« Pourquoi je suis allé au camp Koundara le 3 décembre 2009 ? » (Dadis Camara)

À la suite de Toumba Diakité, l’ancien homme fort de Conakry a récemment rembobiné le film du jour où il a failli perdre la vie.Le 28 septembre 2022, le temps de la justice a sonné en Guinée. Treize ans auparavant, un rassemblement de l’opposition, réprimé dans le sang par la junte au pouvoir à cette époque, avait causé la mort d’au moins 157 personnes et le viol de 109 femmes venues dénoncer une éventuelle candidature à l’élection présidentielle de Moussa Dadis Camara. Un procès s’est enfin ouvert pour juger le massacre au stade du 28 septembre de Conakry.

Depuis, le pays actuellement aux mains d’une nouvelle génération de militaires vit au rythme des audiences télévisées, des plaidoiries et des révélations. Parmi les onze individus sur qui pèsent des accusations lourdes, il y a Toumba Diakité et Moussa Dadis Camara, liés par une autre terrible histoire racontée différemment.

Le premier nommé, lors de son interrogatoire le 24 octobre 2022 devant le Tribunal criminel de Dixinn, a livré sa part de vérité sur ce qu’on peut qualifier d’une tentative de meurtre. Devant la barre, Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba a affirmé que Dadis Camara s’est rendu au camp Koundara le 3 décembre 2009 dans le but de l’arrêter et de lui faire porter le chapeau pour le massacre du 28 septembre.

« Les évènements se sont produits un jeudi. J’étais avec six militaires qui m’accompagnaient souvent. L’adjudant-chef Mohamed 2 Camara dit Begré, commandant du camp Koundara, m’a alors appelé pour me dire que Makambo (capitaine Joseph Loua) a arrêté mes hommes. Ils (le clan de Dadis) avaient commencé à mettre leur plan à exécution », a détaillé l’ancien aide de camp du militaire ayant pris les rênes de la Guinée après le décès du général Lansana Conté des suites d’une maladie.

« J’ai tiré sur Dadis »

Dans son récit, Toumba Diakité a fait savoir que tout est parti en vrille à cet instant. Après avoir su de la bouche de Makambo, à l’époque membre de la garde présidentielle, que les ordres venaient de Dadis, il y a eu « un échange très tendu
entre nous avant que je n’aille à la Brigade d’investigation judiciaire de la Gendarmerie nationale (PM3) pour libérer mes hommes ».

L’objectif atteint, a poursuivi Toumba, nous sommes retournés au camp Koundara. Mais « le général Baldé (Ibrahima, ancien haut commandant de la Gendarmerie) et le colonel Cécé Balamou sont partis au Camp Alpha Yaya Diallo, qui faisait office de palais présidentiel, pour raconter je ne sais quoi
à Dadis », a-t-il ajouté.

Bien escorté, le président d’alors a mis les pieds au camp Koundara. « Il a aussitôt commencé à tempêter contre moi au moment où ses hommes m’encerclaient. Les nerfs étaient tendus. Chacun avait presque le doigt sur la gâchette », se remémore Toumba Diakité.

Me sentant en danger de mort, « j’ai donc saisi une arme et tiré en visant la tête de Dadis qui était en train de parler. J’ai ensuite foncé sur les autres pour engager une bagarre.
Ils ont tiré et seul Dieu connaît la suite ».

Cette scène surréaliste était l’un des signes de la mésentente dans les rangs du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), instance de la junte, au lendemain du massacre du 28 septembre 2009. Après Toumba Diakité, Moussa Dadis Camara a fait face aux juges, 18 janvier dernier, pour battre en brèche la version de son ancien aide de camp.

« J’ai été tiré de mon sommeil par le général Baldé. Il m’a dit
que Toumba était en train de tirer des coups de feu.
Tout le monde avait peur. Je le jure, comme c’est mon jeune frère, je suis allé au camp Koundara pour lui dire de revenir à la raison afin de l’emmener au camp Alpha Yaya Diallo. C’est l’esprit qui m’animait. Je n’avais nullement l’intention de l’arrêter », a soutenu l’ancien président dont l’interrogatoire s’est poursuivi ce lundi.

Politique et économie au menu des quotidiens marocains

Les quotidiens marocains parus ce mardi se focalisent sur nombre de sujets notamment la déclaration du parlement européen suite à la résolution du parlement européen hostile au Maroc et le déficit budgétaire.+Le Matin+ rapporte que le Parlement a tenu ce lundi une plénière consacrée à la discussion des positions du Parlement européen vis-à-vis du Maroc, notamment la dernière résolution sur les droits de l’Homme dans le Royaume. Cette séance a été marquée par l’intervention des différents chefs de groupes et parlementaires indépendants qui ont dénoncé la résolution du Parlement européen.

« Le Parlement a décidé de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen, à partir d’aujourd’hui, et de soumettre son partenariat avec cette institution à une évaluation complète en vue de prendre les décisions adéquates. Nous allons transmettre le procès verbal et la déclaration issus de cette plénière à la présidence du Parlement européen, ainsi que les décisions qui seront prises ultérieurement », a indiqué le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, cité par le quotidien.

Dans le même sillage, +L’Opinion+ écrit que dans la foulée des réactions indignées qu’a soulevées la résolution au Maroc, le parlement marocain a réagi aujourd’hui face à cette inconduite du parlement européen.
 
Un climat marqué par l’indignation a dominé dans l’hémicycle. La séance conjointe a donné lieu à des interventions de différentes groupes et organisations professionnelles et syndicales représentés au sein des deux chambres du Parlement, qui ont dénoncé l’attitude du Parlement européen, souligne la publication.
 
À cette occasion, le Parlement a condamné fermement toutes sortes d’attaques injustifiées et intolérables qui ciblent le Royaume, dont le dernier avatar en date a été la résolution du PE. Il considère cette décision comme une ingérence qui porte atteinte à l’indépendance des institutions du Maroc, en particulier son institution législative. Ainsi, le parlement marocain fustige la teneur de cette résolution qui nuit aux bases de confiance et de coopération avec le parlement européen et sape les principes de respect et de coopération avec un partenaire « historique » de l’ensemble européen.
 
Ainsi, suite à cette résolution, le Parlement a annoncé sa décision de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale, en perspective de prendre des décisions fermes et appropriées.

Au registre économique, +L’Economiste+ constate que la situation des charges et ressources du Trésor (SCRT) à fin décembre 2022 fait ressortir un déficit budgétaire de 69,5 milliards de dirhams (1 euro = 11 DH), en amélioration de près de 0,4 point de PIB, par rapport à la même période de 2021, selon le ministère de l’Economie et des Finances. 

« Au terme de l’année 2022, la SCRT fait ressortir une poursuite de la tendance baissière du déficit budgétaire à 69,5 milliards DH ou 5,1% du PIB, en amélioration de près de 0,4 point de PIB, comparativement aussi bien aux réalisations de 2021 qu’aux prévisions de la LF 2022 », indique le ministère dans un document sur la SCRT au titre du mois de décembre 2022.

« Nos soldats et nos VDP sont le Wagner du Burkina » (Ministre)

Après avoir demandé le départ de l’armée française, le gouvernement burkinabè a affirmé qu’il ne compte pas faire recours aux mercenaires russes.La cheffe de la diplomatie burkinabè, Olivia Rouamba a nié une nouvelle fois, lundi 23 janvier 2023, l’existence d’un quelconque lien entre les autorités de la Transition et la compagnie militaire privée russe, Wagner.

« Nous avons foi à la solution endogène pour contrer l’insécurité », a déclaré la ministre avant d’ajouter que « nos Forces de défense et de sécurité et nos Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) que nous avons recrutés sont le Wagner du Burkina Faso ».

La ministre Rouamba s’exprimait, en marge d’une séance de travail, tenue ce lundi à Ouagadougou, avec l’envoyé spécial de la République Tchèque pour le Sahel, Thomas Ulicny.

Début janvier, des sources concordantes ont fait cas de la présence, à Ouagadougou,  d’individus parlant le russe, qu’elles ont présenté comme étant des éléments de Wagner.

En décembre 2022, le président Ghanéen Nana Akufo-Addo a affirmé que les mercenaires de Wagner ont été déployés dans le sud du pays en échange d’une mine industrielle. Cette sortie avait crispé les relations entre les deux pays.

Jusque-là, il y a aucune information officielle concernant un accord entre le groupe et le Burkina Faso, même si le Premier ministre Apollinaire Kyelem a séjourné en Russie, début décembre.

Burkina : Le correspondant de France24 convoqué

Les autorités de la Transition reprochent à la chaîne française d’informations son traitement de l’enlèvement des femmes à Arbinda, dans le nord du pays.Le correspondant de la chaîne française d’information en continu, France24, à Ouagadougou est appelé à répondre à une convocation au Conseil Supérieur de la Communication (CSC), lundi 24 janvier 2023, a appris APA.

L’instance de régulation des médias lui a demandé des explications sur son angle de traitement du rapt de 66 femmes à Arbinda, les 12 et 13 janvier, libérées par l’armée burkinabè, le vendredi 20 janvier 2023.

La télévision France24 avait mis en bande défilante, que les femmes avaient été enlevées par « des rebelles islamistes ».

Début décembre 2022, le gouvernement a suspendu Radio France Internationale (RFI) « jusqu’à nouvel ordre ». Il a reproché au média français, un « manquement grave » et l’a accusé de propager une « information mensongère ».

Sénégal : le navire FPSO du projet Grand Tortue Ahmeyim met le cap sur le site

L’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO, sigle anglais) de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) a entamé son expédition vers le champ d’exploitation au large des côtes de la Mauritanie et du Sénégal.L’exploitation du champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) à cheval entre la Mauritanie et le Sénégal se précise. L’unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO, sigle anglais) du site d’exploitation a pris la mer le 20 janvier 2023 depuis Qidong, en Chine. Il va à présent parcourir 12 000 miles nautiques via Singapour jusqu’à sa destination finale, à environ 40 km au large de la frontière maritime des deux pays.

Le bâtiment qui était en construction ces trois dernières années et demie dans l’Empire du milieu a « réussi » une série de tests en mer permettant sa livraison aux acquéreurs, souligne dans un communiqué parvenu ce lundi à APA, British Petroleum (BP), l’entreprise chargée du développement de GTA.

A en croire BP, le FPSO est un élément clé du vaste projet de développement intégré GTA qui comprend également le développement sous-marin de champs de gaz et des installations flottantes de GNL (FLNG) à proximité du littoral.

La première phase du projet devrait produire environ 2,3 millions de tonnes de GNL par an et ses ressources estimées seront suffisantes pour soutenir la production pendant plus de 20 ans, soutient la compagnie britannique de recherche, d’extraction, de raffinage et de vente de pétrole.

« Le déploiement réussi du FPSO de la phase 1 de GTA témoigne de l’excellent partenariat avec nos contractants Cosco Shipping et Technip Energies. En travaillant main dans la main comme une seule et même équipe, nous avons pu créer une culture de résilience tout en nous focalisant sur une prestation en toute sécurité. Nous nous sommes focalisés sans relâche sur la sécurité, la qualité et la prestation », a déclaré le vice-président des projets de BP pour la Mauritanie et le Sénégal, Rahman Rahmanov, cité par la note.

Pour Gordon Birrell, vice-président exécutif de la production et des opérations de BP, cette livraison constitue « une étape fantastique pour cet important projet, qui est un excellent exemple de la stratégie de BP en matière d’hydrocarbures résilients ».

Le FPSO a été construit dans un environnement difficile, marqué par la pandémie de la Covid-19. « Avec le soutien permanent de nos partenaires, la Société Mauritanienne des Hydrocarbures en Mauritanie, Petrosen au Sénégal et Kosmos Energy, notre engagement à soutenir les deux pays dans le développement durable de leurs ressources de classe mondiale reste entier », a assuré M. Birrell.

Le FPSO traitera le gaz naturel – en éliminant le condensat, l’eau et d’autres impuretés – avant de l’acheminer à travers un gazoduc vers les installations FLNG du projet, situées à 10 km des côtes. Doté de huit modules de traitement et de production, il traitera environ 500 millions de pieds cubes standard de gaz par jour.

Selon BP, une grande partie du gaz sera liquéfiée par les installations FLNG. Cela permettra de l’exporter vers les marchés internationaux, tandis qu’une partie servira à répondre à la demande croissante des deux pays hôtes. Le condensat sera périodiquement transféré du FPSO vers des navires citernes pour son exportation vers le marché.

Le FPSO, qui sera amarré à une profondeur d’eau d’environ 120 mètres, accueillera jusqu’à 140 personnes à bord en temps d’opérations régulières et servira de domicile à l’équipe de production du projet. D’une superficie équivalente à deux terrains de football et de 10 étages en hauteur, le bâtiment maritime est constitué de plus de 81 000 tonnes d’acier, de 37 000 m de bobines de tuyaux et de 1,52 million de mètres de câbles. Il a également fait l’objet de plus de 330,000 inspections, rapporte le document.

La phase 1 du projet GTA marque le démarrage d’un projet dont on attend un impact durable et positif pour les générations à venir.

BP et les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal ont établi une collaboration de longue date et de grande envergure qui englobe le projet GTA et d’autres développements énergétiques potentiels.

En octobre 2022, l’entreprise a annoncé la signature d’un contrat d’exploration et de partage de production pour la ressource gazière de BirAllah en Mauritanie. Plus récemment, elle a signé un protocole d’accord avec le gouvernement mauritanien pour mettre en œuvre un programme explorant le potentiel de production à grande échelle d’hydrogène vert dans le pays. En outre, le groupe continue de travailler avec ses partenaires au développement sur un important projet de conversion du gaz en électricité (gas to power) au Sénégal avec le champ gazier Yakaar Teranga (Ouest).

Guinée : Condé et Dalein Diallo créent une inter-coalition

L’ancien président de la République de Guinée Alpha Condé (84 ans) et son opposant Cellou Dalein Diallo (70 ans), ont renoué le contact.Les deux hommes politiques ont en commun une chose : ils vivent hors de la Guinée depuis la prise de pouvoir par Mamady Doumbouya, à la suite du coup d’Etat contre Alpha Condé le 5 septembre 2021.

Le président déchu, se trouve actuellement à Istanbul, la capitale de la Turquie, officiellement pour des raisons médicales. De son côté, Cellou Dalein Diallo se trouve à Dakar, la capitale sénégalaise, depuis son départ de Conakry le 6 mars 2021.

Les deux personnalités politiques sont devenues de farouches adversaires depuis l’élection présidentielle « controversée » d’Alpha Condé 2010. Mais la réalité politique a fini par les rapprocher. Ce lundi 23 janvier, le président de l’union des forces démocratique de Guinée (UFDG) a déclaré avoir communiqué avec Alpha Condé.

Une inter-coalition mise sur pied

« J’ai parlé avec Alpha Condé même s’il était un peu réticent, car il reste Guinéen. Par contre, je n’aime pas mettre sur la place publique le contenu de mes échanges avec les personnalités surtout quand ils sont privés (…) » a indiqué Cellou Dalein.

Selon lui, son parti et celui d’Alpha Condé (RPG arc-en-ciel) sont en train de développer un partenariat. « Nous voulons que la transition soit une transition apaisée, réussie et inclusive. C’est pourquoi nous exigeons le retour rapide à l’ordre constitutionnel par des élections libres, transparentes et inclusives. Le RPG arc-en-ciel avec lequel nous parlons est d’accord sur ça. C’est pourquoi nous avons créé l’inter-coalition » a déclaré l’ex-premier ministre.

Ce communiqué tombe au moment où les auditions des victimes de la sanglante répression sous le régime de Condé ont commencé devant la Cour d’appel de Conakry. Plusieurs de victimes sont considérées comme des militants ou sympathisants de Cellou Dalein Diallo car vivant essentiellement à Ratoma, l’une des cinq communes de la capitale Conakry, et bastion électoral de l’opposant.

Cellou Dalein Diallo qui n’est plus sur la même longueur d’onde avec les autorités de la transition, est dans le viseur de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). Cette juridiction soupçonne l’opposant d’être mêlé à la vente de l’unique avion de la Guinée indépendante (Air Guinée).

Burkina : Le départ des soldats français ne met pas « fin aux relations diplomatiques » (porte-parole du gouvernement)

Le gouvernement burkinabè a confirmé avoir demandé le départ des troupes françaises basées dans le pays, dans un délai d’un mois.En réponse au président français, Emmanuel Macron, qui dit attendre des « clarifications » du président Ibrahim Traoré sur la demande de départ des forces spéciales françaises de son pays, le porte-parole du gouvernement burkinabè a fait savoir, ce lundi 23 janvier 2023, à la télévision nationale, qu’« il n’y a pas autre clarification à faire ».

« Ce que nous dénonçons aujourd’hui, c’est l’accord qui permet aux Forces françaises d’être au Burkina. Au-delà de cela, il ne s’agit pas de la fin des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et la France », a précisé le porte-parole du gouvernement.

Pour lui, l’accord de janvier 2015 est suffisamment clair et il a estimé qu’il n’y a aucune raison pour que la partie française ne respecte pas les termes d’un accord qu’elle a signé.

A ceux qui craignent que les exactions des groupes jihadistes s’intensifient après le départ des soldats français, il a indiqué que cela « ne laissera aucun vide ». Parce que le pays « compte sur ses propres moyens » pour gagner la lutte contre le terrorisme.

« La vision de la Transition aujourd’hui c’est que ce sont les Burkinabè eux-mêmes qui vont consentir les sacrifices pour la libération et la reconquête de notre territoire et surtout pour la refondation », a assuré Jean-Emmanuel Ouédraogo.

Le pays, confronté au terrorisme depuis 2015, est décidé de « diversifier ses partenaires » sur fond de rapprochement avec Moscou et de « guerre ouverte » avec Paris qu’il accuse de connivence avec les groupes armés non étatiques. 

La Côte d’Ivoire vise une croissance annuelle moyenne de 7,65% d’ici à 2025

Quelque 44.000 milliards Fcfa d’investissements sont attendus du secteur privé, soit un taux de 74% du portefeuille global du Programme national de développement (PND, 2021-2025) estimé à 59.000 milliards Fcfa.Ce dispositif institutionnel de suivi évaluation du PND 2021-2025 a été lancé ce lundi 23 janvier 2023 par le vice-président de la République, Meyliet Koné, lors d’une cérémonie, en présence des partenaires au développement, des représentants du secteur privé et des collectivités.

Selon M. Meyliet Koné, il vise à « traduire en actions » le cadre institutionnel de suivi de la mise en œuvre du PND 2021-2025, et à doter le pays « d’un mécanisme de suivi intégré, inclusif et performant, pour garantir l’atteinte des objectifs » de développement.

« Son objectif principal est de hisser la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2030, au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure », a dit M. Meyliet Koné.

Le vice-président, Meyliet Koné, a fait savoir que « le scénario de croissance retenu cible un taux annuel moyen de 7,65% correspondant à un niveau d’investissement de l’ordre de 59 000 milliards de FCFA sur la période, dont 74% sont attendus du secteur privé ».

Il a indiqué que les résultats obtenus après deux années de mise en œuvre du PND 2021-2022 sont « très encourageants » et malgré le contexte international difficile marqué par la persistance des effets de la pandémie à Cvid-19 d’une part, et d’autre part, les conséquences du conflit russo- ukrainien.

Un nouveau dispositif 

La ministre du Plan et du développement, Kaba Nialé, a indiqué que ce nouveau dispositif de suivi est composé de six organes. Il est coiffé par un Conseil présidentiel d’orientation (1), l’organe d’orientation stratégique de mise en œuvre du PND, présidé par le vice-président. 

Le Comité de pilotage (2), un autre organe, est quant à lui présidé par le Premier ministre. Il fixe les priorités de développement retenues pour la mise en œuvre du PND. Le dispositif comprend aussi un Comité technique (3), présidé par le ministre du Plan et du développement, supervise et valide les travaux du Secrétariat technique.

Un secrétariat technique de suivi (4), créé et placé sous la coordination du directeur général du Plan, assure le suivi technique quotidien de la mise en œuvre du PND. En outre, il a été institué des Comités de District de suivi du PND (5), présidés par les ministres gouverneurs.

Le dispositif comprend en outre des Groupes de travail sectoriels (6), dont le rôle est d’établir les bilans de mise en œuvre des différentes politiques sectorielles et des différents programmes et projets.

A caractère participatif et inclusif, ce dispositif devrait permettre de renforcer le dialogue avec les partenaires au développement, le secteur privé et la société civile dont les responsables siègent dans les organes techniques de suivi du PND.

Mobilisation des financements

Pour son financement, la contribution attendue du secteur privé est d’environ 43 646,7 milliards FCFA, soit 74% de son montant global, a fait savoir le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (Cgeci, Patronat ivoirien), M. Ahmed Cissé.

« Nous voulons vous assurer de notre disponibilité à œuvrer pour l’atteinte de ce résultat et nous savons compter sur le Gouvernement pour continuer à créer les conditions d’un Secteur privé fort et dynamique, capable de relever ce défi », a-t-il dit.

Le Groupe Consultatif pour le PND 2021-2025, réuni à Abidjan le 15 juin 2022, a permis de mobiliser des financements de près de 16.000 milliards Fcfa, démontrant pleinement la confiance des investisseurs dans le développement de la Côte d’Ivoire.

Pour la directrice pays des opérations de la Banque mondiale, Coralie Gevers, a soutenu que « ce plan national de développement n’a de sens que s’il est traduit dans le budget national et mis en œuvre par tous les ministères et les collectivités locales » avec des ajustements faits en temps réel.

Le PND 2021-2025, aligné sur la vision et les perspectives Côte d’Ivoire 2030, tire les leçons de la mise en œuvre des deux premiers plans (2012-2015 et 2016-2020), et ambitionne d’accélérer la transformation économique et sociale du pays.

La mise en œuvre réussie des deux premiers plans, les PND 2012-2015 et 2016-2020, a impulsé une dynamique de croissance forte, durable et inclusive. Le pays a enregistré un taux de croissance économique annuel moyen de 8% entre 2012 et 2019.

Ce rythme a enregistré un ralentissement en 2020, avec un taux de croissance de 2%, du fait des effets négatifs de la pandémie de Covid-19. L’économie ivoirienne réalise en 2021 un bond de 7,4%, retrouvant ainsi sa tendance initiale et son sentier de croissance.

Le Parlement marocain décide de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen

Le parlement marocain réagit par rapport à la résolution adoptée à une forte majorité par le Parlement européen et qui critique le
Maroc en matière de liberté d’expression et celle des médias. Ainsi, l’institution législative marocaine a décidé ce lundi de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen en les soumettant à une réévaluation globale, visant à prendre « des décisions fermes et appropriées ».Le Parlement marocain a décidé lundi de reconsidérer ses relations avec le Parlement européen (PE) en les soumettant à une réévaluation globale, visant à prendre des décisions fermes et appropriées, suite aux dernières positions de l’institution européenne à l’égard du Maroc.

Cette annonce a été faite dans une déclaration des deux Chambres du Parlement marocain lue par le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami, à l’issue d’une réunion marquée par les interventions des présidents et des représentants des différents groupes et groupement parlementaires et les parlementaires sans appartenance politique.

Le Parlement marocain a ainsi dénoncé la campagne tendancieuse qui cible le Royaume, et dont le dernier acte en date a été l’adoption par le PE d’une résolution le 19 janvier 2023 et décidé d’informer la présidence du PE du procès-verbal de cette séance contenant les positions et interventions des présidents et des représentants des différents groupes et groupement parlementaires et les parlementaires sans appartenance politique lors de cette séance, ainsi que des décisions qui seront prises à l’avenir.

Selon la déclaration le parlement marocain prend note avec grand « étonnement et profonde consternation de cette résolution, qui a gravement nui au capital confiance entre les deux institutions législatives, et porté profondément atteinte aux acquis positifs du travail commun sur plusieurs décennies ».

Il regrette que le Parlement européen se soit laissé entraîner, par certains milieux hostiles en son sein, dans une campagne d’accusations fallacieuses visant un partenaire traditionnel et crédible, qui assume des rôles majeurs dans la protection des droits et libertés, et la défense de la paix et de la sécurité régionale et internationale. Partenaire qui est considéré comme un pilier de la stabilité, du bon voisinage et de la compréhension entre les peuples, les cultures et les civilisations.

Le Parlement marocain condamne  fermement les tentatives hostiles de nuire aux intérêts et à l’image du Maroc, ainsi que les relations distinguées et anciennes entre le Maroc et l’Union européenne, qui sont fondées sur des valeurs, des principes et des intérêts communs.

Il considère également la résolution du Parlement européen comme une transgression inacceptable de ses compétences et pouvoirs, et une attaque inacceptable contre la souveraineté, la dignité et l’indépendance des institutions judiciaires du Royaume, exprimant Il ainsi son rejet catégorique des relents de tutelle et des propensions à donner des leçons au Maroc de la part de quelque partie que ce soit et quel que soit le niveau des relations qui la lient au Royaume.

Le Parlement marocain exprime sa déception face à l’attitude négative et au rôle non constructif joué, lors des discussions au Parlement européen et des consultations sur le projet de résolution contre le Maroc, par certains groupes politiques appartenant à un pays partenaire historique du Maroc. Elle déplore ces attitudes et pratiques qui n’ont rien à voir avec l’honnêteté et la sincérité qu’exige l’esprit de partenariat.

Le communiqué souligne que le Parlement marocain n’a pas à réaffirmer l’adhésion du Royaume aux droits de l’homme tels qu’ils sont reconnus universellement du moment que le Maroc se distingue dans son environnement régional par le dynamisme de sa société civile, la vitalité de son espace médiatique, la crédibilité de ses institutions et mécanismes indépendants et efficaces dans le domaine des droits des individus et des groupes, ainsi que son engagement actif aux pactes internationaux pertinents, et sa volonté d’aller de l’avant dans la consolidation et le renforcement de l’état de droit dans le cadre du pluralisme partisan et politique, et de la liberté d’opinion et d’expression.

Rappelant que le Parlement marocain est un acteur clé dans de nombreuses organisations parlementaires, régionales, régionales et internationales, et qu’il y est membre, il affirme qu’aucune institution partenaire n’a jamais outrepassé ses compétences et osé s’en prendre à un État souverain et à ses institutions et s’immisce dans ses affaires internes, mais s’attache à respecter son indépendance et à la consolider Confiance institutionnelle partagée.

Par ailleurs, le Parlement marocain rejette l’instrumentalisation et la politisation d’affaires relevant de la compétence de la justice pénale et du droit commun, affaires ayant fait l’objet de poursuites, voire de condamnations, pour des faits n’ayant aucun lien que ce soit avec une activité journalistique ou la pratique de la liberté d’opinion et d’expression.

Ces affaires, selon le communiqué, portent en effet sur des faits de traite d’êtres humains, de viol, d’agressions sexuelles ou d’exploitation de la vulnérabilité des personnes, passibles de peines lourdes comme d’usage de par le monde.

A cet égard, le Parlement marocain réitère la nécessité de respecter le caractère souverain et l’indépendance de la justice marocaine, qui a constamment et scrupuleusement veillé à garantir les conditions et les fondements du procès équitable.

Le Parlement marocain considère que la résolution du PE a sapé les bases de confiance et de coopération entre les deux institutions et nui aux acquis positifs accumulés au fil de décennies d’action commune, au moment où nous aspirions tous à de nouvelles perspectives prometteuses dans ces relations vers davantage d’efficience et de coordination au service de l’intérêt commun de nos peuples.

Et de soutenir que cette résolution du PE a sciemment contourné tous les mécanismes institutionnels de dialogue et de coordination, lesquels avaient précisément été créés pour servir de cadre de dialogue et de débat franc et sans exclusive, à la hauteur du partenariat et du respect mutuel.

«Cette résolution a vidé ces mécanismes de leur sens et finalité, bafoué les contenus et résolutions des rencontres bilatérales et multilatérales, ainsi que les efforts inlassables menés par la Commission Parlementaire Mixte Maroc-UE depuis sa création en octobre 2010, laquelle avait jusqu’alors concrétisé la dimension parlementaire du partenariat entre le Maroc et l’UE et joué un rôle important dans le renforcement et l’institutionnalisation des relations entre les parlements marocain et européen», déplore-t-on.

Dans ce sens, le Parlement marocain appelle les forces politiques européennes à faire preuve de sagesse et de discernement et à rejeter tout amalgame délibéré entre les droits de l’homme, protégés au Maroc par la Constitution, les lois et les institutions, d’une part, et les allégations véhiculées par certaines parties et organisations connues pour leurs positions hostiles et dogmatiques à l’encontre du Maroc, d’autre part.

Bassin du lac Tchad : Le CICR lance un appel à l’aide pour 11 millions de personnes

Plusieurs millions de personnes sont obligées de fuir leur foyer en raison du conflit dans le bassin du Lac Tchad.À l’occasion de la troisième Conférence de la région du Lac Tchad qui se tient à Niamey les 23 et 24 janvier, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle à des efforts urgents pour assurer une protection efficace des millions de civils embourbés dans la violence.

Plus de dix ans après le début de la crise, le conflit dans le bassin du lac Tchad, où se rencontrent le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun ne montre aucun signe d’apaisement.

La violence à l’encontre de la population civile reste alarmante, laissant plus de 11 millions de personnes lutter chaque jour pour leur survie.

« Malgré les efforts déployés par les acteurs étatiques, humanitaires et du développement, la situation dans la région du lac Tchad reste désastreuse. Des millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer. Des milliers de familles vivent dans des conditions extrêmement précaires, sans accès approprié à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation », a déclaré le vice-président du CICR, le Dr Gilles Carbonnier.

Sur les 11,3 millions de personnes qui ont besoin d’aide pour survivre dans le bassin du lac Tchad, au moins 3 millions sont des déplacés qui ont fui leur foyer en raison de la violence, selon des sources officielles. Des communautés entières vivent dans l’incertitude, sans savoir si elles pourront un jour rentrer chez elles.

« Le sort des personnes déplacées doit être reconnu comme une priorité absolue dans le bassin du lac Tchad », a plaidé Gilles Carbonnier.

Le CICR encourage les États à ratifier la Convention de Kampala et à adopter des mécanismes nationaux de mise en œuvre.

La Convention garantit une protection et un niveau de sécurité aux personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et fournit aux gouvernements un cadre pour répondre aux crises de déplacement.

Si la majorité des États africains l’ont ratifiée, des actions sont nécessaires pour intégrer les dispositions de la Convention dans les cadres juridiques nationaux et les rendre opérationnelles.

Les États ont la responsabilité de veiller à ce que les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays soient autorisées à prendre la décision de rentrer chez elles dans des conditions sûres et dignes, a déclaré le CICR dans un communiqué. Mais, en raison de la nature prolongée du conflit, nombre d’entre elles risquent de ne pas pouvoir le faire.

Après plus d’une décennie, le conflit dans le bassin du lac Tchad se prolonge et son bilan pour les personnes prises au piège ne cesse de s’alourdir, a-t-il averti.

Le CICR a enregistré plus de 26 188 cas de disparitions dans les quatre pays du bassin du lac Tchad : Cameroun, Tchad, Niger et Nigeria. Près de 15 000 d’entre eux étaient mineurs au moment de leur disparition. Les enfants sont particulièrement concernés.

La nature prolongée du conflit affecte les mineurs de manière disproportionnée, notamment ceux qui sont confrontés à des déplacements multiples.

Le fait d’être contraint de fuir son domicile met à mal l’environnement protégé que la famille et la communauté offrent aux enfants.

En conséquence, ils sont davantage exposés aux abus sexuels, à l’association avec des porteurs d’armes, à la séparation familiale et à la disparition.

Pour répondre efficacement à la nature prolongée et dynamique du conflit, il est nécessaire que les acteurs travaillent ensemble dans le cadre d’une approche plus synergique.

Une approche qui rassemble le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge ainsi que les partenaires gouvernementaux, de paix, de développement et autres partenaires humanitaires pour trouver des solutions à long terme à la crise.

« Nous donnons la priorité au respect du droit international humanitaire ainsi qu’à une action humanitaire neutre, impartiale et indépendante pour protéger et aider les personnes dans le besoin dans le bassin du lac Tchad. Si nous voulons répondre aux besoins humanitaires croissants et obtenir de meilleurs résultats avec et pour les populations touchées par un conflit prolongé, des partenariats innovants font également partie de la solution », a déclaré M. Carbonnier.