De sobres funérailles rythmées par de la musique et des chants mandingues ont été organisées à Conakry pour rendre un dernier hommage à l’artiste planétaire Mory Kanté, décédé vendredi dernier des suites de maladies chroniques à l’âge de 70 ans.« C’était un génie, c’était un Dieu sur terre, c’était un don de Dieu », « Un soldat et artiste multidimensionnel ». C’est en ces termes que les griots de la confrérie de l’illustre disparu ont rivalisé de virtuosité et de d’éloquence pour prier et dire adieu au « griot électrique » qui a propulsé la culture guinéenne à travers le monde, grâce au rythme de la kora et du balafon.
Pour respecter les mesures édictées par les autorités dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie de coronavirus, 200 personnes ont assisté à la levée du corps de l’auteur du premier tube de la world music « Yéké Yéké » sorti en 1987.
Plusieurs femmes sont tombées en transe quand le cercueil du natif de Alberada (Guinée) drapé aux couleurs nationales a été exposé sous la tente cérémonielle dans l’enceinte de l’hôpital Sino-guinéen de Kipé (banlieue de Conakry), ont rapporté les correspondants de l’AFP.
A cause de la fermeture de toutes les frontières, seuls deux des quatorze enfants du défunt artiste ont pu assister à cette hommage.
« Ils sont tous bloqués à Paris, en Côte d’Ivoire, au Mali, et même aux Etats-Unis à cause de la pandémie, ils n’ont pas pu venir. C’est triste et dommage qu’ils n’aient pas pu voir le corps de notre papa », a dit aux journalistes Kader Yomba, l’un des deux fils présents.
Le ministre guinéen de la Culture et du Patrimoine historique, Sanoussi Bantama Sow, qui conduisait la délégation officielle a promis des cérémonies à la dimension de l’artiste planétaire, au sortir de la pandémie, pour rendre un ultime hommage posthume à Mory Kanté.