« La Russie est ici à la demande du Mali » (Abdoulaye Diop)

Le ministre malien des Affaires étrangères assure que le séjour de son homologue russe, Sergueï Lavrov, découle de la volonté de Moscou et Bamako de renforcer leurs relations diplomatiques.Abdoulaye Diop, qui recevait mardi matin Sergueï Lavrov, a souligné « le caractère historique » de cette visite de 48 heures au Mali. C’est en effet la première fois que le chef de la diplomatie russe foule le sol malien.

Selon le ministre malien des Affaires étrangères, ledit séjour « s’inscrit dans le cadre de la nouvelle dynamique, enclenchée par le gouvernement, consistant à élargir et diversifier les partenariats du Mali en vue d’une réponse efficace, et dans la sincérité, aux défis auxquels nous sommes confrontés ».

Pour le diplomate, son pays a fait le choix de « renforcer » sa coopération avec la Russie pour « démontrer » qu’il est libre de décider avec qui cheminer sur la base des piliers essentiels définis par le président de la transition : « le respect de la souveraineté du Mali, le respect des choix stratégiques et le choix des partenaires du Mali, mais aussi la prise en compte des intérêts du Mali dans toutes les décisions ».

Ainsi, le ministre malien des Affaires étrangères a insisté sur le fait que « la Russie est ici à la demande du Mali ». Et elle « répond de façon efficace aux besoins du Mali en termes de renforcement de capacités de ses forces de défense et de sécurité » dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Car ce qui importe, a ajouté M. Diop, c’est de voir « comment travailler ensemble pour lutter contre le jihadisme », rappelant que « dans certains cas, le terrorisme est fabriqué pour déstabiliser nos pays ».

Dans ce sens, il a déploré l’instrumentalisation et la politisation des droits humains pour des « agendas cachés » ou « à peine cachés » visant souvent « à renverser le régime pour pouvoir atteindre un certain nombre d’objectifs ».

La veille de la visite de Sergueï Lavrov, le Mali a expulsé le directeur de la division des droits de l’Homme de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) à qui il est reproché d’avoir choisi Aminata Dicko pour parler au nom de la société civile malienne lors du récent examen du rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur le Mali. Celle-ci, dans son intervention par visioconférence, a dénoncé les exactions commises contre les civils peuls par l’armée et ses supplétifs russes.  

Dans sa communication, le ministre malien des Affaires étrangères a aussi tenu à se féliciter de « l’intérêt » que la Russie accorde à « l’approvisionnement régulier du Mali en produits de première nécessité dans un contexte particulièrement difficile ».  

« Vous avez pris des décisions importantes afin de permettre au Mali d’accéder à des quantités importantes d’engrais, de blé et aussi d’hydrocarbures », a salué l’hôte de Sergueï Lavrov, non sans dire que « nous comptons travailler de façon générale pour renforcer la coopération économique et commerciale ».

Pour finir, Abdoulaye Diop a exprimé sa solidarité à la Russie subissant des sanctions des pays de l’Ouest en réponse à la guerre qui l’oppose à l’Ukraine. « Les sanctions ne règlent pas fondamentalement les problèmes. Il faut s’asseoir pour dialoguer. Il faut identifier les causes des problèmes et y apporter des solutions, mais aussi éviter la sélectivité dans le traitement des questions internationales », a-t-il préconisé.

Le Kenya progresse dans la lutte contre le Sida (Onusida)

Depuis 2010, le pays a réduit de 53 % les nouvelles infections et de plus de 60 % les décès liés à la maladie.En visite au Kenya, Winnie Byanyima, la directrice exécutive du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/Sida (Onusida) a loué les efforts de ce pays de l’Afrique de l’Est. À cette occasion, Dr Susan Nakhumicha, Secrétaire du Cabinet du ministère kényan de la Santé, a fait part de l’engagement de son pays à jouer un rôle majeur dans la lutte mondiale contre le virus.

Toutefois, elle a reconnu la tendance à la hausse des nouvelles infections chez les adolescents et les jeunes, mais aussi la transmission du VIH de la mère à l’enfant (8,9 %). De son côté, la directrice exécutive d’Onusida a pris note de la baisse du financement externe de la lutte contre le VIH avant de souligner la nécessité de trouver des solutions de financement durables afin de prendre en charge plus d’un million de personnes vivant avec le Sida dans le pays.

Le Kenya étudie la possibilité de fabriquer localement des produits essentiels, d’étendre la couverture sanitaire universelle et de numériser ses services de santé. La 52ème réunion du Conseil de coordination d’Onusida, qui se tiendra prochainement, sera axée sur la réduction des inégalités en matière de santé et sur la prise en compte des besoins des populations clés, notamment les transgenres, a indiqué en substance Madame Byanyima.

« Ensemble, nous pouvons travailler pour mettre fin à l’épidémie de Sida et assurer un meilleur avenir aux générations futures », a-t-elle conclu.

Séisme en Turquie : Décès d’une ressortissante marocaine

Une ressortissante marocaine a trouvé la mort dans le violent séisme qui a frappé lundi le sud de la Turquie, apprend-on mardi auprès de l’ambassade du Royaume à Ankara.gée de 51 ans, la victime (H.M) est décédée à Antakya, chef-lieu de la province de Hatay, précise la même source. Née le 05 février 1972 à Casablanca, elle était mariée à un citoyen turc.

Le fils de la défunte (16 ans), légèrement blessé, a été transféré à l’hôpital pour recevoir les soins nécessaires, ajoute l’ambassade, assurant qu’il se porte bien.

Un violent séisme d’une magnitude de 7,7 sur l’échelle de Richter a secoué dans la nuit de dimanche à lundi le district de Pazarcık à Kahramanmaraş, dans le sud de la Turquie, causant d’énormes dégâts et un bilan humain très lourd.

Somalie : les Nations Unies exigent une enquête sur des affrontements mortels

Au moins treize personnes ont été tuées, lundi dernier, lors de combats entre les forces du Somaliland et des membres armés d’un clan à Las Anod, dans le Nord du pays.Las Anod se situe dans la région de Sool revendiquée par l’enclave autonome du Somaliland alors que l’État semi-autonome du Puntland lorgne Sanaag. Dans ces zones, des groupes armés du clan Talabhanti rejettent l’administration locale du Somaliland.

Leurs affrontements avec les forces gouvernementales ont causé la mort d’une dizaine d’individus. « Au moins 20 personnes tuées et environ 119 blessées dont des enfants  », selon Volker Türk, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme. Ce dernier a appelé les autorités somaliennes à garantir l’ouverture d’une enquête indépendante.

« Ces violences surviennent un mois à peine après qu’au moins 20.000 personnes ont fui Las Anod. De nouveaux déplacements pourraient se produire. Ce qui aggraverait la situation humanitaire déjà fragile dans la région », a déclaré le fonctionnaire des Nations Unies.

Déforestation : Abidjan veut des « amendements » du règlement de l’UE

Le dispositif de l’Union européenne qui devrait être adopté au plus tard à la fin du premier semestre 2023, entrera en vigueur « fin 2024 au plus tôt », rassure l’Union européenne (UE).« L’entrée en vigueur n’est pas immédiate, elle se fera fin 2024 au plus tôt, ce qui implique que nous avons le temps de nous préparer », a dit ce mardi 7 février 2023 Mme Francesca Dimauro, l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire.

La diplomate européenne s’exprimait, en marge d’un atelier à Abidjan, portant sur le règlement de l’Union européenne (UE) relatif aux produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts : cas de la filière café-cacao.

Cet atelier, organisé par le Conseil café-cacao, organe de régulation de la filière, a été ouvert par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Adjoumani Kouassi, en présence de plusieurs acteurs du secteur. 

Selon l’ambassadeur de l’UE en Côte d’Ivoire, « l’idée, aujourd’hui, c’est de décortiquer ce règlement et de voir toutes ses facettes », tout en assurant que « la Côte d’Ivoire est sur la bonne voie parce qu’elle a pris déjà des engagements très forts par rapport à la lutte contre le changement climatique ».

A la COP 27, dira-t-elle, le vice-président ivoirien, Meyliet Koné, a décrit les engagements du pays qui veut « doubler » son couvert forestier en passant de « 10 à 20% ». Mais, pour y arriver, il faut s’attaquer à la déforestation.

Dispositif de l’UE 

En novembre 2021, la Commission européenne a proposé un « Projet de règlement sur la déforestation importée ». Ce projet est relatif à la mise à disposition sur le marché de l’Union ainsi qu’à l’exportation à partir de l’Union, certains produits de base et produits associés à la déforestation et à la dégradation des forêts.

Il vise à limiter la déforestation causée à travers le monde par différents produits commercialisés en Europe. Avec ce projet, l’UE entend restreindre l’importation et la vente sur son marché de certaines matières premières que sont : le bétail, le cacao, le café, l’huile de palme, le soja, l’hévéa et le bois.

Parmi les matières premières ciblées par ce projet de règlement de l’Union européenne, la majorité fait partie des exportations ivoiriennes, faisant de la Côte d’Ivoire l’un des pays qui sera le plus impacté par ledit règlement.

La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial et les répercussions pourraient être considérables quand on sait que ce produit représente 14% du PIB, 35 % des recettes à l’export et qu’il offre près d’un million d’emplois qui contribuent à la subsistance de plus de cinq millions de personnes.

« Concernant le règlement, suite à l’accord interinstitutionnel du 5 décembre 2022 entre la Commission européenne, le Parlement et le Conseil Européens, ce texte ne sera plus modifié, sauf dans les cas prévus au chapitre 8, consacré aux possibilités de réexamen », a fait savoir le ministre d’Etat, Adjoumani Kouassi.

Amendements 

Selon le ministre Kobenan Adjoumani Kouassi, il y a « des mesures qui ne peuvent pas être appliquées sur le terrain ». La partie ivoirienne va « regarder tour à tour les différents articles et voir dans la mesure du possible des amendements qui peuvent y être apportés ».

« Je ne pense pas que la volonté de l’Union européenne soit de brimer nos pays, au contraire on est heureux que l’UE nous aide à préserver nos forêts, et le Conseil du café et cacao œuvre à cela », a-t-il déclaré.

« Le soja ne se cultive pas dans la forêt, or on l’a intégré dans les produits. Le soja, c’est plus ou moins en zone savanicole, alors les forêts ne sont pas concernées. Est-ce qu’il faut continuer de considérer cela comme un produit à la base de la déforestation ? », s’est-il interrogé.

« On dit que le palmier à huile par exemple est un arbre forestier (…) beaucoup de gens aiment aller dans les plantations de palmiers pour se recueillir et prendre de l’air, dire que c’est un arbre qui peut contribuer à la déforestation, ça aussi on a la possibilité de justifier », a-il poursuivi.

L’Etat de Côte d’Ivoire et l’UE ont, selon Mme Dimauro, « déjà entamé tout un dialogue autour de cette réglementation. Ce n’est pas la première fois », se félicitant de ce que le pays ait un système de traçabilité, des cartes de producteurs et lutte contre la déforestation avec une stratégie nationale de reforestation.

L’UE a apporté des appuis techniques et financiers à la Côte d’Ivoire et qui ont permis de donner au pays de nombreuses avancées sur les autres Etats et les moyens pour se préparer, grâce à un appui budgétaire de 8 millions d’euros, soit environ 5 milliards de Fcfa, a-t-elle souligné.

Cet appui, mobilisé par l’Union européenne, a permis de « soutenir la Côte d’Ivoire dans l’élaboration d’une ambitieuse stratégie nationale de cacao durable et la mise en place d’instruments de traçabilité et de suivi », a relevé la diplomate européenne.

Éthiopie : l’exportation d’électricité génère 39,8 millions de dollars

Djibouti et le Soudan sont les deux principaux clients d’Addis Abeba qui tire profit de son Grand barrage sur le Nil.L’exportation d’électricité vers les États voisins rapporte gros à l’Éthiopie. Au cours du premier semestre de l’année fiscale ayant débuté le 8 juillet 2022, le pays d’Abiy Ahmed a gagné 39,8 millions de dollars.

Dans le détail, le courant exporté vers Djibouti équivaut à 21,4 millions de dollars et celui vendu au Soudan s’élève à 18,4 millions de dollars. « Les recettes attendues du Soudan ont connu une baisse de 25 % par rapport à l’objectif initial », a déclaré Megos Mekonnen, le Directeur de la communication de la Compagnie d’électricité éthiopienne (EEP, sigle en anglais)

Outre Djibouti et le Soudan, l’Éthiopie a déjà commencé à exporter de l’électricité vers le Kenya. Au moins 200 mégawatts y seront acheminés lorsque le projet d’installation de lignes électriques de 500 kV, reliant les deux pays, sera totalement exécuté. Financé conjointement par la Banque africaine de développement (Bad) et la Banque Mondiale, le projet a rencontré des retards du côté kényan.

À partir de 2023, l’Éthiopie ambitionne d’atteindre 1 milliard de dollars par an grâce aux exportations d’électricité vers ses pays voisins.

Gabon : le président Ali Bongo attendu en Azerbaïdjan

Le chef de l’Etat est invité lundi 13 février,  en Azerbaïdjan par le président  Ilham Aliyev pour une visite de travail et d’amitié.

 

A Libreville, le président Ali Bongo a reçu des mains d’Elchin Amirbayov, l’émissaire Azerbaidjanais, une invitation du président Ilham Aliyev. En effet, partageant d’excellentes relations dans plusieurs secteurs, le chef de l’Etat va effectuer une visite d’amitié et de travail.

Outre cette visite, le chef de l’Etat a également été convié par le président Ilham Aliyev pour  participer au sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement des pays non-alignés, qui aura lieu à Bakou au mois de mars 2023. Selon le communiqué de la présidence, « Cette rencontre de haut niveau sera consacrée à la thématique post-pandémie et au rétablissement du Monde entier face aux conséquences liées à la Covid-19 », indiqué le communiqué.

Rappelons qu’en 2015 une délégation gabonaise des douanes conduite par l’ancienne ministre délégué Marie Julie Bilogho,  avait séjourné à Bakou en guise d’entame du renforcement de la coopération entre le Gabon et l’Azerbaïdjan.

 

Guinée : l’Etat au secours d’une partie des abonnés de la société d’électricité

Le gouvernement a décidé de payer une dette de l’ancien régime à la Société d’électricité, en réponse à la pandémie de Covid-19.C’est une mesure qui fera des heureux parmi les consommateurs d’électricité en Guinée. À travers un communiqué lu sur la télévision nationale ce lundi 06 février, les autorités de la transition ont annoncé le paiement de l’intégralité des factures d’électricité dont le montant s’élève à plus de 356 milliards Gnf (41 millions de dollars), couvrant les trois mois que l’État avait décidé de prendre en charge.

L’ancien régime avait pris des mesures pour atténuer les contrecoups de la pandémie de covid-19 sur les populations. Pour l’électricité, il s’était engagé à payer les facture de la tranche sociale d’avril à décembre 2020. Cette mesure concernait les consommations domestiques. Sauf que cette ardoise n’a jamais été réglée, créant un climat de tension entre Electricité de Guinée (EDG) et ses clients appartenant à cette catégorie depuis janvier 2022

Plusieurs abonnés de la société ont révélé des montants exorbitants sur leurs nouvelles factures. Sur les réseaux sociaux, ils n’ont pas manqué d’exprimer leur incompréhension face à cet état de fait.

Pour régler définitivement cette situation et soulager le panier de la ménagère, le Gouvernement a décidé de payer l’intégralité des factures, sources de discorde entre EDG et ses abonnés.

En septembre 2021, Alpha Condé a été renversé par des militaires dirigés par l’ancien chef du Groupement des forces spéciales, le Colonel Mamadi Doumbouya.

Mali : Sergueï Lavrov fait commandeur de l’ordre national à titre étranger

Le diplomate russe séjourne au Mali dans le cadre du renforcement des relations diplomatiques entre Moscou et Bamako.Annoncé le 6 février pour une visite de 48 heures, le ministre russe des Affaires étrangères est finalement arrivé à Bamako dans la nuit du lundi à mardi. Sergueï Lavrov a été accueilli à l’aéroport international Modibo Keita par son homologue malien, Abdoulaye Diop. L’invité « de marque » a été reçu quelques heures plus tard au ministère des Affaires du Mali où il a été fait commandeur national de l’ordre national à titre étranger.

« Le ministre Lavrov a pris des décisions fortes et courageuses qui ont permis au Mali de continuer d’exister en tant que pays uni, indépendant et souverain », a expliqué le chef de la diplomatie malienne. « Ces décisions ont permis de renforcer la coopération entre le Mali et la Fédération de Russie, notamment en renforçant les capacités de Défense et de sécurité qui font aujourd’hui la fierté des maliens et donne des résultats probants sur le terrain », a ajouté M. Diop.

Le diplomate russe, récipiendaire de cette décoration s’est réjoui de sa présence au Mali. Selon Sergueï Lavrov, son pays « mène une politique visant à contrecarrer les tendances visant à fouler au pied les chartes des Nations unies » et « défend le droit international ».

Après cette cérémonie qui a duré moins de 10 minutes, le ministre russe des Affaires étrangères a conjointement animé une conférence de presse avec son homologue malien. Plus tard, il doit s’entretenir avec le président de la Transition, le Colonel Assimi Goita.

« Porte-plume »

Expert au Centre des Études Sécuritaires et Stratégiques au Sahel (CE3S), Dr Aly Tounkara estime qu’au-delà du renforcement de la coopération bilatérale avec la Russie, les autorités de la Transition pourraient profiter de cette visite pour demander à la Russie d’être le « porte-plume » pour le prochain renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma).

En juin dernier, lors du vote de la résolution portant renouvellement du mandat de la mission onusienne porté par Paris, en pleine crise diplomatique avec Bamako, la Russie et la Chine s’étaient abstenus.

Le Mali s’était opposé à la poursuite des opérations de soutien des forces françaises à la Minusma et avait clairement dit qu’il ne respecterait les dispositions accordant la liberté de mouvement à la division des droits de l’Homme dont le directeur, Guillaume Nguefa-Atondoko ANDALI vient d’être déclaré non grata.

Au Sénégal, une enquête pour faire les comptes des fonds Covid-19

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur l’ouverture des informations judiciaires sur les présumées malversations dans l’utilisation des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021 dans le pays.Après que la Cour des comptes a demandé au ministère de la Justice d’ouvrir des informations judiciaires contre les personnes suspectées de malversations dans la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19 en 2020 et 2021, Le Quotidien indique que « le compte à rebours » est lancé.

Le parquet a « confié » l’enquête aux policiers de la Division des investigations criminelles (Dic) pour faire la lumière sur les supposés scandales financiers révélés dans ce rapport et qui ont indigné une bonne partie de l’opinion sénégalaise qui a participé à la mobilisation des fonds Covid-19, estimés à plus de 700 milliards de francs CFA. La Cour des comptes, une institution de contrôle des ressources de l’Etat, a dès lors demandé l’ouverture de douze informations judiciaires contre les présumés auteurs.

Parmi ces derniers, se trouvent des directeurs de l’administration générale et de l’équipement (Dage) de certains ministères qui ont reçu une part des fonds Covid-19. Alors que « la société civile veut des investigations rigoureuses et indépendantes », Walf Quotidien précise que « les coupables » risquent « deux à 10 ans de prison ».

« Nous allons continuer à faire notre travail de veille sur ce dossier et pour les autres qui sont dans l’impunité », a prévenu dans Sud Quotidien Birahim Seck du Forum Civil après que « le parquet (soit) entré en scène ». « Cette décision du procureur est un pas important, l’Assemblée doit suivre pour ce qui concerne les ministres », a souligné de son côté Moundiaye Cissé du collectif « Sunu’y milliards dou ress », traduisant en wolof une admonition de la société civile à l’égard des présumés voleurs de milliards de francs CFA destinés à la lutte contre la pandémie.

Bés Bi note que la clameur populaire a triomphé après que « le dossier du rapport de la Cour des comptes a été transmis à la police judiciaire ». Le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall, précise que « le rapport n’a pas été fait pour être rangé dans les tiroirs » même si le collectif « Sunu’y milliards dou ress » voit à travers l’ouverture d’informations judiciaires, « de la poudre aux yeux ».

Cependant, précise le journal, le procureur de la République a « instruit la Dic de +débuter les enquêtes sans délais+ » alors que le rapport de la Cour des comptes a ressorti « de fortes suspicions de captation de ressources par des fonctionnaires ».

L’Observateur plonge « au cœur des enquêtes » des « milliards du Covid » et note que « les premières convocations (seront) envoyées cette semaine ». La Dic a mis « en place une unité spéciale », selon le quotidien, soulignant qu’« une interdiction de sortie du territoire des personnes impliquées » pourrait bientôt leur être notifiée. Les « complices » ne sont pas aussi épargnés par « la traque » qui pourrait causer de « gros risques sur le patrimoine des mis en cause ».

Le Soleil se fait l’écho de l’inauguration lundi 6 février du complexe Cheikh Ahmadoul Khadim de Touba (centre), « un modèle pédagogique (qui) voit le jour » dans la cité religieuse et fief de la communauté soufie des mourides. Cette « université d’un genre nouveau » a coûté 37 milliards de francs CFA.

D’après le quotidien national, elle a une capacité d’accueil de 10.000 étudiants répartis dans des Unités de formation et de recherche (UFR) dans les sciences islamiques, agronomiques, technologiques, alimentaires et en santé. Présent à l’inauguration du complexe, le président Macky Sall a donné une « contribution exceptionnelle d’un milliard de francs CFA saluée par le khalife général des mourides », Serigne Mountakha Mbacké.