Le programme exceptionnel conçu pour atténuer les effets de la sécheresse, le projet de la Nouvelle Charte de l’investissement, et le doublement du PIB par habitant à l’horizon 2035, sont les principaux sujets traités par les hebdomadaires marocains parus ce samedi.+Challenge+ indique qu’en réunissant le chef de gouvernement et le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, le Roi Mohammed VI « a donné un signal fort à nos responsables politiques », aussi bien ceux disposant d’une majorité politique que « ceux jouant difficilement le rôle d’opposition ».
Un plan d’urgence a été adopté avec un financement global de 10 milliards de dirhams et décliné le lendemain autour de trois principaux axes dont la protection du capital animal et végétal, la gestion de la rareté des eaux, l’assurance agricole et l’allégement des charges financières des agriculteurs, explique l’hebdomadaire.
Le projet de la nouvelle charte de l’investissement, dont les grandes lignes ont été présentées mercredi devant le Souverain, revêt quant à lui une importance stratégique, ajoute-t-il.
Il est surtout question de passer à l’action, d’accélérer la mise en œuvre des grandes réformes stratégiques, car il est impossible d’espérer réaliser une croissance inclusive sans des investissements privés de qualité, c’est-à-dire producteurs de richesses et d’emploi, explique-t-il.
Le gouvernement actuel a l’avantage de disposer d’un nouveau modèle de développement, en tant que « boussole », pour élaborer les politiques publiques et se doter d’un mode de pilotage efficace, estime-t-il.
+La Vie Eco+ écrit que le « grand virage » que prendra le Maroc pour les 15 prochaines années dans le cadre du Nouveau modèle de développement nécessitera des révisions en profondeur dont quelques-unes sont d’ailleurs déjà enclenchées.
Sur le plan institutionnel, les 15 prochaines années devraient en toute logique voir émerger un acteur central qui est la Région appelée à devenir le principal moteur du développement territorial dans une optique de rééquilibrage spatial de la croissance économique et de ses effets induits.
Sur le plan économique, aussi bien macro que micro, la transformation industrielle avec la nouvelle logique de souveraineté, la stratégie agricole de nouvelle génération ou encore la refonte fiscale, en plus d’autres plans sectoriels à venir, constitueront la colonne vertébrale pour réinventer le tissu économique et productif.
+Finances News Hebdo+, qui aborde le doublement du PIB par habitant à l’horizon 2035, un objectif mentionné dans le Nouveau modèle de développement, se demande si le Maroc est vraiment capable d’y parvenir.
Il ne s’agit pas d’être pessimiste, mais la structure actuelle de l’économie nationale autorise à émettre de « sérieux doutes », car cet objectif exige du Royaume d’atteindre un nouveau palier de croissance, qui doit se situer à un rythme moyen annuel supérieur à 6%, explique l’éditorialiste.
Déjà, pour l’exercice 2022, tout est compromis. D’abord, le « petit » 3,2% sur lequel tablait le gouvernement est loin de l’ambition véhiculée par le nouveau modèle de développement. Ensuite, même ce niveau de croissance, qui ne permet guère de résorber le chômage endémique, ne sera probablement pas réalisé, car l’économie marocaine est confrontée au fléau structurel qu’est la sécheresse, qui devient de plus en plus récurrente et sévère, notamment avec le changement climatique, ajoute-t-il.
« Alors, un taux de croissance moyen annuel supérieur à 6% à l’horizon 2035, est-ce une ambition réaliste ou simplement une vue de l’esprit ? », s’interroge-t-il. « Tant que l’économie nationale restera autant tributaire de l’agriculture, et donc des précipitations, cette ambition restera, à coup sûr, une simple clause de style », estime la publication.