Les nouvelles perspectives économiques de la Banque Mondiale (BM) projettent une croissance de 2,8 % cette année pour la région Afrique subsaharienne.L’optimisme est de rigueur pour les économies de l’Afrique subsaharienne. En effet, selon les perspectives économiques mondiales publiées ce mardi par la BM, elles devraient renouer avec la croissance après leur première récession depuis plus de 25 ans. Pour cette année, la croissance devrait atteindre 2,8 %, et s’accélérer à 3,3 % en 2022 grâce à la hausse de la demande extérieure, essentiellement en provenance de la Chine et des États-Unis, la hausse des prix des produits de base et l’endiguement de la pandémie.
Au Nigéria, première puissance économique du continent, la croissance devrait rebondir à 1,8 % en 2021 et 2,1 % en 2022, sous réserve d’une hausse des prix du pétrole, de réformes structurelles dans ce secteur et d’une gestion des taux de change flexible et fondée sur le marché, souligne le rapport.
Ce dernier informe que l’Afrique du Sud, 2ème économie du continent, devrait afficher une croissance de 3,5 % cette année et de 2,1 % en 2022. Les pressions budgétaires et la faible augmentation des investissements publics assombrissent les perspectives à court terme du pays, dont la croissance potentielle continue d’être entravée par des obstacles structurels, note le document.
Dans la troisième économie de la région, l’Angola, la croissance devrait atteindre 0,5 % en 2021 et 3,3 % en 2022, soutenue par la hausse des prix pétroliers et des dépenses publiques.
Ailleurs dans la région, la croissance devrait grimper à 2,4 % en 2021-22 dans les pays exportateurs de produits industriels autres que les trois pays précités. L’activité économique sera plus dynamique dans les pays exportateurs de produits agricoles. La croissance devrait s’y accélérer pour atteindre 4,5 % par an en moyenne en 2021-22.
Ce brin d’espoir qui souffle dans la région n’aura cependant pas un impact réel sur les niveaux de revenu par habitant. En 2022, ils devraient être inférieurs de 4 % en moyenne à ceux observés en 2019. Selon les auteurs du rapport, la situation sera particulièrement difficile dans les pays fragiles ou touchés par un conflit, avec des prévisions de production pour 2022 en recul de 5,3 % en moyenne par rapport à 2019.
Par ailleurs, relève le rapport, les pays de la région sont exposés à des risques de dégradation qui seraient consécutifs à une baisse des prix pétroliers, l’insécurité alimentaire, des risques d’inondations et de sécheresses qui pourraient détruire les récoltes, pousser les prix des aliments à la hausse et peser lourdement sur la consommation des ménages.
En outre, poursuit le document, l’intensification des conflits pourrait freiner les dynamiques de reprise. Une hausse soudaine du coût des emprunts souverains pourrait aussi créer des tensions financières dans certains pays, et le fardeau de la dette et les pressions budgétaires pourraient encore s’alourdir.
De plus, ajoute le rapport, les difficultés d’achat et les problèmes logistiques continueront d’entraver les campagnes vaccinales. Cela, malgré la fourniture de vaccins dans le cadre du mécanisme COVAX. Il est à prévoir que les incertitudes politiques et les effets persistants de la pandémie retarderont d’importants investissements dans l’infrastructure et les industries extractives et freineront la reprise en République centrafricaine, en Guinée équatoriale, au Niger et au Kenya.
A contrario, les campagnes de vaccination pourraient être plus rapides qu’anticipé, ce qui rétablirait la confiance des consommateurs et des entreprises et contribuerait à une reprise plus soutenue. De même, un redressement plus important que prévu des prix des métaux et du pétrole pourrait accroître les recettes, fait savoir la Banque Mondiale.