Politique




Journée de la Libération : discours du président Oligui Nguema

Vous trouverez ci-dessous l'intégralité du discours du  président de la transition  à l’occasion du premier anniversaire du « coup de…

Vous trouverez ci-dessous l’intégralité du discours du  président de la transition  à l’occasion du premier anniversaire du « coup de la libération ».

 

Gabonaises, Gabonais, Mes chers compatriotes,

Aujourd’hui, cela fait exactement un an que les Forces de Défense et de Sécurité, réunies au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions – CTRI ont pris la décision courageuse de mettre fin à l’ancien régime, suite à une élection générale dont les résultats tronqués auraient indubitablement entrainé, comme en 2016, des contestations, des dégâts matériels et des pertes en vies humaines. Cet acte a spontanément été baptisé : Coup de la Libération. Cette dénomination ne traduit pas uniquement la libération politique de notre pays. Elle traduit aussi, la liberté d’expression, la liberté d’entreprendre et surtout la liberté de rêver d’un Gabon nouveau, prospère et digne d’envie. C’est cette espérance que le CTRI s’est fixé comme objectif à concrétiser.

Mes chers compatriotes, Au moment où nous célébrons ce premier anniversaire de la libération de notre pays, l’heure pour moi n’est pas au bilan. Je préfère laisser le peuple juger de lui-même le chemin parcouru et se faire sa propre idée au regard des réalisations accomplies à ce jour avec détermination et par patriotisme. Toutefois, il vous souviendra qu’après le Coup de la Libération nous avons consulté les forces vives de la Nation. De cet échange est née l’idée d’un Dialogue National Inclusif. Je me réjouis de la réussite de ces assises dont les propositions seront soumises au référendum qui aura lieu dans les prochains jours conformément au chronogramme de la Transition. Ensuite, nous avons entamé la Tournée Républicaine afin d’expliquer aux populations de l’arrière-pays les raisons du Coup de la Libération. Force a été pour nous de regretter amèrement la précarité généralisée dans laquelle vivent nos populations. Les infrastructures sont obsolètes et quasi inexistantes dans certaines régions. Le taux de chômage est très élevé, on dénombre trop de maux qui accablent les gabonais.

A l’épreuve des faits, nous avons décidé de mettre le pays en chantier, de relancer l’activité économique et de promouvoir la création de richesses en mettant en place des mécanismes d’aide et d’accompagnement. Pour répondre aux besoins les plus urgents des populations, une enveloppe de 63 milliards a été mise à la disposition des 9 provinces pour s’autonomiser et relancer leurs activités. C’est également le lieu de préciser, que la Transition a hérité d’une lourde dette. Je me suis engagé, lors de mon discours d’investiture du 4 septembre 2023, à honorer tous les engagements de mon pays sur le plan international afin d’éponger cette dette abyssale. Mais le remboursement de la dette, ne saurait constituer un frein à nos ambitions, ni se faire au détriment des aspirations légitimes de développement du peuple Gabonais. En cette difficile période de Transition, la République Gabonaise invite les bailleurs de fonds à soutenir son effort vers le développement.

Mes chers compatriotes, En prenant conscience de l’ampleur de notre dette, il va de soi que le développement de notre nation devra nécessairement passer par la valorisation de nos ressources. Chers Gabonais, mettons-nous au travail ! Pour que toutes nos ressources naturelles non exploitées à ce jour soient mises en valeur, que le potentiel incroyable de notre EL DORADO contribue à créer de la richesse et que le quotidien des gabonais connaisse une transformation rapide et durable. C’est aussi l’occasion pour moi de vous dire qu’en rachetant Assala Energy contre vents et marées, j’étais parfaitement conscient du potentiel pétrolier que regorge notre sous-sol. A cet égard, après la découverte faite sur le permis de Mutamba Iroru (entre Gamba et Atora), je vous annonce l’exploration de 2 nouveaux permis à savoir Ozigo II et Nziembou II, dont l’exploitation va incessamment commencer avec la GOC. Mes chers compatriotes, Depuis notre arrivée aux commandes de l’État, le CTRI a toujours agi pour une société plus équitable et plus juste en abolissant les privilèges et en ramenant les gabonais dans des secteurs où ils étaient fortement marginalisés. Progressivement, nous allons permettre que le secteur du transport urbain et suburbain soit dominé par les nationaux. Car, sur près de 10.000 taxis, en circulation dans l’ensemble du pays, moins de 10% sont conduits par des nationaux. Je m’engage à ce que cette statistique change dans les 5 années à venir. Longtemps privés d’une compagnie aérienne nationale, nous avons décidé de la création de Fly Gabon, dont j’ai eu l’honneur de lancer officiellement les activités. Celle-ci obéit à notre volonté de maîtriser le secteur du transport aérien national. Cette compagnie nous permettra de retrouver la grandeur de notre pays sur la scène internationale. Peuple gabonais, Notre pays souffre d’un manque d’infrastructures routières.

D’ici fin 2030, nous devons construire 2 591 km de routes à travers l’ensemble du pays. Ce linéaire concerne les tronçons prioritaires qui permettront, dans les 6 prochaines années, d’améliorer la mobilité et l’accessibilité des biens et des personnes, tout en désenclavant les régions reculées. Cela favorisera également le développement de l’agriculture, réduisant ainsi notre dépendance alimentaire, et stimulera le tourisme, un secteur clé de notre politique de diversification économique. Les infrastructures hospitalières ne sont pas en reste, 5 pôles de spécialité d’excellence sont en construction, notamment : – Un pôle de spécialité cardio-neurovasculaire à Andem dans l’Estuaire ; – Un pôle de spécialité multidisciplinaire et éducatif de l’enfant en situation d’handicap à Port-Gentil, dans l’Ogooué-Maritime ; – L’hôpital Militaire de Ndjolé dans le Moyen-Ogooué, pôle de spécialité en traumatologie, devraient être finalisés très bientôt ; – Pour Franceville, un pôle de spécialité d’uro-néphrologique et de transplantation rénale ; – et enfin dans le Woleu-Ntem, un centre polyvalent d’ophtalmologie. Sur un tout autre plan, le besoin d’un logement décent reste une préoccupation pour plusieurs compatriotes.

L’engouement suscité par la mise à disposition des 500 parcelles à Igoumié dans la commune d’Owendo, fruit d’un partenariat public-privé en est la parfaite illustration. Cette opération se poursuivra avec la mise en exploitation de 40 hectares en plus, pour 800 parcelles de 500 m2 viabilisés avec Titres Fonciers. A ce sujet j’annonce qu’une vaste opération de régularisation de titres fonciers au profit de tous les compatriotes sera lancée dans les jours à venir. De même, nous prévoyons construire 1900 logements sociaux de 2 et 3 chambres pour les fonctionnaires, en suivant le modèle conçu pour les militaires où la prime de logement mensuelle constituera l’hypothèque permettant de financer l’acquisition du logement. En marge des fonctionnaires, d’autres mécanismes sont en cours d’étude, lesquels concerneront le secteur privé et les catégories dites économiquement faibles. Dans quelques mois les 14 immeubles modernes qui constitueront la cité administrative Émeraude seront livrés.

Cette avancée infrastructurelle significative va changer la physionomie de la ville, mais surtout aidera l’État à réaliser près de 30 milliards d’économie par an, en permettant aux différents ministères locataires de disposer de leurs propres locaux. Par ailleurs, pour concrétiser l’action de l’État contre la vie chère, j’ai décidé que l’exclusivité d’importation de certains produits ne sera plus la chasse gardée d’une frange d’opérateurs économiques. Je veux privilégier le marché de concurrence pure et parfaite et permettre à tous les gabonais de s’approvisionner aux prix adaptés à leurs revenus. Pour hisser notre pays à ce niveau d’assainissement économique et social, il nous faut disposer d’un système judicaire fort, équitable et indépendant. Les réformes impulsées par le dernier Conseil Supérieur de la Magistrature devront être perçues comme l’acte inaugural de cette nouvelle administration judiciaire au service de l’État de Droit. Gabonais, Gabonaises, Mes chers compatriotes, Un an après le Coup de la Libération, notre État est en train de se reconstruire autour des valeurs et des grands principes républicains. La nouvelle Constitution de notre pays obéit à ces principes. Elle garantit au peuple gabonais le respect des libertés fondamentales et l’État de droit.

Notre nation se trouve à un tournant décisif de son histoire. Nous avons entrepris de grandes réformes pour rebâtir un Gabon plus fort, plus juste et plus prospère. Notre travail ensemble n’est pas terminé, mais il est bien engagé. Nous avons amorcé le changement et nous devons continuer sur cette voie avec détermination et pragmatisme. Pour nous le rappeler sans cesse, cette Journée de la Libération sera instaurée et célébrée de manière tournante à travers les différentes provinces. Mes chers compatriotes, amis de la liberté, je sais compter sur votre attachement à ce pays et sur votre ardent désir à le voir reconquérir la place qu’il mérite dans le concert des nations.

Que Dieu et les mannes de nos ancêtres accompagnent notre essor vers la félicité.

Honneur et fidélité à la patrie !

Je vous remercie.

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