L’ancien Premier ministre gabonais Raymond Ndong Sima, est sorti d’hôpital après avoir été contaminé par le Covid-19 dans la foulée des fêtes de fin d’année.
Dans un message de remerciements à ses soutiens daté du 12 janvier, il a longuement pilonné au mortier ceux qu’il appelle les « journalistes fantômes » pour riposter contre des publications médiatiques hostiles à sa personne alors qu’il était allongé sur un lit de malade à l’hôpital militaire de Libreville.
« Je viens d’achever un séjour médical à l’hôpital d’instruction des Armées Omar Bongo Ondimba de Libreville. Je voudrais adresser mes remerciements au corps médical qui a pris soin de moi avec professionnalisme et diligence et m’a permis de retrouver rapidement ma santé.
J’adresse également ces remerciements à ma famille, à mes parents, amis et connaissances qui se sont inquiétés pour moi et m’ont couvert de leurs vœux exaucés de prompt rétablissement. Je leur sais gré de cette sollicitude bienveillante.
Quant aux autres qui avaient commencé à préparer des couronnes et à envoyer des messages ironiques de satisfaction pensant déjà être débarrassés de moi, qu’ils prennent patience. De toute façon, à long terme, personne ne s’en sortira vivant. En attendant qu’ils gardent encore un peu leurs couronnes, le temps viendra de les utiliser.
J’en profite pour rappeler aux journalistes fantômes de la présidence (que personne n’a jamais vu poser la moindre question en conférence de presse du porte-parole du Président de la République mais qui agissent si courageusement en mode furtif) qu’ils ont la mémoire courte, très courte.
Quatre premiers ministres ont été nommés après moi depuis janvier 2014, mais c’est moi qui continue à ressasser un mécontentement qui retient l’attention et pourrit l’ambiance générale du pays.
- c’est à moi « le mécontent » qu’ABO, qui semble les envoyer désormais raconter des inepties à mon sujet, a envoyé à mon domicile une forte équipe de sa garde rapprochée lourdement armée n’est-ce pas Hervé Patrick Opiangah début septembre 2016 lorsque la ville était en ébullition pour me demander de venir faire un appel à l’apaisement à la télévision devant le représentant de l’Union européenne ;
- C’est aussi à « ce même mécontent » qu’ABO a téléphoné pour l’inviter à dépasser les tensions du moment et à faire preuve d’esprit républicain en venant assister à son investiture. 6 ans plus tard, malgré les injures que tout cela m’a valu, il n’a jamais trouvé une seule fois un mot pour saluer cet esprit républicain et rétablir les faits. O tempora, o mores ! C’est cet esprit qui anime ses artificiers quoi de vraiment étonnant ?
- C’est moi qu’on accuse d’être la tête pensante d’un Copil citoyen qui se contente de relever les erreurs administratives grossières du gouvernement.
- C’est donc avec moi que ces journalistes fantômes ont décidé d’en découdre, en appelant à mots à peine couverts à ma liquidation pendant que j’étais à leur merci dans un hôpital sous leur contrôle, avec des montages audios d’un grotesque affligeant.
Cela dit, il faudra bien que ces journalistes fantômes m’expliquent le lien qu’il y a entre ma santé, les déboires du gouvernement avec le Copil Citoyen, la réticence de la population à l’expérience vaccinale en cours, la morosité ambiante dans le pays. C’est ainsi qu’on dissuade ceux qui comme moi, croient en la compétence gabonaise de se faire traiter dans les structures médicales nationales et qu’on les envoie, c’est sans doute plus prudent, chercher leur salut à l’étranger ?
Voulant faire du zèle, ces guignols de la présidence passent le clair de leur temps à claquer inconsciemment des allumettes dans les poudrières de la République. Un jour ils la feront sauter sans même faire exprès.
Je ne sais pas entre peur et animosité ce que j’inspire. Mais ceux que j’inquiète ont raison. 2023 ne sera pas 2016 ».
Raymond Ndong Sima