouvernement.

Honorables Députés, Mesdames et Messieurs,

5

Sans que cela n’ait vocation à justifier quoi que ce soit, nous devons à la vérité, de constater que le mandat que nous vivons a été marqué par de nombreux événements imprévisibles et incontournables, qui ont fortement et durablement impacté la vie de la Nation.

Il y a d’abord eu en octobre 2018, l’accident de santé du Président de la République Ali BONGO ONDIMBA.

Ce  fut un  événement imprévisible et incontournable  qui, deux  années durant, a considérablement ralenti l’action de l’Etat.

Au demeurant, les institutions gabonaises ont démontré leur solidité et leur capacité à préserver l’Etat et la Nation de nombreux risques auxquels nous étions exposés.

Il y a ensuite eu la pandémie de la Covid-19, un événement tout aussi imprévisible et incontournable, qui a impacté l’économie mondiale et le Gabon n’y a pas échappé, même si les décisions prises par le Président de la République ont permis de préserver des vies et de soutenir notre économie.

Enfin, la crise russo-ukrainienne que nous aurions pu penser si lointaine, mais dont les effets impactent notre quotidien avec le bouleversement de la  chaine  logistique  mondiale,  la  hausse  des  coûts  de  l’énergie,  des transports et une inflation qui épargne très peu de pays à travers le monde.

Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

Avant   de   vous   décliner   les   grandes   lignes   de   l’action   que   mon Gouvernement va mener, permettez-moi de dire quelques mots sur le cadre macroéconomique de l’année 2022.

6

L’année  2022,  s’est  caractérisée  par  un  cadre  macroéconomique  et budgétaire national en amélioration, malgré le ralentissement constaté de l’économie mondiale dont la croissance est établie à 3,2% contre 6,0% en 2021.

Ce ralentissement de l’activité économique mondiale, résulte des effets combinés du conflit russo-ukrainien, de la persistance de la pandémie à Covid-19 dans certains pays, et de la hausse record de l’inflation au niveau international.

L’adoption  de  politiques  monétaires  plus  restrictives  en  vue  de  freiner l’inflation et la hausse du prix du baril de pétrole et du gaz, sont des facteurs qui ont également contribué à ralentir la croissance mondiale en 2022.

En  dépit  de  ce  contexte  international  plutôt  défavorable,  l’économie gabonaise a été résiliente. En effet, l’activité économique nationale s’est accélérée, atteignant un taux de croissance réelle du PIB estimée à 3%, alors qu’il n’était que de 1,5% en 2021.

Cette hausse est la résultante de l’accélération des réformes stratégiques initiées depuis 2021, dont l’objectif principal est de diversifier les sources de création de richesses dans notre pays et ainsi renforcer la résilience de notre économie.

La stratégie mise en œuvre s’appuie donc sur deux piliers : l’accélération des réformes économiques d’une part, et d’autre part, la réalisation de projets structurants avec une implication croissante du secteur privé.

A court terme, malgré les incertitudes macroéconomiques affichées sur le plan  international,  le  Gouvernement  reste  déterminé  à  concrétiser  les objectifs fixés par le Plan d’Accélération de la Transformation.

De   fait,   les   perspectives   macroéconomiques   demeurent   optimistes. L’activité  économique  devrait  se  consolider  en  2023  avec  un  taux  de croissance de 3,1%, soutenu par le renforcement des activités hors pétrole.

7

Par ailleurs, pour assurer une bonne gestion des ressources publiques disponibles, nous continuerons à renforcer le contrôle des dépenses et à améliorer la rationalité des dépenses publiques.

A ce titre, la maîtrise des dépenses publiques s’articulera autour de 4 axes :

–  Premièrement, la poursuite des réformes visant à contenir la masse salariale   sur   la   période   2020   –   2023,   conformément   à   nos engagements,

–  Deuxièmement, la systématisation de la mise en concurrence et le renforcement des marchés publics, pour lutter contre la corruption, la surfacturation et assurer ainsi à l’Etat la fourniture de biens et services dans les limites budgétaires fixées par la loi des finances ;

–  Troisièmement,   l’optimisation   de   la   gestion   du   patrimoine

immobilier de l’Etat ;

–  Enfin, quatrièmement, le renforcement du pilotage et du contrôle des services publics personnalisés afin de contenir les dépenses de subventions conformément aux objectifs du PAT.

Outre la maîtrise des dépenses, nous devons améliorer l’exécution des dépenses d’investissement.

Cet objectif nécessite avant tout, le renforcement du cadre institutionnel à travers une réglementation qui obligerait à ne retenir, pour prise en charge par le budget de l’Etat, que des projets ayant fait l’objet d’études, première condition d’une exécution réussie.

Mon Gouvernement renforcera les mécanismes de collecte des recettes tout en  s’attelant  à  une  gestion  pluriannuelle  des  projets  d’investissements publics, par le recours à une programmation triennale.

Nous   maintiendrons   également   le   dialogue   avec   nos   partenaires multilatéraux à qui nous présenterons les axes majeurs de l’orientation sociale que nous donnons à notre action publique.

8

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

Les hautes instructions du Président de la République, aussi bien que les tournées que j’ai effectuées à travers le Gabon au titre de mes précédentes responsabilités  gouvernementales,  m’ont  convaincu  de  la  nécessité  de donner une orientation sociale à l’action de mon Gouvernement.

Ceci s’est d’autant plus affirmé que partout où nous sommes passés, les membres du Gouvernement qui m’accompagnaient et moi-même avons pu noter les attentes urgentes de nos compatriotes, aussi bien en matière de santé, d’éducation, de formation professionnelle, qu’en matière d’emploi et de lutte contre la vie chère.

Aussi en me tenant devant vous, c’est un fils du Gabon ayant parcouru les neuf provinces de notre pays qui vous parle.

Si   l’Assemblée   Nationale   veut   bien   m’accorder   sa   confiance,   le Gouvernement que je conduis va s’attaquer sans délai aux préoccupations majeures qui nous ont été exprimées par les populations gabonaises et qui, fort  heureusement,  font  partie  de  la  feuille  de  route  définie  par  le Président  de  la  République,  Chef  de  l’Etat,  Son  Excellence  Ali BONGO ONDIMBA.

Cette feuille de route, nous l’avons déclinée en 12 points nécessitant une action urgente et coordonnée. Ces 12 points sont :

  1. La lutte contre la vie chère

9

La hausse des prix des denrées alimentaires et d’autres biens de grande consommation crée le désarroi auprès de nos populations. En plus de certaines mesures déjà adoptées, notamment la nouvelle mercuriale des prix,  le  Gouvernement  va  adopter  d’autres  mesures  urgentes  pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages.

Il s’agira, entre autres, de lutter contre la parafiscalité et de supprimer tous les prélèvements non prévus par la loi des finances et qui ont été créés par des textes réglementaires, au niveau central, déconcentré ou décentralisé de l’Etat.

La lutte contre la vie chère est une question de grande importance qui, comme chacun l’a constaté, a fait l’objet de la création d’un département ministériel dédié, avec à sa tête un Ministre d’Etat.

Dans  les  prochains  jours,  je  réunirai  les  départements  ministériels concernés par cette question en vue d’organiser, courant mars 2023, les assises nationales contre la vie chère. Elles réuniront les professionnels du secteur, l’administration publique, les collectivités locales, la grande distribution,  les  revendeurs,  les  syndicats  de  commerçants  et  les associations de consommateurs.

Un examen minutieux de la structure des prix devra être opéré à l’issu duquel le Gouvernement fixera les marges bénéficiaires acceptables.

Pour  rappel, sur  décision  du  Président de  la  République, le  prix  de certaines  denrées  alimentaires  de première  nécessité avait déjà été bloqué et d’autres produits indispensables à la vie quotidienne ont été subventionnés.

Pour d’autres encore, l’Etat s’est privé d’une trentaine de milliards de francs de recettes afin de contrôler les prix.

Toujours sensible au pouvoir d’achat des ménages, le Chef de l’Etat avait

décidé de maintenir la gratuité des transports dont le coût annuel est de

13 milliards de FCFA.

10

Cette mesure sera étendue à l’ensemble des capitales provinciales et grandes villes de notre pays.

Mais le pouvoir d’achat, c’est aussi la question des loyers. J’engage le Ministère de l’Habitat, en lien avec les collectivités locales, à mener une réflexion sur la structure et l’encadrement des loyers.

De même qu’il importe de se pencher sur les plaintes récurrentes dans l’opinion relativement à la question foncière qui fait déjà l’objet d’un important contentieux devant nos cours et des tribunaux.

Mon Gouvernement s’engage à réviser la loi foncière afin de mieux protéger nos compatriotes face à la tentation de plus en plus forte de la spéculation, et donc de l’appropriation indue de nos terres au détriment de leurs premiers occupants.

  1. La route

11

Le   glissement  de   terrain  survenu   au   PK333   du  chemin   de   fer transgabonais, entre les gares d’Offoué et de Booué dans la nuit du 23 au 24 décembre 2022, est venu nous rappeler l’importance et l’urgence de renforcer et de préserver notre réseau routier national.

C’est dans cette optique que les travaux de la première phase de la Transgabonaise entre le PK24 et le PK105 seront prochainement livrés, assurant une liaison routière très fluide entre Libreville et Nsile, sur la Route Nationale 1.

La deuxième phase de ce projet qui comprend les tronçons Nsile-Bifoun (63km) et Bifoun-Ndjolé (56km), sera lancée au courant du premier semestre 2023.

D’autres travaux seront lancés dans les mois à venir pour le pavage des voiries de Bitam, Boumango, Mbigou, Moulengui-Binza et Oyem.

Il nous faudra, dans le même temps, trouver les mécanismes les mieux adaptés pour la relance et l’achèvement de certains projets routiers à l’arrêt depuis quelques années.

Il s’agit entre autres des tronçons Ovan-Makokou, Moanda-Bakumba, Ndendé-Tchibanga, Tchibanga-Mayumba et Forasol-Mbega.

Qu’on  s’entende  bien :  mon engagement  n’est  pas  de  terminer  ces tronçons de route avant le mois d’août 2023. J’indique clairement que mon Gouvernement s’attachera à trouver des solutions en vue de la reprise et de l’achèvement de ces travaux.

Par ailleurs, au-delà des chantiers routiers bitumés, il est urgent d’assurer la  réhabilitation  du  réseau  routier  en  terre,  car  son  état  de  forte dégradation actuelle constitue une entrave à la liberté de mouvement des populations, autant qu’elle constitue un goulot d’étranglement pour la circulation des biens.

12

A cet effet, j’ai demandé au Ministre des Travaux publics d’élaborer un programme  d’urgence  en vue  de la  reprise,  sans  délai,  des  travaux d’entretien des routes en terre, en entreprises et en régie.

Ce programme devra permettre la remise à niveau d’environ 1452 km de routes en terre, notamment l’axe majeur qu’est la voie dite économique reliant Libreville à Franceville via Alembè.

Ces travaux seront financés pour partie par le budget de l’Etat et pour l’autre partie, par l’implication des opérateurs économiques des secteurs forêts, bois, mines et pétrole, principalement.

Dans la nomenclature gouvernementale actuelle, le Président de la République et moi-même, conscients de l’urgence que constitue la réhabilitation  du  réseau  routier  national,  avons  choisi  d’ajouter  aux missions  du  Ministère  des  Travaux  Publics,  de  l’Equipement  et  des Infrastructures, celle de la connexion des territoires.

L’engagement de mon Gouvernement est de parvenir dans des délais raisonnables, à rendre carrossables par toutes saisons nos routes en terre.

Nous devons donc par-delà les marchés confiés aux PME, nous employer à rééquiper les subdivisions des travaux publics dans nos provinces.

  1. Eau et Energie

13

Dans le domaine de l’Eau et de l’Energie, nous allons accentuer les efforts déjà engagés par le Gouvernement sur l’ensemble du territoire national, afin d’améliorer l’accès à l’eau et à l’électricité.

Cet effort soutenu se fera à travers trois (3) programmes principaux :

–  LE PIAEPAL d’un montant de 77 milliards de francs CFA pour le Grand

Libreville ;

–  Le PASMIR Programme d’Accès aux Services de base en Milieu Rural, d’un  montant  de  35  milliards  de  francs  CFA  sur  l’ensemble  du territoire ;

–  Et les projets prioritaires sur l’ensemble du territoire, d’un montant de

11 milliards de francs CFA.

A côté de ces programmes, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des projets en PPP ou en investissements directs étrangers au nombre  desquels  le  barrage  hydroélectrique  de  Kinguélé  aval,  des barrages                           hydroélectriques     FE      2      et      Impératrice,       les   centrales

photovoltaïques de Ayeme Plaine dans l’Estuaire, et de Mouila dans la Ngounié, pour ne citer que ceux-là.

Par ailleurs, la SEEG, le CNEE, et la Société de Patrimoine poursuivront leur programme d’investissement.

En outre, je demande au Ministre de l’Energie d’accélérer le processus d’interconnexion  avec  la  Guinée  Equatoriale,  dans  le  cadre  du  Pôle Energétique d’Afrique Centrale, organisme de la CEEAC.

Le Ministère de l’Energie et des Ressources Hydrauliques s’attèlera à accentuer la dynamique amorcée en vue de répondre à l’urgence de l’accès à l’eau potable et à l’énergie électrique, tout en diversifiant les sources de production.

  1. Santé

14

Concernant      la      Santé,      l’amélioration       de   l’offre     de      soins   avec

l’Opérationnalisation                des               Régions              et                                                              Départements

Sanitaires, matérialisée par des chantiers dont la fin est prévue pour juin 2023. Il s’agit :

–  de la construction de l’Institut de Maladies Infectieuses d’Owendo, des hôpitaux de la Peyrie, de Nzeng-ayong, de Ntoum et d’un Centre Opérationnel d’Urgences de Santé Publique ;

–  de la réhabilitation de plusieurs infrastructures sanitaires à l’intérieur du pays notamment à Akieni, Léconi, Okondja, Moanda, Fougamou, Ndendé,   Ovan,   Mvadi,   Mokeko,   Mitzic,   Medouneu                                                                                           et   l’hôpital

d’Ebeigne.

Ce programme se poursuivra par les travaux de réhabilitation des centres hospitaliers de Franceville, Mouila, Makokou, Port-Gentil et Oyem.

Concernant les plateaux techniques, il est prévu la réhabilitation de la salle   de   cathétérisme   cardiaque   du   CHUL,   le   renforcement   des équipements  de  traumatologie  au  CHU  d’Owendo,  l’acquisition  des Scanners pour l’hôpital de la Peyrie, les CHR de Franceville, Lambaréné, Koulamoutou et Port-Gentil.

Pour le CHR de Tchibanga, cette structure sanitaire sera dotée d’une nouvelle centrale d’Oxygène pour favoriser la reprise des interventions chirurgicales.

En outre, dans le but d’améliorer l’accès aux soins des populations et de répondre  à  leurs  besoins  sociaux dans  les  zones  reculées,  certaines actions urgentes seront engagées, notamment :

–   l’organisation   des   caravanes   de   médecine   itinérante   dans   les départements reculés, à l’exemple de Ndangui qui a reçu le week-end dernier une caravane médicale.

–   l’organisation des missions médicales dans les CHR pour renforcer les équipes locales. A cet effet, une mission de médecins chirurgiens est prévue se rendre demain, 25 janvier 2023 dans la province du Haut- Ogooué.

15

Ces       missions     médicales,   constituées       de      spécialistes,   seront

systématisées afin d’offrir des soins de qualité aux populations de l’arrière-pays, et éviter les évacuations sanitaires par la route qui exposent les malades et leurs accompagnants à d’autres risques que la maladie

–   l’organisation à compter du mois de février, des journées médico- sociales au cours desquelles les populations pourront bénéficier de consultations médicales, de la vaccination, du dépistage du diabète, de l’HTA, de moustiquaires imprégnées, l’établissement des actes de naissance et l’enrôlement pour l’immatriculation à la CNAMGS

–   la   disponibilité   des   médicaments   avec   la   réforme   de   l’Office Pharmaceutique National (OPN) amorcée depuis l’année 2021. Elle a permis la mise en place des pharmacies hospitalières dans les trois (3) Centres Hospitaliers Universitaires (CHU) à Libreville et Owendo.

Ce  programme  va  s’étendre  au  niveau  des  Centres  Hospitaliers Régionaux (CHR) de Koulamoutou, Lambaréné, Tchibanga, Makokou, Mouila,  Port-Gentil,  Oyem  et  au  Centre  Hospitalier  Universitaire Amissa BONGO de Franceville.

De même, pour assurer la disponibilité des médicaments dans les formations sanitaires en partenariat avec la Santé Pharmaceutique, une subvention de 2 milliards a été allouée pour les dispensaires et les centres médicaux.

–   La  réouverture  des  Ecoles  Provinciales  de  Formation  et  d’Action Sanitaire et Sociale (EPFASS) de Mouila et de Makokou et le lancement du concours de l’INFASS.

Ce   sont   plus   de   650   personnes   qui   pourront   intégrer   ces établissements de formation des sciences de la santé  par voie de concours, d’ici à juin 2023.

J’engagerai également des discussions avec nos partenaires de l’UNICEF et de l’OMS, afin d’accroitre la surveillance des maladies évitables par la vaccination telles que la poliomyélite, la rougeole, le tétanos néonatal ou encore la fièvre jaune.

16

  1. Affaires sociales17

    Concernant la politique sociale, nous accentuerons l’amélioration de la prise en charge des personnes vulnérables et la protection des droits de la femme. Il est prévu à cet effet :

–   la réforme de la gouvernance de la CNSS et de la CNAMGS avec une forte  implication  du  secteur privé, conformément aux  très  hautes instructions du Président de la République, en vue de sécuriser le paiement des pensions et améliorer les prestations sociales.

–   L’ouverture des centres NDOSSI et AKOMGHA pour la prise en charge

des enfants autistes et trisomiques ;

–   Le paiement des pensions de retraites. Il est important de noter que le Président de la République, Chef de l’Etat a alloué une enveloppe de    10            milliards        de            FCFA            pour la                      prise en            charge  de

5000 nouvelles pensions. Je suis heureux d’annoncer que le paiement est effectif depuis ce matin.

–   Le Gouvernement se penchera également sur la question des retraités

du secteur public, avec une écoute active sur leurs attentes.

Nous lancerons à compter du mois de mars prochain, un programme d’aide  aux  activités  génératrices  de  revenus  pour  les  Gabonais Economiquement Faibles, afin de les aider à mieux faire face à l’impact de la Covid-19 sur leurs activités.

Nous rendrons effective la carte d’invalidité pour octroyer des facilités aux personnes vivant avec un handicap dans les domaines de la santé, de l’éducation, du transport, du logement, du sport et de l’emploi ainsi que l’acquisition des équipements spécifiques.

Nous intensifierons la mise en œuvre du programme Gabon-Egalité, avec  l’accompagnement  de  la  Fondation  Sylvia  BONGO  ONDIMBA dans les provinces du Gabon afin que les femmes puissent mieux connaitre leurs droits à travers la législation actuelle.

C’est le lieu de saluer la forte implication de Madame Sylvia BONGO ONDIMBA,  Première  Dame  du  Gabon,  et  de  lui  présenter

18

l’hommage  de  notre  déférente  reconnaissance  pour  les  actions multiples qu’elle mène en faveur des personnes vulnérables.

Pour rappel, des lois en faveur d’une meilleure protection des droits de la femme ont été adoptées et mises en œuvre. C’est dans ce cadre que récemment, le Centre d’accueil Gabon-Egalité a vu le jour afin de recevoir et accompagner les personnes victimes de violences basées sur le genre.

  1. Emploi

19

Pour ce qui est de la lutte contre le chômage et particulièrement celui des jeunes, priorité absolue du Chef de l’Etat, des réformes fortes et audacieuses ont été implémentées par le Gouvernement à la faveur d’un dialogue  public-privé  soutenu  et  pragmatique  avec  les  pourvoyeurs d’emploi.

Afin  d’encourager  la  relance  des  emplois  et  de  corréler  l’offre  de formation aux besoins du marché, des transformations profondes de l’offre de formation professionnelle, du Code du travail et de l’Office National de l’Emploi, devenu le Pôle National de Promotion de l’Emploi, ont été réalisées.

Ainsi, le Gouvernement a mis un accent prioritaire sur la valorisation des métiers porteurs d’emplois conformément à l’expression des besoins en capital humain des entreprises.

En parallèle, la nouvelle législation du travail promulguée en novembre 2021,  a  codifié  plusieurs  formes  contractuelles  d’emploi  destinées  à favoriser  l’insertion  et  la  réinsertion  des  jeunes,  tout  comme  la reconversion professionnelle des demandeurs d’emplois.

Ces       nouveaux   contrats       constituent   la      base       des              programmes

d’accompagnement à l’Emploi et à l’auto-emploi mis en œuvre par le Pôle National de Promotion de l’Emploi, lesquels ont généré près de 3000 emplois jeunes sur la seule année 2022.

C’est pourquoi, conformément aux nouvelles dispositions du code du travail, et en vue de poursuivre les efforts de relance des emplois de façon significative, le Gouvernement rappelle aux entreprises d’au moins trois  (3)  ans  d’existence  et  comptant  plus  de  vingt  (20)  salariés, l’obligation qui leur est faite de recruter des jeunes dans le cadre de ces programmes dans la limite de 5% de leurs effectifs.

Ceci se fera sur l’ensemble des entreprises présentes sur les bassins d’emploi des 9 provinces du Gabon.

20

Par  ailleurs,  tout  en  affirmant  la  volonté  de  maintenir  l’attractivité d’investissement de notre pays, et toujours dans l’objectif de lutter contre le chômage, le Gouvernement décide que l’octroi des autorisations de travail de la main d’œuvre étrangère sera dorénavant subordonné à l’obligation  légitime  de  recruter  des  nationaux  dans  le  cadre  des programmes d’accompagnement à l’emploi, afin de favoriser la formation et l’insertion professionnelle des Gabonais.

A cet effet, le Gouvernement que je conduis, s’attachera à veiller au strict respect de ces obligations et attend des entreprises un engagement franc et pragmatique en faveur de l’emploi des nationaux.

Enfin, il y a lieu d’indiquer que l’action du Gouvernement pour la lutte contre   le   chômage   s’inscrit   également   dans   la   promotion   de l’entrepreneuriat national et l’auto-emploi.

Afin de matérialiser cette ferme volonté de créer un tissu de PME solides et  prospères,  il  a  été  procédé,  le  18  janvier,  à  la  signature  d’une convention  entre  la  Société  de  Garantie  Gabonaise  et  la  BICIG, matérialisant la mise à disposition d’un montant de 2,5 milliards de francs CFA, constitutif d’un fonds de garantie destiné au financement des PME.

Ces PME pourront ainsi se structurer, améliorer leur profitabilité et créer des emplois.

D’autre part, des efforts identiques seront consentis avec le Fonds PNPE Entreprendre, pour favoriser l’auto-emploi vecteur de la lutte contre le chômage.

Ces  fonds  de  garantie  ont  vocation  à  être  mis  à  la  disposition d’établissements  de  micro-crédit  afin  d’accompagner  les  porteurs  de projets et les entreprenants déjà en activité, pour des montants de l’ordre de 500.000 francs CFA à 5.000.000 de francs CFA selon les besoins identifiés.

Le Gouvernement entend donc solliciter l’adhésion, la solidarité et la proximité des grandes entreprises, afin d’encourager la sous-traitance avec les PME locales dans le cadre de la préférence nationale.

21

Toutes ces décisions s’inscrivent dans le patriotisme social et économique que  le  Gouvernement  entend  inscrire  de  façon  pérenne  avec  les entreprises  du  secteur  privé  dans  un  partenariat  franc,  sincère,  et empreint  du  respect  des  engagements  pris,  en  contrepartie  des concessions consenties par l’Etat.

Dans le secteur public, les efforts de recrutement initiés depuis 2019 et qui  ont permis l’intégration  de  près  de  10.000  jeunes  à la  Fonction Publique vont se poursuivre de façon progressive suivant les accords conclus avec les partenaires sociaux.

La continuité de cette dynamique sur l’année 2023, impactera une cible de 3000 jeunes dont les promotions ENS et ENSET 2019 à 2022 et le personnel de santé.

Une  opération  d’optimisation  des  ressources  humaines  de  l’Etat  est également en cours de réalisation avec l’organisation de concours dont les                   besoins         ont   été             préalablement    identifiés                                  et             programmés

budgétairement, à l’instar du concours d’entrée à l’Ecole Nationale de la Magistrature lancé en 2021 ou encore du concours d’entrée à l’Institut de Formation et d’Action Sociale et Sanitaire (INFASS) qui se tiendra dans les prochaines semaines, pour un besoin exprimé par le Ministère de la Santé de 437 personnes.

Concernant les relations avec le secteur privé, le Gouvernement souhaite insuffler une nouvelle dynamique dans sa relation avec les entreprises sans lesquelles les efforts pour relancer l’économie seraient vains.

Nous voulons que cette volonté se matérialise par la signature d’un pacte de responsabilités réciproques, impliquant une démarche de dialogue continu   patriotique,   pragmatique   et   de   proximité   dans   l’intérêt économique, industriel et social de notre pays.

Dans le cadre de cette relation bâtie sur une écoute privilégiée des préoccupations sectorielles, chaque partie s’engagera au respect de ses obligations et devoirs.

22

La préférence nationale et la solidarité des grandes entreprises envers les PME locales pour leur éligibilité à la commande publique qualitative, constituent une forte attente du Gouvernement.

Ce pacte de responsabilités nous conduira vers un mieux vivre ensemble, avec  des  relations  franches  et  directes,  nécessaires  à  la  conduite conjointe des actions fortes, une mise en commun de nos moyens pour la profitabilité, pour le développement local dans l’intérêt général, pour lutter  contre  les  maux  qui  minent  l’environnement  des  affaires,  la corruption, la fraude fiscale et douanière, la labélisation des entreprises citoyennes, le respect des délais de paiement des marchés, l’allègement des procédures de règlement, la réduction de la parafiscalité.

C’est  ensemble  que  nous  construirons  un  tissu  économique  solide, prospère, garant de croissance et créateur d’emplois.

  1. Education et formation

23

Les  efforts  de  construction  de  nouvelles  salles  de  classe  vont  se poursuivre, car en plus des 10.000 nouvelles places au primaire et au

secondaire       qui       seront       disponibles,      ce       sont       20.000                                places

supplémentaires qui seront créées pour nos enfants, à partir de cette fin d’année 2023.

Aussi, des actions majeures permettront-elles de relever les principaux défis liés à la gouvernance des départements en charge de l’éducation et des  établissements  d’enseignement  scolaires  et  universitaires,  par  la valorisation de l’enseignement technique et professionnel, la promotion de l’excellence, le maintien de l’apaisement du climat social, et la lutte contre les violences scolaires.

Par ailleurs, nous procéderons à l’ouverture de nouveaux centres de formation  professionnelle,  notamment  celui  de  Tchengué,  et  à  la finalisation de la construction des universités de Port-Gentil et du Cap Estérias.

Mon Gouvernement se penchera  en outre, sur la  situation plus  que préoccupante  de  l’Université  Omar  BONGO  et  de  l’USTM.  Ces  deux universités méritent en effet toute l’attention du Gouvernement. Des propositions concrètes seront présentées dans les prochaines semaines.

  1. Conflit homme–faune

24

Notre pays a engagé des politiques volontaristes de préservation de l’environnement et des écosystèmes.

Au-delà du respect de nos engagements internationaux, cette politique vise d’abord à préserver l’avenir de nos enfants et à contribuer à la lutte contre les changements climatiques.

Cependant, force est de constater que cette politique ne se fait pas sans heurt, notamment avec ce qu’il est désormais convenu d’appeler le conflit homme-faune, particulièrement le conflit homme-éléphant.

Les nombreuses rencontres tenues au plan provincial aussi bien qu’au plan national ont arrêté un panier de solutions avec entre autres, la pose de barrières collectives et individuelles quand c’est possible, des battues administratives sous conditions, et l’indemnisation des victimes ou de leurs ayants droit.

A ce stade, est-il besoin de rappeler que, la vie des gabonais compte plus que tout et est au-dessus de toute autre considération. Il n’est donc pas vrai de penser que la politique de préservation se ferait au détriment des populations gabonaises.

Aussi,  j’engage  le  Gouvernement à  mettre  en  œuvre  la  décision  de procéder à l’indemnisation des victimes d’ici à la fin du mois de mars 2023.

Ce délai doit constituer le début de cette opération, qui comme chacun peut en convenir, pourrait s’avérer complexe.

  1. Elections, CNIE, Insécurité et Justice

25

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

Pour la première fois de son histoire, notre pays va connaître cette année 2023  la  tenue  de  trois  (3)  consultations  électorales :  l’élection  du Président  de  la  République,  l’élection  des  Députés  à  l’Assemblée Nationale et celle des conseillers municipaux et départementaux.

Il s’agira d’un défi majeur lancé à la classe politique dans son ensemble et aux citoyens gabonais en général.

Par sa tradition de paix et de stabilité, notre pays  doit aborder ces échéances avec sérénité, car il s’agit du Gabon et de son avenir.

C’est pourquoi, désireux d’établir un climat politique apaisé, le Président de la République, Chef de l’Etat a bien voulu appeler à une concertation politique,  à  laquelle  un  nombre  important  de  partis  politiques  et  de personnalités ont déjà répondu positivement.

Le Gouvernement s’emploiera, pour ce qui est de ses missions, à réunir toutes  les  conditions  pour la  tenue  de  ce moment  d’échange  et  de partage d’idées entre Gabonais.

C’est le lieu d’appeler à nouveau à la responsabilité de tous et à la contribution de chacun.

Nous devons tout mettre en œuvre pour sortir de la démocratie de la confrontation violente, pour une démocratie plus apaisée, faite d’écoute, de conciliation, et de prise en compte du point de vue de l’autre, même minoritaire.

A ce sujet, il me faut relever, que la vérité, si elle existe, n’a pas de camp, elle est la vérité, que la justice, lorsqu’elle existe, doit être la même pour

26

tous, et que la paix, la vraie paix consiste pour chacun à connaître sa place et à s’y tenir.

Dans le processus conduisant à la tenue des consultations électorales, le Gouvernement, comme prévu par la loi, s’emploiera à mettre en place le Centre Gabonais des Elections (CGE).

Pour rappel, les principales étapes de la mise en place du bureau du CGE conformément  à  l’article  12a  de  l’ordonnance  n°004/PR/2018  du  26 janvier 2018 sont :

–   La transmission par les différents partis ou groupements de partis politiques  de  la  majorité  et  de  l’opposition,  des  listes  de  leurs postulants aux différents postes à pourvoir ;

–   La mise en place du comité ad hoc en charge de la réception et de

l’examen des dossiers de candidatures ;

–   L’appel  à  candidatures  au  poste  de  président  du  CGE  par  la

commission adhoc;

–   La mise en place du collège électoral spécial

Il  convient de  souligner  qu’il  n’est pas  antinomique  de  procéder  au renouvellement du bureau du CGE avant la tenue de la concertation politique appelée par le Président de la République, ceci afin de répondre à l’attente légitime de la classe politique dans son ensemble et, pour le Gouvernement, d’appliquer la décision de la Cour Constitutionnelle, qui, comme chacun le sait, s’impose à tous.

Sur l’établissement de la Carte Nationale d’Identité Electronique, (CNIE), comme nous le savons, en tant que document officiel, elle est délivrée à tout citoyen par les pouvoirs publics, et sert avant tout, à attester de la réalité de sa nationalité et d’accomplir quotidiennement les actes de gestion et de dispositions liés à sa vie courante (transactions bancaires, acquisition ou cession de biens divers, soins médicaux etc.).

27

Bien  plus  qu’une  simple  formalité  administrative,  la  CNIE  consacre l’appartenance à la Patrie.

En conséquence de quoi, il est légitime de comprendre l’impatience de nos concitoyens qui en sont dépourvus  et ceux pour qui, elles sont arrivées à expiration.

C’est pourquoi le Gouvernement s’attèle à lancer sa production.

La phase technique préalable au démarrage des opérations d’enrôlement ayant  été  achevée,  notamment  avec  la  livraison  de  l’Application  de l’Interface de Programmation (API) et le renouvellement de la chaine de production  de  la  Direction  Générale  de  la  Documentation  et  de l’Immigration (DGDI), l’officialisation du calendrier de ces opérations de collecte  de  données  des  citoyens  devrait  être  faite  dans  les  toutes prochaines semaines.

Au terme de ce processus, notre pays pourra se féliciter de posséder l’une  des  CNIE  les  plus  fiables  et  les  plus  sécurisées  à  l’échelle  du continent.

Ce sont d’ailleurs les faiblesses constatées en matière de sécurité et de fiabilité dans l’ancienne CNI, qui ont amené le Gouvernement à dénoncer le contrat qui le liait à son ancien partenaire technique, interrompant ainsi la poursuite de sa production et de sa délivrance.

Sur la révision de la liste électorale, les aspects techniques inhérents à la révision de la liste électorale étant en cours d’achèvement, notamment la formation des grands formateurs, la mise à disposition et checking de l’équipe d’enrôlement, il est très raisonnablement envisageable que les opérations de révision à proprement parlé soient lancées d’ici au mois de mars 2023.

Ces   opérations,   compte   tenu   du   calendrier   scolaire,   se   dérouleront principalement, dans les mairies, les préfectures et les sous-préfectures, et, pour les zones dépourvues d’infrastructures suffisantes, des équipes mobiles seront déployées.

En ce qui concerne les conditions d’inscriptions sur les listes électorales, définies par la loi, il ne nous parait pas superfétatoire de rappeler que, outre

28

La présentation de la Carte Nationale d’Identité, les candidats à l’inscription sur la liste électorale peuvent également, pour se faire enrôler, présenter un passeport ordinaire, un acte de naissance ou un jugement supplétif.

Honorable Députés Mesdames et Messieurs,

S’agissant du régalien, j’entends engager mon Gouvernement sur le renforcement de la sécurité des personnes et des biens, car nous ne le dirons jamais assez, la sécurité est la première des libertés.

Aussi, face à l’insécurité grandissante tant à Libreville qu’à l’intérieur du pays, un engagement quotidien des forces de sécurité pour un maillage efficace du territoire national devra être de mise.

Pour ce faire, j’entends demander :

–   Le renforcement des contrôles aux points d’entrées aux frontières,

Pour une meilleure gestion des flux migratoires ;

–   La mise hors d’état de nuire des différents gangs qui écument nos

Principales villes et commencent à se répandre dans nos campagnes ;

–   La lutte contre l’insalubrité et l’occupation anarchique du domaine

public.

Des arbitrages seront effectués en vue de renforcer les personnels et doter nos  forces  en moyens  matériels  et logistiques  suffisants  pour remplir leurs missions.

Pour ce qui est de la justice sociale, mon Gouvernement poursuivra les efforts de mes prédécesseurs en promouvant une justice équitable et accessible  à  tous,  avec  en  toile  de  fond  une  lutte  résolue  pour  le rétablissement des droits des orphelins, des enfants vulnérables, des personnes  âgées  en  situation  d’extrême  précarité  et  des  conjoints survivants.

Dans ce cadre, l’action de mon Gouvernement s’articulera autour de la poursuite des réformes juridiques et institutionnelles.

29
De plus, sur le plan infrastructurel, les établissements spécialisés tels que le Centre de Protection et de Promotion Sociale des droits des Femmes victimes de violences, l’Observatoire des Droits de la Femme, le Centre de protection des mineurs etc., seront renforcés.

Mon  Gouvernement  entend  également  renforcer  la  lutte  contre  la criminalité, le grand banditisme et la corruption.

10.         Relations avec les institutions

30

S’agissant des relations entre le Gouvernement et les autres institutions, nous mettrons tout en œuvre pour les fluidifier et les renforcer.

Nous entretiendrons un dialogue permanent avec le Parlement en vue d’améliorer le rythme de production de nos lois et leur qualité.

J’entends également améliorer les relations entre le Gouvernement et les autres acteurs de la vie de la Nation, les partis politiques de la majorité comme de l’opposition, les syndicats, les organisations de la société civile, les acteurs religieux et les acteurs culturels.

Je mettrai un accent particulier dans l’amélioration des relations entre le Gouvernement et les médias. Une attention soutenue devra leur être portée.

Me  fondant  sur  les  dispositions  de  la  Constitution,  je  m’engage  à proposer l’institution d’une journée de prière pour la Nation.

Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

Nous sommes un peuple de croyants et en tant que tel, nous devons assumer de nous en remettre à la puissance tutélaire du Créateur, quel que soit le nom qu’on lui donne ou la religion à laquelle on appartient.

Me fondant sur les Saintes Ecritures pour les Chrétiens, il est écrit dans II Chroniques chapitre 7 verset 14, je cite «Simonpeuplesurquiest invoquémonnoms’humilie,prie,etcherchemaface,ets’ilsedétourne desesmauvaisesvoies,jel’exauceraidescieux,jeluipardonneraison péché,etjeguériraisonpays.»

Par ailleurs, je demanderai au Ministre de la Culture de travailler à la création et la mise en place d’un Conseil National des Rites et Traditions.

  1. Décentralisation

31
En matière de décentralisation, de cohésion et de développement des territoires,  le  Gouvernement  mettra  tout  en  œuvre  pour  rendre  la décentralisation effective.

Pour ce faire, nous allons accélérer le transfert des compétences de l’Etat aux  collectivités  locales  et  nous  mettrons  en  œuvre  le  fonds  de péréquation des collectivités locales.

En ce qui concerne le transfert des compétences, il est à noter que, outre le cadre juridique qui a été adopté, un Secrétaire Permanent du Comité Technique de la Décentralisation a été désigné.

Aussi, au cours de l’année 2023, les premières réunions des commissions provinciales  et  nationales  se  tiendront  et  les  premiers  transferts  de compétences pourront avoir lieu.

Au  plan  politique,  je  proposerai  la  création  de  la  Conférence  des Territoires sous l’autorité du Président de la République, Chef de l’Etat. Ce cadre regrouperait outre les élus, des personnels de commandement et certains auxiliaires et chefs coutumiers.

12.         Diplomatie

32

En matière de politique étrangère, le Gabon va continuer à marquer sa présence sur la scène internationale, afin de rendre sa voix davantage audible et crédible. Il poursuivra la  promotion et la défense de ses positions sur les différents enjeux régionaux, continentaux et mondiaux.

Dans cette perspective, notre pays assurera, dès le 25 février prochain, la présidence en exercice de la CEEAC. Libreville abritera également, les 1ier   et  2  mars,  le «One Forest Summit», que  le  Gabon  organise conjointement avec la France.

Les autres grands rendez-vous que notre pays se doit d’honorer, pour porter sa voix, sont notamment aux Nations Unies (Assemblée générale, Conseil de Sécurité et Conseil des Droits de l’Homme), à l’Union Africaine, à la CEMAC, à la Commission du Golfe de Guinée, à l’UNESCO et à l’Organisation Internationale de la Francophonie.

Notre action extérieure se portera également à l’endroit des Gabonais de l’étranger. En plus de renforcer notre protection consulaire, nous allons améliorer  notre  assistance  à  leur  endroit,  grâce  à  des  mécanismes d’insertion professionnelle et d’accompagnement à l’investissement.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,

Honorables Députés, Mesdames et Messieurs,

33

J’ai indiqué au début de mon propos que par ma nomination le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA a fait le choix d’accorder sa chance à un enfant du Gabon.

Je me définis comme un fils du Gabon, parce que ma naissance et ma vie ressemblent à celles de la majorité de nos compatriotes.

Né dans une famille gabonaise normale, d’un père fonctionnaire des PTT, NZE  AYONG  MINKO  Roger,  aujourd’hui  disparu  et  de  N’NOH  SALLA Hélène, disparue elle aussi, j’ai fait mes études primaires dans les écoles de brousse et c’est par le biais du concours d’entrée en sixième que j’intègre l’Ecole Secondaire des Cadets de la Police (ESCAP), où je suivrai un enseignement général et un enseignement militaire jusqu’en classe de Terminale.

De cette vie d’enfance, j’ai appris le sens du partage et de l’amitié, car nous ne possédions rien en propre et ce qui appartenait à l’un appartenait aux autres : le partage.

De cette période, j’ai également appris le patriotisme, l’amour de son pays, le culte de ses symboles, le respect de ses valeurs au premier rang desquelles  le  travail  et  la  justice.  Le  travail !  Mes  parents,  mes encadreurs, mes enseignants m’ont appris que seul le travail libère.

J’ai également appris le courage, le courage d’assumer ses idées et ses opinions, mais aussi le courage de tendre la main au plus petit ou au plus faible, le courage de n’avoir peur de rien, mais de respecter chacun.

Mes années de fac m’ont appris l’engagement militant. J’ai donc appris à défendre des causes justes sans contrepartie.

Mon engagement politique est connu de tous, nul besoin d’y revenir. Ce que je sais, c’est que rien ne m’a été offert.

C’est le lieu pour moi de remercier le Père MBA ABESSOLE auprès de qui j’ai acquis la rigueur au travail et avec qui j’ai découvert le Gabon profond.

34

Je voudrais également rendre hommage à Omar BONGO ONDIMBA, qui, au sortir de la Présidentielle de 2005, m’a appelé au Gouvernement pour la première fois en qualité de Ministre Délégué. Auprès du Président Omar BONGO ONDIMBA, j’ai appris l’écoute et la fidélité.

Dans un registre différent, je me dois de saluer la mémoire de Pierre MONSARD SIEGU qui, au Département des Lettres Modernes, a été pour moi un modèle de rigueur intellectuelle.

Et pour être complet, mon engagement chrétien m’a enseigné la crainte de Dieu, l’amour du prochain, mais par-dessus tout une foi inébranlable dans les valeurs d’Egalité, de Justice, de Travail et de Partage.

A la jeunesse qui me regarde, je rappelle que les difficultés de la vie quotidienne, je les ai connues. Tout comme j’ai connu l’angoisse de ne pouvoir faire face à ses obligations. Je sais ce que cela représente.

Souvent il m’est arrivé de me tromper, mais chaque erreur m’a enseigné. Il m’est également arrivé de commettre des fautes que j’ai payées parfois au prix fort. Mais jamais je ne me suis découragé.

N’abandonnez jamais !

Allez à la poursuite de vos rêves, sans craindre de vous tromper. Et si vous tombez, faites tout pour vous relever. La vie n’est pas facile et le succès est toujours au bout de l’effort.

Sachez que dans la vie il y a ce que nous aurions voulu être et ce que nous sommes. Il y a ce que nous aurions voulu avoir et ce que nous avons.

Le bonheur, le vrai bonheur se construit avec ce que nous avons et non pas avec ce que nous aurions voulu avoir.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

35

La déclaration de politique générale que je présente se situe dans le Gabon  que  nous  avons  et  que  nous  devons  transformer  avec  les ressources  dont  nous  disposons  ici  et  maintenant.  Nos  ressources humaines  d’abord  que  nous  devons  mieux  valoriser.  Nos  ressources naturelles que nous devons exploiter de manière durable. Nos ressources budgétaires enfin, que nous devons mieux utiliser pour atteindre nos objectifs de développement.

Honorables Députés, Mesdames et Messieurs,

J’ai choisi de situer l’action de mon Gouvernement dans le patriotisme, le pragmatisme et la proximité.

Le patriotisme, parce que servir le Gabon et les Gabonais est le but ultime de tout engagement politique. Et pour servir le Gabon à bon escient, il faut le connaître, il faut l’aimer.

Le pragmatisme, car ce qui compte c’est le RESULTAT. Faire ce que l’on doit avec ce que l’on a.

La proximité, car comme l’a rappelé le Président de la République, une bonne décision est une décision prise à partir du terrain. Etre proches de nos compatriotes, dans une écoute active, tel sera le crédo de mon Gouvernement.

Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale, Honorables Députés,

Mesdames et Messieurs,

36

Le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Ali BONGO ONDIMBA nous engage à accélérer la cadence pour un sprint final.

Tel donc un athlète, mon Gouvernement entend garder les yeux fixés sur la ligne d’arrivée.

Pour   ce   faire,   nous   ne   nous   arrêterons,   ni   pour   apprécier   les applaudissements, ni pour répondre à ceux qui maudiraient, car dans un cas comme dans l’autre, le risque est grand de nous détourner, moi et mon Gouvernement de l’objectif final.

Honorables Députés,

Comme  me  l’a  autorisé  le  Conseil  des  Ministres,  conformément  aux dispositions de l’article 28a de la Constitution, j’engage la responsabilité du Gouvernement par la présente déclaration de politique générale.

Je vous remercie pour votre aimable attention.

Côte d’Ivoire : 1 milliard Fcfa pour financer les projets startups des jeunes

Cet appui, institué dans le cadre de l’Initiative « Startup Boost Capital », vise à financer les projets startups des jeunes, notamment les initiatives à forts potentiels de croissance.L’Initiative « Startup Boost Capital », dotée de 1 milliard de FCFA, a été lancée ce mardi 24 janvier 2023 par le ministre ivoirien ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, Amadou Touré.

Startup Boost Capital se veut une initiative de financement des projets de jeunes entrepreneurs. Il est exécuté en partenariat avec une Institution de Micro Finance (IMF) et accordé sous forme de prêt à moyen terme (12 – 60 mois maximum) pour un taux de 8% TTC/an.

Pour bénéficier du financement de l’Initiative « Startup Boost Capital », le postulant doit être âgé de 18 à 40 ans et être porteur de projets innovants ou être une startup. Ce qui sous-entend un projet présentant un business plan et bancable.

Dotée pour la première année d’une enveloppe de 1 milliard de FCFA, l’Initiative « Startups Boost Capital » a pour but d’accompagner des projets d’entreprises innovantes à forte composante technologique : le financement débute à partir de 1 000 000 F CFA pour l’année 2023.

L’Initiative a fait l’objet d’une convention tripartite entre l’Agence emploi jeunes (AEJ), structure opérationnelle du ministère, Côte d’Ivoire Innovation 20 (le #Ci20), un groupement technique d’entreprises technologiques de 15 jeunes entrepreneurs et l’institution de microfinance Fin’Elle.

« Startups Boost Capital » cible des startups ayant déjà des revenus depuis au moins deux ans ou des projets innovants portés par des fondateurs ayant une expertise et une expérience dans un projet Tech similaire depuis moins de trois ans.

Un comité de sélection devrait être mis en place afin d’analyser périodiquement la pertinence des projets. Rappelons qu’entre 2020 et 2022, ce sont plus de 2.847 jeunes porteurs de projets numériques qui ont été financés par le gouvernement pour plus de 577 millions de FCFA.

Le président de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a dans son discours du nouvel an, déclaré « l’année 2023 année de la jeunesse ». Cette initiative traduit, selon le ministre Mamadou Touré, l’engagement du gouvernement à accompagner les jeunes talents.

Paris va renforcer les liens commerciaux avec Nairobi

Le Kenya et la France ont convenu de renforcer leur coopération dans les projets de développement.Les deux pays s’engagent aussi à diversifier et à exploiter les opportunités commerciales existantes entre eux.

Lors d’une rencontre entre le président William Ruto et son homologue Emmanuel Macron au Palais de l’Élysée à Paris mardi, les deux dirigeants ont convenu de renforcer leur coopération en matière de paix et de sécurité dans la région de l’Afrique de l’Est.

Ils ont reconnu que le Kenya et la France jouissent de relations historiques chaleureuses et cordiales qui continuent de se développer sur une trajectoire ascendante.

« Cela se manifeste par une coopération soutenue dans les domaines du commerce, de l’énergie, de la santé, de l’eau, des infrastructures, de l’agriculture, entre autres », a expliqué le président Ruto qui est en France pour une visite d’un jour.

En marge de la visite, le dirigeant kényan a rencontré de hauts représentants de la communauté d’affaires française et a insisté auprès d’elle sur l’augmentation des échanges et des investissements entre les deux pays.

Maroc : PACTE Esri 2030, un nouveau modèle universitaire axé sur l’excellence académique

Les grandes lignes du nouveau modèle universitaire marocain, ses priorités et ses enjeux, mais aussi la coopération universitaire avec les pays africains, le ministre marocain de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, nous livre sa vision sur le Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème d’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation (PACTE ESRI 2030), un projet ambitieux qui le tient à cœur dans la perspective de propulser le Maroc au rang des nations pionnières à forte capacité d’innovation et à haute valeur ajoutée sur les plans académique et scientifique. Par Hicham Alaoui

 Dans cet entretien accordé à l’Agence de Presse Africaine (APA), M. Miraoui évoque également la coopération avec les pays africains dans le domaine universitaire et ses perspectives d’avenir. Entretien.

– Vous avez élaboré durant la première année de votre entrée au gouvernement le Pacte Esri 2030, qui constituera une révolution dans l’enseignement universitaire au Maroc, Qu’en est-il de son lancement et des axes qui le composent ?

Comme vous le savez, le Maroc est résolument engagé dans une dynamique de progrès prometteuse qui requiert, pour son déploiement réussi, une action forte en termes de capacitation du capital humain et le renforcement de sa qualité et de sa résilience. La mise en œuvre du PACTE ESRI s’inscrit pleinement dans cet objectif prioritaire.  

A titre de rappel, ce PACTE s’aligne sur les priorités du programme gouvernemental et intègre les objectifs de la vision 2015-2030, portée par la Loi Cadre 51.17, et se nourrit des recommandations du nouveau modèle de développement.  

La finalité première de ce PACTE est d’aligner l’écosystème universitaire marocain sur le modèle international de l’université, qui, faut-il le souligner, consacre le primat à la capacitation et à l’apprentissage tout au long de la vie. Pour la conception de ce PACTE, nous avons adopté une approche participative, mobilisatrice de l’intelligence collective et impliquant l’ensemble des parties prenantes à l’échelle nationale et territoriale ainsi que la diaspora scientifique, compte tenu de son apport potentiel précieux à ce chantier d’envergure. 

Grâce à cette démarche de co-construction, nous avons élaboré l’architecture globale du nouveau modèle pédagogique porté par le PACTE, axé sur le numérique et les innovations pédagogiques. Ce modèle accorde une importance particulière au développement des Power Skills (compétences linguistiques, transversales et digitales), au même titre que les compétences disciplinaires. 

Il est assorti de dispositifs à même de garantir la réussite du parcours académique de l’étudiant et de favoriser son épanouissement (mobilité nationale et internationale, activités para-universitaires diversifiées…). Nous avons aussi défini les axes prioritaires d’une feuille de route pour impulser la recherche scientifique et l’innovation, à travers la préparation d’une nouvelle génération de doctorants-moniteurs, la création d’instituts nationaux de recherche thématiques couvrant les domaines de souveraineté (santé, eau, énergie, technologies numériques…) et la mise en place de programmes favorisant l’éclosion des initiatives créatives et entrepreneuriales et leur ancrage territorial. 

La même importance a été attribuée à la mise à niveau du cadre juridique et réglementaire de l’ESRI et la transition vers un système de gouvernance qui consacre l’autonomie de l’université, moyennant un cadre contractuel rénové, favorisant l’ancrage à la culture de la performance et des résultats.    

La mise en œuvre des différents chantiers et projets du PACTE interviendra dès la nouvelle rentrée universitaire 2023-2024. 

 

– Vous avez eu des rencontres régionales pour entendre toutes les parties concernées par ledit Pacte. Les recommandations issues de ces rencontres sont-elles prises en considération ? 

Effectivement, comme je viens de le mentionner au début, nous avons tenu plusieurs séances d’écoute et de consultations avec l’ensemble des parties prenantes. Les conclusions de ces rencontres ont été débattues lors des 12 assises organisées au niveau régional et lors de la 13ème assise consacrée aux compétences marocaines à l’étranger. C’est une démarche qui émane de la conviction selon laquelle seule une co-construction avec les différentes parties prenantes est à même de garantir la réussite du PACTE et l’appropriation collective des enjeux et des défis qu’il soulève quant à son déploiement opérationnel. 

Je voudrais souligner de passage que c’est pour la première fois dans l’histoire de notre pays qu’on a réuni autour de la même table les acteurs de l’écosystème universitaire, les acteurs institutionnels régionaux, les opérateurs économiques à l’échelle territoriale et les acteurs de la société civile. Vous pouvez imaginer les effets positifs que cela génère en termes de mobilisation de l’intelligence collective pour prospecter ensemble les meilleures voies possibles de nature à réhabiliter le rôle et la mission fondamentale de l’université en tant que levier de développement et vecteur de consolidation du lien social.      

Les recommandations pertinentes recueillies lors de ces 13 assises ont permis, de toute évidence, d’enrichir les axes stratégiques du PACTE et les priorités y afférentes notamment pour ce qui est de l’alignement de l’offre de l’ESRI aux besoins des territoires en capital humain et en R&D, et l’émergence de nouvelles approches de coopération entre acteurs en vue de mutualiser les moyens, mobiliser les synergies et maximiser l’impact des actions communes sur le développement d’ensemble de notre pays.     

 

– Vous avez annoncé la tenue avant la fin de l’année d’un colloque national pour le lancement du Pacte ? Ce colloque est-il toujours maintenu ?

L’assise nationale du PACTE ESRI est toujours à l’ordre du jour. C’est une étape essentielle pour la consolidation de tout le travail de co-construction que nous avons mené à l’échelle des régions et avec la diaspora scientifique. 

 A l‘heure actuelle, le Ministère se penche sur la mise en place des prérequis nécessaires pour le déploiement opérationnel du PACTE, se rapportant à certains chantiers prioritaires dont notamment la refonte globale des systèmes d’information, la mise en place des plateformes d’enseignement en ligne, la scénarisation des cours, la révision du cadre juridique et réglementaire et son alignement avec le PACTE ESRI…

 Par ailleurs, nous avons estimé opportun d’envisager la tenue de cette assise nationale en étroite coordination avec le département de l’éducation nationale. Cela permettrait de mobiliser les synergies pour couvrir toute la chaîne de valeur de l’écosystème de formation. 

 – Le Maroc entretient d’excellentes relations avec de nombreux pays africains. Qu’en est-il de la coopération universitaire ?

 Sous le leadership visionnaire du Roi Mohammed VI, la coopération avec l’Afrique a connu une percée significative dans plusieurs domaines. Jamais les relations avec les partenaires de notre continent n’ont été aussi fortes et prometteuses. 

 Ce contexte favorable est propice pour renforcer et élargir les perspectives de coopération avec nos partenaires d’Afrique dans le domaine universitaire, qui compte d’ailleurs à son actif plusieurs réalisations dont l’accueil des étudiants africains dans les établissements de l’enseignement supérieur marocain et l’octroi de bourses d’études en fonction des quotas convenus avec leurs pays d’origine, ainsi que les collaborations établies entre structures de recherche marocaines avec leurs homologues africaines. 

Notre ambition est de faire encore plus et mieux. La dynamique qui se profile avec le PACTE ESRI peut constituer une opportunité de taille pour insuffler un nouvel élan à la coopération interafricaine dans le domaine universitaire. Des actions partenariales pourraient être promues à l’échelle bilatérale ou plurilatérale, notamment pour ce qui est du montage de projets de recherche scientifique couvrant des thématiques prioritaires communes, comme le changement climatique et ses problématiques connexes, la transition digitale, les énergies renouvelables sans omettre le domaine de la sécurité sanitaire qui revêt une importance clé pour l’ensemble des pays africains. 

L’impulsion des programmes de mobilité étudiante et celle des enseignants-chercheurs et des cadres administratifs pourrait être aussi un créneau important à investir, pourvu que les moyens soient mobilisés dans le cadre d’un programme africain similaire à ERASMUS. 

Par ailleurs, de par son statut de pays avant-gardiste en matière de conduite des réformes et son engagement indéfectible pour le développement de l’Afrique, le Maroc pourrait mettre à contribution son expertise et expérience acquise à travers l’élaboration du PACTE au profit des partenaires du Continent.

ATMIS cède sa base militaire à l’armée somalienne

La Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) a officiellement remis la base opérationnelle de Maslah au gouvernement somalien, cédant ainsi le contrôle de l’installation qu’elle occupait depuis 2012.La remise de la base a été facilitée par le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS). Le transfert est conforme au concept d’opérations conjoint (CONOP) et au plan de transition somalien – élaboré par le gouvernement fédéral, l’ATMIS, l’Onu et les partenaires de développement pour guider le processus de transition.

Un accord de location de terrain officialisant le transfert a été signé par le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine (SRCC) pour la Somalie, l’ambassadeur Mohamed El-Amine Souef, et le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Daahir Fidow, lors d’une cérémonie qui s’est tenue dans la capitale, Mogadiscio, samedi dernier.

« Aujourd’hui est un moment de fierté pour la mission. Maslah est la première installation à être cédée par l’ATMIS depuis sa création le 1er avril 2022, après la fin du mandat de l’AMISOM », a déclaré le SRCC lors de la cérémonie à laquelle assistaient de hauts responsables somaliens, des envoyés et des représentants des Nations unies et des pays contributeurs de troupes (TCC).

L’ambassadeur Souef a souligné le rôle clé que la base a joué dans la sécurisation de la capitale, Mogadiscio, et dans la facilitation des opérations militaires de la mission. « D’un point de vue géographique, elle a également permis à nos troupes de sécuriser la Principale route d’approvisionnement (MSR) reliant Mogadiscio à l’arrière-pays, assurant ainsi la circulation sûre et sécurisée des biens et des services, ce qui est important pour le développement économique et social de ce pays », a-t-il observé.

Le ministre d’État somalien de la défense, Abdinur Fidow, a déclaré que la restitution intervient à un moment où le gouvernement a intensifié les opérations militaires contre Al-Shabab dans le centre et le sud de la Somalie. « D’énormes gains militaires ont été réalisés au cours des derniers mois et nous sommes désireux de doubler les efforts actuels et de compter sur votre soutien pour éradiquer les Al-Shabaab », a-t-il ajouté, réitérant l’engagement du gouvernement dans le processus de transition.

Un certificat de remise d’équipement et de matériel a également été signé par le ministre de la Défense et le directeur du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (UNSOS), M. Amadu Kamara, ouvrant ainsi la voie à la prise en charge par le gouvernement de l’équipement appartenant aux Nations Unies dans la base.

L’UNSOS, dans le cadre de la transition vers la Somalie, fera don au gouvernement fédéral de tout équipement appartenant à l’Onu associé à des « équipements de camp et de survie », tels que des générateurs et des stations de purification d’eau, afin de soutenir la capacité des Bases opérationnelles avancées (FOB) qui sont transférées, si cet équipement n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres lieux », a déclaré M. Kamara.

« Le succès de la remise de Maslah, en dépit de formidables défis, témoigne de la volonté du gouvernement somalien de réussir, de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement fédéral, et du soutien indéfectible de l’UNSOS pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition », a déclaré M. Kamara.

Le directeur de l’UNSOS a en outre noté que la cérémonie était une démonstration de l’engagement d’ATMIS à soutenir le gouvernement de la Somalie, réaffirmant son soutien inébranlable pour assurer une facilitation adéquate du plan de transition. « Nous remettrons cet équipement s’il n’est pas nécessaire pour soutenir les formations ou les opérations de l’ATMIS dans d’autres endroits », a-t-il ajouté.

Dans le cas de Maslah, l’ONU a remis à l’Armée somalienne une station de traitement des eaux, deux générateurs, un puits de forage et des préfabriqués remis à neuf. Elle a également construit un portail à l’entrée principale de la base pour renforcer la sécurité.

Financement climat : le Sénégal peine à mobiliser des fonds

Depuis 2015, Dakar n’a pu récolter que 149,56 millions de dollars, soit 1,15 % du coût global nécessaire à la mise en œuvre de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN).Les CDN convenues dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat représentent les engagements de chaque pays à réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) et à s’adapter au changement climatique. Conformément aux directives de la Convention-Cadre des Nations unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le Sénégal a élaboré et soumis sa CDN en Décembre 2020. La valeur globale de sa mise en œuvre d’ici 2030 est estimée à 13 milliards de dollars, dont 8,7 milliards de dollars sont consacrés à l’atténuation et 4,3 milliards de dollars à l’adaptation.

Malgré des efforts considérables, Dakar a du mal à obtenir les ressources nécessaires pour exécuter sa CDN. Les fonds approuvés pour le Sénégal à travers les principaux canaux financiers existants restent très faibles par rapport aux besoins des CDN. Selon une étude de l’Initiative prospective agricole et rural (Ipar) diffusée ce mardi, « entre 2015 et 2021, seulement 149,56 millions de dollars ont été reçus, et 1,5 million d’USD a été approuvé, représentant 1.15% du coût global de la CDN ».

Selon l’auteur de l’étude, le chercheur Dr Ahmadou Ly, cela se justifie « par la complexité des mécanismes de financement », précisant que « l’accès aux ressources du Fonds vert climat fait l’objet de plusieurs validations et cela peut prendre des années ». Il s’y ajoute, d’après lui, le contexte de la pandémie qui a contribué à un ralentissement des activités.

Par ailleurs, souligne la recherche, d’importants goulots d’étranglement entravent la mise en œuvre effective des engagements de la CDN. Outre un accès très limité aux fonds climat, les différentes politiques sectorielles n’intègrent pas pleinement la CDN du pays. Cela empêche le gouvernement de mesurer avec précision les progrès accomplis.

En outre, l’étude note que certaines priorités économiques pourraient aller à l’encontre des objectifs de réduction des émissions de carbone du pays. De même, relève la recherche, les découvertes de pétrole et de gaz menacent de diluer les engagements précédents en faveur d’une économie à faible émission de carbone, car celles-ci prennent le pas sur les actions gouvernementales visant à promouvoir davantage les options d’énergies renouvelables.

Néanmoins, relativise le document, il y a encore de l’espoir pour des engagements et des actions plus respectueux du climat grâce au Plan Sénégal Emergent Vert (PSE vert), actuellement en cours de formulation. Ce plan devrait développer une voie vers une économie à faible émission de carbone et résiliente au changement climatique, alignée sur les objectifs de la CDN du pays et d’autres objectifs climatiques.

Parallèlement, un système national opérationnel de mesure, de notification et de vérification ainsi que de suivi et d’évaluation pourrait accroître la transparence et renforcer les efforts déployés en matière d’adaptation au climat et d’atténuation de ses effets.

Intitulée « Le Sénégal est-il sur la bonne voie pour réaliser ses engagements en matière de CDN ? », cette étude a été menée dans le cadre du projet Covid-19 Macroeconomic Policy Response in Africa (COMPRA) développé suite à un appel à la recherche sur les politiques de réponse rapide à la pandémie par le Centre de Recherches pour le Développement International (CRDI).

Son objectif général est d’éclairer l’élaboration de politiques macroéconomiques en réponse à la pandémie du coronavirus par les pays à revenu faible et moyen (PRFM) et les partenaires du développement. Cela, afin d’aboutir à des mesures plus inclusives, résilientes au climat, efficaces et sensibles au genre, grâce à une recherche fondée sur des preuves.

Les résultats de ce travail conduit dans six pays (Bénin, Sénégal, Tanzanie, Ouganda, Nigeria et Afrique du Sud) devraient permettre d’atténuer l’impact social et économique de la Covid-19, à promouvoir le rétablissement de la pandémie à court terme et positionner les PRFM à plus long terme pour un avenir plus résilient au climat, plus durable et plus stable.

Au Sénégal, le gouvernement a lancé des réponses socio-économiques pour un montant total de 2 milliards de dollars par le biais du Plan de résilience socio- économique (PRES) afin de soutenir les secteurs et les ménages touchés. A en croire M. Ly, aucune action en faveur du climat n’a cependant bénéficié de ces fonds.