L’opposant Norbert Epandja, a dans une lettre ouverte, dénonce les propos rétrogradés et antirépublicains de l’ancien Vice-Président de la République, Pierre Claver Maganga Moussavou qui aurait accusé la province du Haut Ogooué, d’être à l’origine du blocage quant à l’alternance au sommet de l’Etat.
Ci-dessous l’intégralité de la lettre ouverte
« A Monsieur Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU
Ancien Ministre, ancien Vice-président de la République
Monsieur le Vice-président,
Ce n’est pas le Haut-Ogooué qui dirige le Gabon, mais le régime BONGO-PDG, au sein duquel vous occupez de hautes fonctions, de père en fils.
En effet, vous avez été plusieurs fois ministre, à l’époque d’Omar BONGO, et Vice-président de la République d’Ali BONGO. Quant à votre fils, Biendi MAGANGA MOUSSAVOU, il est actuellement ministre de l’Agriculture. Vous faites donc partie des fossoyeurs de notre pays, des gens qui ont mis le Gabon au sol et bloquent toute alternance démocratique au sommet de l’Etat, à cause de leur nomadisme politique motivé par la cupidité et la protection des intérêts personnels.
Ce n’est pas en instrumentalisant et stigmatisant le Haut-Ogooué que vous parviendrez à vous tailler une nouvelle peau, pour espérer occuper d’autres fonctions juteuses au sein d’un nouveau régime à venir, pour continuer à jouir des privilèges. Le serpent, a beau changé de peau, il reste un serpent.
Vous dites, je cite : « celui qui prendra le pouvoir ne doit pas se venger sur les altoovéens… ». Qu’est-ce que les pauvres altogovéens ont-ils avoir avec le régime BONGO-PDG qui gouverne le Gabon depuis 1957 ? Qui avez-vous entendu dire que s’il prend le pouvoir il va se venger sur le Haut-Ogooué ? Vos paroles sonnent à mon oreille comme un épouvantail qui vise à inciter subtilement les BONGO à se maintenir au pouvoir, si ce n’est une manœuvre destinée à disculper la famille BONGO et le PDG pour mettre la mort du Gabon sur le dos du Haut-Ogooué et du peuple altogovéen.
Je ne peux donc croire aux paroles mielleuses de Monsieur Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, qui se dit « opposant » et qui n’a jamais effectué une seule tournée politique dans le Haut-Ogooué, à l’instar de Paul MBA ABESSOLE, Pierre MAMBOUDOU (que Dieu ait son âme) et, tout dernièrement, Alexandre Barro CHAMBRIER, Président du RPM (opposition patriotique).
Ces trois personnalités politiques ne sont pas originaires du Haut-Ogooué, pourtant leur tournées dans cette province avaient été couronnées de succès, surtout celle du Patriote Alexandre BARRO CHAMBRIER au mois d’août 2021, nonobstant les manœuvres antidémocratiques et fortuites du pouvoir BONGO-PDG qui continue de se nourrir du rêve utopique d’une gouvernance sempiternelle du Gabon.
Monsieur le Vice-président Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, aucun gabonais n’ignore que vous êtes un soutien inconditionnel du régime BONGO-PDG qui a fait votre fortune et la protège. Vous n’avez donc pas intérêt à voir ledit régime tomber.
Mais si vous aimez le Haut-Ogooué et avez un souci réel pour les altogovéens, je vous suggère de faire comme Paul MBA ABESSOLE, Pierre MAMBOUDOU et Alexandre BARRO CHAMBRIER et vous serez surpris de constater que la soif d’alternance, dans cette province du Haut-Ogooué, est encore plus intense que nulle part ailleurs.
Pour terminer, si vous êtes un homme honnête (je n’en doute point), Monsieur Pierre Claver MAGANGA MOUSSAVOU, et si vous voulez réellement sauver le Haut-Ogooué de la vengeance du futur nouvel occupant du palais du bord de mer, je vous exhorte, vous, qui êtes resté plusieurs décennies aux cotés d’Omar BONGO et Ali, à dresser et publier, à l’intention du peuple gabonais, la liste des personnes et des familles ayant bénéficié du régime BONGO-PDG, province par province.
Ceci aura l’avantage de nous édifier sur qui a réellement bénéficié du régime BONGO-PDG, afin de clore ce débat une bonne fois pour toute. Car imputer au Haut-Ogooué la mort du Gabon, parce que quelques altogovvéens privilégiés occupent des postes stratégiques ou juteux dans l’administration et les finances, me parait à la fois irresponsable et très léger.
signé: Norbert Epandja