Côte d’Ivoire : l’activiste Pulchérie Gbalet auditionnée

Son Conseil entend à nouveau introduire une demande de mise en liberté après le rejet d’une précédente requête dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens récemment graciés au Mali.Cette audition devrait permettre de « compléter son dossier » en vue d’une décision judiciaire. Deux possibilités s’offrent au juge d’instruction, à savoir le renvoi de l’affaire en correctionnel ou la relaxe de cette activiste de la société civile ivoirienne.    

La présidente d’Alternative citoyenne ivoirienne (ACI), une association de défense des droits de l’Homme, Pulchérie Gbalet, accusée d’« entente avec les agents d’une puissance étrangère», a été auditionnée le mardi 17 janvier 2023 par la juge d’instruction du 10e Cabinet, à la cellule spéciale d’enquête.  

Interpelée en août 2022 à la suite de déclarations sur les réseaux sociaux dans l’affaire des 49 militaires ivoiriens graciés au Mali, la militante de la société civile a été dans le cadre de l’instruction judiciaire, entendue mardi 17 janvier 2023 par un juge d’instruction.

Quarante-six (46) militaires ivoiriens ont été condamnés le 30 décembre 2022 par la Cour d’assises de Bamako, en audience spéciale, à 20 ans de prison et trois soldates, à la peine de mort par contumace. Ces 49 soldats, arrêtés le 10 juillet 2022 étaient soupçonnés d’être des « mercenaires ».

Figure de la société civile ivoirienne, Pulchérie Gbalet, avait été interpellée et détenue à son retour du Mali, dans un contexte de tension entre Abidjan et Bamako. Aujourd’hui, les 49 soldats ivoiriens jouissant d’une grâce présidentielle, la défenseuse des droits de l’Homme pourrait bénéficier d’une clémence du juge.

Mme Pulchérie Gbalet s’était rendue au Mali. De retour de son voyage, en Côte d’Ivoire, elle s’est prononcée dans une vidéo, postée sur les réseaux sociaux, sur l’affaire des 49 militaires ivoiriens qui étaient détenus au Mali.  

Le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Richard Adou, a dans un communiqué indiqué qu’elle a « rencontré certaines personnalités et à son retour en Côte d’Ivoire, le 03 août 2022, elle a été interrogée par les agents enquêteurs sur les motifs de son voyage ». 

Il lui est reproché « des manœuvres de nature à jeter du discrédit sur les institutions et à occasionner des troubles graves à l’ordre public, et de diffuser des nouvelles fausses de nature à entraîner une atteinte au moral de la population ».    

Selon le procureur, ces faits sont d’une « gravité qui tombe sous le coup des articles 155 ; 179 et 183 du Code pénal et sous les chefs d’entente avec les agents d’une puissance étrangère de nature à nuire à la situation militaire et diplomatique de la Côte d’Ivoire ».   

Burkina: les femmes enlevées à Arbinda sont retrouvées

Les femmes enlevées à Arbinda, dans le Sahel, les 12 et 13 janvier 2023, ont été retrouvées, ce vendredi, à Tougouri, dans le Centre-Nord, par l’armée burkinabè.Les femmes enlevées à Arbinda, dans le Sahel, les 12 et 13 janvier 2023, ont été retrouvées, ce vendredi, à Tougouri, dans le Centre-Nord, par l’armée burkinabè.

Selon des sources sécuritaires, elles ont été retrouvées au cours d’un contrôle au poste de gendarmerie, à l’entrée de la ville de Tougouri, après avoir passé huit jours aux mains de ravisseurs.

« C’est après vérification que nous nous sommes rendus compte qu’il s’agissait des femmes enlevées à Arbinda », a affirmé un officier. Il a précisé que ce sont au total 66 femmes avec quatre bébés. Vingt-sept (27) d’entre elles sont âgées entre 18 et 56 ans, 39 sont âgées de 0 à 18 ans.

Elles ont été conduites à Ouagadougou, vendredi soir, pour les besoins de l’enquête judiciaire et pour une prise en charge psychologique, a appris APA.

Les 12 et 13 janvier derniers, des femmes, allées à la recherche de nourriture, avaient été victimes de rapt dans les environs d’Arbinda, au nord du pays. Ce qui avait suscité un tollé général. L’Organisation des Nations unies (Onu), l’Union africaine, la France, les États-Unis, avaient condamné leur enlèvement avant d’exiger leur libération. Dans la foulée, le gouvernement burkinabè avait annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire et promis de tout mettre en œuvre pour les retrouver.

Depuis 2015, cet Etat du Sahel, fait face à une insurrection des groupes armés jihadistes. Des attaques parfois meurtriers qui ont fait milliers de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.

Une plainte contre l’usine de farine de poisson « Barna Sénégal » en gestation

Le collectif Taxawu Cayar a obtenu de la municipalité une interdiction de déverser des eaux issues des industries et des fosses septiques dans la décharge municipale, dans lac de Mbawane et ses environnants.Le Collectif « Taxawu Cayar » (se tenir debout pour Cayar (Ouest) en langue wolof) vient d’obtenir une première victoire dans le bras de fer qui l’oppose à l’usine de fabrication de farine et d’huile de poisson, Touba protéine marine (ex-Barna Sénégal). Dans un arrêté pris le mercredi 18 janvier, les autorités municipales ont interdit le déversement des eaux issues des industries et des fosses septiques dans la décharge municipale, dans le lac de Mbawane et ses environnants.

Dans un communiqué parvenu ce vendredi à APA, l’ONG « Greenpeace Afrique se joint au collectif Taxawu Cayar pour magnifier une décision courageuse et utile pour la préservation du bien-être des populations et la biodiversité du lac en question ». 

Pour Dr Aliou Ba, responsable de la campagne océans de Greenpeace Afrique, cette décision « est une grande victoire des communautés de Cayar dans cette lutte qu’elles mènent contre l’usine de farine de poisson Barna Sénégal ». A l’en croire, cette industrie déversait depuis des années ses déchets liquides dans ce lac Mbawane qui est directement relié à la nappe phréatique de toute la localité. « Il était vraiment temps de stopper cette forfaiture », a-t-il dit. 

Au mois de novembre dernier, un procès avait opposé les propriétaires de l’usine au collectif Taxawu Cayar. Celui-ci avait été remporté par les promoteurs de Touba protéine marine (ex-Barna Sénégal) malgré « des documents vidéo montrant le camion de l’usine déversant illégalement des déchets dans le lac, ainsi qu’une analyse indépendante effectuée par le laboratoire d’hydrologie et de toxicologie de la Faculté de médecine de l’Université de Dakar révélant des niveaux de chrome et de sélénium dépassant les limites légales dans l’eau de robinet de Cayar ».

Ragaillardi par cet arrêté de la mairie, le collectif entend déposer une nouvelle plainte contre l’usine de farine et d’huile de poisson.

« Cette décision nous conforte car elle vient confirmer tout ce que nous disions depuis le début. Barna Sénégal nous prive de nos ressources et pollue notre air, nos terres et notre eau. Nous ne cesserons de dénoncer cette injustice que nous vivons car notre survie en dépend. D’ailleurs, une autre plainte sera déposée par nos conseillers juridiques pour un jugement sur le fond du dossier. Ce n’est qu’une bataille gagnée, la victoire finale est proche », a annoncé, le porte-parole du collectif, Mor Mbengue. 

Maroc: Les aéroports enregistrent un taux de récupération de 82% par rapport à 2019

Les aéroports du royaume ont enregistré un volume de trafic commercial de 20.592.350 passagers et de 174.820 mouvements aéroportuaires, soient des taux de récupération respectifs de 82% et 83% par rapport à l’année 2019.Avec 7.637.643 passagers, l’aéroport Mohammed V a enregistré durant l’année 2022 un taux de récupération de 74% par rapport à l’année 2019 et ce, à travers 67.094 mouvements aéroportuaires soit un taux de récupération de 73% par rapport à l’année 2019, indique l’Office national des aéroports.

Le trafic international a, quant à lui, enregistré un taux de récupération de 84% par rapport à l’année 2019 en accueillant 18.436.408 passagers. Ce trafic représente 90% du trafic aérien global.

Les marchés du Moyen et Extrême Orient, de l’Amérique du Nord et de l’Europe ont dépassé, durant le mois de décembre 2022, le trafic aérien de la même période de 2019, avec des taux de récupération respectifs de 126%, 114% et 110%. 

En ce qui concerne les mouvements aéroportuaires, la part de l’aéroport Mohammed V est de 38%, celle de Marrakech Menara est de 21% et celle d’Agadir Al Massira représente 8%. 

Le fret aérien a enregistré durant l’année écoulée 69.751 tonnes au niveau des aéroports marocains, contre 96.121 tonnes en 2019, soit un taux de récupération de 73%.

Le groupe marocain BCP accélère son agenda stratégique à Maurice

Avec son ouverture continue à de nouveaux pays, métiers, et technologies, le groupe BCP vit une transformation assortie d’une évolution de son identité de marque afin de garantir une visibilité et une communication homogènes pour l’ensemble de ses entités.BCP Bank (Mauritius), filiale du Groupe BCP, annonce dans une note l’évolution de son identité de marque en cohérence avec la nouvelle charte graphique de la maison mère. Ce changement de logo est l’aboutissement d’un processus visant à accélérer l’agenda stratégique de BCP Bank (Mauritius).

Cet élan se veut une démarche « en phase avec les ambitions et les engagements du groupe BCP à Maurice ». Dans cette vision, la filiale adopte un nouveau logo à compter de fin janvier 2023 pour arborer fièrement son identité visuelle ».

Pierre angulaire de l’identité de marque du groupe, le logo évolue pour rendre le nom de la banque plus visible et plus puissant, tout en confortant ses fondamentaux portés par son emblème historique, à savoir le cheval.

Selon les explications avancées, celui-ci est mis en perspective dans un cercle qui évoque l’univers digital, dans lequel le Groupe s’est résolument engagé en apportant des solutions innovantes. La forme ronde, elle, renvoie au globe terrestre, symbole de l’ouverture du groupe à l’international.

Le déploiement de la nouvelle charte graphique affiche les perspectives de développement et la stratégie de BCP Bank. Le groupe manifeste ouvertement son intérêt de maintenir sa présence sur les segments des marchés domestiques du Corporate et du Retail

Premium, BCP Bank axe davantage son développement sur ses activités de Trade finance, ainsi que le Global Business, les financements transfrontaliers et la gestion privée. Cette stratégie est rendue possible grâce à la convergence des réseaux d’un groupe présent dans 32 pays au monde, dont 18 en Afrique.

Le groupe couvre à la fois les zones d’Afrique du Nord, du Centre et de l’Ouest. Cette présence lui donne de disposer d’un meilleur rating dans la région et auprès des agences de notation les plus prestigieuses (Standard & Poor’s, Fitch, Moody’s).

BCP Bank (Mauritius) est depuis octobre 2018, une filiale du groupe Banque Centrale Populaire (BCP). Le groupe est l’une des premières institutions bancaires du Maroc, le premier collecteur de l’épargne du Royaume chérifien (26% de part de marché) et un acteur majeur du financement de l’économie (24% de part de marché).

Af’Sud : un taux remarquable aux examens de fin d’année

La promotion sud-africaine de 2022 a obtenu un taux exceptionnel de 80,1% de « réussites et de mentions » aux examens de fin d’année des lycées, a annoncé à Johannesburg la ministre de l’Education, Angie Motshekga.

Ces résultats prometteurs ont été obtenus malgré les défis posés par la pandémie de Covid-19, les délestages et les protestations sporadiques contre la prestation de services, a-t-elle déclaré.

Le taux de réussite au National Senior Certificate (NSC) est légèrement supérieur aux 76,4% enregistrés en 2021, soit une augmentation de 3,7% par rapport à l’année précédente, a précisé Mme Motshekga.

La ministre de l’Education note que cette promotion, qui compte plus de 900.000 élèves, a été exposée à la pandémie pendant deux années consécutives lorsqu’elle était en 10ème et 11ème années, en 2020 et 2021, respectivement.

« La classe de 2022 est la première cohorte à passer les examens du NSC pendant la pandémie post-Covid-19. Cette classe a également été soumise aux défis des délestages intempestifs et des protestations sporadiques de prestation de services », a ajouté la ministre.

Motshekga a déclaré que sur les 922.034 candidats qui se sont inscrits aux examens finaux de 2022 (dont 725.146 candidats à temps plein) dans tout le pays, quelque 278.814 étudiants ont obtenu la réussite au baccalauréat, soit une amélioration de 8,9% par rapport à 2021.

En outre, 193.357 apprenants se sont qualifiés pour étudier en vue de l’obtention d’un diplôme, 108.159 ont obtenu un certificat supérieur et 117 ont obtenu un NSC simple, a-t-elle précisé.

Parmi les régions, l’Etat libre a obtenu le plus grand nombre d’apprenants ayant réussi leurs examens NSC pour la quatrième année consécutive, avec un taux de réussite de 88,5%, soit une augmentation de 2,8% par rapport à 2021, a-t-elle ajouté.

Cette province est suivie par Gauteng, qui a atteint 84,4%, soit une augmentation de 1,6% par rapport à 2021, tandis que le KwaZulu-Natal, la province qui a le plus progressé, a atteint 83%, soit une augmentation de 6,2% par rapport à 2021, selon la ministre.

Les magistrats dénoncent fermement la résolution du parlement européen

Le bureau exécutif du Club des magistrats du Maroc, a tenu une réunion d’urgence ce vendredi 20 janvier, pour examiner la résolution adoptée par le parlement, portant un regard critique sur la situation des droits de l’homme dans le royaume, en l’occurrence, sur «la situation des journalistes au Maroc », indique un communiqué publié par le bureau. 

Pour rappel, la résolution en question a été votée, jeudi 19 janvier, avec 356 voix favorables et 42 voix opposées, critiquant ainsi la situation « détériorée » de la liberté de la presse au royaume, exhortant l’Union européenne à intervenir en la matière.

 Ainsi, le bureau a dénoncé complètement toute forme d’ingérence dans la souveraineté judiciaire marocaine. Il a exprimé, dans le même sens, son rejet total de toute tentative d’influence sur les décisions juridiques, quelles qu’elles soient internes ou externes et peu importe leur source, qu’il s’agisse de la constitution ou des conventions internationales.

 Le club a souligné dans le communiqué, que seule la justice marocaine est compétente et habilitée, conformément à l’article 117 de la constitution, à protéger les droits et les libertés, et est chargée de la sécurité judiciaire des personnes et des groupes.

 À cet égard, le club a condamné fermement toutes formes portant atteinte aux institutions judiciaires marocaines par le parlement européen, les considérant comme une « ingérence flagrante » dans les attributions du pouvoir judiciaire au royaume et un « empiétement » sur sa souveraineté.

 Le Club a affirmé également son attachement aux valeurs et aux principes constitutionnels relatifs aux droits et libertés fondamentales y compris, la liberté de pensée, d’expression, d’opinion et de presse, la garantie des droits de la défense , le droit à un procès équitable, le principe de la présomption d’innocence, et le droit à la protection de la vie privée conformément à la constitution marocaine.

Hausse des IDE américains à destination du Maroc

Les investissements directs étrangers (IDE) américains à destination du Maroc poursuivent leur montée en puissance. Sur les 9 premiers mois de 2022, les investisseurs américains ont ainsi injecté 667,6 millions de dollars (6,8 milliards de DH).Le quotidien marocain +Aujourd’hui le Maroc+ rapporte dans sa livraison de ce vendredi 20 janvier, que sur les 1,97 milliard de dollars (20 milliards de DH) de flux net d’IDE au titre des neuf premiers mois de 2022, les investisseurs américains captent à eux seuls, 667,6 millions de dollars (6,8 milliards de DH) du montant global injecté. Les Etats-Unis arrivent ainsi en tête des pays de provenance des IDE à destination du Maroc.

Force est de remarquer que ce montant est en hausse par rapport aux années précédentes, 682 millions de DH en 2021 et 436 millions de DH en 2020 (1 dollar = 10,18 DH). La publication précise que la part de la France est de l’ordre de 4,81 milliards de DH, soit une baisse par rapport à fin 2021 (5,98 milliards de DH). Pour sa part, la Grande-Bretagne totalise 2,3 milliards de DH, en légère chute par rapport à 2021.

De même, les IDE en provenance des Emirats arabes unis affichent une contraction comparé à une année auparavant, passant de près de 4 milliards de DH à fin 2021 à 2,17 milliards de DH sur les 9 premiers mois de 2022. Il est à noter que le flux net des IDE en provenance des Pays-Bas se place en 5e position, soit 1,67 milliard de DH en 2021 contre un solde négatif de 44 millions de DH en 2020. De son côté, la part de l’Espagne atteint 517 millions de DH contre 464 millions de DH en 2021.

Aussi, la Chine enregistre un net redressement comparé à 2021, passant de 98 millions de DH en 2021 pour atteindre 439 millions de DH sur les 9 premiers mois de 2022.

Le quotidien fait observer que la Chine prend ainsi un ascendant sur le Luxembourg dont les IDE à destination du Maroc se sont établis à 431 millions de DH à fin septembre 2022 contre 475 millions de DH en 2021. Par ailleurs, l’Irlande atteint 382 millions de DH en termes d’IDE, alors que la Suisse atteint 323 millions de DH, contre 296 millions de DH pour l’Allemagne.

Selon le journa, l’analyse sectorielle des IDE à destination du Maroc laisse apparaître une prédominance des industries manufacturières, un secteur qui a enregistré sur les 9 premiers mois de 2022 des investissements de l’ordre de 7,79 milliards de DH alors que ce flux se situait autour de 3,34 milliards de DH en 2021. L’essentiel de ces investissements est allé à l’industrie chimique avec un montant de 6,35 milliards de DH.

Sénégal : l’armée aux trousses des rebelles du MFDC

Les Forces de défense et de sécurité mènent des actions ciblées pour empêcher toute reconstitution des bases rebelles du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC).En Casamance, dans le Sud du Sénégal, le crépitement des armes a repris de plus belle malgré l’accord de paix signé le 4 août 2022 entre Dakar et le comité provisoire des ailes politiques et combattantes du MFDC. Depuis le 14 janvier 2023, l’Armée nationale y mène « des actions ciblées pour interdire toute tentative de sanctuarisation de la plus petite portion du territoire national par les bandes armées du MFDC », lit-on dans un communiqué de sa Direction de l’information et des relations publiques (Dirpa).

Cette offensive entre « dans la continuité des grandes opérations déjà menées » en mars 2022 et qui avaient permis de chasser les rebelles de plusieurs de leurs bases. « Les actions en cours, entamées depuis le 14 janvier 2023, ont permis aux Armées d’atteindre tous les objectifs fixés, et de produire les effets recherchés sur les forces hostiles en errance dans la zone transfrontalière avec la Gambie », assure la Dirpa.

Au cours des opérations, souligne la note, les Armées ont perdu au combat un militaire, le soldat de 2e classe Waly Faye du Bataillon de commandos. Ils ont aussi enregistré sept blessés dont six légers pris en charge et déjà sortis de l’hôpital militaire de Ziguinchor et un blessé évacué par voie aérienne militaire et présentement en soins à l’Hôpital principal de Dakar.

Les victimes bénéficieront tous des honneurs militaires à la hauteur de leurs sacrifices au service de la Nation, et des mesures d’accompagnement sociales prévues par le commandement et les hautes autorités de l’Etat, promet la grande muette.

Depuis la fin des opérations de mars 2022, un calme précaire règne en Casamance. Les rebelles du MFDC veulent mettre à profit cette situation pour trouver et sécuriser des espaces favorables à la poursuite de leurs activités criminelles, principalement centrées sur la culture et le trafic du chanvre indien.

Dans son communiqué, l’Armée réaffirme, quant à elle, sa détermination à poursuivre ces actions de sécurisation et à préserver, à tout prix, l’intégrité du territoire national.

Afrique : le train et le BRT, une solution contre les accidents (expert)

Le Sénégal a vécu ces derniers jours une tragédie routière qui a ému au-delà de ses frontières. Spécialiste de la sécurité routière, Abdou Karim Diop a expliqué dans un entretien avec APA que les moyens de transport de masse tels que le Train express régional (Ter) et le Bus rapid transit (BRT) sont des solutions face à l’insécurité routière en Afrique.En l’espace d’une semaine de ce mois de janvier, les routes sénégalaises ont enregistré plus de 60 morts par accident. Vous avez écrit un livre sur « Les accidents de la route » (EdiSal). Quelles sont les principales causes d’accident routier au Sénégal ?

Il va falloir que je m’incline d’abord devant la mémoire des victimes. Parce que jamais dans l’histoire des accidents routiers au Sénégal, il n’y a eu des morts aussi importants que l’accident de Sikilo (centre). Les causes, on les connaît. Ce sont le facteur humain à 90%, le facteur automobile pour 7% et le facteur routes pour 3%. On peut les décomposer.

Pour ce qui concerne le facteur humain, il y a quatre éléments qui interviennent à ce niveau. C’est d’abord des erreurs de perception liées à un défaut de maîtrise de la part du conducteur. Il y a ensuite des fautes de manœuvre, puis une incompétence momentanée qui peut être liée au sommeil, à un médicament, à la fatigue, à la somnolence etc. Et le dernier élément, c’est l’incompétence totale du conducteur. 

Maintenant le facteur véhicule est surtout lié à l’ancienneté du parc automobile. Au Sénégal, sa moyenne d’âge est de vingt ans. Un véhicule est amorti à partir de cinq ans. Au-delà, il commence à tomber assez souvent en panne. Ce qui fait qu’il n’est pas tellement rentable. C’est la raison pour laquelle cet élément-là fait intervenir le facteur véhicule sur les 7% des causes d’accident de la route. Il y a des véhicules de 70 ans qui circulent au Sénégal. C’est extraordinaire !

Le dernier facteur qui intervient pour 3% est lié aux problèmes de conception ou de lisibilité de la route en raison d’un défaut de signalisations horizontales et verticales. Ce sont tous ces facteurs conjugués qui interviennent dans la survenue des accidents. On n’y a pas intégré le facteur institutionnel parce que l’Etat joue un rôle particulièrement important dans la définition de la politique de sécurité routière dans nos pays.

L’OMS note que le taux de mortalité dû aux accidents routiers est de 26,6 décès pour 100.000 habitants en Afrique, soit trois fois plus que dans les pays développés. Pourquoi est-il plus difficile de faire respecter le code de la route sur le continent africain ?

Le premier élément d’abord, c’est la vieillesse du parc automobile. Il y a quelque chose comme 1,2 milliard de véhicules d’occasions qui circulent dans le monde et un milliard de pneus. Toutes ces carcasses sont acheminées le plus souvent vers le continent africain. C’est comme si on dirait que nous sommes la poubelle du monde. Ces éléments interviennent dans la survenue des accidents. 

L’analphabétisme est aussi une explication. Pour le cas du Sénégal, le taux d’alphabétisation pour les populations de plus de quinze ans est de 51%. Nous sommes dans des contextes de pays sous développés avec des routes et véhicules qui laissent à désirer. A l’inverse, en Occident, le contrôle et les sanctions sont beaucoup plus sévères. C’est la raison pour laquelle dans ces pays il y a moins d’accidents que sous nos tropiques.

 Après l’accident de Kaffrine (centre) qui a tué plus de 40 personnes, l’Etat a reculé sur certaines des 22 nouvelles mesures visant à renforcer la sécurité routière. Pourquoi ?

L’État a reculé pour mieux sauter. Parce qu’il y a deux impératifs auxquels il est confronté. Le premier impératif, c’est la libre circulation des biens et des personnes. Les populations qui aspirent à se déplacer, à vaquer à leurs occupations et à se livrer à leurs activités économiques. Le deuxième impératif, c’est la sécurité routière. C’est un choix qui est plus ou moins cornélien, entre satisfaire la volonté des populations pour aspirer à une sécurité routière et permettre à ces populations de se déplacer. 

Il y a des solutions conjoncturelles face à des situations d’urgence qu’il va falloir gérer. Le corridor Dakar – Bamako, qui enregistre 46% des accidents mortels au Sénégal, est une route bidirectionnelle. Et ces types de routes occasionnent beaucoup d’accidents parce que les voitures se croisent. Bien sûr, il va falloir beaucoup de temps et beaucoup de milliards pour financer une route tridirectionnelle qui irait de Dakar jusqu’à la frontière vers le Mali.

 Les syndicats des transporteurs sont réputés très puissants, ce qui explique certains rétropédalages du gouvernement. Comment l’Etat doit-il procéder pour que ses mesures soient suivies d’effet ?

Il y a d’abord un travail de pédagogie qu’il va falloir enclencher à l’endroit des populations pour qui ces mesures sont destinées de façon générale, sans omettre les transporteurs et les conducteurs. Il faut nécessairement adopter une démarche inclusive, participative. L’État, les transporteurs, les chauffeurs doivent s’asseoir autour d’une table de négociation pour prendre ces mesures fortes. Même si elles sont difficiles, il faudra nécessairement que l’État les prenne parce qu’elles vont dans le sens de l’amélioration des conditions de sécurité routière dans le pays. On ne peut pas laisser l’anarchie s’installer sur les routes du pays. Annuellement, c’est presque 4000 personnes qui trouvent la mort (à cause des accidents routiers) et 27.000 blessés alors que 47 accidents sont enregistrés par jour. Il faut freiner cette hémorragie et cette hécatombe routière.

 Certains transporteurs ont décrété une grève illimitée en réaction aux mesures de l’Etat, empêchant plusieurs personnes de se rendre à leur lieu de travail. Quelles sont les solutions qui s’imposent à ce cas d’espèce ? 

Nous sommes dans un Etat de droit qui garantit la liberté du travail comme le droit de grève. Au Sénégal, l’essentiel des déplacements routiers est garantie par les structures privées. La société publique de transport « Dakar Dem Dikk » n’assure que 6% des déplacements dans le pays. Le reste est géré par le privé. C’est un problème. C’est la raison pour laquelle l’Etat a fait d’une pierre deux coups en mettant en service le Train express régional (Ter). Cette offre de transport de masse (qui relie Dakar à Diamniadio sur une distance d’une trentaine de kilomètres) permet de juguler ces accidents de la route. 60.000 personnes se déplacent tous les jours sans utiliser le véhicule. Cette solution permet de régler le problème des accidents routiers au Sénégal et assurer le déplacement des populations. 

Et encore, le Sénégal gagnerait beaucoup plus avec la mise en service du projet du Bus rapid transit (BRT) dans le deuxième semestre de cette année. 300.000 personnes seront déplacées quotidiennement. Si l’État parvient à conjuguer les forces du TER et celles du BRT, il parviendra à régler beaucoup de problèmes liés au déplacement des populations et les accidents routiers.

 Plus généralement, quelles sont les réformes que l’Afrique doit mener pour réduire le nombre de morts causés par les accidents de la route ?

Je vous parlerais de la matrice de Haddon. Elle agit sur trois éléments : le facteur humain, le facteur route et le facteur véhicule. Il faut investir sur l’homme avant l’accident pour prévenir les traumatismes. Cet investissement doit porter sur les notions de secourisme, la conduite automobile, l’obtention du permis de conduire etc. il faut aussi des routes très bien conçues et lisibles. Celles-ci doivent permettre au conducteur fautif de pouvoir amoindrir la faute qu’il a commise. Les bandes d’arrêt d’urgence sont également très importantes parce qu’elles permettent au secouriste d’intervenir rapidement sur les lieux de l’accident. L’autre élément, c’est le véhicule. Il doit être en bon état et effectuer la visite technique. Tous ces éléments combinés permettront de juguler le mal.