Dans le chaudron d’un stade de cricket flambant neuf, Donald Trump et le Premier ministre indien Narendra Modi ont tenu lundi un meeting géant devant plus de 100.000 personnes, point d’orgue de la visite d’État de deux jours en Inde du président américain.
Les deux dirigeants, qui mettent en avant leur alchimie personnelle dans un contexte de tensions commerciales entre leurs pays, ont loué les liens entre l’Inde et les États-Unis en partageant à la mi-journée l’estrade du plus grand stade de cricket du monde à Ahmedabad (Gujarat, ouest), pour un meeting intitulé « Namaste Trump » (« Bonjour Trump » en hindi).
« Les relations entre l’Inde et les États-Unis ne sont plus seulement un partenariat parmi d’autres. C’est une relation bien plus profonde et plus grande », a déclaré Narendra Modi à l’intention de son hôte américain, qui effectue lundi et mardi son premier déplacement officiel dans le pays de 1,3 milliard d’habitants.
Le président républicain s’est félicité de l' »accueil phénoménal » reçu en Inde, où il a atterri en fin de matinée.
« L’Amérique aime l’Inde. L’Amérique respecte l’Inde, et l’Amérique sera toujours une amie fidèle et loyale du peuple indien », a lancé le locataire de la Maison Blanche, en louant notamment la diversité culturelle du géant d’Asie du Sud, son cinéma de Bollywood et ses joueurs de cricket.
Les gradins du stade Sardar Patel étaient pleins à l’arrivée des deux leaders, les files d’attentes ayant commencé dès quatre heures du matin pour entrer dans l’enceinte. Dans une forte chaleur d’après-midi, près de la moitié de l’assemblée a cependant quitté le stade avant même la fin du discours de Donald Trump, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Nous sommes très heureux que Modi dirige notre pays et de la façon dont il a organisé cet événement avec Trump, et ses relations avec lui permettront au pays d’y gagner », a dit à l’AFP Dev Khatri, qui travaille dans une boutique de téléphones mobiles à Ahmedabad, venu avec des amis principalement pour écouter le dirigeant indien.
« Nous sommes partis à la moitié du discours de Trump. Il faisait trop chaud. Les gens devant nous aussi sont partis », a regretté Manav Patel, un étudiant en ingénierie de 18 ans.
– Taj Mahal –
La première journée de cette visite d’État de Donald Trump est l’occasion d’une démonstration d’amitié soigneusement chorégraphiée entre le président américain et le Premier ministre indien, les discussions de fond étant prévues pour la série d’entretiens bilatéraux mardi à New Delhi.
Le milliardaire a commencé son déplacement au Gujarat (ouest), riche État dont est originaire Narendra Modi et que le nationaliste hindou a longtemps gouverné. Il s’est rendu à l’ashram de Gandhi et sa limousine blindée a suivi un parcours de plusieurs km dans les rues d’Ahmedabad, décorées d’immenses effigies et affiches lui souhaitant la bienvenue.
Des milliers d’Indiens l’ont salué sur le parcours, sans toutefois atteindre les « millions » de personnes évoquées par M. Trump avant son voyage.
Il s’est ensuite envolé pour Agra, où il doit assister au coucher du soleil avec sa femme Melania sur le somptueux Taj Mahal, avant de se rendre à New Delhi pour une journée de pourparlers et de signatures d’accords et contrats mardi.
Le meeting « Namaste Trump » était le retour de faveur de Narendra Modi au président américain pour un grand meeting similaire entre les deux hommes aux États-Unis, « Howdy Modi », organisé à Houston (Texas) en septembre dernier.
« Nous avons vraiment aimé que (Donald Trump) fasse l’éloge de l’Inde et parle de l’importance des liens entre l’Inde et les États-Unis », a estimé Harsh Kumar, un étudiant de 18 ans, interrogé par l’AFP à la sortie du stade. « Il a parlé de sujets cruciaux comme le commerce et les jeunes comme nous espérons qu’il réglera les problèmes sur des sujets comme les visas et l’innovation. »
La venue de Donald Trump en Inde ne devrait pas être l’occasion d’annonces majeures. Les deux nations sont engagées dans un bras de fer commercial depuis l’année dernière mais, faute de terrain d’entente à ce jour, aucun grand accord commercial ne devrait être conclu lors de cette visite.
Washington s’irrite du protectionnisme historique du géant d’Asie du Sud et juge que les entreprises américaines n’ont pas un accès suffisant à son marché intérieur.
burs-amd/phv