Le Gabon suspendu de la CEEAC jusqu’à son retour à l’ordre constitutionnel

La décision a été prise le  4 septembre 2023 en Guinée équatoriale lors de la 4ème session extraordinaire de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale).

 

Après la suspension du Gabon de l’Union Africaine, c’est au tour de la CEEAC. En effet, au cours de la  4ème session  qui a réuni les chefs d’Etats de l’Afrique centrale,  plusieurs décisions ont été prises.  En effet, il était question lors de cette rencontre de parler de  la situation politique et sécuritaire du Gabon. La rencontre a été présidée par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, qui est désormais président en exercice de la Ceeac en remplacement du président Ali Bongo.

Parmi les décisions prises on note la suspension du  Gabon de toutes ses instances « jusqu’au retour à l’ordre constitutionnel », les chefs d’État ont aussi exigé l’organisation d’un dialogue entre les acteurs politiques gabonais afin de faciliter un retour à l’ordre constitutionnel dans un bref délai dans le pays. Les chefs de l’Etat ont donné un an aux militaires pour rendre le pouvoir aux civils.

Notons qu’au moment où se tenait ce sommet extraordinaire en Guinée Equatoriale, le général Brice Oligui Nguema prêtait serment devant la cour constitutionnelle au Gabon. Le président de transition a pris l’engagement de remettre le pouvoir aux civils après une période de transition dont il n’a pas fixé la durée.

Gabon : les grands projets d’Oligui Nguema

Le président de la transition a annoncé lors de son discours d’investiture ce lundi 4 septembre 2023,  ses projets prioritaires  pour le Gabon au cours de sa période de transition.

 

« Il faut donc des changements profonds, issus de notre réflexion commune », a indiqué le Général Oligui Nguema ce lundi dans son discours d’investiture à Libreville. En effet, il a instruit le futur gouvernement qui sera constituer dans les prochains jours  à « réfléchir sans délais » sur les mécanismes à mettre en place afin de : « Faciliter le retour au pays de tous les exilés politiques ; Rétablir la bourse pour les élèves du secondaire ; Amnistier les prisonniers d’opinions ; Financer l’économie nationale avec les partenaires locaux et les institutions financières locales ».

Il a également demandé « la révision des conditions d’attribution de la Nationalité Gabonaise ;  Réviser les lois du foncier en république Gabonaise, Créer une synergie, avec l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des retraités ». Ces projets ont été bien reçus  par tous les acteurs politiques présents à cette cérémonie, qui n’ont pas manqué d’applaudir  chaleureusement dans la salle. Les  coups de canon se faisaient entendre de l’extérieur.

Notons que, de nombreux  autorités administratives, militaires, diplomates, l’ancien gouvernement dissous récemment, notamment le  Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et la vice-présidente Rose Christiane Ossouka Raponda ont pris part à cette cérémonie d’investiture du président de la transition Oligui Nguema.

Gabon : discours d’investiture du président de la transition

Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema

Président de la Transition

Mesdames et Messieurs de la presse ;

Chers ainés, Chers amis ;

Messieurs les officiers généraux ;

Officiers ; Sous-officiers et militaires du rang Mesdames et Messieurs,

vos grades, rangs et qualités respectés.

Gabonaises, Gabonais,

Mes chers compatriotes

Je voudrais commencer cette allocution en adressant d’un cœur reconnaissant, une action de grâce au Dieu tout Puissant.  C’est grâce à ses bontés sans cesse renouvelées pour notre pays le Gabon que nous pouvons fièrement nous tenir ici ce matin dans cette Hémicycle du palais de la rénovation. Ce même Dieu, qui nous a parlé le matin du 30 août 2023, et qui continue de nous parler, est celui qui a conduit nos pas jusqu’ici.  Permettez-moi de rappeler à votre souvenir, les paroles prononcées par Feu le président Omar BONGO dans cette salle, au terme de 42 ans de règne après Feu le Président Léon MBA, premier Président du Gabon : ‘’Dieu ne nous a pas donné le droit de faire du Gabon ce que nous sommes en train de faire, il nous observe.

Il dit : amusez-vous. Le jour où il voudra aussi nous sanctionner, il le fera’’  Cette phrase remplie de sagesse, était en réalité la voix de Dieu qui a fini par accomplir sa volonté pour le peuple Gabonais aujourd’hui.  Gabonaises, Gabonais, mes chers compatriotes  Permettez-moi d’exprimer mes sincères remerciements à tous ceux qui, nombreux, très nombreux, ont effectué le déplacement pour prendre part à cette cérémonie d’investiture.  J’ai une pensée particulière pour tous les gabonais de la Diaspora qui suivent cette cérémonie de là où ils sont.  Mais j’ai surtout une pensée spéciale pour tous nos compatriotes qui auraient rêvé vivre ce jour mais nous ont précédé dans l’au-delà. Je pense à tous les partisans du changement et de l’alternance : Simon Oyono Aba’a, Martine Oulabou, Pierre Louis Agondjo Okawè, Pierre Mamboundou Mamboundou, André Mba Obame pour ne citer que ceux-là.  Comme disait l’ancien Président Ghanéen, Jerry John Rawlings ‘’Quand le peuple est écrasé par ses dirigeants, avec la complicité des juges, c’est à l’armée de lui rendre sa liberté’’.  C’est fort de cet esprit que le 30 août 2023, telle une météorite dans la nuit noire, les Forces de Défense et de Sécurité de notre pays ont pris leurs responsabilités en refusant le coup d’état électoral qui venait d’être annoncé p

ar le Centre Gabonais des Élections à la suite d’un processus électoral outrageusement biaisé.  C’est sans aucune violence, sans heurts et sans effusion de sang que le Comité pour la Transition et la Restauration des institutions (CTRI) a changé le régime en place, qui confisquait le pouvoir des institutions de la République depuis quelques années, au mépris flagrant des règles démocratiques.    Cette action patriotique inédite, restera sans aucun doute, un ‘’cas école’’ dans les annales de l’histoire.  L’armée républicaine s’est inscrite dans le refus de cautionner une forfaiture qui aurait, une fois de trop, coûté la vie à de nombreux citoyens. Le peuple demande tout simplement que ses droits soient, garantis à travers des institutions fonctionnelles.  Les forces de défense et de sécurité avaient un double choix : soit tuer des gabonais, qui auraient légitimement manifesté, soit mettre fin à un processus électoral pipé, dont les conditions du déroulement ne permettaient d’ailleurs pas l’expression démocratique.

C’est en toute responsabilité que nous avons dit : « NON. Plus jamais ça dans notre beau pays le Gabon ! ». C’est l’occasion pour nous de remercier le soutien du peuple qui, de manière spontanée a adhéré à cet acte patriotique.  Notre étonnement est grand lorsqu’on entend certaines institutions internationales condamnent l’acte posé par des soldats qui n’ont fait que respecter leur serment sous le drapeau : sauver la Patrie au prix de leur vie.  Desmond Tutu disait, je le cite « si vous êtes neutres, devant une situation d’injustice, c’est que vous avez choisi d’être du côté de l’oppresseur ». Nous, Forces de Défense et de sécurité, nous avons choisi d’être du côté du peuple et de la liberté. Comme le Général De Gaulle jadis.

Mes Chers Compatriotes,  La constitution est le texte fondateur d’un Etat. Elle consacre ses institutions, ses procédures particulières et les mécanismes de représentation n’arrivaient plus à mettre notre société, en situation de suivre. Il est donc important que les Gabonais de toutes les couches s’accordent pour adopter, par référendum une nouvelle constitution ainsi qu’un code électoral et un code pénal fiable, qui garantit à tous les mêmes chances.  Notre pays mérite des institutions fortes, crédibles, une gouvernance assainie, plus en phase avec les normes internationales en matière de respect des droits humains des libertés fondamentales, de la démocratie, de l’Etat de droit.

Je souligne par ailleurs quele Gabon est un pays indivisible, dans la diversité de ses cultures, sa complexité ethnique et sa géographie. L’unité de notre peuple doit toujours être la condition essentielle pour l’exercice de nos libertés fondamentales. J’y veillerai personnellement durant toute la période de transition.  De même que je m’engage à ce que les relations séculaires entre les Gabonais et nos frères étrangers soient toujours des relations de grande amitié, de tolérance et de concorde.  La politique et l’administration dans un pays, sont des domaines de souveraineté nationale, le dire n’est nullement de la xénophobie.  Mes Chers Compatriotes  Depuis quelques jours, le Comité pour la transition et la restauration des institutions a entrepris des consultations avec toutes les forces vives de la Nation.  Les préoccupations soulevées sont légitimes et limpides.

Aussi, avec le gouvernement qui va être mis en place dans quelques jours, composé de gens expérimentés et de personnes à la compétence avérée, nous allons nous atteler à donner à tous, des raisons d’espérer à une vie meilleure.  Ici et maintenant, je m’engage solennellement à ne ménager aucun effort pour qu’a l’issue de cette transition notre pays soit doté d’institutions fortes, démocratiques et crédibles.  Chers compatriotes,  En droit international on dit que les relations entre les états sont au-dessus des personnes. Autrement dit, les hommes passent et l’Etat demeure. Le Gabon a été un des membres fondateurs de nombreuses organisations régionales et sous régionales, il entend à ce titre, jouer pleinement son rôle dans le concert des nations.  Peuple gabonais,  Aujourd’hui, les temps heureux rêvés par nos ancêtres arrivent enfin chez nous.  Il faut donc des changements profonds, issus de notre réflexion commune.

C’est pourquoi j’instruis déjà le futur gouvernement à réfléchir sans délais sur les mécanismes à mettre en place afin de :

Faciliter le retour au pays de tous les exilés politiques ;

Rétablir la bourse pour les élèves du secondaire ;

Amnistier les prisonniers d’opinions ;

Financer l’économie nationale avec les partenaires locaux et les institutions financières locales ;

Créer une synergie, avec l’accompagnement des banques locales, pour le paiement des pensions des retraités ;

Réviser les conditions d’attribution de la Nationalité Gabonaise ;

Réviser les lois du foncier en république Gabonaise.

À l’issue de cette transition, avec l’apport de tous les gabonais partenaires au développement, nous entendons remettre le pouvoir aux civils en organisant de nouvelles élections libres, transparentes et crédibles dans la paix.  Hommage aux pères fondateurs de notre belle Nation.  Peuple Gabonais, c’est enfin notre essor vers la félicité.  Honneur et fidélité à la patrie.

Je vous remercie.

Gabon : Oligui Nguema investi président de la transition

Le général Oligui Nguema a prêté serment sur une « Charte de la Transition » en tant que président de la transition du Gabon ce 4 septembre 2023 à Libreville, devant les juges de la Cour constitutionnelle.

 

« Je jure devant Dieu et le peuple gabonais de préserver en toute fidélité le régime républicain, de respecter et de faire respecter la charte de la transition et la loi », a déclaré le Général Oligui Nguema ce lundi 4 septembre 2023 à Libreville. Au cours de cette cérémonie, le  général Oligui Nguema est revenu sur les raisons du coup d’État du 30 août, en indiquant que : « Le processus électoral était inique, l’armée a pris ses responsabilités et le peuple a adhéré. Les militaires n’ont fait que respecter leur serment », a-t-il expliqué.

Pour ce qui est de la transition, la durée n’a pas été donnée. Mis à part la promesse du nouveau président de la transition de constituer un nouveau gouvernement dans les prochains jours, avec de l’expérience, des compétences et une transition devant déboucher sur un référendum sur une nouvelle constitution.

La prestation de serment a vu la présence des  juges de la Cour constitutionnelle, à l’exception de sa présidente qui a été écartée il y’a quelques jours. Les autorités administratives, militaires, diplomates, l’ancien gouvernement dissous récemment, notamment le  Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze et la vice-présidente Rose Christiane Ossouka Raponda ont également pris part à cette cérémonie.

Gabon : la junte annonce la réouverture des frontières « avec effet immédiat »

Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a décidé le 2 septembre à travers un communiqué de la réouverture des frontières terrestres maritimes et aériennes au Gabon.

 

Après la fermeture des frontières au Gabon le 30 août dernier par le CTRI,  dans le souci de préserver le respect et les bonnes relations avec les pays voisins, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI),  a décidé de la réouverture des frontières « avec effet immédiat ». Le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du CTRI a précisé lors de cette annonce que : « les voyageurs arrivant en République gabonaise ou désireux de partir seront autorisés à circuler sur présentation de leurs documents de voyage ».

Cependant, le couvre-feu reste toujours en vigueur de 18h à 6h dans le pays.  Le CTRI avait également annoncé vendredi dernier l’instauration d’une nouvelle « Constitution qui va dans le sens des aspirations du peuple gabonais resté trop longtemps dans la souffrance » et un « nouveau code électoral », mais sans « précipitation ».

Rappelons que cette levée intervient à la veille de la prestation de serment du général Brice Olingui Nguema comme président de la transition devant la Cour constitutionnelle ce lundi 4 septembre.

Gabon-présidentielle 2023 : l’opposition demande de reconnaître la victoire de son candidat

La principale plateforme de l’opposition a demandé jeudi 31 août aux militaires putschistes d’achever le comptage des bulletins de vote.

 

La plateforme Alternance 2023 a demandé jeudi 31 août aux militaires qui ont renversé le président Ali Bongo Ondimba, de reconnaitre la victoire de son candidat. Elle invite également les forces de défense et de sécurité à la discussion afin d’évaluer, dans un cadre patriotique et responsable, la situation et de trouver, entre Gabonais, la meilleure solution » pour « permettre au pays de sortir grandi de cette situation ».

Pour Mike Jocktane, porte-parole de la plateforme Alternance 2023, les forces de sécurité et de défense sont les premiers témoins de la large victoire du professeur Albert Ondo Ossa, pour avoir été présents devant chaque bureau de vote.

Rappelons que les résultats officiellement proclamés une heure avant le coup d’Etat, et que les putschistes ont estimé truqués, révélaient Ondo Ossa avait recueilli 30,77% des voix contre 64,27% à Ali Bongo.

Coup d’Etat : l’Union africaine « suspend » le Gabon avec effet immédiat

C’est dans un communiqué publié jeudi 31 août 2023, que l’organisation continentale a annoncé la suspension de ce pays d’Afrique centrale.

 

L’Union africaine (UA) a annoncé jeudi 31 août la suspension avec effet immédiat du Gabon, de toutes activités de ses organes et institutions. Une décision qui fait suite à l’annonce mercredi des militaires putschistes d’avoir mis « fin au régime en place » au Gabon et avoir placé en résidence surveillée le président Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis 14 ans, juste après l’annonce officielle de sa victoire à la présidentielle.

L’organisation continentale « condamne fermement la prise de pouvoir par les militaires en République du Gabon ».

Notons que mercredi déjà, le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, avait condamné « fermement » ce qu’il a décrit comme « la tentative de coup d’État » au Gabon.