Le ministre de l’Économie, Jean-Marie Ogandaga, a ouvert ce jeudi 21 mars, les travaux de la 11ème Plénière de la commission technique du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique centrale (GABAC) qui se tiennent à Libreville.
Ces travaux qui font suite à la Plénière de septembre 2018 à Libreville, ont pour but de faire un bilan d’étape des recommandations faites aux États lors de cette dernière rencontre et de poursuivre les travaux énumérés en avril 2018.
Pour la partie gabonaise, représentée par l’Anif du Gabon, qui a pour rôle de lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du Terrorisme, ces travaux sont d’une importance capitale car «ils nous permettent de connaitre le chemin à parcourir pour atteindre les objectifs demandés par l’ensemble des institutions de la sous-région et en particulier le Gabon», a déclaré le ministre.
Selon le représentant du Secrétaire permanent, Etienne Tabi Mbang, les résultats des recommandations faites aux différents États lors des Plénières d’avril et septembre 2018 sont peu reluisants à ce jour.
« En effet, si l’on peut se satisfaire de la prestation de serment du Membre douanier de l’ANIF par les autorités gabonaises, de l’adoption du code pénal et du code de procédure pénal gabonais et de la transposition de la Directive sur le Comité de coordination de politiques nationales de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme par trois pays (Congo, Centrafrique, Guinée Equatoriale), il y a lieu de constater pour le déplorer plusieurs manquements», a-t-il souligné.
Parmi tant, le Gabac a fait mention de l’absence de mécanismes et de production statistiques qui affectent la traçabilité et l’évaluation des données ; de l’insuffisance de moyens dont sont dotés les cellules de renseignements financiers ; de la non mise en œuvre par les Magistrats des dispositions du Règlement Communautaire, car favorisant des poursuites pour les infractions sous-jacentes plutôt que pour le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
Le Secrétariat du Gabac, qui aurait joué sa partition, n’a pas manqué de rappeler aux uns et aux autres les sanctions prévues en cas de non-conformité aux normes internationales.
«La persistance des lacunes identifiées par les différentes missions d’évaluation peut avoir pour conséquence, (…) la saisine du dossier d’un Etat membre du GABAC par le Groupe de Revue de la Coopération Internationale (ICRG) du GAFI qui pourrait décider de faire une déclaration publique, faisant ainsi de l’Etat concerné un pays à risque, voire de l’inscrire sur la liste grise ou noire du GAFI avec les conséquences y relative», a-t-il mentionné.
Précisons que ces travaux ont été précédés par deux jours de travaux de groupe qui ont planché, entre autres, sur le 5ème rapport de suivi de la RCA et le 7ème rapport de suivi du Gabon. Les experts et les différents États présents vont clôturer ces travaux ce vendredi 22 mars à Libreville.
Agence Gabonaise de Presse