Depuis le début de l’année jusqu’à la mi-mai, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dit avoir enregistré près de 1 400 cas de variole du singe, dont 1392 cas suspectés et 44 confirmés.Les cas ont été signalés au Cameroun, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, au Liberia, au Nigéria, en République du Congo et en Sierra Leone, informe l’OMS, ajoutant que le nombre de cas signalés en 2022 est légèrement inférieur à la moitié de ceux enregistrés en 2021.
« Nous devons éviter d’avoir deux ripostes différentes à la variole du singe – une pour les pays occidentaux qui ne connaissent pas de transmissions importantes et une autre pour l’Afrique », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dre Matshidiso Moeti, appelant à travailler ensemble et à mener des actions conjointes au niveau mondial en prenant en compte l’expérience, l’expertise et les besoins de l’Afrique.
« C’est la seule façon de renforcer la surveillance et de mieux comprendre l’évolution de la maladie, tout en généralisant la préparation et la riposte pour endiguer toute propagation », a-t-elle soutenu dans la note parvenue mercredi à APA.
La variole du singe a été détectée pour la première fois chez l’homme en 1970 en Afrique et depuis lors, la plupart des cas ont été signalés dans les zones rurales et les forêts tropicales. Pendant des décennies, seuls quelques cas ont été signalés de manière sporadique. Puis, en 2017, il y a eu un pic soudain, avec plus de 2 800 cas signalés dans cinq pays. Cette flambée s’est poursuivie, atteignant un pic en 2020 avec plus de 6 300 cas.
La République démocratique du Congo concentrait 95 % du nombre total de cas signalés. Les chiffres ont ensuite chuté l’année dernière pour atteindre environ 3 200 cas. Les raisons de ces pics ne sont pas entièrement connues, mais ils peuvent être dus à la déforestation et à l’empiètement des populations sur les habitats des animaux hôtes de la variole du singe.
Face à cette nouvelle propagation, « il est essentiel que le continent ait un accès égal aux vaccins efficaces contre la variole du singe et que nous nous assurons que les doses parviennent à toutes les communautés dans le besoin au niveau mondial. Si des parties du continent ont pu développer une certaine immunité contre la maladie, certaines populations sont particulièrement vulnérables, comme les professionnels de santé et les contacts des cas », a souligné Dre Moeti.
Selon l’OMS, depuis l’éradication mondiale de cette maladie en 1979, la variole du singe est devenue l’infection à orthopoxvirus la plus répandue chez l’homme. La vaccination s’est avérée protectrice et un nouveau vaccin a été approuvé mais n’est pas encore largement disponible.
La variole du singe est une maladie virale qui peut se transmettre de l’animal à l’homme, mais aussi d’une personne à l’autre, par un contact étroit avec une personne infectée et/ou des objets, notamment des vêtements et des draps, ainsi que des gouttelettes respiratoires.
Les symptômes, qui durent entre deux à quatre semaines, comprennent généralement une éruption cutanée ou des lésions, de la fièvre, des maux de tête intenses, des douleurs musculaires, des maux de dos, une baisse d’énergie et des ganglions lymphatiques enflés. Chez de nombreux patients, les symptômes disparaissent d’eux-mêmes, mais des cas graves et même la mort peuvent survenir.
Le taux de létalité, c’est-à-dire le pourcentage de personnes décédées par rapport aux personnes diagnostiquées, est d’environ 3 à 6 %.