L’insécurité alimentaire chronique et l’escalade des violences ont accentué la malnutrition.Dans le nord-ouest du Nigéria, la crise nutritionnelle risque de devenir ingérable sans un renforcement rapide de l’aide humanitaire. Selon Médecins Sans Frontières (MSF), la malnutrition, largement ignorée par les bailleurs de fonds et les autorités locales, menace la vie de dizaines de milliers d’enfants.
« Si la période de soudure a commencé, le pic de transmission du paludisme reste encore à venir, ce qui pourrait aggraver la crise nutritionnelle », a déclaré Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d’urgence de MSF, soulignant que sa structure se prépare à prendre en charge jusqu’à 100.000 enfants malnutris.
« Malgré les appels que nous avons lancés ces derniers mois, nous n’avons pas encore vu la mobilisation nécessaire pour éviter une crise nutritionnelle dévastatrice », a ajouté M. Lacharité, cité par un communiqué reçu ce jeudi à APA, demandant la mise en œuvre de secours médicaux.
MSF explique que le retard et l’insuffisance de l’aide humanitaire actuelle dans le nord-ouest du Nigeria s’expliquent en partie par le fait que les Nations unies ont exclu cette région de leur plan de réponse humanitaire national pour l’année en cours. Ce dernier se concentre principalement sur la situation critique dans le nord-est.
Or, a affirmé déclare Froukje Pelsma, cheffe de mission MSF au Nigéria, « la situation critique des enfants souffrant de malnutrition dans le nord-ouest du Nigéria ne peut continuer à être ainsi ignorée ».
Ce faisant, elle appelle « les bailleurs et les agences internationales, notamment le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et le Programme alimentaire mondial (Pam) à accroître leur soutien aux établissements de santé afin de permettre aux communautés d’avoir accès à des traitements nutritionnels, en collaboration avec les autorités nigérianes qui doivent également apporter leur contribution ».