Gabon : le Pass sanitaire et test covid-19 désormais payant

 Les militants du COPIL Citoyen, ont saisi à nouveau  la Cour constitutionnelle pour réclamer l’annulation du nouvel arrêté publié par le gouvernement obligeant la population à se soumettre à des conditions drastiques contre covid-19 contenues dans un précédent arrêté déjà annulé par cette Cour.

 

 

Ce mouvement pacifique qui conteste l’entrée en vigueur des mesures radicales contre le Covid 19, a déposé sa saisine  mardi et a fait une large diffusion de l’accusé de réception établi par le greffe de la Cour constitutionnelle. D’après la loi gabonaise, dès qu’un arrêté ou une loi est attaquée à la Cour, son application est automatiquement suspendue.

Il sied de noter que, cette situation s’est déjà produite début décembre lorsque le gouvernement a publié un précédent arrêté qui devait s’appliquer à tous à partir du 15 décembre. Le COPIL citoyen avait saisi la Cour qui avait notifié le gouvernement de cette saisine. L’application de l’arrêté le 15 décembre n’avait pas eu lieu. Une journée ville morte avait également été organisée le 15 décembre pour mobiliser la population contre cet arrêté « liberticide », selon les ONG.

Pour rappel, le COPIL citoyen conteste notamment l’obligation de présenter un pass sanitaire pour accéder dans les lieux publics y compris à son poste de travail. A défaut d’un pass sanitaire, un test PCR négatif datant de moins de 14 jours est obligatoire. Le problème c’est que ce test gratuit actuellement serait payant dès l’entrée en vigueur de l’arrêté. La société civile renifle une volonté de rendre la vaccination obligatoire dans le pays. Elle dénonce aussi une violation du droit de circuler et des libertés individuelles.

 

Gabon : « la lutte contre la Covid 19 devient un prétexte pour justifier les abus de pouvoir » dénonce Jean Ping

L’opposant Jean Ping a fustigé les nouvelles « mesures déshumanisantes » prises par le gouvernement Raponda  pour lutter contre la pandémie de Covid-19 au Gabon, lesquelles plongent, dit-il, indéfiniment le peuple gabonais dans une « précarité et une détresse généralisée ».

 

 

« La lutte contre la Covid-19 devient un prétexte pour justifier les abus de pouvoir », a dénoncé un communiqué de la Coalition pour la nouvelle république (CNR), plateforme  des leaders et partis politiques de l’opposition dirigée par Jean Ping.

La CNR qui soutient l’appel à la « ville morte ce 15 décembre » lancée par une vaste coalition de la société civile pour protester contre les nouvelles restrictions, lesquelles imposent dorénavant la présentation d’un test PCR négatif au Covid-19 tarifé à 20 000 FCFA (normal) et 50 000 FCF (VIP), à défaut un Pass sanitaire pour accéder dans les endroits publics, estime que le gouvernement viole délibérément les droits fondamentaux des citoyens.

« Le silence méprisant face aux revendications du peuple gabonais et les mesures de rétorsion comme réponses aux préoccupations justes du peuple, montrent que le pouvoir usurpateur ne peut sortir le Gabon de la crise actuelle », a-t-il insinué.