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Détenus: une libération ce 7 août « serait peut-être trop tôt » (Gbagbo)

L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo pense qu'une libération des détenus de la crise postélectorale de 2010-2011, pour cette fête de…

L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo pense qu’une libération des détenus de la crise postélectorale de 2010-2011, pour cette fête de l’indépendance, « serait peut-être trop tôt », mais Alassane Ouattara fera tout pour les libérer le plus tôt possible.

M. Gbagbo s’exprimait, lundi, au quartier général du Front populaire ivoirien (FPI, opposition), son parti, à Cocody-Attoban, dans l’Est d’Abidjan, devant des dizaines de femmes de détenus civils et militaires de la crise postélectorale de 2010-2011 et de 2020. 

L’ancien président ivoirien qui a eu un entretien avec M. Ouattara le 27 juillet 2021, a rapporté que le chef de l’État lui a confié qu’il allait « étudier » la question de la libération de ces détenus, mais pour le moment il examinait le cas de ceux qui ont été arrêtés au moment des élections de 2020. 

« Je pense que pour cette fête de l’indépendance (7 août) qui arrive dans quelques jours, ce serait peut-être trop tôt, mais il va faire tous les efforts pour les libérer le plus tôt possible », a déclaré M. Gbagbo, ajoutant « c’est la réponse qui m’a été faite ».

Pour lui, « à cette réponse, c’est de prier pour que nos frères, nos amis, nos camarades, nos époux soient libérés ». Et, il plaide d’autant plus volontairement qu’il connaît la prison, car avant la CPI, il était détenu et même déjà en 1969.

« En Afrique, quand tu n’es pas issu de la classe dirigeante et que tu fais la politique, on t’arrête, or moi je ne suis pas issu de la classe dirigeante,  je me suis battu pour arriver (au poste de président), et ça veut dire que j’ai heurté plusieurs fois la tranquillité de ceux qui dirigeaient », a-t-il relevé.

Il a martelé qu' »un pays, où le droit de déranger les gouvernants n’est pas reconnu aux citoyens, un tel pays ne se développe pas », soutenant que pendant dix ans à la tête de la Côte d’Ivoire, il n’a fait mettre en prison aucun homme politique. 

« La voie de notre développement se trouvent dans la liberté que les gens ont de s’opposer à une politique et quand on ne leur reconnaît pas cette liberté, il n’y a pas de développement au bout », a-t-il poursuivi.

« Prenez courage. Je suis arrivé, je fais un programme que je déroule, le point actuel, c’est de me battre pour la libération de tous les prisonniers d’opinion. Il y en a qui sont des amis et il y en  a qui sont des adversaires, mais leur place n’est pas en prison », a-t-il lancé.

Il a insisté que « la place des hommes politiques n’est pas en prison ». Déclinant son prochain programme, M. Laurent Gbagbo a fait savoir qu’il luttera pour d’autres sujets, notamment pour le retour des exilés. 

« Votre initiative constitue un acte de réconfort sans précédent pour nous les épouses et parents qui subissent au quotidien, depuis dix ans, les tortures morales et psychologiques », a affirmé Mme Georgette Dogbo Blé, a au nom des femmes des détenus.

Mme Dosso Seydou, épouse d’un détenu de Générations et peuples solidaires (GSP), un mouvement citoyen créé par Guillaume Soro, et récemment dissout par la justice ivoirienne, a traduit le cri de cœur des femmes de détenus.

Mère de six enfants, et vendeuse d’aubergine au marché, Mme Dosso a informé l’assistance que cela fait 18 mois que son mari est détenu à la prison d’Abidjan, expliquant avec émotion qu’elle « souffre » et l’année précédente, son premier fils n’a pu terminer ses études parce que sa scolarité n’a pas été soldée.

Plusieurs cadres du FPI étaient aux côtés de leur mentor, entre autres, Assoa Adou, secrétaire général d’une frange du parti, Dano Djedje, Laurent Akoun et Armand Ouégnin. Des avocats proches de la formation dont Agathe Barouan, conseil de M. Gbagbo à la CPI, étaient également présents. 

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