Au cours d’un point-presse tenu jeudi 12 décembre à Libreville, maîtres Anges Kevin Nzigou, Jean Paul Moumbembe et François Meye M’efe ont fustigé l’incapacité de la justice à faire appliquer la loi.
Les avocats de Landry Amiang Washington sont excédés par la «détention illégale» dont serait victime leur client depuis 3 ans. Maîtres Anges Kevin Nzigou, Jean Paul Moumbembe et François Meye M’efe, tous conseils de Landry Amiang Washington ont, une nouvelle fois, rompu le silence le 12 décembre pour dénoncer la «détention illégale» dont ferait l’objet leur client depuis 3 ans.
Poursuivi pour avoir appelé à la révolte populaire et pour avoir outragé le chef de l’Etat, Landry Washington avait été condamné, le 5 avril dernier, à trois ans d’emprisonnement et un million de francs CFA d’amende. Ayant couvert la somme de sa peine, il aurait dû recouvrer la liberté d’office en juillet dernier avant une autre comparution devant la Cour d’appel tel que l’exige la loi.
Curieusement, le jeune activiste arrêté le 6 août 2016 à l’aéroport de Libreville est toujours détenu dans les geôles de «Sans-Famille», en raison d’un appel interjeté par le ministère public. S’ils ne refusent pas le principe de l’appel, les avocats fustigent les irrégularités qui l’entachent.
Selon Anges Kevin Nzigou, l’appel est «faux». «D’autant qu’il n’a pas été enregistré au greffe correctionnel. Plus grave, Landry Washington est détenu pour un appel intervenu au-delà du délais de deux mois prévus par la loi», explique l’avocat.
Par ailleurs, relève-t-il, «ce document imputé au procureur de la République n’était ni daté encore moins signé». En dépit de toutes ces irrégularités prouvées et les rappels des avocats, Landry Amiang est toujours détenu.
Au vu de la situation, les avocats disent ne plus croire à l’indépendance de la justice gabonaise. Ils s’étonnent également de «l’incapacité du parquet général, garant des libertés, à faire appliquer la loi».
Prenant l’opinion nationale et internationale à témoin, Anges Kevin Nzigou et ses confrères ont émis des craintes sur «l’embrigadement de la justice». Car, ont-ils relevé, au «Gabon, la justice devient la bras séculier d’un système pour la répression des opposants d’Ali Bongo».