Bénin: 22 morts dans un accident de la circulation

Le gouvernement a assuré que des mesures seront prises pour éviter de tels drames à l’avenir.Le Bénin est en deuil suite à un grave accident de la circulation survenu dimanche 29 janvier dans l’après-midi à Dassa-Zoumé, une ville située à plus de 200 Km de Cotonou dans le centre du pays.

Un bus de transport en commun est entré en collision avec un camion provoquant un incendie qui a entièrement consumé les deux véhicules. Le premier bilan fait état de 22 morts et 22 blessés dont 15 dans un état critique.

Pour le moment, les raisons du drame ne sont pas connues. Quelques heures après l’accident, le gouvernement a dépêché sur les lieux, deux ministres. Hervé Hehomey des Infrastructures et des Transports et Alassane Seidou de l’Intérieur et de la Sécurité publique sont allés s’enquérir de la situation.

Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfierd Léandre Houngbédji a promis que le président prendra les mesures adéquates pour éviter de tels drames à l’avenir.  « Il y aura une suite afin que cela ne se reproduise plus. La perte de ces nombreuses vies ne sera pas vaine, » a rassuré M. Houngbédji.

Le gouvernement a également pris des mesures pour une bonne prise en charge des rescapés de cet accident.

Un couple d’entrepreneurs Sénégalais s’implante à Abidjan

Maty et Idy, deux jeunes entrepreneurs du pays de la Teranga présentent leur enseigne et des designs très aboutis à l’inauguration d’un show-room dans un centre commercial de la capitale économique ivoirienne.Engagé en affaires, le couple a créé depuis 2014 la marque « Mathydy » et propose « des produits qui magnifient l’histoire de l’Afrique », à travers cinq collections de luxe en horlogerie et cinq collections en maroquinerie (sacs, portefeuilles, portemonnaies et bijoux).

A Dakar, ces jeunes entrepreneurs ont deux boutiques à leur actif, l’une au Plateau et la seconde à Saly (Sud). Avec « le potentiel que pouvait nous offrir Abidjan, l’idée était de venir ouvrir une boutique et depuis l’ouverture c’est un succès vraiment total », confie Idy.

Mathy Lo, surnommée Maty, co-fondatrice de la marque, indique devant des invités ce vendredi 27 janvier 2023, que « c’est la première boutique à Abidjan » qui « coïncide aussi avec notre sixième boutique et 10 ans de mariage », sous des salves d’applaudissements.

« La clientèle a répondu présent, vous avez adoré vraiment nos produits, vous portez vraiment la marque », a lancé son époux, Idy, pour qui l’« hospitalité s’est déplacée à Abidjan parce que la Côte d’Ivoire est le deuxième plus gros marché de Mathydy après le Sénégal ».

Selon Idy, « il fut une époque (où le second marché), c’était la France ». Aujourd’hui, Abidjan est le « second marché » pour la plupart des commandes de l’Afrique. Et ce, grâce à des centaines de clients sur le e-commerce.

Installé au centre commercial Playce Marcory, dans le Sud d’Abidjan, Idy explique qu’il ne s’agit « pas de luxe à l’occidental, mais à l’africaine ». Cette aventure entrepreneuriale, ce jeune Sénégalais la mène avec sa compagne.

« Souvent nous recevons ces questions, comment faites-vous pour travailler en tant que couple ? Et, je peux dire qu’en business, la chose la plus importante, c’est d’avoir une personne de confiance avec qui travailler » et on ne peut trouver un meilleur complice que son conjoint, dit-il.

« Parfois, c’est très compliqué, parce qu’il faut en même temps être conjoint et partenaire ; il n’y a pas de ligne, mais c’est avec cette compréhension, le fait d’être vraiment présent tous les jours, d’être à l’écoute qui nous a vraiment permis d’atteindre ces objectifs », a-t-il poursuivi.

Discret, c’est le premier évènement que le couple organise malgré leurs six boutiques. Selon Idy, « on n’a jamais fait d’ouverture, mais à Abidjan, avec l’accueil qu’on a eu, il fallait vraiment qu’on fasse le nécessaire ».

Ce showroom est également le fruit d’un partenariat avec le Groupe CFAO. Présent à l’ouverture officielle de cet espace, Charles Destonquer, un responsable de CFAO Retail, entité en charge du management du centre commercial, a félicité Maty et Idy pour cette aventure « réussie ».

Il s’est réjoui d’ « un très bel écran qui accueille de très beaux produits » à l’instar de la boutique du Plateau à Dakar, où « on trouve un produit qui est magnifié et très élégant » avec une « identité très forte ».

Lutte contre le terrorisme : ce que propose Gbagbo à la Cedeao

L’ancien président ivoirien, en visite à Bayota, dans le Centre-est de la Côte d’Ivoire, a lancé un appel à la Cedeao dans la lutte contre le jihadisme en Afrique de l’Ouest.« Pourquoi le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali et il est soutenu par la population, il faut étudier çà ; pourquoi Ibrahim Traoré (au Burkina Faso) a pris le pouvoir et puis il est soutenu par la population, il faut étudier cela », a-t-il lancé.

L’ancien chef de l’Etat ivoirien a déclaré que « c’est parce qu’ils ont promis de lutter contre les jihadistes et qu’ils luttent contre les jihadistes », faisant observer que le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la Transition au Burkina Faso « n’est même plus à son bureau, il est sur le terrain ».

« Donc, au lieu que la Cedeao prenne des communiqués pour leur donner des ordres méchants et les obliger à faire des élections comme si les élections pouvaient régler le problème du jihadisme, non, je propose à la Cedeao de créer une brigade anti-jihadiste », a-t-il suggéré.

Cette force comprendra « tous les militaires de tous les pays de la Cedeao et que ceux-ci se mettent en mouvement et en patrouille pour lutter contre le jihadisme », car « si on ne fait pas ça, c’est qu’on a rien fait », a-t-il poursuivi.

Selon M. Gbagbo, « en créant la brigade anti-jihadiste, on résout deux problèmes, premièrement on lutte contre le jihadisme, (notamment) contre le banditisme terroriste et deuxièmement, on évite d’appeler au secours des troupes européennes ».

De ce fait, « on n’appellera pas les troupes européennes parce que nous-mêmes, nous nous mettons en mouvement pour régler nos problèmes », a-t-il relevé, admettant toutefois « qu’il y a des problèmes pour lesquels on est obligé d’appeler des pays européens ».

« Pour lutter contre le jihadisme, on peut se mettre en mouvement pour créer notre brigade anti-jihadiste de la Cedeao en vue de lutter contre le fondamentalisme jihadiste », a insisté l’ancien président ivoirien.

Il s’est inscrit en faux contre « tous ceux qui ne pensent pas à ce problème-là, qui ne pensent pas aux solutions qu’il faut trouver pour ce problème et qui se mettent à engueuler les jeunes dirigeants », tout en indiquant que lui-même est « contre les coups d’Etat militaires et civils ».

Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) se sont engagés le 4 décembre 2022, à Abuja, à créer une force régionale face au jihadisme et aux coups d’État afin de ramener la sécurité et la stabilité dans la région. 

Côte d’Ivoire : alliance FPI-RHDP « très prochainement » (Affi)

Le leader du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), Pascal Affi N’Guessan, explique dans une déclaration officielle, les raisons profondes de ce rapprochement de son parti avec le pouvoir.M. Affi, le chef du FPI, parti fondé par Laurent Gbagbo, aujourd’hui président du Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), s’exprimait ce samedi 28 janvier 2023, à Abidjan, lors de la cérémonie de présentation de vœux de nouvel an organisée par son parti.

Pour lui, « l’émancipation est détachement des misères politiques, éthiques et idéologiques, ces pathologies qui gangrènent certaines formations politiques de l’opposition et bloquent toute dynamique de progrès ».

L’émancipation, dira-t-il, « est aussi rupture avec la solitude politique sclérosante au profit de nouvelles alliances fécondantes, dynamiques et émancipatrices, qui permettent le plein développement de notre potentiel. C’est l’essence de l’alliance que nous allons conclure très prochainement avec le RHDP ».

Une alliance qui, selon M. Affi N’Guessan, vise à « dépasser les antagonismes du passé et nous engager à œuvrer conjointement dans le respect de nos différences et de l’autonomie de chaque parti, à la consolidation de la réconciliation nationale, au renforcement de la cohésion sociale ». 

Le président du FPI, l’ancien Premier ministre Affi N’Guessan, y voit une union pour « la stabilité politique, la promotion de la bonne gouvernance et le renforcement de la lutte contre la corruption, ainsi que le développement économique et social de la Côte d’Ivoire ».

Une alliance à visée électorale 

M. Affi a fait savoir que cette alliance devrait permettre de « conclure des accords électoraux, à l’occasion des consultations électorales de 2023 (municipales et régionales) et de 2025 (présidentielle) dans la dynamique d’une gestion conjointe de l’Etat ».

Toutefois, fera-t-il observer, « cette alliance suscite des frayeurs là où l’on rêve de nous voir sombrer et disparaître du paysage politique afin de pouvoir vivre et prospérer sur nos dépouilles. Mais à juste titre, nos militants s’en félicitent ».

Cette alliance est « appelée à bipolariser le paysage politique national, dans une configuration inédite en faveur des partis du pouvoir, mais plus encore, elle nous permet d’apporter notre sensibilité particulière à l’action du gouvernement, d’impulser une dynamique supplémentaire sur le plan social, de nous rendre utiles à notre pays et de disposer d’un tremplin pour la victoire commune en 2025 », a-t-il poursuivi.

« L’année 2023 est une année décisive. Année de l’émancipation et de la renaissance, elle doit être pour nous, pour tous, l’année de la qualité, de la productivité et de la compétitivité », a lancé l’ancien Premier ministre. Cette année est consacrée aux élections municipales et régionales.

Un revirement insoupçonné 

Le FPI a longtemps connu une dissension en interne avec un camp dirigé par M. Affi N’Guessan et un autre conduit par des militants et cadres qui avaient décidé à l’issue d’un congrès que M. Gbagbo, en dépit de sa détention à La Haye, était désormais le président du FPI.

Cette situation a divisé les militants. Président selon les statuts, M. Affi N’Guessan n’a pas voulu quitter la tête de ce parti fondé par l’ancien président ivoirien. De retour de la Cour pénale internationale (CPI), après son acquittement, M. Gbagbo a préféré créer une autre formation politique, le PPA-CI.

M. Affi, farouche opposant au Rhdp, le parti au pouvoir, avait plusieurs fois dénoncé la gouvernance de ses dirigeants. Opposé à la candidature de Alassane Ouattara en 2020 dénonçant un troisième mandat « anticonstitutionnel », il a été arrêté à la suite d’actes d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Après la perte du pouvoir par l’ancien président Laurent Gbagbo, en 2011, M. Affi avait été incarcéré avant d’être libéré. De même, à la suite de la désobéissance civile liée à la crise postélectorale de 2020 il a été arrêté puis relaxé. Jusqu’à début 2022, il avait des positions tranchées envers le pouvoir, avant que l’on apprenne une alliance en négociation avec le Rhdp.

Avec des idées de la gauche, certains s’interrogent comment il conduira le FPI dans cette nouvelle aventure politique. Il était d’ailleurs qualifié d’être à la solde du pouvoir et cette posture ne surprend pas véritablement les observateurs de la scène politique ivoirienne.

Convergences sur la gouvernance 

M. Affi note que « face à l’inflation d’une part et à la crise des 49 (soldats ivoiriens détenus puis graciés au Mali) d’autre part, notre pays a fait respectivement l’expérience de la résilience et l’intelligence politique ».

« Grâce aux mesures pertinentes de soutien aux entreprises, aux ménages, aux retraités et aux travailleurs des secteurs publics et privés, l’économie ivoirienne ne s’est pas effondrée. L’épreuve a été douloureuse, elle l’est toujours, mais le pays tient », ajoute-t-il.

En outre, le patron du FPI évoque « le choix stratégique de la voie de la diplomatie qui a permis l’heureux dénouement de l’affaire des 49 soldats ivoiriens, le sang-froid et la sagesse politique démontrés par les autorités ivoiriennes à l’occasion de cette crise ».

Par ailleurs, « la Côte d’Ivoire monte en puissance en matière de défense et de sécurité, par réalisme politique face aux incertitudes du monde actuel. Mais, elle doit rester fidèle à sa philosophie de paix et de règlement pacifique des conflits », nuance-t-il.

Pour lui « la trêve sociale conclue par le gouvernement avec les syndicats des fonctionnaires et agents de l’Etat relève de cette philosophie (règlement pacifique). Il est manifeste, au regard de tous ces résultats, que le parti au pouvoir a consolidé ses bases en 2022 ».

« Pendant ce temps, l’opposition politique continue d’errer, victime du trouble de stress post-traumatique que, les anciens qui refusent la retraite, lui ont administré à travers leur alliance exclusive et excluante à l’occasion des élections législatives de mars 2021, au mépris des risques pris par les uns et les autres lors de la désobéissance civile de 2020. Dans ce contexte d’anomie, d’anémie, brumeux et répulsif, notre parti a choisi la voie de l’émancipation et de la Renaissance », a-t-il laissé entendre.

Burkina : reprise des vols humanitaires (PAM)

Le gouvernement de Transition avait suspendu en mi-janvier 2023, les rotations des avions humanitaires du Programme Alimentaire Mondial (PAM).Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) a annoncé, samedi 28 janvier 2023, la reprise de son assistance alimentaire d’urgence par voie aérienne, depuis une semaine au Burkina.

Suspendus le mercredi 11 janvier 2023 par le gouvernement pour « manque de coordination », les hélicoptères chinook volent de nouveau, depuis le 20 janvier dernier.

Loués pour une période de trois mois (de janvier à mars 2023), les trois chinook vont acheminer plus de 3 500 tonnes de vivres dans 14 localités sous blocus dans la région du Sahel, a expliqué l’agence onusienne. Cette aide va bénéficier à plus de 178 000 personnes, a ajouté le PAM, dans un communiqué.

« Cette intervention vise à répondre aux besoins alimentaires et nutritionnelles des femmes, hommes et enfants, dont l’accès à une alimentation saine et nutritive est compromis depuis plusieurs mois en raison de l’insécurité grandissante dans la Région du Sahel », a indiqué le PAM.

En mi-janvier 2023, les autorités de la Transition ont suspendu les vols humanitaires. « Il y a eu un problème de communication et un malentendu assez sérieux dans le ravitaillement de la flotte aérienne du PAM », a argué, le 18 janvier dernier, la ministre de l’Action humanitaire, Nandy Somé.

L’Agence onusienne a affirmé avoir rencontré les autorités du pays et que les deux parties ont discuté et se sont accordés sur le plan de réponse humanitaire et des priorités du PAM au Burkina Faso.

Selon le dernier Cadre Harmonisé d’analyse de la sécurité alimentaire, 2,6 millions de personnes étaient en phase d’urgence de l’insécurité alimentaire durant le dernier trimestre de 2022. Ce chiffre devrait atteindre 3,5 millions de personnes durant la période de soudure de juin à août 2023 et environ 19 800 personnes à travers la région du Sahel seront confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire, a alerté le PAM. Il a appelé à ce que « des actions urgentes soient prises immédiatement pour y remédier ».

« Le PAM est engagé aux côtés du gouvernement pour sauver et changer des vies au Burkina Faso. Nous sommes entièrement disposés à poursuivre la collaboration avec tous nos partenaires dans le strict respect des principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité, et d’indépendance opérationnel », a insisté l’organisme des Nation Unies.

Le pays fait face à une crise humanitaire sans précédent, consécutive à la situation sécuritaire. Plusieurs localités, sous blocus jihadiste, sont régulièrement ravitaillées par voie aérienne. Près de deux millions de personnes sont déplacées du fait des exactions des insurgés.

Le Maroc inaugure son ambassade à Baghdad

Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita et son homokogue irakien, Fouad Hussein ont présidé, samedi, la cérémonie d’inauguration de l’ambasade du Maroc à Baghdad.Peu avant cette cérémonie, les deux responsables gouvenementaux ont eu des entretiens portant sur la coopération conjointe aux niveaux arabe, islamique et international. « Nous avons convenu de la nécessité de poursuivre notre consultation sur les questions politiques d’intérêt pour les deux pays », a indiqué à cette occasion le chef de la diplomatie irtakienne.

Et de préciser que les discussions ont également porté sur la nécessité de créer un mécanisme juridique pour étudier de près les accords et les encadrer d’une manière qui convienne aux deux pays, d’autant plus qu’il en existe une quarantaine.

A l’issue de leurs entretiens bilatéraux, les deux ministres ont signé un mémorandum d’entente relatif à la mise en place d’un mécanisme de consultations politiques et un autre mémorandum d’entente dans le domaine de la formation diplomatique.

Burkina : manifestation de soutien à la Transition

Des centaines de manifestants ont réaffirmé leur soutien au capitaine Ibrahim Traoré.À l’initiative de plusieurs organisations de la société civile, des centaines de personnes se sont réunies, samedi 28, janvier 2023, à la Place de la Nation de Ouagadougou, pour exprimer leur soutien à la Transition en cours, aux Forces de défense de sécurité (FDS) et aux Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). 

« Nous sommes fiers de nos autorités qui ont pris de vraies mesures de souveraineté. Elles permettront au pays de se libérer de la domination coloniale », a indiqué Rasmané Sawadogo, manifestant.

Certains manifestants en ont profité pour exprimer leur hostilité à la France. Sur plusieurs pancartes, en français et en arabe, les manifestants ont exprimé leur ras le bol contre l’ancienne métropole. « A bas la France », « L’armée française dégage », « arrêtez les complices de la France », « Macron dégage »…sont entre autres, les principaux slogans contre l’Hexagone.

A côté de ces messages hostiles à Paris, plusieurs affiches faisaient l’apologie au capitaine Ibrahim Traoré et à la Russie. « Vive IB », « Vive à la Russie ».

« Notre vœu de rapprochement entre Ouagadougou et Moscou n’est pas lié à Wagner. Nous ne voulons pas de cette armée mais nous voulons une coopération dans laquelle nous serons respectés, nous traiterons d’égal à égal, nous aurons notre mot à dire », a plaidé Aboubacar Kaboré, un autre manifestant

Selon des sources concordantes, plusieurs personnes ont également manifesté dans les villes de Bobo-Dioulasso, de Ouahigouya, pour les mêmes motifs.

Le Burkina Faso a exigé et obtenu de la France, le départ de ces forces spéciales, basées à la périphérie de Ouagadougou. Les tensions entre les deux pays sont tendus depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir en septembre 2022, sur fond de rapprochement avec la Russie.

Depuis 2015, le pays est la cible d’attaques terroristes qui ont fait plusieurs milliers de victimes et entraîné le déplacement de près deux millions de personnes.

Guinée : Nouveau séjour de Julius Maada Bio à Conakry

Le président de la Sierra Leone arrive à Conakry ce samedi 28 janvier 2023.Cette visite de travail de Julius Maada Bio s’inscrit dans le cadre du renforcement des relations amicales et de partenariats entre Freetown et Conakry après le séjour du président de la transition guinéenne à Freetown en octobre dernier.

En septembre 2021, alors que les frontières entre la Guinée et la Sierra Leone étaient fermées unilatéralement par Conakry, Mamadi Doumbouya qui a renversé le régime d’Alpha Condé quelques jours plus tôt, les a rouvertes.

Deux semaines plus tard, Julius Maada Bio a effectué une visite à Conakry. C’était d’ailleurs le premier président de la sous-région a être reçu par le nouvel homme fort de la Guinée qui a souvent sollicité le soutien de Freetown dans son bras de fer avec la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

L’institution sous-régionale avait exigé une transition de 24 mois contre les 36 décidés par les autorités. Finalement, l’organisation communautaire et Conakry ont convenu d’une transition de 24 mois.

Guinée : Amnesty International appelle à la libération des leaders du FNDC

De nombreuses voix dénoncent le rétrécissement du champ des libertés individuelles depuis l’arrivée au pouvoir de militaires suite à un coup d’État contre Alpha Condé.Amnesty International a réagi jeudi suite à l’arrestation et la détention de Mamadou Billo Bah, responsable des antennes et mobilisation du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC).

Poursuivi pour « participation délictueuse à un attroupement, complicité de destruction d’édifices publics et privés, coups et blessures volontaires, incendie volontaire, pillage », l’activiste guinéen a été placé sous mandat de dépôt mardi 24 janvier.

« L’arrestation et la détention arbitraire de Mamadou Billo Bah constituent une violation des droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique. Amnesty International demande sa libération immédiate ainsi que celle des autres membres du FNDC détenus pour les mêmes faits depuis bientôt six mois », a dénoncé Samira Daoud, directrice du bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale.

Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, également membres du FNDC, mouvement citoyen dissous par les nouvelles autorités, sont en détention préventive depuis le 1er août 2022, rappelle Mme Daoud qui demande à Conakry de « mettre un terme aux restrictions disproportionnées aux droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique et respecter le droit des Guinéens à exprimer librement leurs opinions, droits consacrés par le droit international et la charte de la transition ».

L’étau se resserre autour des leaders du FNDC 

Alors qu’Amnesty International appelle à leur libération pure et immédiate, une note du ministre de la justice datant du 02 août 2022 a révélé des injonctions faites aux Cours et Tribunaux afin d’engager des poursuites judiciaires contre les leaders du FNDC.

Dans sa note, Alphonse Charles Wright indique que : « Le fait de considérer sans preuves factuelles le Président de la Transition, Chef de l’État, les agents des forces de défense et de sécurité dans le seul but de se disculper de leur responsabilité pénale en divulguant des fausses informations justifie la présente injonction aux fins de poursuites judiciaires conformément à la loi ».

Le bilan de la répression pendant les manifestations sous l’ère du Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) est de huit (8) morts, selon le FNDC.

Sécurité : plus qu’un simple bras de fer entre Kigali et Kinshasa ?

L’attaque d’un avion de chasse congolais par le Rwanda a davantage dégradé les relations entre ces deux pays des Grands Lacs.Entre accusations et menaces de représailles après des actes d’agression présumée violant leur souveraineté, les mots échangés par la République démocratique du Congo (RD Congo) et le Rwanda sont fort et indéniablement agressifs.

En début de semaine, le Rwanda a abattu un avion de chasse congolais qui, selon lui, a violé son espace aérien, pour la troisième fois en autant de mois. Kinshasa a, pour sa part, déclaré que « cet acte d’agression non provoqué ne restera pas sans réponse », faisant monter les tensions à des niveaux jamais atteints entre les deux pays depuis des décennies.

Les deux pays se disent prêts à défendre militairement leur souveraineté contre toute forme d’agression, ce qui laisse les analystes s’interroger sur ce qu’ils considèrent comme la perspective improbable d’une confrontation militaire.

Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Dr Vincent Biruta, n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a déclaré au Parlement que la souveraineté du pays était inviolable.

« Nous avons la volonté de faire quelque chose, mais nous devons aussi être prêts. Nous ne savons pas [ce que] les autres préparent. Si nécessaire, notre sécurité ou notre souveraineté sera protégée comme il se doit », a-t-il martelé.

« Quand ils parlent de la souveraineté du Congo, et disent que son territoire ne doit pas être violé, on dirait que c’est le seul pays qui a un territoire qui doit être souverain. Lorsque vous voulez que votre territoire soit respecté, vous devez également respecter celui des autres », a ajouté M. Biruta.

« La souveraineté du Rwanda, l’inviolabilité de son territoire, doit être respectée par tous. Et en même temps, nous devons être prêts, si cela s’avère nécessaire », a-t-il souligné.

D’aucuns pourraient mettre cette situation sur le compte de la mauvaise entente entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, les deux hommes ne cachent pas leur méfiance quant aux intentions et aux projets géopolitiques de l’autre dans une région marquée par des décennies d’instabilité, de conflits et de génocides.

Les médiateurs ont compris que l’aplanissement des divergences entre ces deux hommes pourrait être décisif pour rétablir la confiance entre les deux voisins et mettre fin au récent conflit impliquant les rebelles du M23, qui a déplacé des dizaines de milliers de personnes, pour la plupart des Congolais, qui sont devenus des réfugiés en RD Congo et au Rwanda.

Une médiation proposée à Doha a été annulée après le retrait de Tshisekedi à la dernière minute, ce qui a suscité des critiques de la part du Rwanda, qui estime que, pour la deuxième fois, les autorités congolaises ont compromis les efforts déployés par les dirigeants régionaux pour rétablir la paix et la stabilité dans l’est de la RD Congo.

M. Tshisekedi a déclaré que la RD Congo n’avait aucune confiance dans les pourparlers, laissant les médiateurs de paix régionaux dans l’embarras pour recoller les morceaux après le dernier échec de la tentative d’apaisement des tensions.

Les progrès réalisés pour parvenir à un accord après les pourparlers de Luanda, en Angola, en décembre, n’ont pas montré de signes encourageants. Chaque camp accuse l’autre de soutenir les mouvements rebelles.

Une guerre par mouvements rebelles interposés ?

Malgré les démentis de Kigali, la RD Congo maintient ses allégations selon lesquelles le Rwanda apporterait un soutien matériel actif au M23.

Mais le gouvernement de Kigali accuse à son tour les Congolais de « s’efforcer » d’entraîner le Rwanda dans son propre conflit tout en soutenant les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) avec des armes dans leur objectif déclaré de renverser le président Kagame.

Le dirigeant rwandais a reproché à Tshisekedi de chercher à profiter de l’imbroglio en RD Congo pour lancer l’idée d’un report de l’élection présidentielle prévue en décembre 2023. En réponse, le président congolais a qualifié de « cynisme » cette opinion du chef de l’Etat rwandais.

Cependant, malgré le climat tendu entre ces deux pays, qui a atteint un niveau supérieur avec le ciblage d’un avion de chasse et la menace de représailles, les analystes estiment que le Rwanda et la RD Congo ont plus à faire sur le plan intérieur que de se lancer dans un combat aux conséquences désastreuses et coûteuses de part et d’autre.

Les rebelles du M23, catalyseurs de tout ce scénario, ont envahi une grande partie de l’est de la République démocratique du Congo où ils ont refait surface en 2021, huit ans après avoir été mis en déroute par l’armée nationale en 2013.

Le fait qu’ils soient réapparus de nulle autre que le Rwanda voisin pour lancer des attaques dans l’est de la RD Congo fait penser du côté de Kinshasa que Kigali est impliquée dans la planification et la mise en scène de ces attaques qui ont submergé les unités régulières de l’armée congolaise depuis juin 2022.

Pour l’instant, les observateurs ne voient que des tensions accrues et peut-être des incidents comme celui qui s’est produit lorsqu’un avion de chasse congolais a survolé le Rwanda, mais pas de mobilisation à grande échelle pour un conflit entre des voisins qui ont plus à craindre sur le plan intérieur.