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Tchad : ce qu’il s’est réellement passé le 20 octobre, selon Mahamat Idriss Deby

Une cinquantaine de personnes sont décédées au cours de manifestations contre la prolongation de la transition au Tchad.A l'appel d'une…

Une cinquantaine de personnes sont décédées au cours de manifestations contre la prolongation de la transition au Tchad.A l’appel d’une partie de l’opposition, des manifestations ont eu lieu à N’Djamena jeudi 20 octobre contre la prolongation de la transition dirigée par le général Mahamat Idriss Déby. Mais ces évènements ont viré au drame. Une cinquantaine de personnes sont décédées dans des heurts entre protestataires et forces de sécurité, faisant réagir pour la première fois, le président de la transition dans une adresse à la nation lundi 24 octobre. Dans cette déclaration, il estime que « ce ne sont pas de simples manifestations qui ont été maitrisées mais une vraie insurrection minutieusement planifiée pour créer le chaos dans le pays ».

Selon le chef de l’Etat tchadien, ce qui s’est passé le 20 octobre résulte de son refus de céder au chantage du Parti Les Transformateurs et de Wakit Tama. Mahamat Idriss Déby Itno affirme avoir reçu le leader des Transformateurs à huit reprises depuis le début de la transition. « Il m’a proposé pour les élections prochaines un ticket électoral, c’est-à-dire un président et un vice-président sur une même liste. Il renoncerait ainsi à la question de la non-éligibilité du PCMT (Président du Conseil militaire de transition). J’ai rejeté ses propositions car toutes les lois et règles devant régir les futures élections devraient être discutées au Dialogue national », explique le président tchadien. 

Selon Deby fils, « au cours de ces rencontres, un partage de 30% en faveur des Transformateurs dans les postes politiques, administratifs et des sociétés publiques et parabublique nous a été demandé ».

Le chef de l’Etat du Tchad a ajouté que le président des Transformateurs « a demandé à être nommé Premier ministre de Transition et partager à hauteur de 30% les responsabilités dans la gestion de la transition post-dialogue ». « Si j’avais accédé à cette demande, il n’y aurait ni manifestations ni toutes ces violences », assure le président de la transition tchadienne qui accuse les partis politiques d’avoir recruté des « groupes terroristes, paramilitaires pour opérer des assassinats de masse ». Il ne ménage pas « les groupes politico-militaires non signataires des accords de Doha » qui, selon lui, « ont entretenu des relations directes avec les responsables de ces actes violents ». 

L’homme fort de N’Djamena assume les « mesures conservatoires », notamment « le couvre-feu et la suspension des partis politiques impliqués », prises par le gouvernement à la suite de ces évènements tragiques et décrète un deuil national de 7 jours à compter du mardi 25 octobre.

Après la mort du maréchal Idriss Deby Itno en avril 2021 alors qu’il dirigeait une contre-offensive de l’armée tchadienne contre les rebelles du Front pour l’Alternance et la Concorde au Tchad (Fact), le général Mahamat Idriss Deby Itno a été porté à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT) pour une transition de dix-huit qui vient d’être prolongée de deux ans par le Dialogue national inclusif et souverain (DNIS). Le jeune général de 37 ans a aussi la possibilité de se présenter aux prochaines élections.

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