Afrique subsaharienne : la BM prévoit une reprise modeste de la croissance

Le dernier rapport sur les Perspectives économiques de la Banque mondiale table sur une croissance de 3,6 % en 2023 pour les économies de la région.Le bout du tunnel est encore loin pour les économies de l’Afrique subsaharienne. Lourdement éprouvées durant l’année 2022, elles ne retrouveront pas leur dynamisme d’avant la pandémie de la Covid-19 en cette année 2023. Selon les dernières Perspectives économiques mondiales publiées ce mardi 10 janvier par la Banque mondiale, un ralentissement net et durable de l’activité va frapper durement les pays en développement. 

Les perspectives régionales pour 2023-2024 ne prévoient qu’une reprise modeste de la croissance et une lente augmentation des revenus par habitant, les perspectives d’un renversement rapide des récentes augmentations de la pauvreté s’assombrissent. Les risques sont orientés à la baisse. Une faiblesse plus prononcée dans les principales économies, de nouvelles augmentations des taux d’intérêt mondiaux, une inflation plus élevée et persistante… pourraient encore ralentir la croissance dans la région, exacerber la pauvreté et entraîner un surendettement dans certains pays, révèle le document.

La progression du revenu par habitant pour les années 2023-2024, quant à elle, ne devrait être que de 1,2 % en moyenne dans la région, ce qui risque d’entraîner une augmentation de la pauvreté.

De manière générale, la croissance des économies de marché émergentes et en développement devrait ralentir de 3,8 % en 2022 à 2,7 % en 2023, en raison d’une demande extérieure nettement plus faible conjuguée à une forte inflation, des dépréciations monétaires, un resserrement des conditions de financement et d’autres difficultés intérieures, souligne le rapport de la BM.

« La crise qui menace le développement s’aggrave à mesure que les perspectives de croissance mondiale se dégradent. Les économies émergentes et en développement connaissent depuis plusieurs années une croissance en berne en raison d’un lourd endettement et d’investissements insuffisants, car les capitaux mondiaux sont absorbés par les économies avancées confrontées à des niveaux de dette publique extrêmement élevés et à des taux d’intérêt en hausse. La faiblesse de la croissance et des investissements des entreprises aggravera les reculs déjà dévastateurs en matière d’éducation, de santé, de réduction de la pauvreté et d’infrastructures, ainsi que les nécessités liées au changement climatique », a déclaré le président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, cité par le rapport. 

Par ailleurs, l’institution de Bretton Woods signale qu’en fin 2024, les niveaux de PIB dans les économies émergentes et en développement resteront inférieurs d’environ 6 % aux prévisions antérieures à la pandémie. En outre, poursuit la banque, même s’il est probable que l’inflation mondiale se modère, elle demeurera supérieure aux niveaux d’avant la Covid-19.

Évoquant les perspectives à moyen terme de la progression de l’investissement dans ces économies, le document note que sur la période 2022-2024, l’investissement brut dans ces pays devrait augmenter d’environ 3,5 % en moyenne, soit moins de la moitié des taux observés au cours des deux décennies précédentes.

Le rapport suggère ainsi aux décideurs politiques différentes options pour accélérer la croissance de l’investissement. Pour Ayhan Kose, directeur de la cellule Perspectives de la Banque mondiale, « les politiques visant à stimuler les investissements doivent être adaptées aux circonstances nationales, mais il faut toujours commencer par mettre en place des cadres budgétaires et monétaires solides et par la mise en œuvre de réformes globales du climat d’investissement ». 

Car, estime-t-il, « le niveau peu élevé des investissements est très préoccupant, parce qu’il s’accompagne d’un faible niveau de productivité et d’échanges commerciaux et qu’il assombrit les perspectives économiques globales ».

M. Kose est convaincu que sans une croissance forte et soutenue de l’investissement, il est tout simplement impossible de faire des progrès significatifs dans la réalisation des objectifs de développement et de lutte contre le changement climatique.

Le Sénégal adopte 22 mesures pour lutter contre l’insécurité routière

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la vingtaine de mesures prises la veille, lors du conseil interministériel sur la sécurité routière, après le tragique accident de Kaffrine (centre) qui a fait officiellement dimanche 39 morts et 100 blessés.Vox Populi note que le conseil interministériel sur la sécurité routière a adopté lundi « 22 mesures pour en finir avec +l’hécatombe+ routière ». Désormais, il n’y a « plus de transports interurbains de 23h à 5h du matin » et le « port de casque (est) obligatoire pour les 2 roues » alors qu’on va « vers l’interdiction de l’importation des pneus d’occasion ».

Pour renforcer ces mesures, le journal fait état de la « mise en place d’une structure autonome multisectorielle chargée de l’application rigoureuse des dispositions du code de la route ». « Nous serons sans concession avec ceux qui contreviennent aux règles édictées. Ce terrible accident qui a frappé notre pays doit déclencher une prise de conscience pour renforcer les mesures de prévention et de sécurité », a dit Premier ministre Amadou Ba, présidant hier ce conseil interministériel où « vingt-deux commandements » ont été pris d’après EnQuête.

Le Témoin note de son côté que « les 22 nouvelles mesures de 2023 » rappellent « les dix commandements de 2017 » sur la sécurité routière. Cependant, les autorités ont décidé d’interdire cette fois « l’importation des pneus usés ou d’occasion » et exigent « le démantèlement des porte-bagages ou sièges supplémentaires appelés +versailles+ ». Dans la même veine, l’Etat décide de « la limitation à 10 ans de la durée d’exploitation pour les véhicules de transport de personnes et à 15 ans pour ceux de transport de marchandises ».

Au lieu des 22 mesures évoquées par les autres journaux, Le Soleil parle pour sa part de « 23 mesures fortes de l’Etat » et d’un « conseil supérieur de la sécurité et de l’éducation routière pour le suivi des recommandations ». En revanche, Walf Quotidien note un « rituel d’exorcisme du gouvernement » alors que « les khalifes généraux sermonnent tout le monde ».

Pour L’AS, « le chœur des religieux » a parlé après le drame de Sikilo, dans la région de Kaffrine (centre). Serigne Mountakha Mbacké, le khalife général des mourides, forte communauté soufie basée au centre du pays, à la suite des « prières, résignations et recommandations », « offre 40 millions et préconise un récital de Coran ». Serigne Babacar Sy Mansour, son homologue de Tivaouane, une cité religieuse située à près de 100 km de Dakar, a pour sa part fait « de fortes recommandations (…) aux usagers ».

Se faisant l’écho des « graves révélations de l’enquête » sur l’accident meurtrier de Kaffrine, Libération affirme que « le bus, dont le pneu a éclaté, roulait depuis lors sans assurance ». Le journal fait aussi état de « ce +problème+ détecté dans la +visite technique+ des deux bus dont les propriétaires feront face demain (mercredi) aux enquêteurs ».

Sénégal : la presse sous le choc après le tragique accident de Sikilo

Le tragique accident routier qui a fait officiellement 39 morts et 100 blessés à Sikilo, au centre-est du Sénégal, est le sujet qui occupe principalement les Unes des journaux sénégalais parvenus lundi à APA.C’est « une tragédie » pour Le Soleil, une « hécatombe » pour Tribune et une « catastrophe nationale » pour L’AS. Vox Populi estime que la collision entre deux bus à Sikilo, dans le département de Kaffrine (centre), ayant fait « 39 morts et 100 blessés », est « l’accident de la route le plus meurtrier du Sénégal ».

Le Soleil note que c’est la collision qui est « à l’origine du drame » alors que L’AS souligne que « l’éclatement d’un pneu est la cause du drame » de Sikilo, une localité située à plus de 200 km de Dakar. A l’opposé du bilan officiel, Tribune estime que cet accident a fait « plus de 50 morts » et « 132 blessés ». Libération précise pour sa part que le choc a eu lieu à « trois heures trente du matin ».

« Après l’éclatement d’un de ses pneus avant, le bus en provenance de Tambacounda (Est) a fini dans l’autre sens avant de heurter finalement un second bus qui circulait dans le sens inverse Kaffrine – Tamba », explique le journal qui souligne que « les deux bus transportaient 140 voyageurs ».

L’Observateur raconte l’« horaire funèbre » avec « les témoignages renversants des premiers secouristes ». Le quotidien note qu’une femme a demandé « à voir son fils projeté dehors (…) avant de mourir » tandis qu’une autre est « partie avec une grossesse de six mois ». De son côté, un « père qui a perdu ses deux enfants » est plongé dans une « détresse » indescriptible. « Seule une vingtaine de corps sont déjà identifiés », note le journal qui mentionne également « l’histoire de la maman de 82 ans qui a perdu la vie lors de son premier voyage à bord d’un bus ».

Vu l’ampleur de la tragédie, le président Macky Sall, qui a été au chevet des blessés, a « décrété trois jours de deuil national à partir de lundi », souligne L’AS qui note que « le gouvernement décaisse 200 millions FCFA pour la prise en charge des blessés ». Pour le dirigeant sénégalais, « il y a des ruptures à opérer » sur la route et « des mesures à prendre qui seront (évidemment) prises » après le conseil interministériel qui se tient ce lundi.

L’Observateur souligne que les accidents ont fait « 65 morts en un mois » au Sénégal et l’une des principales causes est le « mauvais état des pneus » qui assure « la mort en roue libre ». Ainsi, d’après Le Soleil, l’objectif de ce conseil interministériel est de « prendre des mesures drastiques » visant à prévenir les accidents sur les routes du pays.

L’Iran passe en revue ses relations commerciales avec la Cédéao

L’Iran espère relever le niveau des échanges économiques avec les pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).Téhéran a accueilli cette année la 16ème réunion du comité de coordination des relations économiques extérieures consacrée à l’examen du dernier état des relations économiques entre l’Iran, Cuba et la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

A travers cet examen, l’Iran espère que le volume des transactions commerciales avec la Cédéao connaîtra une croissance qui nécessite une planification ciblée dans ce domaine, a indiqué Téhéran dans un communiqué.

La deuxième partie de la réunion a également permis de passer en revue les dernières relations économiques avec les pays de la sous-région ouest-africaine.

Téhéran affirme que les minéraux, l’agriculture, la construction, la population et l’adéquation du marché pour la vente de marchandises ont fait de l’établissement de relations économiques et d’investissements commerciaux dans cette région de l’Afrique une nécessité.

L’Iran s’est joint à la récente ruée vers les opportunités commerciales en Afrique, mais reconnaît être loin derrière les puissances économiques que sont les Etats-Unis et la Chine, ainsi que des partenaires traditionnels du continent, notamment que l’Union européenne.

Sénégal : « Il y a des ruptures à opérer » sur la route (Macky Sall)

Le président Macky Sall s’est rendu dimanche soir à Kaffrine (centre) pour s’enquérir de la situation des blessés après l’accident tragique qui a tué le matin 39 personnes.Accompagné d’une forte délégation ministérielle, le chef de l’Etat sénégalais, tout de blanc vêtu, a passé plusieurs minutes au sein de l’hôpital régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine (centre). Cet établissement public sanitaire de niveau deux inauguré en mai 2021 a accueilli l’essentiel des victimes de la collision entre deux bus à hauteur de la commune de Gniby, dans la région de Kaffrine, aux environs de trois heures du matin ce dimanche.

« Le Sénégal a été frappé par une tragédie suite à cet accident de la circulation qui a occasionné la mort de 39 personnes. Je dois tout de suite corriger les chiffres qui ont circulé depuis ce matin. En réalité, les corps transférés après l’accident ont retrouvé deux autres corps qui étaient dans la morgue de l’hôpital et qui n’avaient rien à voir avec l’accident », a précisé Macky Sall, faisant également état de « cent blessés dont dix qui ont besoin d’une urgence vitale ».

« Au moment où je vous parle, plus de vingt corps ont été identifiés et bientôt pourront être remis à leurs familles. La difficulté restera l’identification des autres corps. Ça se fera au fur et à mesure. Et l’Etat apportera tout le soutien et toute la solidarité aux familles endeuillées mais également aux blessés et à leurs familles pour pouvoir atténuer leurs souffrances », a ajouté le président Sall avant de donner un avant-goût des décisions qu’il prendra lundi 9 janvier à l’issue du conseil interministériel avec les acteurs du secteur du transport sénégalais.

Pour un changement de comportement

« Bien sûr, cet accident nous montre qu’il y a des ruptures à opérer. Et il y a des mesures à prendre et elles seront prises pour mettre un terme à cette situation. On ne peut pas exposer la vie de nos compatriotes dans un système de transport qui fait fi du respect de la vie humaine. Nous avons perdu beaucoup de jeunes dans cet accident. Dès demain, le Premier ministre (Amadou Ba) réunira un conseil interministériel qui va impliquer le monde du transport », a-t-il assuré.

Selon le dirigeant sénégalais, l’objectif de cette réunion est « de voir les mesures à prendre sur l’état des véhicules, sur le contrôle technique, sur les conditions d’établissement des permis de conduire, sur les conditions de délivrance des attestations de visite technique et sur les horaires de transport pour ce qui concerne les cars de transport de voyageurs ».

« Nous prendrons toutes les mesures que requiert cette situation. Parce que, autrement, nous allons encore vivre les mêmes drames à l’avenir. L’usure des pneus, L’usure des véhicules, la transformation de véhicules en violation des normes de sécurité doivent cesser dans notre pays », a insisté Macky Sall.

Il n’a pas manqué de saluer par ailleurs le « dévouement » des agents de l’Etat et le « soutien spontané » de bonnes volontés dans la prise en charge des blessés et l’identification des personnes décédées dans cet accident considéré comme le plus meurtrier de ces dernières années au Sénégal.

Sur Twitter, plusieurs personnalités comme le président de la Commission de l’Union africaine (CUA), Moussa Faki Mahamat, ont exprimé leurs « sincères condoléances » et leur « profonde compassion » aux familles des victimes du tragique accident de la route de Kaffrine tout en souhaitant un « prompt rétablissement aux blessés ».

Sénégal : un accident routier fait 40 morts

Un accident d’une rare violence sur la route de Kaffrine à environ 250 km au centre-ouest de la capitale Dakar, a fait un bilan provisoire de 40 morts.Un bus qui avait quitté Dakar est entré en collision avec un autre qui venait de Kédougou. L’accident s’est déroulé dans la nuit de samedi à dimanche vers 2 heures du matin dans la région de Kaffrine, précisément dans la localité de Sikilo. 87 blessés sont aussi dénombrés dans ce drame selon la Brigade national des sapeurs-pompiers.

Le président Macky Sall a réagi en décrétant un deuil national de trois jours. « Suite au grave accident de ce jour à Gniby ayant causé 40 morts, j’ai décidé d’un deuil national de 3 jours à compter du 9 janvier. Un conseil interministériel se tiendra à la même date pour la prise de mesures fermes sur la sécurité routière et le transport public des voyageurs », a tweeté le Président Macky Sall.

Il s’agit de l’accident le plus meurtrier du Sénégal ces dernières années. Une délégation du gouvernement se trouve présentement dans les lieux du drame.

Sénégal : les prix du carburant et de l’électricité en hausse

Le gouvernement sénégalais explique cette nouvelle hausse par « la persistance de la crise internationale qui renchérit de plus en plus les cours des matières premières et affecte l’économie mondiale ».Les Sénégalais doivent-ils serrer davantage la ceinture ? L’éprouvante pandémie de Covid-19 s’éloigne certes considérablement de leur pays et du continent africain plus généralement. Toutefois, les contrecoups économiques de la guerre en Ukraine grèvent au plus haut point les budgets des ménages, obligés parfois de manifester contre la vie chère.

Dans ces circonstances, le régime du président Macky Sall affirme avoir accepté de supporter une partie de la facture depuis plusieurs mois. Mais face à la persistance de la conjoncture, il a décidé de prendre l’option de « réduire la subvention » sur les prix de l’électricité, du gasoil et de l’essence. Cette mesure occasionne une augmentation de 100 FCFA sur le litre du gasoil et du supercarburant qui coûte désormais 755 et 990 FCFA respectivement.

« Le gouvernement a décidé de procéder à une réduction de cette subvention pour l’orienter vers les couches les plus vulnérables, donner de l’électricité aux localités qui n’en ont pas et investir dans d’autres secteurs ; car les consommateurs les plus nantis vont les soutenir. Cette réduction de la subvention nécessitera inéluctablement un réajustement sur certaines catégories d’usagers d’électricité, de gasoil et de supercarburant », explique le ministère du Pétrole et des Énergies dans un document reçu samedi à APA.

« Pour l’électricité, il faut noter qu’il y a des clients domestiques et professionnels, les factures sont faites en fonction de trois tensions : la Basse, la Moyenne et la Haute Tension. La grande majorité des clients sont dans la Basse tension, un ciblage a été fait en sortant la clientèle la plus vulnérable dont la consommation ne dépasse pas 150 KWh, c’est-à-dire la première tranche de consommation des clients domestiques petite puissance, soit 1.159.146 clients », représentant 48% de l’effectif total des clients de la Société nationale d’électricité (Senelec), détaille le gouvernement, précisant que la mesure prend effet entre le 1er et le 8 janvier 2023 suivant les profils des clients.

Alors que le Sénégal « dépense en équivalent plus de 4% de son Produit intérieur brut (PIB) » dans les subventions de l’électricité et des produits pétro-gaziers, l’Etat a « exempté » en revanche de cette augmentation « l’essence pirogue (subventionnée à hauteur de 34%) et le gaz butane (subventionné à hauteur de 55%) ». Cette mesure s’impose parce que « l’essence est un produit très utilisé dans le secteur de la pêche, vital pour l’économie sénégalaise et principale source de revenus d’une large frange de la population », argumentent les responsables du ministère.

C’est dans ce cadre que le gouvernement sénégalais tente de faire comprendre également qu’« une hausse du prix du gaz butane risquerait de pousser de nombreux ménages, notamment en milieu rural, à le délaisser pour se tourner vers le charbon de bois, avec des conséquences très négatives en termes de développement durable ». Néanmoins, il promet « de mieux ajuster la subvention vers les foyers vulnérables et de financer des projets à fort impact social ».

Sénégal : une manifestation de l’opposition interdite à Dakar

L’interdiction du grand rassemblement de l’opposition de ce vendredi à Dakar et le niveau des violences physiques exercées sur les enfants sont des sujets préoccupants pour les journaux sénégalais reçus vendredi à APA.Sud Quotidien indique que le rassemblement prévu ce vendredi par la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) à la Place de la Nation, à Dakar, est « recalé » par le préfet de Dakar, motivant sa décision par les risques d’accidents, les travaux du Bus rapid transit (BRT) et les préparatifs de la fête nationale du 4 avril.

Walf Quotidien s’attendait à « un vendredi des Saigneurs » lorsque la volonté de l’opposition est de « foncer » sur le pouvoir, qui est déterminé à l’« arrêter ». Cependant, L’Observateur souligne que Yewwi Askan Wi, dirigée par Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie, « prend acte et décide d’introduire une autre demande de manifestation pour vendredi prochain, à Grand Yoff », une commune proche de la banlieue dakaroise et considérée comme le fief politique de Khalifa Sall, l’ancien maire de Dakar.

Le journal s’intéresse aussi à l’affaire de « meurtre de deux enfants de deux ans et six ans, en un mois », à Thiandé Fall, un village de la région de Thiès, à 70 km de Dakar, « sous la hantise d’un tueur fantôme ». « Nos enfants ont peur de s’aventurer dehors ou même d’aller à la boutique », note un habitant alors que le quotidien souligne que « la tante des enfants (retrouvés morts a été) déférée au parquet ».

Selon Libération, « l’enquête accable Wouly Sankharé », la tante des deux enfants « tués à Thiandé Fall entre novembre 2022 et janvier 2023 ». « Lors de son interpellation, la mise en cause a été surprise en train de laver un t-shirt pour faire disparaître des traces de sang. Deux témoins oculaires ont mis les enquêteurs sur la piste de la présumée meurtrière qui avait aussi menacé la grand-mère des victimes », estime le journal qui ajoute que « l’enquête révèle une affaire de jalousie qui a viré au double drame sanglant ».

Sous le titre « la loi des bourreaux », Le Quotidien se fait l’écho d’une « étude sur la violence faite aux élèves » au Sénégal. Le journal note que « 66,7% des élèves (sont) victimes de violences physiques » alors que « de 2017 à 2021, 55 mille élèves (ont été) victimes de violences sexuelles ». Il souligne que « le mal est plus profond dans les daaras », des écoles recevant des enfants talibés qui allient le plus souvent la mendicité à leurs enseignements coraniques.

Des tirailleurs sénégalais obtiennent gain de cause en France

Ces hommes ayant combattu lors des deux grandes guerres peuvent définitivement rentrer dans leur pays d’origine sans perdre leur minimum vieillesse.C’est une bataille de longue haleine que viennent de remporter les tirailleurs sénégalais ayant survécu à la première et à la seconde guerre mondiales. Désormais, ces anciens combattants de l’armée française n’ont plus l’obligation de séjourner six mois dans l’Hexagone pour percevoir leur minimum vieillesse. Ils peuvent en bénéficier depuis leurs pays respectifs.

Selon nos confrères de Franceinfo, l’Office des anciens combattants a recensé une quarantaine de vétérans âgés de plus de 90 ans pouvant bénéficier de cette mesure et pour le moment une « vingtaine de dossiers » a été validée par le ministère des Solidarités. Ces anciens combattants sont essentiellement nés au Sénégal, mais parmi eux, il y a également des Maliens et des Mauritaniens.

Pour le moment, seul le minimum vieillesse de 950 euros est concerné par cette « mesure de tolérance ». Mais l’Association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais, qui porte ce dossier depuis plusieurs années, réclame que les tirailleurs puissent percevoir également la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) ou leur pension d’invalidité depuis leur pays d’origine.

« C’est très bien, c’est un plaisir. Ma femme sera heureuse parce que pour l’instant, je suis là et je ne peux pas la voir. Je suis là et je ne peux pas voir les enfants. J’ai tout fait pour obtenir un logement, mais je n’ai pas réussi. Elle ne peut pas venir », s’est réjoui Gorgui M’Bodji, ancien combattant de 91 ans, obligé jusque-là de vivre au moins six mois par an en France pour continuer à toucher le minimum vieillesse.

Pour Yoro Diao, vétéran de 91 ans, cette mesure vient à point nommé car elle lui permettra de passer le reste de sa vie auprès de sa famille. « Ça va rallonger nos vies et il y aura beaucoup de centenaires parmi nous parce qu’on aura une satisfaction morale. Et on parlera souvent de la France pour nous rappeler des souvenirs, des camarades disparus », espère-t-il.

Cette victoire a été en partie obtenue grâce à l’engagement de l’association pour la mémoire des tirailleurs sénégalais qui porte ce dossier depuis des années. Elle regrette tout de même que l’Etat français ait pris autant de temps avant d’accorder cette « mesure de tolérance ». Pour sa présidente, Aïssata Seck « c’est peu cher payé par rapport aux combats qu’ils ont pu mener pour la République ».

Le corps d’infanterie des tirailleurs sénégalais a été créé par Napoléon III en 1857 au Sénégal, d’où son nom. Il s’est ensuite élargi dans son recrutement à des hommes d’autres régions d’Afrique occidentale et centrale conquises par la France à la fin du XIXe siècle. Les tirailleurs furent plus de 200.000 à se battre lors de la Première Guerre mondiale, 150.000 pour la Seconde, et 60.000 en Indochine.

Dans son film « Tirailleurs » sorti mercredi 4 janvier 2023 dans les salles, l’acteur franco-sénégalais Omar Sy raconte justement l’histoire de ces tirailleurs sénégalais pendant la Première Guerre mondiale.

En 2022, l’Etat islamique revendique 1027 attaques en Afrique

En 2022, l’Etat islamique a mené près de la moitié de ses attaques en Afrique.L’État islamique (EI) a publié, mercredi 4 janvier, via son agence de propagande « Amaq », le bilan de ses opérations dans le monde en 2022. L’organisation jihadiste revendique 2058 attaques dans 22 pays. Ces actions ont coûté la vie ou blessé 6.881 personnes. 

Près de la moitié des opérations du groupe jihadiste, soit 1027 attaques se sont déroulées dans 13 pays africains et ont occasionné la mort ou blessé 3195 personnes.

Le Nigeria en tête 

Le Nigeria arrive en tête de ce classement, tous continents confondus avec 517 attaques dans lesquelles 887 personnes ont perdu la vie ou ont été blessées. La dernière en date visait même le président de la République Muhammadu Buhari, le jeudi 29 décembre 2022. Une voiture piégée a explosé trente minutes seulement avant l’arrivée du chef de l’Etat nigérian dans l’Etat Kogi (centre) précisément dans la ville d’Okéné au sud-ouest d’Abuja, la capitale fédérale du Nigeria. Le pays le plus peuplé d’Afrique (213 millions d’habitants en 2021) est suivi de l’Irak qui a enregistré 484 incidents liés à l’insurrection jihadiste.

Sur le continent africain, la République démocratique du Congo (RDC) où l’État islamique compte une « province » vient en deuxième position du tableau consulté à APA. Dans ce pays d’Afrique centrale, l’EI a revendiqué 167 attaques pour 607 morts ou blessés.

Au Mozambique où 156 raids ont été menés par les « shebab » du Cabo Delgado affiliés à l’Etat islamique alors que leurs « frères » d’Ansar Bait al Maqdis d’Egypte en ont perpétré 95 et fait 263 victimes.

En Somalie, les jihadistes affirment avoir tué ou blessé 61 personnes dans 22 attaques.

Dans le Sahel central, l’EI se dit responsable de 22 attaques au Mali, 11 au Niger et 4 au Burkina Faso. Soit un total de 37 opérations entraînant 938 décès ou blessés. Depuis mars, les jihadistes se sont lancés dans une serie d’exactions dans le nord du Mali, précisement à Ménaka où ils sont accusés par plusieurs organisations de défense des drois humains d’avoir tué des centaines de civils. 

Lire aussi : Jihadisme : l’inquiétante expansion de l’Etat islamique en Afrique

Dans le bassin du Lac Tchad, l’organisation jihadiste a aussi ciblé des pays comme le Tchad et le Cameroun où elle affirme avoir été à l’origine de 17 attaques. Lesquelles auraient fait 99 victimes.

Cependant, l’EI a été peu présent en Libye, au Bénin et en Ouganda où il a globalement commis 6 attaques qui ont tué ou blessé 19 personnes.

Décentralisation 

D’idéologie salafiste jihadiste, l’Etat islamique a été proclamé en 2014 en zone syro-irakienne par l’irakien Abou Bakr al Baghdadi, tué en 2019 par l’armée américaine en Syrie. Sous son impulsion, le groupe jihadiste qui a eu à administrer des territoires où il appliquait la version ultra-rigoriste de la charia, s’est étendu dans d’autres régions du monde. S’inscrivant dans cette dynamique, son successeur Abou Ibrahim al Hachimi Al Qourachi a travaillé à exporter l’idéologie de l’organisation jihadiste qui compte qui compte depuis 2022 sept « provinces » en Afrique.

En mars, le Sahel central a été érigé en « province » à part entière, ne dépendant plus du Nigeria. Le Mozambique qui était sous l’autorité de la « Province en Afrique centrale » a bénéficié également d’une « promotion » et vole de ses propres ailes. Une politique d’expansion qui sera sans doute maintenue par l’actuel « calife » Abou Al Hussein al Husseini al Qourachi, successeur d’Abou al Hassan Al Hachimi Al Qourachi.

Le Sénégal sur le point de mettre fin à l’épidémie de Covid-19

Le pays de la Teranga ne compte actuellement que sept malades sous traitement.Depuis plusieurs jours, les autorités sanitaires sénégalaises n’enregistrent pas de nouveaux cas positifs de la maladie à covid-19. Ce jeudi 5 décembre, le ministère de la Santé et de l’Action sociale, dans son point quotidien, indique que sur 102 tests effectués, aucun n’est revenu positif.

Il comptabilise 88.900 cas de Covid-19 depuis mars 2020, mois auquel le premier malade a été détecté par les services sanitaires. Sur ce chiffre, 1968 malades ont perdu la vie.

Depuis quelques jours, le Sénégal pays est secoué par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds destinés à lutter contre cette épidémie apparue en décembre 2019 à Wuhan, en Chine, où un regain de contaminations inquiète le monde.

Plusieurs pays ont décidé d’appliquer de nouvelles mesures restrictives contre les passagers en provenance de ce pays d’Asie de l’Est.

Sénégal : Macky Sall veut achever huit projets prioritaires en 2023

Les quotidiens sénégalais parvenus jeudi à APA titrent principalement sur la volonté de Macky Sall de réaliser en 2023 « huit projets prioritaires » alors que l’opposition décide de manifester vendredi 6 janvier contre les « dérives » de son régime.Lors du conseil des ministres de mercredi, Le Soleil rapporte que « les instructions de Macky Sall au gouvernement » ont porté sur les programmes et projets exécutés ou en cours. Il s’agit entre autres des travaux du Bus rapid transfer (BRT), de la phase deux du Train express régional (Ter) devant relier la nouvelle ville de Diamniadio à l’aéroport international Blaise Diagne (AIBD), de la polyclinique de l’Hôpital principal et du lancement de l’Autoroute Thiès-Tivaouane Saint- Louis. Le gouvernement « doit proposer un plan d’actions sur l’année 2023 qui sera examiné et validé en conseil des ministres », ce rendez-vous gouvernemental hebdomadaire qui sera décentralisé « à Thiès et Sédhiou (sud) courant février ».

Le Témoin indique que « Macky Sall presse (son Premier ministre) Amadou Ba sur huit axes » concernant notamment « l’achèvement en 2023 » de huit projets présidentiels prioritaires. Selon le journal, le chef du gouvernement « devrait s’expliquer aussi dans les semaines à venir sur l’état des projets gaziers et pétroliers », des ressources du sous-sol dont le Sénégal doit démarrer l’exploitation cette année.

Le Quotidien fait état du « déni de Mimi », surnom de l’ex-Premier ministre Aminata Touré, accusée par un rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) de malversations lorsqu’elle dirigeait le Conseil économique, social et environnemental (Cese). « C’est une fausse information », a botté en touche la désormais opposante du pouvoir de Macky Sall et qui a annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024. Face à cette accusation, le journal souligne qu’elle « veut une confrontation avec Idrissa Seck et Aminata Tall », ses successeur et prédécesseur à la tête du Cese.

L’Observateur qualifie l’IGE d’« Instrument de Guerre contre les Ex-alliés », considérant que ces audits ne sont qu’un moyen de « règlements de compte ». Ainsi, « après Idrissa Seck et Khalifa Sall, Mimi Touré (est) en route vers l’échafaud », note le journal. Il explique « comment les régimes utilisent les rapports d’un prestigieux corps de contrôle à des fins politiques », une pratique « gauche et maladroit(e) ».

Dans ces manœuvres, la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) « prend le relais » dans l’objectif d’« accule(r) le régime de Macky Sall » en sonnant la mobilisation « pour une grande manifestation » ce vendredi, selon Sud Quotidien et Le Témoin. Ce mouvement d’humeur fait suite au grand rassemblement de la société civile la semaine dernière « contre la mauvaise gestion des deniers publics, la régression de la démocratie sénégalaise, la vie chère ».

Alors qu’elle n’est pas encore autorisée par le préfet de Dakar, cette manifestation sera organisée « de gré ou de force », préviennent Ousmane Sonko et ses camarades de Yewwi Askan Wi, la première formation de l’opposition. « S’il aspire à nous liquider, Macky (Sall) nous trouvera sur son chemin », avertit le maire de Ziguinchor (sud), déplorant « l’enlèvement » de critiques du régime, à l’image du journaliste Pape Alé Niang, « comme du temps de la Gestapo ».

Concernant Pape Alé Niang, Vox Populi note qu’« une nouvelle demande de liberté provisoire a été introduite pour le journaliste » qui observe toujours une grève de la faim l’ayant conduit à l’hôpital. « Ils vont laisser Pape Alé languir en prison, de sorte que, libéré, il va passer le restant de sa vie à soigner les séquelles de cette grève de la faim », s’indigne Seydi Gassama d’Amnesty International.

Toutefois, « Pape Alé Niang, pour sa liberté, accepte de se taire », indique Direct News qui se fait l’écho de la lettre d’engagement du journaliste. « Face à la tournure de mon dossier judiciaire avec ma nouvelle arrestation, j’avais sollicité mes avocats sur la meilleure manière de clore ce dossier. Ils m’ont suggéré de faire un engagement écrit pour ne plus parler du dossier conformément aux exigences du contrôle judicaire », souligne M. Niang.

Dès lors, affirme le directeur de publications du site d’informations Dakarmatin, « je m’engage à ne plus parler du dossier judiciaire me concernant » et qui porte sur la diffusion d’informations supposées confidentielles des forces de sécurité.

Sénégal : la société civile « échange » avec le gouvernement sur les sujets brûlants

La rencontre du gouvernement avec des membres de la société civile pour discuter de la suite à donner au rapport de la Cour des comptes et l’épinglage d’Aminata Touré par l’Inspection générale d’Etat (IGE) alors qu’elle vient de déclarer sa candidature à la présidentielle de 2024 sont les principaux sujets mis en exergue par les journaux reçus mercredi à APA.Vox Populi rapporte des « échanges musclés entre la société civile et le gouvernement » autour du rapport de la Cour des comptes qui a épinglé des malversations dans la gestion des fonds publics pour la lutte contre la Covid-19. « Le gouvernement va exploiter le contenu du rapport et non pratiquer le déni, de crainte que cela démobilise notre système de croyance », a dit le Premier ministre Amadou Ba à des organisations de la société civile nationale qui l’ont convoqué « à la barre », ironise Sud Quotidien.

Après la publication du rapport de la Cour des comptes, elles ont monté un collectif dénommé « Sunuy milliards du rees » pour dire en wolof aux présumés détourneurs qu’ils n’auront pas l’esprit tranquille avec les « larcins » supposément subtilisés du budget de plus de 700 milliards alloué à la lutte contre la pandémie entre 2020 et 2021.

« Il y aura des poursuites judiciaires », a assuré Amadou Ba aux membres de la société civile, souligne Bés Bi qui fait état aussi du « passe d’armes » entre Elimane Kane de Legs Africa et le ministre de la Justice, Ismaila Madior Fall. Selon Vox Populi, la rencontre a été l’occasion d’aborder la « libération des +otages+ politiques et d’opinion » tels que le journaliste Pape Alé Niang même si le gouvernement ne s’est pas laissé marcher sur les pieds, apportant de « cinglantes répliques et piques ».

Observant une grève de la faim depuis son deuxième mandat de dépôt pour avoir « violé le secret de l’instruction » dans l’affaire de la publication d’informations confidentielles des forces de sécurité, Pape Alé Niang a vu sa santé déclinante nécessiter une hospitalisation et susciter à la fois la colère d’une partie de la population. Mais d’après le journal, il a adressé un message aux Sénégalais : « Je préfère mourir dignement dans la prison de Rebeuss que dans un hôpital ».

Alors que « le parquet s’oppose à (la) libération » du journaliste demandée par ses avocats et la société civile, « le gouvernement promet d’apaiser » de son côté, sans aucune précision. L’Observateur observe ainsi que la « séance d’explications du gouvernement » est juste une opération de « com’ en état d’urgence », « une nouvelle approche face à la crise des fonds du Covid ». Ainsi, « après la première sortie du gouvernement (pour dire que seuls un peu plus de six milliards présumément détournés font l’objet de demandes d’ouvertures d’informations judiciaires contre les auteurs), Amadou Ba administre une dose de rappel à la société civile ».

Après sa séparation avec le camp présidentiel au lendemain de l’installation du bureau de l’Assemblée nationale en septembre dernier, l’ex-Premier ministre Aminata Touré, dite Mimi, vient de déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2024. Pour Walf Quotidien, cette « candidature (n’est) pas si +Mimi+ que ça » parce qu’un « rapport de l’Inspection générale d’Etat (IGE) est dans le dos » de l’ancienne présidente du Conseil, économique, social et environnemental (Cese).

Pour Le Quotidien, Mimi Touré a fait « chèques et mat » dans la « gestion financière du Cese » puisqu’elle est épinglée « sur plus de deux milliards de FCFA » par l’IGE. « Plus de deux milliards orientés vers des destinations inconnues, plus de 157 millions pour polir son image », indique pour sa part L’AS, citant ledit rapport.

En revanche, l’accusée ne semble pas être ébranlée tout autant que cela. Interrogée sur une alliance avec Ousmane Sonko maintenant qu’elle s’est rangée dans l’opposition, la députée a répondu à Bés Bi que « tout est possible ». Toutefois, ajoute Aminata Touré « sans langue de bois » dans L’AS, « je ne doute pas une seule seconde que si le président (Macky Sall) dépose sa candidature (pour 2024), elle sera rejetée par le Conseil constitutionnel ».

Sénégal: l’opposition veut traduire des ministres devant la haute cour de justice

Les déboires judiciaires de deux membres de l’opposition parlementaire conjugués à la volonté de certains de leurs camarades de traduire devant la Haute cour de justice des ministres soupçonnés de malversations dans les fonds Covid-19 sont les principaux sujets qui préoccupent les journaux sénégalais reçus mardi à APA.Le Quotidien note que les députés Guy Marius Sagna et Aminata Touré « veulent traduire dix ministres devant la Haute cour de justice » même si on est encore « loin du compte ». Déjà, constate le journal, « l’institution n’est pas fonctionnelle » pour permettre la « mise en accusation des ministres épinglés » par le rapport de la Cour des comptes dans la gestion des fonds pour la lutte contre la Covid-19.

Mais de toute façon, « Mansour Faye et les autres ministres ne seront traînés devant aucun procureur », affirme le ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall. Cela fait dire à Walf Quotidien que le Garde des Sceaux, un « polémiste haute couture », « remet la Cour des comptes à sa place ».

Guy Marius Sagna et Aminata Touré ne déchantent toutefois pas. Face au « mutisme de l’Assemblée nationale » et aux « lenteurs du gouvernement à se justifier sur le rapport de la Cour des comptes », selon Le Témoin et Sud Quotidien, les deux parlementaires « sollicitent l’arbitrage des +7 Sages+ » du Conseil constitutionnel.

Alors que la justice est attendue sur ce dossier, elle « sort la machette » en revanche contre les deux députés de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), Mamadou Niang et Massata Samb. Ces derniers sont reconnus coupables hier d’avoir agressé leur collègue de la coalition du pouvoir, Amy Ndiaye Gniby, et condamnés à six mois ferme. « Si cette condamnation est confirmée par les hautes juridictions, ils peuvent être radiés de la liste des députés », souligne le professeur Iba Barry Camara de la Faculté de droit de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Selon Bés Bi, ces élus de l’opposition sont « sur siège éjectable » en compagnie de leur camarade Barthélémy Dias, le maire de Dakar condamné également en appel dans l’affaire du meurtre du nervi Ndiaga Diouf en 2011. Concernant les deux premiers, les avocats de la défense ont « fait appel et comptent sur une contre-expertise » alors que les proches d’Amy Ndiaye Gniby disaient que la députée a subi ces violences dans un état de grossesse.

Devant ces dossiers successifs sur fond de bras de fer du pouvoir et de l’opposition sur les questions du troisième mandat et la polémique qui a suivi la publication du rapport de la Cour des comptes, Le Témoin se demande si Macky Sall est « maître du jeu ou otage politique ». « Le président Macky Sall demeure maître de la situation », affirme le professeur Khadiyatoulah Fall. Toutefois, alerte son collègue Ndiaga Loum, « c’est ce décalage entre le calcul politique et l’intelligence sous-estimée du peuple qui perd les dirigeants africains ».

Dans ce méli-mélo politique au Sénégal, EnQuête tente de percer « le mystère Idrissa Seck », l’ancien Premier ministre arrivé deuxième avec 20,5% des suffrages à la présidentielle de 2019 et devenu après cette élection un allié du président Macky Sall dans la coalition Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir). Nommé à la tête du Conseil économique, social et environnemental (Cese), l’ex-maire de Thiès limite ses sorties médiatiques, faisant que « son silence intrigue » le journal. EnQuête remarque qu’« il n’a aucun dossier judiciaire en cours » même s’« il reste ambitieux mais reste fragile ».

En football, Stades indique que plusieurs joueurs de l’équipe nationale, en difficulté dans leurs clubs en Europe, s’apprêtent à vivre « un janvier crucial ». En effet, « le mercato hivernal s’est ouvert officiellement depuis le 1er janvier. Une fenêtre qui concerne certains Lions en manque de temps de jeu en club. Pendant un mois, Alfred Gomis, Edouard Mendy, Bouna Sarr, Nampalys Mendy, entre autres, essaieront de convaincre les recruteurs pour changer leur situation compliquée », note le quotidien sportif.

Ces athlètes ne sont pas les seuls à vivre une situation compliquée dans leur carrière sportive. Dans la lutte avec frappe sénégalaise, l’ancien « roi des arènes » Balla Gaye 2 a été terrassé dimanche dernier par le jeune prodige Boy Niang 2.

Cette défaite n’est pas une surprise d’après Walf Quotidien qui constate que le « Lion de Guédiawaye » est « en baisse de régime depuis sept saisons ». Il a enregistré quatre défaites sur ses huit derniers combats, une « descente aux enfers (qui) a commencé après son succès sur Yékini », rappelle le journal qui se demande valablement si on n’assiste pas à « la fin (du) mythe » Balla Gaye.

Pelé en Afrique : quand le roi du foot foulait le sol de ses ancêtres

Edson Arantes do Nascimento, descendant d’esclaves, a chaussé les crampons à maintes reprises sur le continent noir pour ce qu’il fait de mieux : illuminer les terrains par son génie.

 

Deux jours avant que le monde ne bascule dans une nouvelle année, 2022 a emporté avec elle Pelé. Le roi du football va reposer ce mardi au Memorial Necropole Eucumênica, un cimetière vertical aux allures de building à Santos, où le triple champion du monde (1958, 1962 et 1970) a acheté son emplacement au 9ème étage en 2003.

Partout dans le globe, la mémoire de Pelé a été saluée par une myriade de témoignages poignants. En Afrique, le Ghanéen Abedi Ayew dit « Pelé », vainqueur de la Ligue européenne des champions en 1993 avec l’Olympique de Marseille, a pleuré la mort d’un « mentor ».  George Weah, jusque-là seul Africain à remporter le Ballon d’Or France Football, a avoué s’être inspiré du dieu des stades. « Il m’a dit des mots de motivation remarquables lorsque je l’ai rencontré pour la première fois à Monaco. Cela m’a aidé à devenir le meilleur joueur du monde en 1995. Il a guidé de jeunes athlètes comme moi vers la grandeur », a notamment expliqué l’ancien avant-centre du Milan AC et actuel président du Liberia.

Toutes choses qui ont fait dire à Patrice Motsepe, président de la Confédération africaine de football (Caf), qu’« il était une source d’inspiration unique pour le continent noir ». L’Ivoirien Didier Drogba a surtout retenu l’« humilité contagieuse » du joueur né le 23 octobre 1940 et son « amour pour le football ». « Ce fut un plaisir de partager cette passion avec toi mon ami », a écrit le Camerounais Roger Milla. Son compatriote Samuel Eto’o a souhaité que « le meilleur (footballeur) de tous les temps repose éternellement en paix ».

Brésilien dont les aïeux ont quitté l’Afrique durant l’esclavage, Pelé a effectué un retour aux sources avec la Seleção. C’est lui qui a ouvert le score lors de la victoire (3-0) en match amical contre l’Algérie à Oran, le 17 juin 1965. Une seconde rencontre, prévue au stade municipal de Belcourt, n’a finalement pas eu lieu à cause d’un coup d’État à Alger.

Du 28 mai au 11 juin 1967, cette fois-ci avec Santos FC, son club de cœur, l’attaquant en avance sur son temps a joué et marqué pour des succès face aux sélections du Sénégal (1-4), de la Côte d’Ivoire (1-2), du Zaïre (actuelle République démocratique du Congo, 1-2), du Gabon (1-4) et du Congo (2-3).

« Le stade de l’Amitié, inauguré en 1963 par le président Léopold Sédar Senghor, a tout doucement supplanté le Parc municipal des sports où toute la crème du football africain des années 50 a évolué. L’actuel stade Demba Diop a déjà reçu d’excellents footballeurs, mais en cette saison 1966-1967, il accueille le plus prestigieux de tous, le roi du football, le magique, l’inégalable Edson Arantes Do Nascimento, plus connu sous le surnom de Pelé. Les amateurs sénégalais lui ont spontanément réservé un accueil on ne peut plus chaleureux », raconte Daour Gaye dans son livre intitulé « L’histoire du football sénégalais. Tome 1 : de l’AOF aux indépendances ».

Neuf des quinze réalisations des Sud-Américains durant cette tournée africaine portent la signature du légendaire numéro 10 : deux triplés contre le Sénégal et le Congo, un doublé face au Zaïre puis un but contre la Côte d’Ivoire. Ce sont « de bonnes équipes, mais elles manquent de préparation technique. Pour juger réellement de la valeur du football africain, il faut que ses représentants aillent jouer à l’extérieur », avait froidement analysé Pelé au sortir de ces duels inoubliables pour quelques privilégiés dans la mesure où la télévision n’existait pas encore dans ces pays.

« À Dakar, malgré le prix trop élevé des billets (2000, 1500, 1000 et 500 F CFA), ils étaient 10.000 supporters, 25.000 à Abidjan, plus de 60.000 à Kinshasa », relatait le journaliste tunisien Mahjoub Faouzi dans le mensuel français Miroir du football, N°92 de juillet-août 1967.

Le président Mobutu Sese Seko avait accordé un après-midi aux fonctionnaires de son pays pour leur permettre de se rendre au stade Tata-Raphaël où se jouait la partie. « Pelé était considéré comme un enfant du continent africain.
De son époque date ce penchant des Africains pour le Brésil. En Coupe du monde, on continue encore de supporter les Auriverde », a souligné le journaliste sénégalais Mamadou Koumé.

Également bien connu dans la presse sportive africaine, Mamadou Kassé a estimé que l’illustre défunt a redoré l’image du Noir dans l’histoire : « Pelé a su, dans son domaine qu’est le football, apporter sa précieuse pierre au rendez-vous de l’universel, démontrant ainsi la capacité de résistance et de résilience de l’homme noir face à toutes les adversités. S’il y a quelqu’un qui a fortement contribué à la reconnaissance de l’homme noir et établi un grand pont pour une humanité positive et constructive, c’est bien lui ».

Auteur de 1281 buts dont 6 quintuplés, 30 quadruplés et 92 triplés en 1363 matchs disputés en 21 ans de carrière, Pelé a de son vivant pris conscience que son talent a participé à briser les chaînes du racisme. « Il y a eu, a-t-il détaillé, deux moments forts. Lors du Mondial 1958, quand le roi de Suède est descendu sur le terrain. Pour la première fois de l’histoire, il a été pris en photo serrant la main d’un homme noir. Le second évènement, c’est quand la reine Elisabeth II m’a décerné le titre de chevalier commandeur de l’Empire britannique. Là aussi, c’était un énorme symbole ».

Deux ans après son périple en Afrique, la formation de Santos FC s’est rendue au Nigeria. Nous sommes en fin janvier 1969 et le pays est empêtré dans une guerre civile. Selon la légende, les belligérants ont dû s’entendre sur un cessez-le-feu de 48 heures pour permettre la tenue de deux matchs remportés par les Santistas, l’un contre la sélection nigériane et l’autre face à une équipe locale, Benin City, proche du Biafra.

En 1976, Pelé, désormais sous les couleurs du Cosmos de New York (États-Unis), doit prendre part à Lagos à une rencontre amicale et assister à l’inauguration d’écoles de football. Mais le général Murtala Mohammed, au pouvoir au Nigeria, est assassiné le 13 février par des hommes armés alors que le natif de Três Corações et ses coéquipiers sont déjà arrivés. Le meilleur joueur du 20ème siècle, d’après la Fédération internationale de football association (Fifa), s’est alors réfugié à l’ambassade du Brésil. Il y a patienté trois jours, avant de s’enfuir en se déguisant en pilote de ligne.

Malgré cette mésaventure, il a remis les pieds au Nigeria en 1978 dans le cadre d’une tournée de Fluminense, un autre club brésilien. Pelé a été invité pour donner le coup d’envoi d’un match contre un club local. Cependant, une rumeur l’a voulu sur la pelouse, comme acteur du jeu. Par peur de débordements, la police nigériane a réussi à convaincre le roi d’enfiler pour 45 minutes le maillot de la formation de Rio de Janeiro.

Retraité, Edson Arantes do Nascimento a plusieurs fois retrouvé son Afrique. À la mort de Nelson Mandela, avec qui il s’était lié d’amitié, il avait twitté ceci : « Il était mon héros, mon ami, mon compagnon dans la lutte en faveur de la cause du peuple et pour la paix dans le monde ».

Sénégal : l’opposition perturbe le message à la nation de Macky Sall

Les annonces fortes du président Macky Sall lors de son adresse à la nation perturbée par les bruits des casseroles des partisans de l’opposition constituent les grands titres des journaux sénégalais reçus lundi à APA.Dans son message de fin d’année, le président Macky Sall a « maintenu » le « curseur sur le contenu social », note Le Soleil qui souligne l’augmentation du montant de la Bourse de sécurité familiale de 25.000 à 35.000 FCFA. Le chef de l’Etat prévoit également un montant de 450 milliards de FCFA « pour subventionner les produits alimentaires et énergétiques ».

Comme une pique lancée à certains leaders de l’opposition, Macky Sall a dit à la fin de son message que « nul ne doit s’imaginer plus grand ou plus fort que cette nation ». Par cette déclaration, Les Échos voient que « Macky Sall avertit et menace ». « Je continuerai à veiller de toutes mes forces pour un Sénégal toujours uni, paisible, stable et prospère », a-t-il insisté.

L’Observateur recueille pour sa part des « analyses sans complaisance du +je+ d’adresse à la nation » du chef de l’Etat sénégalais qui a délivré malgré tout un « message audible ». « Nous sommes passés d’un état d’indigence à un état d’émergence », souligne dans Walf Quotidien Macky Sall qui « oublie » toutefois la question controversée de son éventuelle troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024.

Tribune est par contre catégorique à ce sujet : « Depuis Tamba (est), Macky Sall +annonce+ sa candidature ». En effet, lors de son séjour la semaine dernière dans cette région de l’est du pays, il a demandé à ses camarades de la coalition « Benno (Bokk Yakaar, unis pour un même espoir) de s’unir pour la victoire en 2024 », indique le journal.

C’est donc « entre leurres et lueurs » et surtout dans le « show et (le) froid » que le chef de l’Etat s’est adressé au soir du 31 décembre 2022 aux Sénégalais, un discours perturbé, d’après Bés Bi, par « le message bruyant de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) », la première coalition de l’opposition qui avait demandé à ses militants et sympathisants de faire un concert de casseroles plutôt que d’écouter l’adresse à la nation de Macky Sall.

Ainsi, « ça a tonné de partout », constate Walf Quotidien alors qu’EnQuête note que « les analystes (sont) divisés ». « Une partie importante de la population a répondu à l’appel de la coalition Yewwi Askan Wi à donner un concert de casseroles pendant l’adresse du président de la République à la nation (même si) l’initiative est diversement appréciée par les analystes politiques ». Certains parlent notamment de « blasphème » là où d’autres notent une « simple défiance », souligne le journal.

Rétro 2022 : une année économiquement éprouvante pour l’Afrique de l’Ouest

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a très vite éteint la lueur d’espoir entrevue après la pandémie de la Covid-19, obligeant même certains États à recourir au Fonds Monétaire International (FMI) pour soutenir leurs économies.Les émeutes de la faim tant redoutées n’ont finalement pas eu lieu. Mais les pays de l’Afrique de l’Ouest ont continuellement été sur la corde raide en 2022. Comme partout ailleurs en Afrique subsaharienne, la reprise économique a connu un coup d’arrêt brutal à cause de la guerre russo-ukrainienne.

L’envolée des prix des hydrocarbures, consécutive à ce conflit, a provoqué une inflation inédite un peu partout à travers le monde. Très extraverties et fortement dépendantes des importations, notamment de denrées de premières nécessités, les économies de la région n’ont pas échappé à cette flambée généralisée des prix.

Au Nigeria, première puissance économique de la région et du continent, le taux d’inflation global, calculé sur une base annuelle, était de 21,47 % en novembre 2022. Cela représente 6,07 % de plus par rapport au taux enregistré un an plus tôt (15,40 %). Sur une base mensuelle, le taux d’inflation global en novembre 2022 était de 1,39 %, soit 0,15 % de plus que le taux enregistré en octobre 2022 (24 %). 

Le niveau général des prix à la consommation a ainsi continué de progresser durant cette année puisqu’à la fin du mois d’août, l’inflation était de 20,77 %, ce qui représentait son niveau le plus élevé depuis septembre 2005.

Le Ghana en « risque élevé de surendettement »

Au Ghana, deuxième puissance économique de la région, l’inflation connaît un niveau inédit. Jamais depuis au moins 20 ans, le pays n’avait vécu une telle situation. L’inflation a dépassé 40 % en octobre et le cedi, la monnaie locale, a perdu la moitié de sa valeur face au dollar. Cela lui a valu d’être classé parmi les monnaies les moins performantes du continent. Les prix du logement, de l’eau, de l’électricité et du gaz ont augmenté de près de 70 %, ceux des transports et du carburant de 46 %.

Par ailleurs, la dette publique dépasse désormais 100 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et le service de la dette absorbe l’essentiel des recettes de l’État.  De même, les réserves de change ont fondu de 9,7 milliards de dollars en 2021 à 6,6 milliards en septembre dernier. Le Ghana est donc en « risque élevé de surendettement », a avoué son ministre des Finances, Ken Ofori-Atta.

Face à l’urgence, le « Ghana Beyond Aid » (le Ghana au-delà de l’aide), concept cher au président Nana Akufo-Addo, a été rangé aux oubliettes et Accra a sollicité, en juillet, l’aide du Fonds Monétaire International (FMI) pour un prêt de 3 milliards de dollars.

Très pessimiste sur l’avenir à court terme du pays, l’agence de notation de Moody’s a abaissé de deux niveaux la note de crédit du Ghana. Avec la note « Ca », l’avant dernière de l’agence, Accra est dans la même catégorie que le Sri Lanka, en défaut de paiement.

L’Uemoa pas épargnée

L’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) n’a pas échappé à la situation économique difficile que traverse le monde. Le prix des aliments de base a explosé, atteignant 21 % d’augmentation sur les prix des céréales par rapport à 2021, 18 % sur l’huile, 13 % pour le sucre. En 2022, l’inflation devrait atteindre la barre historique de 8 % sur l’ensemble du continent. Du jamais vu depuis une décennie. Quant à la croissance, elle devrait fortement ralentir pour s’établir à 3,6 % contre 4,7 % en 2021.

Des mesures fortes pour tenir

D’Abuja à Dakar en passant par Accra et Abidjan, les gouvernants ont lancé plusieurs initiatives pour freiner la hausse généralisée des prix. Au Ghana, l’État a consenti à augmenter le salaire minimum de 10 % et à introduire une indemnité de coût de la vie équivalant à 15 % de ce même salaire minimum, dont le montant passera à 14,88 cedis par jour (1,08 euro) dès le 1er janvier 2023.

Au Nigeria, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale a relevé, une troisième fois en moins de cinq mois, le principal taux directeur (+150 points de base) à 15,5 %. Avec ce relèvement, les banques commerciales doivent maintenant conserver 32,5 % de leurs dépôts auprès de la Banque centrale, contre 27,5 % auparavant. 

Dans cette même lancée, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bcéao), regroupant les huit États de l’Uemoa a, elle aussi, relevé à trois reprises son taux directeur. Celui-ci est passé de 2,50  à 2,75 % au mois de décembre.

Le FMI, dans un rapport publié en octobre, a estimé que les perspectives à court terme pour l’Afrique subsaharienne sont extrêmement incertaines. Car celles-ci sont liées à l’évolution de l’économie mondiale et que, sur le plan intérieur, plusieurs pays sont confrontés à une situation sociopolitique et sécuritaire délicate.

Dans ce contexte, a suggéré l’institution monétaire, les dirigeants doivent surmonter des crises socio-économiques urgentes dès qu’elles surviennent, tout en s’efforçant de réduire les facteurs de vulnérabilité face aux futurs chocs.

À terme cependant, a-t-elle souligné, une croissance de qualité s’avérera indispensable pour la stabilité et la prospérité de la région, et les mesures prises devront créer les conditions d’une reprise durable. Ce qui aidera les pays à se mettre hors de danger.

Afrique de l’Ouest : 2022, une année de turbulences politiques

L’année 2022 en Afrique de l’Ouest a été politiquement mouvementée avec surtout la question des 46 soldats ivoiriens détenus depuis juillet au Mali, suscitant la colère de la Cédéao qui, après avoir mis ce pays sous embargo, tente de trouver une solution définitive aux coups d’Etat intempestifs à l’image du double putsch survenu au Burkina Faso.Quel destin pour les 46 militaires ivoiriens encore détenus au Mali ? Cinq mois après leur arrestation et des allers-retours diplomatiques pour leur libération, leur procès s’est enfin ouvert jeudi 29 décembre à huis clos à la Cour d’appel de Bamako sous un impressionnant dispositif sécuritaire. La Cour d’Assises de Bamako les a condamnés ce vendredi à 20 ans de réclusion criminelle.

Le 10 juillet 2022, en effet, un avion transportant 49 soldats ivoiriens, avec « armements, munitions et équipements », mais sans ordres de mission clairs d’après le pouvoir malien, atterrit à l’aéroport de Bamako. La Côte d’Ivoire et le Mali semblent ne s’être pas parlé ou compris dès le départ, mettant ces militaires devant le fait accompli. Accusés d’être des « mercenaires », ils ont été « immédiatement interpellés ». Ce qui ouvre une querelle diplomatique entre les deux pays voisins.

Exigeant la libération de ses soldats, Abidjan a expliqué à l’opinion internationale que ces derniers étaient venus au Mali pour appuyer le contingent ivoirien de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma). Plusieurs organisations et pays occidentaux ont tenté de se mêler de cette affaire « purement judiciaire et bilatérale », estime Bamako. Mais le Mali, qui a accepté de libérer en septembre trois femmes parmi les 49 soldats ivoiriens grâce à la médiation togolaise, n’a pas réussi à faire déchanter particulièrement la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

De l’embargo à « la souveraineté retrouvée »

En effet, la junte militaire malienne mettait « en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao par les autorités ivoiriennes » après la demande d’un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement, finalement tenu début décembre à Abuja, au Nigeria. A l’issue de cette réunion, l’organisation régionale a menacé de prendre de nouvelles sanctions contre le Mali « si les militaires ivoiriens n’étaient pas libérés avant le 1er janvier 2023 ».

Les autorités maliennes n’oublient pas l’embargo prononcé contre leur pays en janvier 2022 par les dirigeants de la Cedeao pour sanctionner la décision de la junte militaire de se maintenir au pouvoir pour cinq nouvelles années au maximum sans élection. Jusqu’en juillet de l’année 2022, les frontières des quinze pays de la Cedeao, à l’exception de la Guinée, également dirigée par une junte militaire, étaient fermées au Mali. Seuls les produits de première nécessité continuaient de circuler.

Pour magnifier la résilience du peuple malien, le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a institué « le 14 janvier, Journée de la souveraineté retrouvée », en souvenir de la mobilisation inédite des Maliens contre les sanctions de la Cedeao au sortir de la très éprouvante pandémie de Covid-19 dans la région.

L’année 2022 a été également celle où l’opération française « Barkhane » a acté son départ du Mali sans réussir à y vaincre totalement le terrorisme qu’elle était venue combattre neuf ans durant. Effective depuis août, cette décision de retrait pour un redéploiement dans les autres pays du Sahel dont le Niger a été prise depuis février par le président Emmanuel Macron.

Barkhane, Burkina et force anti-putsch

Les relations diplomatiques entre Paris et Bamako se sont détériorées après le renversement du président Ibrahim Boubacar Keita en août 2020 et la destitution en mai 2021 du président de transition Bah Ndaw par le même groupe d’officiers dirigés par le colonel Assimi Goïta. Depuis lors, les escalades verbales entre la France et le Mali s’effectuent régulièrement à travers des communiqués, des déclarations télévisées ou lors de certaines rencontres internationales.

Au Burkina Faso voisin, miné par le terrorisme et où le « sentiment anti-français » prend de plus en plus de l’ampleur comme dans plusieurs pays du continent, les militaires y ont perpétré en 2020 deux coups d’Etat. Tout a commencé en janvier lorsque le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, a affirmé avoir renversé le régime démocratiquement élu du président Roch Marc Christian Kaboré. « Une décision prise dans le seul but de permettre à notre pays de se remettre sur le bon chemin et de rassembler toutes ses forces afin de lutter pour son intégrité territoriale, son redressement et sa souveraineté », expliquait alors le groupe d’officiers.

Cependant, le lieutenant-colonel Damiba et ses hommes n’ont pas réussi, malgré leurs promesses, à vaincre l’hydre jihadiste. C’est ainsi qu’un second coup d’Etat, dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, est intervenu huit mois plus tard, le 30 septembre précisément, exaspérant davantage la Cedeao qui veut trouver une solution définitive à la récurrence des coups d’Etat dans la région.

Le procès du 28-Septembre enfin ouvert

Président en exercice de cette organisation régionale souvent qualifiée par certains détracteurs de « syndicat de chefs d’Etat », le président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, qui a lui-même failli être renversé en février dernier dans une tentative de putsch, a évoqué cinq mois plus tard à Paris, en France, l’idée de la création d’une « force anti-putsch ». Même si toutes ses modalités ne sont pas encore dévoilées, cette force viendra en appoint à la lutte contre le terrorisme, ont précisé les dirigeants ouest-africains lors de leur réunion de décembre.

La Guinée également n’est pas indemne du reproche de la Cedeao par rapport aux coups d’Etat intempestifs. Le dernier qui s’est produit en septembre 2021 a installé le capitaine Mamady Doumbouya à la tête du pouvoir. Mais après un an d’exercice, la junte guinéenne a réussi là où le régime d’Alpha Condé a échoué pendant plus d’une décennie : l’organisation du procès du massacre du stade 28 septembre de Conakry.

Dans un tribunal spécialement construit pour ce moment symbolique, les audiences ont été ouvertes le 28 septembre 2022, une date historique qui fait renaître plusieurs souvenirs dans la tête des Guinéens, des plus beaux aux plus tragiques. C’est à cette date notamment, en 1958, que le premier président du pays, Sékou Touré, avait voté « Non » au référendum sur le projet de Constitution proposé par le général Charles de Gaulle pour l’établissement d’une Communauté franco-africaine. Mais c’est à cette date aussi, un demi-siècle plus tard, qu’au moins 156 personnes avaient été tuées, 109 femmes violées et de nombreuses personnes blessées lors d’un rassemblement de l’opposition organisé dans le stade éponyme, selon un bilan établi par une enquête des Nations unies.

De retour en Guinée à la veille de l’ouverture du procès après plusieurs années d’exil au Burkina Faso, l’ancien chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, a été accusé, en compagnie d’une dizaine d’ex-collaborateurs dont son ancien aide de camp, Aboubacar Sidiki Diakité dit « Toumba », de ces violations des droits humains. Ils sont tous placés en détention et comparaissent dans des audiences retransmises en direct et qui ne devraient pas s’achever avant plusieurs mois.

Deux élections au Sénégal

L’actualité politique au Sénégal a été surtout marquée cette année par la perte de plusieurs grandes villes par la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yakaar (unis pour un même espoir), lors des élections municipales et législatives organisées respectivement en janvier et juillet, fragilisant auprès de l’électorat le président Macky Sall que ses adversaires prêtent l’ambition de vouloir se représenter à une controversée troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024.

Toutefois, après avoir analysé ces résultats électoraux, le chef de l’Etat a tenté de regagner le cœur des Sénégalais en nommant un Premier ministre en septembre, un poste pourtant resté vacant depuis près d’un an. Quatre mois après sa réélection en 2019, le président Macky Sall avait décidé de le supprimer en vue de mieux gouverner sur le mode « fast-track ».

Mais au bout de deux ans, le président Sall, qui a pris les rênes de la présidence de l’Union africaine (UA), a décidé de restaurer le poste de Premier ministre dans l’objectif de prendre avec son gouvernement de « nouvelles mesures » sur le plan social. Le chef de l’Etat a porté son choix sur Amadou Ba, 61 ans, un inspecteur des finances formé à l’Ecole nationale d’administration (Ena) et ancien ministre dont il est réputé proche.

Le 15 décembre dernier, le gouvernement de M. Ba a survécu à une motion de censure présentée par la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), la première formation de l’opposition parlementaire qui compte parmi ses leaders Ousmane Sonko, considéré par plusieurs observateurs comme le nouveau chef de file de l’opposition. Votée par 55 députés, cette motion n’a pas recueilli la majorité absolue de 83 des 165 sièges de l’Assemblée nationale sénégalaise qui se caractérise, dans sa quatorzième législature, par l’équilibre des forces entre l’opposition et le pouvoir.

Le Sénégal, à l’écoute de Macky Sall, rend hommage à Pelé

Les multiples enjeux de l’adresse à la nation du président Macky Sall de samedi soir, la pression de l’opposition pour faire endosser au régime en place les supposées malversations contenues dans le rapport de la Cour des comptes et la mort du footballeur légendaire brésilien Pelé sont parmi les sujets les plus évoqués par les quotidiens sénégalais reçus vendredi à APA.Le Quotidien poursuit avec le rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid-19, notant que, cette fois, le Premier ministre Amadou Ba se présente « en cours d’explications ». Le journal souligne que le chef du gouvernement va rencontrer la société civile mardi prochain et les partenaires financiers « peu après », soit bien avant l’adresse à la nation du 31 décembre du président de la République.

L’Observateur estime que cette déclaration présidentielle sera un « message piège » pour Macky Sall, attendu notamment pour apporter une réponse claire sur son éventuelle et controversée candidature à l’élection présidentielle de 2024. Son discours sera épié aussi à l’aune du rapport de la Cour des comptes qui épingle plusieurs malversations dans la gestion financière de la pandémie, mais en fonction du concert de casseroles de l’opposition prévu à la même heure que passera son adresse à la nation et par rapport à la question de l’amnistie des « 2 K », à savoir Karim Wade et Khalifa Sall, dont les droits civiques ont été révoqués sous le président Macky Sall. La justice a reconnu les deux opposants coupables de malversations lorsqu’ils occupaient respectivement des fonctions ministérielles et de maire.

S’agissant du concert de casseroles organisé par la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), Vox Populi indique que cette manifestation représentera « les derniers coups de l’année pour (Ousmane) Sonko et Cie » contre le chef de l’Etat. L’opposition va en même temps assister au grand rassemblement de la société civile de ce vendredi pour dénoncer la gestion nébuleuse des fonds Covid-19, poussant ce journal à se demander si la première force de l’opposition du moment au Sénégal va « réussir ses paris ».

Quoi qu’il en soit, Walf Quotidien constate que l’opposant Ousmane Sonko est « en roue libre » dans le jeu politique au Sénégal en considérant que des leaders de l’opposition comme Khalifa Sall et Karim Wade sont « incertains » là où Macky Sall, dont l’objectif de « tous » est de le « déboulonner », est « dans le clair-obscur ».

L’AS évoque la tuberculose dans les prisons, une maladie qui « ronge le milieu carcéral » sénégalais avec « plus de 170 cas enregistrés en quatre ans ». Ces chiffres ont été communiqués par le Programme national de lutte contre la tuberculose (PNLT) lors d’une réunion de coordination et de suivi organisée annuellement avec les établissements pénitentiaires.

L’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar aussi continue de tousser après sa « démolition précipitée », constate Le Témoin, relevant « le néant » lors de sa dernière visite de chantier. « Les autorités avaient ordonné le déménagement en mode fast-track pour un démarrage imminent des travaux de reconstruction de l’hôpital Le Dantec. Après ce déménagement, suivi d’une démolition, le site ressemble à un champ de ruines », note le journal.

La presse sénégalaise n’a pas manqué de rendre hommage à la star mondiale du football brésilien Pelé, Edson Arantes do Nascimento de son vrai nom, décédé jeudi 29 décembre à l’âge de 82 ans des suites d’un cancer. Avec la disparition du triple champion du monde avec le Brésil et auteur de plus de mille buts dans sa carrière, c’est un « un pan de l’histoire du foot (qui) s’effondre », pleure le quotidien sportif Stades.

Le Soleil se met également en mode deuil avec Pelé, les yeux regardant le ciel, monté dans un arrière-plan d’un fond noir, sous la Une « Pelé està morto », qui veut dire que Pelé est mort en portugais, la langue officielle du Brésil où tout le monde « est dévasté », remarque pour le quotidien national Mamour Sop Ndiaye, un Sénégalais résidant dans ce pays.

L’Observateur, qui qualifie le défunt comme le « meilleur footballeur de tous les temps » même si les supporters de l’Argentin Lionel Messi ne sont pas d’accord, raconte de son côté « la fabuleuse histoire de Pelé avec le Sénégal ». En effet, il a disputé en 1967 à Dakar un match amical de Santos (Brésil) contre la sélection du Cap-Vert, constituée des meilleurs joueurs de la capitale sénégalaise de l’époque.

Lors de cette rencontre gagnée 4-1 par Santos, le « roi Pelé » a « émerveillé » les spectateurs du mythique stade Demba Diop, précise Bés Bi. Il avait notamment inscrit un « but d’anthologie », se souvient l’ancien international sénégalais Louis Camara. Le latéral Abou Diop se rappelle de son côté le « tacle rugueux » glissé qu’il a lancé au Brésilien là où l’ailier Demba Thioye ne parvient pas à oublier « la feinte » et « le petit pont » du footballeur légendaire.

Pelé n’est plus, le football perd son roi

Edson Arantes do Nascimento de son vrai nom, la première superstar du sport roi, a tiré sa révérence à l’âge de 82 ans à l’hôpital Albert-Einstein de São Paulo, dans son Brésil natal.Ces derniers mois, les allers-retours de Pelé dans cette structure de santé étaient plus rapprochés. La durée des hospitalisations plus longue depuis le diagnostic d’un cancer du côlon en septembre 2021.

Les bulletins médicaux de la légende, un vrai feuilleton, constituaient une source d’anxiété dans le monde du football. Ce jeudi 29 décembre, la nouvelle tant redoutée est tombée : le roi Pelé est mort, « paisiblement » selon son entourage.

De l’hémisphère Nord à l’hémisphère Sud, une pluie d’hommages s’est alors abattue pour saluer la carrière majuscule d’un joueur qui a révolutionné son sport. « Avant Pelé, 10 était juste un numéro. J’ai lu cette phrase quelque part, à un moment donné de ma vie. Mais cette belle phrase est incomplète. Je dirais qu’avant Pelé, le football était juste un sport. Pelé a transformé le football en art, en divertissement. Pelé a tout changé. Il a donné une voix aux pauvres, aux Noirs et surtout au Brésil. Il est parti, mais sa magie restera », a affirmé Neymar, l’un des nombreux héritiers annoncés du triple champion du monde.

Talent précoce, Pelé a effectué ses débuts professionnels à 16 ans au Santos FC, célèbre club de l’État de São Paulo. Un an plus tard, à la Coupe du monde 1958 organisée par la Suède, le natif de Três Corações (Trois Cœurs, en français) signe un doublé contre le pays hôte pour la der. Ce jour-là, à l’occasion de la première finale diffusée en direct à la télévision, il entre dans la légende en devenant le plus jeune joueur à avoir remporté le titre suprême. Plus de soixante ans après, ce record tient toujours.

Pelé est « une inspiration pour tant de millions de personnes, une référence d’hier, d’aujourd’hui, de toujours. L’affection qu’il a toujours manifestée à mon égard était réciproque dans tous les moments que nous avons partagés, même à distance. Il ne sera jamais oublié et son souvenir restera à jamais gravé dans la mémoire de chacun d’entre nous, amoureux du football », a témoigné Cristiano Ronaldo.

Son illustre homonyme brésilien ne dit pas le contraire : « Quel privilège de vous succéder, mon ami. Votre talent est une école par laquelle tout joueur devrait passer. Votre héritage transcende les générations. Et c’est ainsi qu’il continuera à vivre. Aujourd’hui et toujours, nous vous célébrerons ».

Au Mondial 1962, Pelé a mûri. Il veut davantage marquer de son empreinte la plus belle des compétitions. Dès le premier match, face au Mexique, il marque un but fantastique pour participer à la victoire de la Seleção (2-0). Au deuxième, contre la Tchécoslovaquie (0-0), il est victime d’une déchirure des adducteurs de la jambe gauche. Son tournoi est terminé, mais les Auriverde conservent le trophée.

« Le football a perdu le plus grand de son histoire aujourd’hui – et j’ai perdu un ami unique. Le football sera à vous pour toujours », a estimé l’ancien libéro allemand Franz Beckenbauer, partenaire de Pelé au Cosmos de New York (États-Unis) au crépuscule de leurs carrières respectives.

En 1970, lors de la première Coupe du monde retransmise en couleur, le fils de Dona Celeste, centenaire en novembre dernier, monte encore sur la plus haute marche du podium. Sa détente verticale en finale contre l’Italie, sur l’ouverture du score de la tête, est une pure merveille. Jusqu’à présent, Pelé est le seul footballeur à gagner trois fois le tournoi quadriennal.

« Le jeu. Le roi. L’éternité. O jogo. O rei. A eternidade ». En trois mots, en français puis en portugais, le président Emmanuel Macron a magnifié la grandeur de celui qui, selon la Fédération internationale de football association (Fifa), a inscrit tout au long de ses 21 ans de carrière 1281 buts dont 92 triplés et 30 quadruplés en 1363 matchs.

« Je ne l’ai pas vu jouer. Je n’ai pas eu cette chance, mais on m’a toujours appris et dit qu’il était le roi du football », a écrit l’Espagnol Rafael Nadal, tennisman de renom au palmarès long comme le bras.

Ce privilège, Lula Da Silva l’a eu. « J’ai vu Pelé jouer. Jouer, non. J’ai vu Pelé donner un spectacle. Quand il recevait le ballon, il faisait toujours quelque chose de spécial qui se terminait souvent par un but », a notamment raconté l’actuel président du Brésil dans un thread (série de messages) sur Twitter.

Le meilleur de tous les temps ?

Le football est certes un sport collectif, mais le génie des individualités fait aussi son charme. De tout temps, et tant mieux, des discussions passionnées autour du meilleur joueur de l’histoire du jeu ont eu lieu.

Rapide, physique et technique, Pelé, surnommé ainsi durant l’enfance par ses camarades de classe en raison de sa difficulté à prononcer correctement le nom du gardien de Vasco de Gama de l’époque, Bile, devenu Pile, a été élu en 2000 par la Fifa meilleur joueur du 20ème siècle. L’athlète de ces cent ans d’après le Comité International Olympique (CIO).

Avec beaucoup d’humour face à une caméra, le coéquipier de Garrincha, le dribbleur fou, a lui-même alimenté le débat : « Un joueur comme Pelé, vous n’en verrez plus jamais. Parce que ma mère et mon père ont arrêté les machines. L’usine est fermée maintenant ! D’autres peuvent arriver, aussi bons ou même meilleurs. Mais comme Pelé, c’est fini. Mes parents ont fermé l’usine ».

En cette période de deuil, Hervé Mathoux, célèbre journaliste sportif français, ne veut surtout pas comparer, mais reconnaît néanmoins que « Pelé a parfois raté des gestes que d’autres ont ensuite réussi. Mais il a été le premier à les imaginer, à oser les tenter alors que personne n’y avait même songé ».

Kylian Mbappé, bien parti pour battre tous les records et dont la relation avec le défunt était si particulière, a assuré que l’héritage du « roi du football ne sera jamais oublié ». Car, a ajouté son devancier en équipe nationale de France, Michel Platini, « Pelé était tout le football ».

Un jeu auquel le personnage qui fut ministre des Sports du Brésil dans les années 1990 aimerait pratiquer « un jour au ciel » avec Diego Maradona, mort le 25 novembre 2020. Edson Arantes do Nascimento, à qui France Football a décerné un Ballon d’Or d’honneur en 2014, devrait être enterré le mardi 3 janvier prochain. Soit au lendemain d’une veillée funèbre au pays du « futebol » dont l’aura de son roi est somme toute éternelle.

Système éducatif sénégalais : pour une mise en œuvre effective des engagements

La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a invité les acteurs à veiller au bon fonctionnement du comité de suivi des accords en vue de garantir une stabilité durable du système éducatif par la mise en œuvre effective des engagements.Au Sénégal, le premier trimestre de l’année scolaire en cours a été marqué par la longue grève des syndicats. Celle-ci s’est terminée par la revalorisation des salaires des enseignants suite à d’âpres négociations conduites entre autres par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep).

Pour éviter la répétition d’un tel scénario, les membres du Conseil d’administration (CA) de la Cosydep, réunis ce jeudi 29 décembre 2022, ont invité l’Etat et les différents acteurs de l’Éducation à veiller au bon fonctionnement du comité de suivi des accords. Cela, en vue de garantir une stabilité durable du système éducatif par la mise en œuvre effective des engagements.

De même, ils ont plaidé pour le soutien du dispositif anticipatoire de dialogue et de veille pour la prévention et la lutte contre les violences en milieu scolaire, dans le respect des missions de chaque partie prenante.

Par ailleurs, les membres du CA de la Cosydep ont exhorté l’Etat à résorber les déficits en enseignants surtout dans les disciplines scientifiques pour un fonctionnement régulier de l’institution scolaire. « Si l’on prend en compte les effectifs pléthoriques, les classes à double flux, les 1 500 000 enfants hors école, l’on se retrouve dans des besoins énormes en enseignants au regard des exigences de l’ODD4 », notent-ils.

Les classes provisoires restent encore nombreuses sur l’étendue du territoire nationale. Ils ont ainsi demandé aux autorités de rendre disponibles des salles de classe en quantité et qualité, dans la planification de la réhabilitation des écoles, la résorption des abris provisoires et l’élargissement du réseau scolaire. Cela permettrait de faire face à la demande de scolarisation de plus en plus importante du fait d’une démographie croissante.

« Les locaux doivent être plus résilients face aux crises multiformes et répétitives (sanitaires, climatiques, sécuritaires, humanitaires), avec un dispositif de sécurité, d’hygiène et d’assainissement des écoles qui doit être adressé de façon plus rigoureuse », suggèrent-ils.

L’inadéquation entre les formations proposées et les besoins du pays a souvent été pointée du doigt par les différents acteurs. Pour y faire face, le CA de la Cosydep souhaite une accélération des réformes du curriculum et du calendrier scolaire par leur adaptation aux réalités spécifiques des régions et les crises multiformes qui impactent le système.

Enfin, il plaide pour l’instauration d’une collaboration plus franche et plus efficace entre le ministère de l’éducation et les autres acteurs du secteur. Cela, souligne-t-il, est d’autant plus important que les réformes susceptibles de transformer le système éducatif ne sont pas uniquement techniques mais comportent aussi une dimension à la fois idéologique, sociale et culturelle.

A ce niveau, il s’agira de promouvoir une gouvernance transparente et inclusive en mettant à jour, entre autres, les comptes nationaux de l’éducation.

Sénégal : Macky Sall maintient le cap, l’opposition son concert

Les annonces fortes du président Macky Sall pour le développement de la région de Tambacounda (est) alors que l’opposition veut coûte que coûte maintenir la pression sur son régime après les scandales soulevés par la Cour des comptes dans la gestion des fonds de la Covid-19 préoccupent principalement les quotidiens sénégalais reçus jeudi à APA.Le Soleil indique que le président Macky Sall prévoit « 17 décisions phares » pour le programme triennal d’investissements de Tambacounda (est), financé à hauteur de 500 milliards de FCFA. L’AS explique que la mise en œuvre de ces mesures permettra « de développer la localité » où le chef de l’Etat séjourne depuis mardi dans le cadre de ses « tournées économiques » à l’intérieur du pays.

Il en a d’ailleurs profité mercredi pour présider la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres et va assister ce jeudi à la célébration de la Journée de l’élevage à Tambacounda, sachant que cette région est « une place forte du secteur », d’après Le Soleil.

Après le tollé soulevé par le rapport de la Cour des comptes sur la gestion nébuleuse d’une partie des fonds publics destinés à la lutte contre la Covid-19, Le Quotidien note que « l’heure des comptes » a sonné, soulignant que « le Premier président de la Cour transmet le dossier au ministre de la Justice aujourd’hui ».

Malgré tout, la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) ne lâche pas le morceau en maintenant son soutien au rassemblement de la société civile du 30 décembre et son concert de casseroles prévu le lendemain, à l’heure du traditionnel discours à la nation du chef de l’Etat, souligne Sud Quotidien, pour s’indigner encore une fois des présumées malversations soulevées dans ce rapport. « Des gens ont été emprisonnés pour moins que ça », insiste l’ancien maire de Dakar Khalifa Sall, un des principaux leaders avec Ousmane Sonko de la première formation de l’opposition au Sénégal, qui « durcit (toujours) le ton ».

Dans Vox Populi, M. Sonko accuse notamment les partenaires au développement de ne faire « aucun effort pour avoir le contact minimum avec cette opposition qui a fini d’avoir la confiance du Sénégal et des Sénégalais ».

Toutefois, Sud Quotidien indique que le Forum du justiciable, une des organisations de la société civile, juge « l’heure choisie (pour le concert de casseroles) inopportune » alors que l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, aujourd’hui dans l’opposition, « en rajoute des klaxons » pour un meilleur écho de l’indignation de l’opposition même si ce n’est pas en faveur d’Ousmane Sonko.

Même s’il est considéré par plusieurs observateurs comme le chef de file de cette opposition, « Sonko n’est pas mon leader, ce n’est pas possible », a précisé dans Walf Quotidien et Vox Populi le premier chef de gouvernement de Macky Sall, arrivé au pouvoir en 2012. « Il y a des propos qui mettent à mal cette opposition, si on décide d’un coup qu’un tel est le leader de l’opposition. Il y a problème. (…) Il faut que l’opposition devienne mature dans ce pays », dit le fils du célèbre juge, feu Kéba Mbaye, regrettant « une opposition en ordre dispersé ».

Malgré son influence sur le jeu politique au Sénégal, Ousmane Sonko voit sa carrière obscurcie par l’affaire Sweet Beauté, du nom du salon de massage dakarois où la jeune masseuse Adji Sarr l’accuse de l’avoir violée et menacée de mort entre 2020 et 2021. Après s’être saisie de ce dossier qualifié de « complot politique » par certains observateurs et les soutiens de Sonko, la justice, par l’entremise du nouveau doyen des juges, Oumar Maham Diallo, qui a remplacé feu Samba Sall, a bouclé l’instruction et « va incessamment rendre sa décision », d’après EnQuête. Désormais, estime le journal, « trois options » s’offrent au magistrat instructeur : une ordonnance de non-lieu, une ordonnance de renvoi ou une ordonnance de non-lieu partiel et de renvoi.

L’Observateur s’immerge dans « l’enfer des salariés pauvres » pour montrer les chiffres de la rémunération au Sénégal, à l’appui de « confessions déchirantes de travailleurs qui touchent moins de 100.000 FCFA par mois ». En tant qu’agent de sécurité de proximité (ASP), El Hadj Mbengue, 42 ans, par exemple, n’a « plus de voix au chapitre dans (son) couple » à cause de sa rémunération mensuelle de « 50.000 FCFA ». A l’inverse, Omar Ndoye, 30 ans, pourtant caissier dans une banque, confie que « ce n’est pas parce qu’on travaille qu’on vit bien ».

En football, le gardien titulaire des Lions du Sénégal Edouard « Mendy (se dirige) vers un hiver mouvementé à Chelsea », son club anglais qui l’a relégué sur le banc après des contreperformances lors de certains matchs au profit de son concurrent espagnol Kepa. « Chelsea ne lui montre pas assez de respect », souligne le journal sportif sénégalais Stades, ajoutant que « les Blues préparent déjà son départ » vers « la France ou l’Italie ».

Sénégal : 500 milliards F CFA sur la période 2023-2025 pour Tambacounda

À l’occasion du Conseil des ministres délocalisé, le président Macky Sall a validé le Programme d’investissements prioritaires ajusté de cette région de l’Est du Sénégal.La Gouvernance de Tambacounda a accueilli le gouvernement. Ce Conseil des ministres, tenu mercredi, constitue le point d’orgue de la tournée économique du chef de l’État dans la plus grande région du Sénégal.

Dans le communiqué sanctionnant cette rencontre hebdomadaire, Macky Sall « a rappelé à son gouvernement la nécessité d’asseoir, sur l’étendue du territoire national, les bases d’un développement durable à partir des potentialités et de l’expression des besoins territoriaux en termes d’investissements publics et privés ».

Après avoir effectué une évaluation exhaustive des investissements de l’État à Tambacounda sur la période 2013-2022, tenu compte des avancées significatives constatées et des besoins sectoriels révélés par les acteurs territoriaux, le successeur d’Abdoulaye Wade (2000-2012) a mis en avant 17 orientations.

On peut notamment citer « le renforcement de la sécurité et du désenclavement de la région, l’accélération de la relance des chemins de fer avec l’édification d’un port sec et/ou d’une gare des gros porteurs à Tambacounda, la réalisation de l’Université du Sénégal oriental, la construction des hôpitaux de Tambacounda et Bakel, la reconstruction et la modernisation des aéroports de Tambacounda, Simenti et Bakel ».

En outre, il y a « le développement de l’élevage et des activités agropastorales, la préfiguration de la création de l’Agropole Est et d’un Domaine agricole communautaire (Dac) à Koumpentoum, l’intensification de l’industrialisation de la région, la préservation des ressources forestières et des écosystèmes (notamment ceux du Parc Niokolokoba, structure écologique et touristique dont le mode de gouvernance devra évoluer vers un Partenariat Public-Privé) et la valorisation optimale des ressources minières (émergence d’un hub minier) ».

Le coût de l’exécution de l’ensemble des décisions, entre 2023 et 2025, est chiffré à 500 milliards F CFA. Ce jeudi, Macky Sall présidera la Journée nationale de l’Elevage à Tambacounda.

La secrétaire d’État américaine au Trésor en tournée africaine en janvier

Janet L. Yellen séjournera sur le continent du 17 au 28 janvier 2023 pour discuter de coopération économique, d’énergie et de développement.Les Etats-Unis d’Amérique ne comptent pas rester à l’écart de la compétition que se livrent les grandes puissances pour gagner ou consolider leur position en Afrique. A la suite du 2e Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique tenu récemment à Washington, la secrétaire d’État au Trésor Janet Louise Yellen va se rendre du 17 au 28 janvier 2023 au Sénégal, en Zambie et en Afrique du Sud. Durant son séjour, elle discutera avec ses homologues de coopération économique, d’énergie et de développement.

Au cours de son voyage, Mme Yellen rencontrera également des chefs d’entreprises, des ONG et des membres de la société civile, rapporte un communiqué parvenu mercredi à APA.

L’objectif de ce voyage d’affaires est de souligner le travail de l’administration Biden-Harris pour approfondir les liens économiques entre les États-Unis et l’Afrique, notamment en matière de développement des flux commerciaux et d’investissement. Cette initiative entre en droite ligne du Forum des affaires États-Unis-Afrique qui s’est tenu du 13 au 15 décembre 2022 à Washington, précise le document.

Ce voyage en terres africaine sera également l’occasion de discuter de la nécessité de construire une économie africaine plus forte et plus résiliente, de l’importance de promouvoir une transition énergétique juste qui améliore l’accès à l’énergie, mais également des effets néfastes de la guerre russo-ukrainienne, qui a touché de manière disproportionnée les pays en développement en Afrique et dans le monde, conclut la note.

L’hiver arrive au Sénégal, qui inaugure un camp militaire près du Mali

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur le séjour du président Macky Sall dans la région de Tambacounda (est) et un bulletin spécial du service de météorologie nationale sur des pluies hors-saison qui pourraient être dévastatrices pour le bétail.Le Soleil se fait l’écho de l’inauguration par Macky Sall du camp militaire de Goudiry, à l’est du pays, non loin de la frontière avec le Mali. Le quotidien national note ainsi que « le dispositif de défense et de veille (du Sénégal est) renforcé » face aux menaces sécuritaires comme le terrorisme qui a gagné une grande partie du territoire du voisin malien.

Le chef de l’Etat sénégalais a également inauguré la route qui relie Tambacounda, Goudiry et Kidira, sur le même axe, mettant ainsi fin au « calvaire des usagers du corridor Dakar-Bamako » emprunté quotidiennement par un millier de véhicules voyageant vers ou en provenance du Mali. Le président Sall a annoncé en même temps aux populations de Tambacounda un « plan d’investissement prioritaires » de « plus de 500 millions de FCFA pour trois ans ». L’Observateur précise que cette « promesse » sera réalisée sur la période « 2023-2025 ».

Malgré ses « promesses » d’une vie meilleure aux Sénégalais, Macky Sall subit une « pression maximale » de la part de l’opposition, notamment de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), note Walf Quotidien. Elle prévoit des « rassemblements » et un « concert de casseroles » pour la fin de l’année dans l’objectif de « se faire entendre contre la gestion du président Macky Sall » même si cette stratégie « n’est pas sans risque » pour Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie, précise le journal.

Walf Quotidien évoque aussi « les mauvaises nouvelles de +Monsieur Météo+ » pour la période allant du 28 au 30 décembre, soulignant « qu’une descente d’air froid provenant du bassin atlantique Nord, près des côtes marocaines, intéressera la quasi-totalité du territoire sénégalais ». Selon l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim), cette situation entraînera des « coups de fraîcheur ainsi que des pluies faibles à modérées sur tout le pays ».

L’Observateur a d’ailleurs fait un focus sur ces « pluies hors-saison » qui créent une « peur froide » chez les éleveurs. En effet, « les souvenirs douloureux des intempéries de 2002, 2013 et 2018 » dans les régions de Saint-Louis et Louga, au nord du pays, mettent « des éleveurs sous la hantise d’une nouvelle catastrophe et de son lot de morts ».

Dans le passé, rappelle le journal, « les vents frais accompagnés de pluie avaient coûté la vie à 31 individus et des centaines de milliers de bovins, ovins, caprins, asiniens, et équins. Les cultures n’ont pu, non plus, être sauvées ».

Sénégal : alerte aux pluies hors saison

L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) prévoit « des pluies faibles à modérées » sur tout le pays.En cette fin d’année, le froid s’installe progressivement au Sénégal. Dans cette dynamique, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) annonce qu’ « une descente d’air froid provenant du bassin atlantique Nord, près des côtes marocaines, intéressera la quasi-totalité du territoire sénégalais du 28 au 30 décembre 2022 ».

Un phénomène, souligne le bulletin météo spécial de l’Anacim publié mardi, qui entraînera des coups de fraîcheur ainsi que des pluies faibles à modérées sur toute l’étendue du territoire national. « Les pluies accompagnées d’orages dans certaines localités seront particulièrement notées en Casamance (Sud), sur les régions Centre et Nord-Est à partir de la matinée du mercredi 28 décembre jusqu’en fin de soirée du vendredi 30 décembre 2022 », ajoute la source.

Par contre, dans le reste du pays, notamment Dakar (Ouest), Saint-Louis (Nord), Louga (Nord-Ouest) et Kédougou (Sud-Est), les probabilités de pluies seront très faibles. « Ces conditions météorologiques pourraient présenter un risque de pertes pour le bétail et les récoltes exposées à l’air libre », conclut la note de l’Anacim qui exhume un mauvais souvenir.

Les 8, 9 et 10 janvier 2002, des pluies hors saison, combinées à la chute importante de la température dans les régions de Saint-Louis et Louga, avaient causé la mort de 500 à 600.000 têtes de bétail.

Sénégal: Macky Sall reprend ses «tournées économiques» avant 2024

Le séjour du président Macky Sall dans la région de Tambacounda (est), dans le cadre de ses « tournées économiques » qualifiées de « politiques » par ses adversaires, est le principal sujet qui préoccupe les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA.Le Quotidien indique que « Macky lance sa campagne à l’est » du pays, dans la région de Tambacounda précisément. « Accueilli comme un roi à son arrivée » lundi dans la capitale du Sénégal oriental, le président Sall s’est offert « un bain de foule » en « mobilisant » la ville, constatent Sud Quotidien et Le Témoin.

La venue du chef de l’Etat à Tamba est motivée surtout par la tenue du « premier Conseil des ministres décentralisé » de mercredi et d’un « Conseil présidentiel territorialisé » alors que l’opposition taxe cette initiative de Macky Sall de « précampagne déguisée » pour tenter de légitimer son éventuelle et controversée troisième candidature à l’élection présidentielle de 2024, note Sud Quotidien.

Mais dans cette tournée de « quatre jours » au Sénégal oriental, L’Observateur souligne que le président de la République a eu droit à un « beau mackyllage ». Il abordera ainsi plusieurs thématiques dont la santé, l’éducation, le tourisme, l’artisanat et l’emploi, sans oublier « les 248 milliards FCFA d’investissements face à la déception des acteurs ».

A quatorze mois de la présidentielle de 2024 au Sénégal, Walf Quotidien note que la ministre des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall, « n’ose pas l’avenir sans Macky » Sall. Pour cette avocate et présidente du mouvement politique « Osez l’avenir », la troisième candidature de son allié « n’est ni juridique ni politique, elle est mathématique ».

L’ancienne mairesse de Podor (nord) poursuit dans L’AS en estimant que « le décompte du mandat commence avec la nouvelle Constitution » adoptée après le référendum de 2016 qui a ramené la durée du mandat présidentiel de sept à cinq ans.

Ce genre d’argument met dans tous ses états l’opposition, particulièrement la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) d’Ousmane Sonko, Khalifa Sall et Cie. L’AS note que « Yewwi veut perturber Macky Sall » en décidant de coupler son nouveau concert de casseroles à l’heure du discours à la nation de fin d’année du chef de l’État, le 31 décembre prochain à vingt heures.

Dans Le Témoin, Ousmane Sonko appelle les Sénégalais à protester de cette façon pour s’indigner notamment de la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de Covid-19, chiffrés à mille milliards de FCFA. La Cour des comptes a épinglé dans son dernier rapport une série de malversations dans ces fonds publics et appelé le ministère de la Justice à ouvrir douze informations judiciaires contre les présumés auteurs.

Mais d’après le principal opposant du pouvoir de Macky Sall arrivé troisième avec plus de 15% des suffrages à la dernière présidentielle, « Macky Sall est le parrain du carnage financier du Sénégal ». L’actuel maire de Ziguinchor (sud) appelle dès lors, avant le concert de casseroles de samedi, « à un grand soutien populaire à la manifestation de la société civile (prévue) le 30 décembre » en attendant le « grand rassemblement (du) 6 janvier » de l’opposition, qui ne compte pas donner de répit au régime de Macky Sall.

Sénégal : inauguration d’un camp militaire près de la frontière du Mali

L’armée sénégalaise renforce sa présence dans l’Est près de la frontière malienne.Face à la menace jihadiste, le Sénégal prend les devants, en renforçant la présence de ses forces de défense et de sécurité à l’est à travers la construction de camps militaires à Koungheul (région de Kaffrine) et à Goudiry (Tambacounda). Après deux ans de travaux, celui de Goudiry, à 618 kilomètres à l’est de Dakar, sera livré ce mardi 27 décembre en présence du président du Sénégal, Macky Sall.

Lors de la pose de la première pierre, en juillet 2020, le ministre des Forces armées, Me Sidiki Kaba avait indiqué que « ce nouveau cantonnement entre dans le cadre des hautes autorités de densifier le maillage territorial des unités afin de s’adapter à l’évolution du contexte stratégique régional et répondre davantage aux besoins des populations en matière de sécurité ».

Implanté près de la frontière avec le Mali, ce nouveau camp militaire où sera redéployé le 4e Bataillon d’infanterie permettra aussi « de lutter avec plus d’efficacité contre l’insécurité et les menaces transfrontalières, tout en facilitant la coopération sécuritaires avec les forces des pays voisines ». L’avancée jihadiste depuis l’ouest malien constitue l’une des menaces transfrontalières les plus importantes. 

L’année dernière, un rapport de l’Onu alertait sur la présence « d’éléments  du GSIM (Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans) soutenus par des influenceurs islamistes radicaux, le long de la route de Kayes à Kaffrine, à Bakel, dans la réserve de Ferlo et dans la zone d’extraction aurifère de Saraya ». Quelques temps après, la gendarmerie sénégalaise a arrêté à Kidira, à la frontière avec le Mali, des individus qui seraient liés à la Katiba du Macina.

Contenir l’avancée jihadiste

Depuis quelques années, les jihadistes de la Katiba du Macina, branche la plus dynamique du GSIM, affilié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) progressent vers l’ouest malien à partir de leur fief du centre. Cette expansion se manifeste par des prêches dans plusieurs villages de la région de Kayes, mais aussi à travers des attaques contre des cibles militaires. Dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, une double attaque jihadiste a visé le poste de Douane et le camp militaire de la ville de Yélimané, dans la région de Kayes. Ces assauts revendiqués par le GSIM ont fait deux morts, un civil et un militaire.

Rétro sports : le Maroc boucle merveilleusement la belle année de l’Afrique

Du sacre historique du Sénégal à la Coupe d’Afrique des nations de football à la qualification inédite du Maroc en demies du Mondial au Qatar en passant par les deux finales en tournois du Grand Chelem de tennis de la Tunisienne Ons Jabeur, revisitez les faits saillants du sport africain en 2022.Souvent cité parmi les favoris de la Coupe d’Afrique des nations (Can) de foot, le Sénégal lorgnait le titre continental depuis 1965. Au soir du 6 février, la cour assidue des Lions, opposés aux Pharaons en finale de l’épreuve, a enfin été couronnée de succès.

Mais que ce fut tendu ! Sadio Mané a manqué un penalty, tiré en force et à mi-hauteur, dès la 7ème minute. L’Égypte, n’ayant clairement pas la meilleure équipe de son glorieux passé, a cru arracher une 8ème étoile au moment d’entamer les tirs au but. Une séance fatidique qui lui a souri contre la Côte d’Ivoire en huitièmes et face au Cameroun en demi-finales.

Le raté de Bouna Sarr devant l’impressionnant gardien Mohamed Abou Gabal dit « Gabaski » a été effacé par l’arrêt d’Édouard Mendy sur la tentative de Mohanad Mostafa Lasheen. Quand le portier sénégalais a auparavant été battu sur la frappe de Mohamed Abdelmonem, son poteau l’a miraculeusement sauvé. Mané, en position de 5ème tireur du Sénégal, a converti la balle de match pour installer son pays sur le toit de l’Afrique.

Dans cette Can, disputée en milieu de saison, huit personnes dont un enfant et deux femmes, sont mortes le 24 janvier lors d’une bousculade à l’entrée du stade Olembé de Yaoundé, en marge du huitième de finale entre le Cameroun et les Comores. Une cinquantaine de blessés ont également été dénombrés.

Chez les dames, l’Afrique du Sud brise aussi la malédiction

Après cinq finales perdues (1995, 2000, 2008, 2012, 2018), les Banyana Banyana ont remporté pour la première fois de leur histoire la Coupe d’Afrique féminine des nations de football en venant à bout du pays hôte, le Maroc, sur le score de 2 à 1.

Un doublé de l’attaquante Hildah Magaia (63′ et 71′) a suffi au bonheur de l’Afrique du Sud dans le stade du Prince Moulay Abdellah de Rabat rempli comme un œuf (45.000 spectateurs). Côté marocain, Rosella Ayane a réduit l’écart à la 80ème minute.

Outre les finalistes, la Zambie et le Nigeria défendront les chances du continent au Mondial qui se tiendra en Australie et en Nouvelle-Zélande du 20 juillet au 20 août 2023. De plus, le Sénégal a disposé de la Tunisie (0-0, TAB 4-2) et composté son ticket pour les barrages programmés en Océanie du 17 au 23 février 2023. Les Lionnespeuvent donc s’adjuger l’une des trois dernières places en jeu.

Sadio Mané, un peu plus dans la légende

Le 17 octobre, l’international sénégalais s’est classé 2ème au Ballon d’Or France Football, derrière Karim Benzema. Seul George Weah, vainqueur du célèbre trophée individuel en 1995, fait mieux en Afrique.

Pour obtenir ce rang de choix, Sadio Mané a également remporté avec Liverpool la Coupe d’Angleterre et la Coupe de la Ligue, terminé 2ème de la Premier League et finaliste de la Ligue européenne des champions. Dans ces compétitions, il a inscrit 23 buts en faveur desReds.

Au Théâtre du Châtelet, à Paris (France), où s’est tenue cette cérémonie du Ballon d’Or, le joueur formé à l’Académie Génération Foot, à la périphérie de Dakar, est monté sur l’estrade afin de recevoir le tout premier Prix Socrates pour son engagement dans «des projets sociétaux et caritatifs ».

Dans son village natal de Bambaly, situé dans le Sud du Sénégal, l’actuel sociétaire du Bayern Munich a construit sur fonds propres un hôpital, un lycée et une mosquée. Avec ses partenaires, Mané a aussi doté la localité, qu’il a placée sur la carte du monde, d’une station-service et d’une antenne 4G.

La Can 2025 retirée à la Guinée

En 2014, la Confédération africaine de football (Caf) avait attribué l’organisation de la Can 2025 à la Guinée. Huit ans plus tard, l’instance présidée par le Sud-Africain Patrice Motsepe s’est rendue à l’évidence : « en l’état actuel, les infrastructures et les équipements ne sont pas adaptés ou prêts », a déclaré, fin septembre, le successeur du Malgache Ahmad Ahmad. Pas une surprise aux yeux des observateurs dans la mesure où presque rien n’a bougé dans un pays dirigé par une junte après le coup d’État contre Alpha Condé en septembre 2021.

Un appel à candidatures a été lancé par la Caf pour trouver un nouveau pays hôte. L’Algérie est officiellement candidate, tandis que l’Afrique du Sud, le Maroc, la Zambie ou encore le Nigeria et le Bénin, dans le cadre d’une co-organisation, sont aussi intéressés selon la presse spécialisée. En tout cas, l’annonce du remplaçant de la Guinée est prévue le 10 février 2023.

Mondial 2022 : le Maroc écrit l’histoire

C’est la sensation de cette fin d’année civile. Les Lions de l’Atlas, pas censés jouer les premiers rôles au Qatar, ont dominé leur groupe au premier tour avec un nul contre la Croatie (0-0) et deux victoires contre la Belgique (0-2)  puis le Canada (1-2). En phase à élimination directe, le Maroc s’est défait de l’Espagne (0-0, TAB 3-0), du Portugal (1-0), avant de courber l’échine devant la France (2-0) et la Croatie (2-1) en match de classement.

Vous l’aurez compris, les soldats du sélectionneur Walid Regragui sont tombés les armes à la main en demi-finales. Jamais une formation du continent noir n’avait atteint ce niveau de la compétition. Le Cameroun (1990), le Sénégal (2002) et le Ghana (2010) avaient échoué au palier d’en dessous respectivement contre l’Angleterre, la Turquie et l’Uruguay. 

Conséquence : les Lions de l’Atlas bondissent dans le classement de la Fédération internationale de football association (Fifa), publié jeudi dernier, en passant de la 22ème à la 11ème place. Au plan africain, ils doublent le Sénégal, qui était en tête du peloton africain depuis novembre 2018. 

À Doha, les champions d’Afrique en titre se sont aussi hissés au second tour. Cependant, sans Sadio Mané, forfait en raison d’une blessure au péroné en club, le capitaine Kalidou Koulibaly et ses partenaires ont coulé face aux Three Lions anglais en huitièmes de finale (3-0).

Les Camerounais, Tunisiens et Ghanéens ont fait leurs valises au terme du premier tour. Toutefois, ils ont vaincu le Brésil, la France (1-0) et la Corée du Sud (2-3). C’est la seule et unique fois dans l’histoire que les cinq représentants de l’Afrique à un Mondial remportent tous au moins un match dans le tournoi.

Ons Jabeur, à jamais la première

Dans le circuit professionnel de tennis depuis 2010, la joueuse tunisienne a disputé cette année deux finales de Grand Chelem. Du jamais vu pour une Africaine ! Le 9 juillet, Ons Jabeur a perdu à Wimbledon face à la Kazakhe Elena Rybakina en trois sets (3-6, 6-2, 6-2).

Deux mois plus tard, la native de Ksar Hellal, à l’Est de la Tunisie, a récidivé à l’US Open. Cette fois-ci, c’est la Polonaise Iga Swiatek qui a fait mordre la poussière en deux manches (6-2, 7-6) à l’athlète de 28 ans très tôt initiée au tennis par sa mère.

Malgré ces deux revers, Ons Jabeur occupe actuellement la 2èmeplace du classement WTA (Association des joueuses de tennis) avec 5055 points cumulés. Elle compte remettre l’ouvrage sur le métier si l’on s’en tient à l’une de ses déclarations : « J’ai mis du temps à gagner mon premier titre WTA, alors je pense qu’il m’en faudra aussi pour gagner un Majeur. Le plus important est de tirer les enseignements des finales perdues. Je ne vais pas abandonner. Je suis persuadée que je jouerai d’autres finales et je sais que je ferai mieux ».

Athlétisme : les Kényans, rois du marathon

Ils ont trusté les titres à l’occasion des six dates phares du calendrier mondial. Une performance exceptionnelle ! Le 6 mars, à Tokyo (Japon), Eliud Kipchoge a franchi la ligne d’arrivée en 2h02’40 ». À Boston, aux États-Unis, le 18 avril, Evans Chebet l’a fait en 2h06’51 ». Eliud Kipchoge, encore lui, avec un chrono de 2h01’09 », a gagné le marathon tenu le 25 septembre à Berlin, en Allemagne.

Amos Kipruto a dominé celui de Londres (Angleterre), 2 octobre, en parcourant le trajet en 2h04’39 ». Sept jours après, un autre Kipruto, nommé Benson, s’est imposé à Chicago avec un temps de 2h04’24 ». Evans Chebet s’est offert un doublé le 6 novembre, à New York, en 2h08’41 ».

Lors des 18èmes Mondiaux d’athlétisme, ayant eu lieu du 15 au 24 juillet à Eugene, aux États-Unis, l’Afrique a décroché 28 médailles (9 en or, 12 en argent et 7 en bronze). Avec un total de dix breloques, l’Éthiopie a talonné le pays de l’oncle Sam au classement final des nations. Le Kenya, le Nigeria, l’Ouganda, le Maroc, l’Algérie et le Burkina Faso ont aussi rapporté des médailles au continent noir.

Dans ces championnats, Tobi Amusan a frappé fort en établissant un nouveau record du monde du 100 mètres haies. En demi-finales, la Nigériane a signé un chrono de 12’12 ». Elle a amélioré sa marque en finale (12’06 »), mais il n’y a pas eu d’homologation à cause d’un vent dans le dos trop favorable (2,5 mètres par seconde). Le précédent record du monde était détenu par l’Américaine Kendra Harrison, qui avait couru en 2016 un 100 mètres haies en 12’20 ».

Au cours des marathons féminin et masculin, les Éthiopiens Goytom Gebrelase (2h18’11 ») et Tarmirat Tola (2h05’36 ») ont dicté leur loi et réalisé de nouveaux records des championnats du monde d’athlétisme.

Cyclisme : le Tour du Faso annulé

La 34ème édition de la course n’a pu se tenir du 11 au 20 novembre. Depuis la création du Tour du Faso en 1987, c’est la troisième fois que cela arrive. Si en 2014 et 2020, Ebola et le coronavirus ont été invoqués par les organisateurs, l’explication est tout autre cette année.

En effet, c’est en raison de la situation sécuritaire précaire dans le pays avec les activités de mouvements jihadistes que la Fédération burkinabè de Cyclisme a annulé l’évènement. Le coureur allemand Daniel Bichlmann a été le plus rapide en 2021 devant le Marocain Oussama Khafi et le Burkinabè Souleymane Koné.

Handball  féminin : l’Angola confirme sa suprématie

Les Perles ont une nouvelle fois brillé sur la scène continentale. Elles ont mis la main sur la Coupe d’Afrique féminine des nations de handball pour la 15ème fois depuis 1989. Le 12ème triomphe sur les 13 dernières éditions de l’Angola, confronté au Cameroun en finale (29-19), a eu comme cadre la Dakar Arena de Diamniadio, au Sénégal.

À domicile, les Lionnes sont passées tout près de l’exploit en demi-finales face aux futures championnes d’Afrique (21-24, après prolongations). Sonnées, les coéquipières de l’étincelante demi-centre Soukeina Sagna n’ont pas su se remobiliser contre le Congo (défaite 20-19) lors du match pour la 3ème place. Peu importe, toutes les sélections du dernier carré seront au Mondial 2023 que vont abriter le Danemark, la Norvège et la Suède.

Le Fonds Covid-19 se maintient à la Une des quotidiens sénégalais

La presse sénégalaise de ce samedi met en exergue la sortie du gouvernement sénégalais sur le rapport de la Cour des comptes qui décèle des irrégularités dans la gestion du Fonds de riposte et de solidarité Covid-19 (Force-Covid-19).« Rapport Cour des comptes : Les réponses de l’Etat », titre EnQuête. Dans ce quotidien, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ estime qu’«il est prématuré de condamner », mais annonce la saisine de la Chambre de discipline financière et du ministère de la Justice pour l’ouverture d’informations judiciaires.

« Sur les 1000 milliards F Cfa du Forde-Covid-19, les manquements portent sur 6.686.784.410 F Cfa du montant total décaissé », précise le ministre des Finances.

Son collègue du Commerce, par ailleurs porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana affirme que « les Directeurs de l’administration générale et de l’équipement (DAGE des ministères, mise en cause dans ce rapport) sont nos amis ».

Traitant de ce rapport de la Cour des comptes, le quotidien national Le Soleil affiche « les précisions du gouvernement », qui promet qu’une suite sera donnée aux fautes de gestion.

« Rapport de la Cour des comptes : L’Etat y voit des broutilles », rapporte Walf Quotidien, soulignant que les manquements portent sur 6,6 des 1000 milliards F Cfa. Selon le journal, la Chambre de discipline financière et la justice seront bientôt saisies.

Pour des « sanctions disciplinaires et administratives et la saisine de la justice dans l’affaire Fonds Covid-19 », nos confrères de Sud Quotidien notent que « l’Etat s’engage ».

« En point de presse, le ministre des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ, accompagné de son homologue du Commerce, Abdou Karim Fofana, a fait savoir que l’Etat appliquera la procédure consistant, pour les fautes de gestion commises par les gestionnaires, en leur traduisant devant la Chambre de discipline financière, et pour les décrets requérant une instruction judiciaire, la saisine du ministère de la Justice », explique Sud Quotidien.

Ce qui pousse à Bés-Bi à titrer sur « Les comptes de l’Etat », là où Le Quotidien écrit que « le gouvernement se déconfine » et renvoie la balle à la Cour pour saisir la justice.

Pour Vox Populi, « le gouvernement taille en pièces les incriminations des auditeurs » avec le ministre des Finances qui « ramène le problème à 0,7% de l’argent qui a été décaissé », poussant L’As à dire que « le gouvernement dédramatise ».

« Malversations présumées sur le Fonds Covid : Le vaccin à cas graves isolés », indique L’Observateur.

En politique, L’As informe que la coalition +Yewwi Askan Wi (libérer le peuple en langue wolof) déterre la hache de guerre et annonce un concert de casseroles, des manifestations à Dakar et dans les régions.

« Contre les scandales à répétition : Yewwi ressort les casseroles », renchérit Walf Quotidien.

Pendant ce temps, Bés-Bi revient sur le séminaire de la coalition présidentielle Benno Bokk Yakaar (BBY), tenu vendredi 23 décembre à Dakar, en présence du Chef de l’Etat Macky Sall. « BBY investit la défense de la République », note ce journal.

A propos du candidat de la majorité présidentielle en 2024, EnQuête constate que « BBY (est) suspendue aux lèvres de Macky Sall ».