Par Hicham Alaoui — Le Caucus africain, un forum qui rassemble les ministres africains des finances et du développement économique, et les gouverneurs des banques centrales africaines, a démarré ses travaux, ce mardi 5 juillet à Marrakech avec pour ambition d’adopter un mémorandum à adresser aux institutions de Bretton Woods (FMI et BM) pour qu’elles apportent un soutien au renforcement de la résilience des économies africaines aux chocs externes et au repositionnement de la dette publique comme catalyseur de la reprise économique.Mme Nadia Fettah Alaoui, ministre marocaine des Finances et de l’Economie n’y est pas allée par quatre chemins : « Mes collègues, conférenciers, modérateurs et moi-même ferons tout notre possible pour réaliser l’ordre du jour de cet événement. Nous discuterons et nous mettrons d’accord sur les questions stratégiques d’intérêt commun que nous souhaitons communiquer dans le mémorandum aux chefs des institutions de Bretton Woods lors des assemblées annuelles 2022 du FMI et du groupe de la Banque mondiale », s’est-elle adressée à l’assistance de cette réunion, marquée par la participation de représentants d’un grand nombre de pays africains.
Elle a rappelé que le thème général du Caucus africain 2022, à savoir « vers une Afrique résiliente », permettra d’engager une discussion profonde au moment où les pays africains sont « confrontés à une conjonction de crises et de défis d’une ampleur sans précédent ».
En effet, les discussions dans ce sillage porteront sur la mobilisation des institutions de Bretton Woods pour apporter un soutien plus efficace à l’Afrique dans la poursuite de sa résilience, a souligné Mme Fettah Alaoui, ajoutant que de nombreux sujets seront débattus notamment le repositionnement de la dette publique comme catalyseur de la reprise économique et de la croissance durable, l’intégration régionale, en particulier dans des domaines tels que l’énergie, la digitalisation et les initiatives d’entrepreneuriat des jeunes, ainsi que la crise climatique et la sécurité alimentaire en Afrique.
Selon la ministre marocaine, la pandémie de COVID-19 a annulé des décennies de progrès en matière de développement en Afrique avec des indicateurs de pauvreté qui s’inscrivent en hausse.
La pandémie, associée à la crise ukrainienne et aux impacts climatiques, a amplifié les défis de développement préexistants en Afrique, notamment le chômage des jeunes, la fracture numérique et l’insécurité énergétique et alimentaire, a-t-elle relevé.
Aussi, la résolution de ces défis est entravée par la vulnérabilité croissante de la dette, le coût élevé des emprunts et la faible mobilisation des ressources intérieures.
Cette situation peu reluisante est aggravée par l’impact grandissant du changement climatique qui pose des « risques supplémentaires pour la production alimentaire et le développement des infrastructures et menace d’annuler les gains de développement durement acquis », a fait observer Mme Fettah Alaoui.
Présidé par le Maroc, le Caucus africain est un forum qui rassemble les pays africains qui sont membres du FMI et du Groupe de la Banque mondiale.
Ces pays sont représentés par leurs gouverneurs respectifs dans ces institutions, appelés « gouverneurs africains », qui sont généralement ministres des finances et du développement économique, et gouverneurs des banques centrales.
Le Caucus se réunit à l’initiative de son Président (une présidence tournante), afin de coordonner et d’harmoniser les positions des Gouverneurs Africains concernant le mémorandum annuel qui est adressé au FMI et à la Banque mondiale et présenté à l’occasion des Assemblées Annuelles de ces deux institutions.