Le gouvernement et les syndicats d’enseignants ont convenu d’un délai maximum de quinze jours pour trouver une solution à la crise scolaire.Les acteurs de l’école publique sénégalaise ne sont pas encore sortis de l’auberge. Après plusieurs semaines de grève des enseignants, le gouvernement et les syndicats d’enseignants se sont réunis, hier jeudi 3 février, pour apporter des réponses aux revendications des seconds portant principalement sur leur système de rémunération. Les deux parties sont tombées d’accord sur la mise en place d’une commission technique qui devra boucler ses travaux d’ici deux semaines.
Selon un communiqué du ministère de la Fonction publique, « les travaux de ladite commission devraient offrir aux deux parties, l’opportunité de confronter leurs propositions et contre-propositions pour parvenir à un consensus dynamique, qui sauverait notamment l’année scolaire en cours ».
Cette rencontre à huis clos a été tenue « conformément aux conclusions de la plénière du 7 janvier 2022, pour aborder la problématique du système de rémunération et celle du corps des administrateurs scolaires ». Elle a été organisée dans un contexte de perturbations dans le système éducatif, ayant notamment « accueilli des facilitateurs de la Société civile et du Haut conseil du dialogue social » comme recommandé par le président Macky Sall lors du dernier Conseil des ministres.
Depuis plusieurs semaines, les élèves de l’école publique sénégalaise ne font pas cours pratiquement. Certains enseignants observent un débrayage jusqu’à neuf heures avant de libérer les élèves. Ces derniers jours, ils étaient nombreux à descendre dans la rue pour réclamer la reprise des cours, la grève ayant trop duré à leur avis. Ils craignent une baisse de niveau en raison d’un quantum horaire insuffisant.
Une proposition « cosmétique »
Ce vendredi, plusieurs journaux ont titré sur la rencontre entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Si le Témoin s’attend à « un dégel de la crise de l’école », Walf Quotidien note que l’Etat s’est présenté « sans armes » face aux enseignants, reprenant le responsable syndicaliste Saourou Sène.
Pour d’autres, interrogés par Le Quotidien, titrant sur un « premier examen raté », cette proposition est « juste cosmétique ». Selon le journal, des participants se sont étonnés que le gouvernement « soit venu sans rien de concret ». Pour eux, « le gouvernement de Macky Sall a montré que l’école n’est pas une priorité pour eux » parce qu’il « a laissé la situation pourrir pendant des semaines », soit après le septième plan d’actions.
Cependant, lors du Conseil des ministres du 2 février dernier, le chef de l’Etat dit avoir exhorté « le Gouvernement, les enseignants, les apprenants, les parents d’élèves et les autres composantes de la communauté éducative, à assurer, chacun en ce qui le concerne, leurs responsabilités spécifiques permettant, ensemble, de garantir la continuité des enseignements, le respect du quantum horaire, ainsi que les évaluations programmées, conformément au calendrier scolaire ».
Rappelant « toute l’importance qu’il accorde à la stabilité et à l’excellence du système éducatif national », Macky Sall a invité le gouvernement à communiquer au public, à travers un Mémorandum exhaustif, sur les acquis, réalisations et avancées sociales notables, accomplis ces dix dernières années en matière d’éducation et de formation, notamment en ce qui concerne la revalorisation de la fonction enseignante.