Biyogo Bi Obame, chef du village Nkarezock au département du Woleu parti en forêt en compagnie de ses chiens, a été sauvagement blessé à la tête, à la cuisse et à la poitrine par un éléphant le 16 octobre dernier alors qu’il tentait de couper ses lianes pour fabriquer des paniers dont il tire l’essentiel de ses revenus.
Le quinquagénaire est actuellement en soins intensifs au service Petite chirurgie du Centre hospitalier régional d’Oyem (CHRO).Selon ses proches, le chef Biyogo Bi Obame est très connu dans la contrée comme un grand fabricant de paniers de lianes. Il est donc parti de son domicile, le samedi, en milieu d’après-midi, pour chercher des lianes en brousse.
Biyogo Bi Obame avait ses deux chiens à ses côtés. Après environ une trentaine de minutes de marche en forêt le villageois a entamé la coupe des lianes.
Quelques instants après, le père de famille a entendu ses chiens aboyer non loin de l’endroit où il se trouvait. Et, subitement, les deux chiens sont venus rapidement aux côtés de leur maître comme pour le prévenir du danger.
Le villageois n’a pas eu assez de temps pour s’interroger, que trois éléphants, dont un éléphanteau, se sont présentés devant lui. La mère éléphant (certainement) a foncé droit sur le quinquagénaire sans défense.
Le pachyderme s’est déroulé sur le villageois pendant quelques secondes, jusqu’à l’enfoncer ses défenses au niveau de l’entre-jambe (heureusement sans atteindre les points vitaux de l’homme), la tête et la poitrine. « C’est grâce à Dieu que l’éléphant m’a lâché. Je croyais seulement : mon Dieu, mon Dieu,…. », a raconté le blessé.
Pendant que l’homme se faisait malmener par le pachyderme, ses chiens tentaient de le repousser en aboyant davantage. L’éléphant a finalement regagné précipitamment le feuillage.
Grièvement blessé, Biyogo Bi Obame, n’a pu avoir assez de force pour regagner le village. Il a tenté de le faire en rampant toujours en compagnie de ses deux chiens.
Lundi matin, ayant constaté la disparition de son frère aîné deux jours durant, Casimir Obounou Obame, un gendarme retraité, a saisi le chef de regroupement de Nkarezock 1, pour entamer les recherches en brousse.
Après quelques heures de fouille infructueuses dans une partie de la brousse, le blessé a été finalement retrouvé peu avant midi, le lundi 18 octobre 2021. Aidé en cela par les deux chiens, qui sont allés à la rencontre des villageois, avant de les conduire sur le lieu où leur maître se torturait de douleur au pied d’un arbre.
Le chef de village a été transporté d’urgence à l’hôpital canadien d’Oyem. Son état nécessite une évacuation sanitaire urgente dans une grande structure hospitalière de Libreville.
La famille du blessé, qui est démunie, a sollicité l’intervention du gouvernement via le ministère des Affaires sociales et son collègue en charge de la Santé.
Cette agression est une nouvelle illustration du conflit homme-éléphant devenu récurent au Gabon.